Exposition Alain Séchas "JE NE M'ENNUIE JAMAIS..." - Charleroi (28/09/24 au 5/01/2025)
Le BPS22 organise la première grande exposition muséale, en Belgique, de l’artiste français Alain Séchas (Colombes, 1955). Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’une rétrospective, Je ne m'ennuie jamais... rassemble plus de 200 œuvres emblématiques des différentes périodes de l’artiste, allant des premières sculptures de chat qui ont fait sa célébrité à ses toutes récentes peintures, sans oublier les installations animées, la vidéo ou les affiches, avec un fil conducteur : le dessin.
Alain Séchas s’est largement fait connaître, à la fin des années 90, par ses figures de chats longilignes, aux expressions campées en quelques traits et interpellant le spectateur de leurs grands yeux exorbités. Placées dans des situations absurdes ou cocasses, ces figures, d’abord des chats, ensuite des martiens, traitent de sujets graves ou anodins, sur un ton qui se veut drôle ou désenchanté. De cette manière, des problématiques sociétales côtoient des épisodes du quotidien dans ce qu’il peut avoir de banal. Si ses œuvres se donnent à voir rapidement, elles requièrent du temps pour en éprouver toute la profondeur conceptuelle et plastique. Sous l’apparence d’un humour léger, Séchas pose un regard affuté sur notre monde dont il pointe les travers et aberrations.
En 1996, Séchas réalise Le Chat écrivain, une installation composée d’une sculpture et d’une peinture, devenue centrale dans son parcours : un jeune artiste peintre écrit une lettre ampoulée à sa sœur pour lui faire part de sa fierté d’avoir enfin terminé un portrait convaincant de leur père qui devrait lui valoir la gloire. Cette œuvre, appartenant au Musée d’art moderne de Paris – et présentée dans cette exposition, apparaît a posteriori comme un jalon essentiel du parcours de l’artiste car, d’une part, il s’agit de la première sculpture de chat qui allait faire sa renommée, et, d’autre part, parce que la peinture, que Séchas avait jusque-là soigneusement évitée, revient dans l’œuvre par une voie secondaire, celle d’un "décor" destiné à contextualiser la sculpture. C’est ce "cheminement" particulier que retrace l’exposition au BPS22 : d’accessoire de la sculpture, sous forme de fresque murale ou de toile peinte, la peinture devient progressivement le médium privilégié de l’artiste.
Si l’exposition s’intitule Je ne m’ennuie jamais..., exprimant l’abondance de la production de l’artiste, elle aurait aussi pu s’appeler Changements de méthode, tant Séchas se plait à explorer des registres techniques différents. Des séries récentes inédites, comme Maryline ou Monaco, sont ainsi ponctuées de pièces emblématiques des différentes périodes, permettant ainsi de revoir ces œuvres anciennes dans une nouvelle perspective et de saisir l’unité sous-jacente d’une pratique d’apparence protéiforme dont le ressort est le dessin.
Alain Séchas place, en effet, le dessin au centre de son travail. En quelques traits affutés et précis, il construit ses formes et organise l’espace autour d’elles. S’il s’approche parfois du dessin de presse, de la caricature ou de la bande dessinée dont il reprend à l’occasion certains codes, il veille toujours à se distinguer de ces modèles, afin de construire cette singularité plasticienne qui le caractérise. La vitesse d’exécution et la fluidité de son geste lui permettent d’assouplir ses formes qui trouvent leur concrétisation dans de nombreux dessins, reproduits directement sur les murs, en sérigraphie ou poster, et bien sûr en sculpture qu’il considère d’ailleurs comme n’étant qu’une modalité de "dessin en volume".
Je ne m’ennuie jamais... pose ainsi un nouveau regard sur le travail de l’artiste, par de permanents va-et-vient entre le dessin, la peinture, la sculpture, l’installation et même la vidéo.
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En parallèle à l'exposition d'Alain Séchas, l'artiste militante des questions féministes, écologistes et décoloniales, Juliette Vanwaterloo (FR, 1998) investit l'Entresol du BPS22. Elle y expose des broderies, des dentelles, des tapisseries et des installations textiles dénonçant les violences policières. Au discours dominant de la police, de la justice, des politiques et de certains médias, elle oppose notamment des images de copwatching diffusées sur les réseaux sociaux. Son action artistique passe par l’invention de contre-récits construits avec des matériaux doux, délicats, colorés et imprégnés d’une histoire domestique longtemps attribuée aux femmes.
L’exposition Tout cramer de Juliette Vanwaterloo s’inscrit dans l’édition anniversaire du Prix Médiatine, créé en 1983 par le Centre culturel Wolubilis, à Bruxelles.
INFORMATIONS PRATIQUES
Adresse
BPS22 Musée d'art de la Province de Hainaut
Boulevard Solvay, 22
6000 Charleroi
Dates
Du 28 septembre 2024 au 5 janvier 2025
Horaires
Du mardi au dimanche, 10:00 > 18:00
Fermé le lundi, les 24, 25 et 31 décembre, le 1er janvier et pendant les périodes de montage des expositions.
Tarifs
Adultes : 6 €
Seniors : 4 €
Étudiants et demandeurs d'emploi : 3 €
Ticket Article 27 : 1,25 €
Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans et le premier dimanche de chaque mois.
Lien vers mon site web photographique
Livre sur les chars intégrant ma contribution photographique
Centres d'intérêt photographiques principaux : reconstitutions historiques (seconde guerre mondiale et période napoléonienne), aviation militaire, cosplay de type vampirique, heroïc fantasy ou science fiction.