47è "Antica Namur", à "Namur Expo", jusqu'au 17 Novembre
Ce dernier jeudi 07 novembre, en présence de la Princesse Léa de Belgique et de plusieurs Ambassadeurs, le Gouverneur de la Province de Namur, Denis Mathen, inaugurait la 47è édition de l’ « Antica Namur Fine Art Fair », où nous retrouvons, jusqu’au dimanche 17 novembre, sur une superficie de 8.000 m2, pas moins de 110 exposants, dont 40% nous viennent de l’étranger (Allemagne, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni & Suisse), une vingtaine d’exposants étant présents pour la première fois, à Namur.
Habituellement, ce discours inaugural se déroulait, tout naturellement, sur le stand des « Musées namurois », alors géré par la Ville de Namur, non représentée cette année, alors qu’un musée communal – le « Musée archéologique » – a été réouvert en septembre 2024 … Et Julien Devos, directeur du « Service des Musées & du Patrimoine » de la Province de Namur, qui – se réjouissant que l’exposition, au « Musée de Cluny », à Paris, des oeuvres d’orfèvrerie du frère Hugo d’Oignies (début du XIIè jusqu’au début du XIIIè siècle) ait connu un exceptionnel succès, du mardi 19 mars jusqu’au dimanche 20 octobre 2024, avec plus de 220.000 visiteurs – de nous confier qu’en 2025, la Province de Namur aurait bien son stand, pour la 48è édition d’ « Antica Namur Fine Art Fair ».
Aussi, cette année, en présence d’un Ministre Japonais, c’est sur le stand « Harmony-The Delville Collection » (Bruxelles/N° i-04) que Denis Mathen, le Gouverneur, prit la parole, entouré de superbes céramiques, en provenance du pays du peintre Katsushika Hokusa (1760-1849), présentant toutes les qualités du savoir-faire et du design sophistiqué, propres à cette discipline artistique, créées par des artistes nippons de la seconde moitié du XXè siècle jusqu’à nos jours.
Du « pays du soleil levant », passons au « land down under », avec le stand « Arts d’Australie » (Paris/G-11), une galerie spécialisée en arts aborigènes, fondée en 1966, par Stéphane Jacob-Langevin, diplômé de l’ « Ecole du Louvre » et ancien chargé de la communication du « Musée national des Monuments français ».
Ces oeuvres exceptionnelles exposées, que nous pourrions interprétés comme étant de l’art abstrait, possèdent des significations précises pour les Aborigènes, des animistes dont les peintures sur écorces, réalisées avec des pigments naturels, offrant un festival de couleurs lumineuses, vibrant de la vie intime de la nature,
Par ailleurs, pour la première fois présentées dans la capitale wallonne, nous découvrons deux bagu (sans « s), dont l’une, intitulée « Bunyaydinyu Bagu », est une sculpture anthropomorphe, en terre glaise d’Alison Murray (°1967), artiste du « Girringun Aboriginal Art Centre » (Cardwell, Queensland), ces « bagu » étant créées en hommage à l’esprit du feu « Chikka-Bunnah ». Ceci, alors qu’à l’origine, à une époque où seuls les hommes pouvaient les créer, les « bagu » étaient réalisés en deux parties – le « bagu », lui- même (planchette) & le « jiman » (bâtonnet) -, qui avaient une valeur sacrée, vu qu’elles étaient sensées préserver ce peuple des pluies diluviennes, qui s’abattaient régulièrement dans cette région tropicale.
De cette galerie parisienne dirigeons-nous vers une galerie … namuroise, la « Gery Art Gallery » (Namur/H-23), Gery Pirlot de Corbion nous proposant des oeuvres de nombreux artistes, essentiellement de Bilal Bahir (°Bagdad/ 1988), un ancien réfugié iraquien, ayant vécu à Namur et travaillant, maintenant aux Etats-Unis.
Bien sûr, un galeriste namurois se doit de nous présenter une gravure – « L’Agonie » – de l’artiste local, Félicien Rops (1833-1898), dont plus de 80 oeuvres de collections particulières et de plusieurs musées nous sont proposées , jusqu’au dimanche 09 mars, au sein de l’exposition « L’Album du Diable. Les Tentations de Félicien Rops », au « Musée provincial Félicien Rops », un superbe catalogue, édité par « Snoeck Publishers » étant disponible (28€). Site web : https://www.museerops.be/l-album-du-diable.
En cette année où l’exposition « Les Mondes de Paul Delvaux » nous est proposée à « La Boverie », à Liège, jusqu’au dimanche16 mars (site web : https://expo-pauldelvaux.com/), Gery Pirlot de Corbion propose à la vente l’une de ses oeuvres : « Les Amies » (1930).
A noter, sur ce stand de la « Gery Art Gallery », quelques jours après les élections américaines, la présence d’authentiques billets d’un US Dollar, devenus oeuvres d’art, grâce au talent de « Dopsi ». Parmi les autres artistes exposés sur ce stand, citons , ainsi que Keith Aring (1958-1990), Raoul Dufy (1877-1953) ou encore Pierre Alechinsky (Saint-Gilles/1927), ce dernier bénéficiant, à 97 ans, d’une intéressante exposition à la « Villa Empain », de la « Fondation Boghossian » : « Alechinsky. Pigeon Voyageur », jusqu’au dimanche 16 mars (site web : https://villaempain.com/expo/alechinsky/).
De ce même célèbre peintre belge contemporain, 16 de ses oeuvres nous sont proposées par la « Windwood Gallery » (Oudergem/G-12), qui nous présente, également, entre autres, des peintures de Karel Appel (1921-2006), Pierre Dotremont (1922-1979), Luc Teymans (°Mortsel/1958).
Peintre à la démarche artistique particulière, Daniel Airam (°Lyon/1958) est exposé par « Au-delà des Apparences » (Dingy Saint Clair/F-17), cet artiste ayant dit : « Ecrire, donc griffer, rayer, graffiter toute surface peinte, afin de rendre problématique, ce qui, par le passé, était évident, sans contredire le tableau, mais l’affirmer autrement. Si la persistance de la pratique du graffiti, incisé le plus souvent, sur l’enduit d’un mur ou l’écorce d’un arbre ne cesse de m’étonner, l’immuable beauté du portrait flamand et de son océan de visages m’enchante tout autant. Nés tous deux d’un système codifié, inlassablement recommencé, leur incroyable présence traverse pourtant le temps. »
A « Antica Namur », impossible de se passer de l’art oriental, et de ses sculptures du Bouddha, le prince Siddhartha Gautama (623-563 avant notre ère), qu’elles nous viennent de la Thaïlande, du Cambodge ou d’ailleurs, comme sur le stand « Blue Art » ( Egalement, chez « Farmate Asian Art » (Meise/D-26), entre autres, un bas relief de l’antique région de Gandhara (aujourd’hui nommée bassin de Peshawar, au nord-ouest de l’actuel Pakistan), parfaitement conservé, représentant le premier sermon du Bouddha. Aussi présentes deux sculpures dorées de moines bouddhistes.
Un salon d’antiquités, … mais pas seulement, puisque outre d’exceptionnels bijoux, des horloges de toutes tailles, …, du mobilier est exposé, comme, sur le stand « Kunsthandel Egbert Eibel » (Altenberge/H-15) ,cette table d’une largeur d’ 1,20 mètres et d’une longueur de 5,20 mètres, pouvant accueillir une vingtaine de convives, apte à se réduire à une table ordinaire de 2 mètres de longueur.
Et sur une telle table, rien ne vaut de la belle vaisselle – comme les 92 pièces, de la salière au grand plat rond de 37 cm de diamètre -, créée par le céramiste français Robert Picault (1919-2000), qui, formé à Paris, à l’ « Ecole des Arts appliqués », possédait, depuis 1948, à Valauris, un atelier qui employa jusqu’à 25 artisans. Cette vaisselle, dont chaque pièce est signée, nous est proposée par « Pascale Vilain Authentic Art » (Ixelles/G-17), cette historienne de l’art, diplômée en antiquariat, partageant son stand (G-17), avec Gérald Watelet (Namur/1963), diplômé de l’ « Ecole hôtelière provinciale », à Namur, ancien plus jeune maître d’hôtel, à 22 ans, au « Carlton », à Ixelles, aujourd’hui à la fois animateur de télévision, costumier au théâtre, couturier, cuisinier & architecte d’intérieur, son établissement actuel étant situé à Uccle.
Du carton passons à la terre chamottée, sans armature, suivant la technique du colombin, avec la sculptrice Fanny Ferré (Evreux/1963), qui déclara : « Je cherche à ce que mes personnages dégagent la vie », une critique d’art, Françoise Monnin, ayant écrit, pour « Artension » : « Les êtres qui naissent sous les doigts de Fanny Ferré ont définitivement adopté la grâce énigmatique des nomades. Façonnées comme par le vent, leurs silhouettes puissantes, mais gracieuses, n’en finissent pas de prendre le large. Mais elles ne fuient pas : elles cheminent ». A découvrir sur le stand de la « Galerie Capazza » (Nançay/D-17 & D-18) – fondée en 1975, par Gérard & Sophie Capazza -, rattachée au Château de Nançay, édifié au début du XVIè siècle, au coeur de la Sologne.
© Fanny Ferré © « Galerie Capazza » © Photo : Fabien Sebo
Chez « LKFF Art Projects » (Beersel/G-14), nous sommes accueillis par des sculptures hyper réalistes de l’artiste britannique Sean Henry (°Woking/1965), qui obtint, en 1987, une licence en céramique, à la « Bristol Polytechnic » (devenue, en 1992, l’ « University of the West of England », à Bristol), avant d’être un artiste invité, en 1991-1992, à l’ « University of California », à Berkeley, et de devenir le premier sculpteur à remporter, en 1998, le « Prix Villiers David ». Désormais, il décrit le thème de son travail comme : « la tension entre la création et la mise en scène de personnages, qui semblent appartenir au monde réel, et la mesure dans laquelle ils font écho à nos expériences et à nos sympathies. »
Autre stand nous proposant du contemporain, la « Cafmeyer Gallery » (Knokke-Heist/F-18), nous présente ses sculptures d’astronautes de la série « Astroman », de l’artiste belge Jimmy Declercq (°1970), au sujet desquelles, il déclare : « Mon inspiration vient de chansons, de films, d’images ou de peintures, chaque sculpture en bronze, créée à la main, dans notre fonderie de Gent, racontant une histoire nouvelle, unique et vivante. ».
Dans la partie latérale de « Namur Expo », jouxtant le restaurant, nous trouvons, sur le stand de la « Galerie Septentrion » (Marc-en-Baroeul/B-18), les éléphants, les ours et un bien sympathique hippopotame, en bronze, de Sophie Verger (°Paris/1953), étudiante aux « Beaux-Arts de Paris », dès 1971, elle remporte, en 2000, à Lille, le « Prix du Public », de l’exposition « Sculptures et Jardins ». Sur ce même stand, nous retrouvons, outre des peintures de l’artiste français Thomas Danel, les jeunes-filles en bronze, pleines de fraîcheur et de joie de vivre, de l’artiste belge Béatrice Cols (Elisabethville/1953), diplômée comme graphiste de l’ « Institut des Arts Saint-Luc », à Saint-Gilles, sculptant dans ses ateliers de Bruxelles et de Forcalquier, commune située ente les monts du Vaucluse et le Luberon, en région de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Un peu plus loin, sur le stand « AD Galerie Montpellier » (Maugio/C-10), nous découvrons une étonnante peinture – « Gandhi » (1974) -, de l’artiste finlandais Erro Gudmundur (né Guðmundur Guðmundsson/°Ólafsvík/1932).
Notons enfin, la présence, parmi les exposants, d’un restaurateur d’oeuvres d’art – « Damen Restauratie » (Antwerpen/H-06), alors qu’avant la « preview » du jeudi 07 novembre, pour garantir l’authenticité des oeuvres, 25 experts effectuèrent divers contrôles, alors que deux experts restent disponibles, pendant toute la durée de la foire, afin de fournir des informations sur les pièces exposées.
Espérant la présence de plus de 20.000 visiteurs, la directrice artistique d’ « Antica-Namur », Diane Kervyn de Volkaersbeke, confia à Philippe Fievet, pour « Paris-Match » : « Je voudrais insister sur la décontraction et la bonne humeur qui se lisent sur les visages de nos visiteurs et de nos exposants. Cette promenade artistique a manifestement le pouvoir de créer une diversion salutaire, au cours de laquelle on oublie les tensions du moment. En l’espace de quelques jours, Namur offre un havre de paix, où chacun peut se laisser dériver en toute liberté de pensée, se déconnecter et renouer avec toute la beauté du monde. »
De son côté, en édito du « Guide de la Foire », offert gracieusement aux visiteurs, le Bourgmestre, ayant la culture dans ses attributions, Maxime Prévot, écrit : « Le salon ‘Antica’ mêle histoire, modernité, mais également, et surtout, expertise, offrant aux visiteurs un véritable accompagnement professionnel. ‘Antica’ témoigne ainsi du dynamisme de Namur sur la scène artistique belge et même internationale, en prenant part intégralement à la programmation culturelle de notre Ville », … qui, sous son impulsion, espère devenir, en 2030, « Capitale européenne de la Culture ».
Enfin, le Gouverneur, Denis Mathen, écrit : « La vraie richesse d’ ‘Antica’, c’est, notamment, l’éclectisme de ses antiquaires, le foisonnement de ses collections, la diversité des trouvailles qu’on peut y faire, l’exclusivité de telle ou telle découverte … Alors découvrons cette cuvée 2024 d’ ‘Antica Namur’ en y laissant seulement guider par nos émotions et nos centres d’intérêt et en nous disant que la seule colonne vertébrale qui vaille pour lui, c’est la somme de nos propres curiosités, c’est la variété de nos coups de coeur personnels. »
Ouverture : jusqu’au dimanche17 novembre, du mardi au vendredi, de 13h à 19h, le samedi, le dimanche & le lundi 11 novembre, de 11h à 19h. Prix d’entrée (incluant un guide de la foire (56 p.), avec un plan et les coordonnées de tous les exposants) : 25€ (10€, de 18 à 25 ans / 0€, pour les moins de 18 ans). Contacts : antica@easyfairs.com & 081/32.19.28. Site web http://www.antica.be.
Yves Calbert.