"Corneille au Fil de la Joie", au "Centre de la Gravure", à La Louvière, jusqu'au 03 Novembre

écrit par YvesCalbert
le 30/10/2024

A La Louvière, avec le précieux appui de la « Fondation Guillaume Corneille »basée à Bruxelles, le « Centre de la Gravure et de l’Image imprimée » nous propose de découvrir, jusqu’à ce dimanche 03 novembre, son exposition « Corneille au Fil de la Joie ».

Né à Liège, le peintre, graveur, sculpteur et céramiste néerlandais Guillaume Corneille (Guillaume Cornelis van Beverloo/1922-2010), qui a toujours recherché la joiequ’il exalte dans la luxuriance de la nature, un peu partout dans le monde, mais aussi aux côtés de ses amis et des artistes qui l’ont fasciné ou dans l’hommage rendu à la beauté des femmes.

Face aux désastres de la guerre, avec Karel Appel (1921-2006), Christian Dotremont (1922-1979), Asger Jorn  (1914-1973), Joseph Noiret (1927-2012) Constant Nieuwenhuis (1920-2005), il fut l’un des initiateurs du mouvement artistique « CoBrA » (de COpenhague–BRuxelles– Amsterdam), actif de 1948 à 1951.

Pour la présente expositionle « Centre de la Gravure et de l’Image imprimée » a rassemblé plus de cent cinquante estampes de ce graveur, dont vingt-cinq sérigraphies rehaussées d’aquarelle nous racontant « Les Aventures de Pinocchio » (1973).

Lisons des extraits du dossier pédagogique de cette exposition, pleine de couleurs et de joie de vivre : « Corneille, attiré par l’art d’Amedeo Clemente Modigliani et de Pablo Picasso, s’inscrit à l’ ‘Ecole des Beaux‑Arts’ d’Amsterdam, en 1943, mais il se forme seul, refusant de suivre les consignes académiques de ses professeurs. De loin, il préfère Vincent Van Gogh, Paul Gauguin et Henri Matisse. »

« Corneille s’intéresse aux arts primitifs, aux dessins d’enfants et aux arts populaires. Il peint comme cela vient, en transposant en couleur et en de nombreux graphismes ce qui lui vient de son énergie vitale, ce que la nature lui inspire et la couleur spontanément. Les œuvres de cette période sont des peintures expressives, surtout d’oiseaux menaçants et de créatures fantastiques. où la touche se fait épaisse et la couleur expérimentale. »

Pour lui, « La couleur ne se contente pas d’être simplement de la couleur. Elle a valeur de symbole. Elle est sang, peau, bave, volcan… Corneille joue des métaphores, son art traduit une ‘poétique de l’imaginaire’. Dans ce sens,
Corneille se retrouve dans ‘CoBrA’, du fait de sa pulsion imaginative qui s’empare et déforme. »

« Une autre source d’inspiration discrète et pourtant bien présente sera la poésie. Corneille en lit beaucoup, que
ce soit celle de Pablo Neruda, Octavio Paz, Dante Alighieri, Léopold Sédar Senghor, et d’autres encore. Il en illustre aussi, entre autres, ‘Les Fleurs du Mal’ de Charles Baudelaire, le conte populaire de ‘Pinocchio’, les poèmes d’Arthur Rimbaud. Il en écrit aussi. »

« Corneille s’intéresse aux arts primitifs, aux dessins d’enfants et aux arts populaires. Il peint comme cela vient,
en transposant en couleur et en de nombreux graphismes, ce qui lui vient de son énergie vitale, ce que la nature lui inspire spontanément. »

« Bien qu’établi à Paris, à partir de 1950, Corneille n’aura de cesse de voyager partout à travers le monde, tout en
revenant toujours se poser pour créer dans son atelier parisien. Les premiers voyages ressemblaient à des  pèlerinages formateurs, sur les traces de Paul Klee, en Tunisie (1948), d’Henri Matisse, en Algérie (1949), ou bien à Pont‑Aven (1950), où Paul Gauguin initie les couleurs affranchies de toute référence au réel. »

« L’artiste n’aura de cesse de multiplier d’autres expériences, en Afrique centrale, au Danemark, à New York. La plus marquante sera le désert du Hoggar, dans le sud de l’Algérie, en 1951. Il en ressort des œuvres aux compositions abstraites, où les éléments s’assemblent les uns par rapport aux autres et où des lignes noires  structurent les formes spontanées et organiques. »

« Toujours, il aura voyagé à travers le monde comme quelqu’un qui retourne aux sources sacrées de la vie : ciel,
sable et eau. Ou bien encore, arbres, astres et nuits, avec le soleil, les végétations luxuriantes, les forces de la jungle, les volcans d’Amérique centrale et du Sud. »

« Cette découverte de l’Afrique centrale, de l’Amérique du Sud et des Antilles, dans la première moitié des années
1960, mène Corneille à faire évoluer son travail par des lignes de contours colorées et des jeux de couleurs plus
chaudes et plus vives. »

« À la primauté de la nature, en l’absence de l’humain, suit une période où Corneille retourne à la figuration ;  femmes, oiseaux, fleurs deviennent facilement reconnaissables, même si toujours intimement liés à cette nature. Les couleurs se font encore plus vives, plus chatoyantes, même criardes, appliquées en aplat. »

« Dans les décennies qui suivent, la représentation de la femme reste emblématique de sa passion pour la vie. Au
fil des années, il adopte un style de plus en plus simple, aux couleurs expressives, qui rappelle les cultures populaires des peuples non‑européens, presque comme un art naïf. »

« Après s’être installé dans le village de Villiers‑Adam (région d’Île de France/ndlr), en 2008, Corneille décède en 2010. Il est inhumé, selon son vœu, dans le cimetière d’Auvers‑sur‑Oise aux côtés de Vincent Van Gogh. »

N’hésitons donc pas à profiter, au « Centre de la Gravure et de l’Image imprimée », à La Louvière, des derniers jours d’ouverture de cette exposition de plus de 150 oeuvres de cet homme chaleureux, curieux, vivant

Ouverture : jusqu’au dimanche 03 novembre, de 10h à 18h. Prix d’entrée : 8€ (3€, en prix réduit / 0€, pour tous, le dimanche 03 novembre). Contacts : 064/27.87.27. Site web : https://www.centredelagravure.be/.

Yves Calbert.

Portrait de YvesCalbert
Yves Calbert

Yves Calbert