Historique de la randonnée et des sentiers de grande randonnée ( Jean Loiseau ( suite 2 et 3 )

écrit par francois.detry
le 27/11/2024
Camping sur la route, aucun autre mode de transport touristique n’offre une telle liberté, selon Jean Loiseau

2. Le 'Camping piéton'

 Il n’est pas exagéré de dire que Jean Loiseau est également connu comme le pionnier du camping pédestre, du camping piéton ou du camping itinérant, un mode de voyage dans lequel les circuits trekking / nature sont combinés avec le bivouac. Étudiant à l’université parisienne, il devient également président du Camping Club Universitaire de Paris au début des années 1920.
C’est pourquoi notre fanatique de sports de plein air d’avant-guerre avait ses propres principes sur la bonne forme d’une longue randonnée entre deux nuits de camping :
« Vous ne devriez pas simplement marcher pour le plaisir de marcher. » ...) Chaque longue randonnée doit être entreprise comme une exploration, au cours de laquelle chaque membre du groupe doit apporter ses meilleures qualités à la table en matière d’évaluation et d’observation, et être capable de s’interroger encore et encore. (...) La nature est comme un immense musée non étiqueté.

Les campings officiels ont poussé comme des champignons dans les années 1930, mais vous pouviez également planter votre tente sans inscription dans de nombreux endroits. Le camping libre dans la nature était tout à fait normal à l’époque.
« Nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans un endroit que nous avons trouvé agréable et beau, avec l’accord du propriétaire qui est rapidement devenu un ami. À l’époque du camping, nous étions libres de planter notre tente à peu près n’importe où... Ce ne devait pas être long ; La police et les règlements ont rapidement mis un frein à cette indépendance anarchiste », a déclaré Jean Loiseau plus tard dans sa vie. Ce dernier est vrai. En raison du grand succès des mouvements de jeunesse et des organisations de camping et de la reconnaissance légale du droit aux vacances, le camping a pris son envol. À la fin des années 1930, des réglementations plus strictes en matière de camping ont été imposées.

Nous remarquons que Loiseau s’éloigne également davantage du travail scout classique lorsqu’il En novembre 1929, une polémique éclate dans le journal Le Jour à propos du comportement des groupes de scouts sur les terrains de camping. Loiseau intervient dans la discussion :
« Malheureusement, il est vrai que dans pas mal de cas les camps scouts sont organisés 'anarchistes' et que leur passage est très proche de celui des armées d’Attila... Cependant, faire croire que le scoutisme est comparable au banditisme est injustifié... Combien de fois ai-je vu un camp scout admirablement organisé avec de bons leaders qui ont le sens des responsabilités... D’un autre côté, Loiseau est également très critique à l’égard de certaines activités scoutes :
« Parfois, les pratiques désuètes des groupes scouts font sourciller les amateurs de plein air sincères. J’étais parfois perplexe devant la façon dont le camping est parfois perçu à l’envers, comme si l’on campait comme à l’époque de Napoléon ou des Gaules... Aucune idée de la perfection matérielle, d’un bon endroit pour dormir ou des techniques de cuisson... Les garçons partent avec des sacs à dos surchargés et trop petits enroulés autour d’une couverture, ce qui peut les amener à arriver au camping trempés... Par exemple, Loiseau s’attarde un moment sur les techniques lamentables et les matériaux inappropriés utilisés par les groupes scouts. Ils devraient accorder beaucoup plus d’attention aux évolutions modernes lorsqu’ils entreprennent un voyage de camping.

Au fil des années, Jean Loiseau s’éloigne davantage de l’américano-indianisme primitif que visent de nombreux camps scouts et dont il était à l’origine un fan. Tout ce qui provient de cette culture indigène d’Amérique ne peut pas être copié-collé pour le travail de jeunesse en France aujourd’hui, estime-t-il. Rien de mieux que de monter lui-même un groupe de tracteurs, a dû penser Loiseau, un groupe qui utilise une sélection de matériaux modernes bien pensée et une préparation minutieuse.

 

3. Compagnons Voyageurs

C’est ainsi que, vers 1928, Loiseau fonde son propre groupe de plein air, dans lequel la passion pour le trekking / randonnée + camping dans une atmosphère de groupe de camaraderie est centrale, destinée aux jeunes Parisiens de 13 à 20 ans. Chez les Compagnons Voyageurs, les paysages français et les régions frontalières sont explorés en groupe à pied ou à vélo. Dans le cadre de principes disciplinés, mais aussi non paternalistes, autant que possible dans la nature, des camps indépendants sont mis en place et de la nourriture est préparée. En chemin, « voir et comprendre » est le mot d’ordre, une approche pédagogique de Loiseau dans une atmosphère de cameraderie et de liberté de développement personnel. Vous n’êtes pas seulement devenu membre des Compagnons Voyageurs, en tant que « compagnon en herbe », votre intérêt touristique pour la vie en plein air et votre forme physique seront mis à l’épreuve pour pouvoir gérer les randonnées.

Jean Loiseau accompagne également lui-même de nombreuses randonnées. Au fil des années, les Compagnons Voyageurs parcourront des milliers de kilomètres à travers la grande variété de paysages français. En passant par la Bretagne, la Normandie, la Savoie, le Massif central, la Provence, les Vosges, les Pyrénées, le Jura, la Corse, etc. Il se rend également dans les pays voisins tels que la Belgique, la Suisse, l’Italie et l’Espagne.

En moyenne, 15 à 25 km par jour sont parcourus, avec un maximum de bivouac. Il n’y a pas de tabou à faire le pont entre des itinéraires moins intéressants en bus ou en train et si la planification du chemin le juge nécessaire, Loiseau cherchera un bus ou, si nécessaire, un camion sur place pour déplacer son groupe. Dans les villes, les gens cherchent parfois un restaurant ou une auberge ou passent la nuit dans un dortoir d’une université ou d’un hôtel bon marché, mais en cours de route, ils bivouaquent principalement. Les jeunes montent leur propre tente et préparent leurs repas. Pas un « Camp fixe », mais dans un endroit différent chaque jour. La cohabitation en groupe remplace temporairement le lien familial, mais tout ne doit pas se faire strictement en groupe. Les membres de la visite reçoivent également de l’argent de poche pour acheter et cuisiner des aliments selon leurs goûts et leur variété, qu’ils soient partagés ou non avec d’autres. Ils apprennent, entre autres, à établir un budget et à prendre des responsabilités, à partager des valeurs éducatives et le processus de formation des jeunes adultes que les jeunes apprennent des Compagnons Voyageurs lors d’un voyage.

Des voyages plus longs ont lieu pendant les vacances scolaires, mais il y a aussi du camping et du bivouac pendant les week-ends et l’hiver, bien que beaucoup plus proches. Par exemple, les forêts rocheuses de Fontainebleau sont souvent une destination des Compagnons Voyageurs, tout comme d’autres forêts et vallées fluviales qui se trouvent dans un rayon d’environ 50 km de Paris. Aujourd’hui, une grande attention est également accordée à l’utilisation d’un équipement de trekking aussi parfait et efficace que possible. Les Compagnons Voyageurs ont leur propre stock de tentes de qualité et d’autres équipements de plein air de haute qualité pour l’époque.

( Recherche de Jean-Pierre ENGLEBERT )

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  • Que mettez-vous dans votre sac à dos lors d’une randonnée - camping en 1939. Selon Loiseau, le secret d’un sac à dos plus léger réside principal
  • Jean Loiseau, entretien du matériel de trekking
  • Logo des compagnons voyageurs tente et rose des vents
  • Slogan des Compagnons Voyageurs  voir comprendre
  • 1932. Avec les Compagnons Voyageurs à travers les Pyrénées. Briefing par Loiseau (personne tournant le dos au photographe)
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