"Namur et le Namurois sous nos Yeux", un ouvrage de Pierre Dulieu

écrit par YvesCalbert
le 20/12/2024

Noël approche à grands pas. Nombre de Namuroises & de Namurois, ainsi que toute personne s’intéressant à la Capitale de la Wallonie, pourraient être intéressé.es par un récent ouvrage, écrit avec passion, par Pierre Dulieu La Louvière/1937), présent sur le sol namurois, dès 1939, alors qu’il avait à peine 2 ans : « Namur et les Namurois sous nos Yeux. La métamorphose d’une société et les défis du temps présent ».

*** Présentation du livre, figurant en 4è page de couverture :

« En parcourant le Namurois qu’il connaît bien, Pierre Dulieu a entrepris de nous révéler les changements de notre société. Tous les secteurs sont mis sous sa loupe : l’agriculture comme la finance, le tourisme comme le commerce, la santé comme l’enseignement … Il montre comment se développent la ville et les communes périphériques,  comment la population se recompose et il s’intéresse aux problèmes de pauvreté et de logement. »

« Les trois dernières parties sont consacrées aux mentalités, aux comportements, aux peurs et, enfin, à la  survivance des traditions. On s’aperçoit ainsi que les changements ne concernent pas que le monde dans lequel nous vivons, mais aussi nous-mêmes. »

« Un des grands attraits de ce livre est la relation des nombreuses rencontres de l’auteur, avec des responsables  d’entreprises ou d’institutions. Ce sont chaque fois des récits de vie animés par la passion. »

*** L'auteur, Pierre Dulieu :

Rédacteur en chef d’un renommé magazine namurois, édité en quadrichromie, sur papier glacé, pendant cinquante ans, « Confluent », Pierre Dulieu mit fin, en 2021, à cette belle aventure journalistique, avec l’édition de son 610è numéro.

Non content d’avoir créer « Confluent », Pierre Dulieu, via son magazine, est à l’origine, depuis janvier 1990, de la proclamation des « Namurois de l’Année », son objectif ayant été de partir à la découverte des Namurois.es ayant du talent, dans un éventail d’activités (culturelles, économiques, scientifiques, sociales, sportives, …).

A peine « Confluent » n’était-il plus édité que Pierre Dulieu – conseiller communal namurois pendant 23 ans (1983-2006), professeur émérite à l’ « UNamur » – prit son vélo, à 84 ans, pour pédaler, seul, en direction de Rocamadour  … Un bel exemple de l’expression « la tête et les jambes », nous rappelant le propos de Michel de Montaigne  (1533-1592) : « Mes pensées dorment si je les assieds. Mon esprit ne va si les jambes ne l’agitent. »

C’est le vendredi 20 septembre que Pierre Dulieu nous avait convié – en présence de Denis Mathengouverneur de la Province de NamurJean-Marc Van Espenalors député-présidentAnne Barzinpremière échevineTanguy Auspert, échevin du PatrimoineFrédéric Lalouxdirecteur exécutif de « NEW » (« Namur-Europe-Wallonie ») et  d’autres personnalités -, pour nous présenter son dernier ouvrage « Namur et les Namurois sous nos Yeux. La métamorphose d’une société et les défis du temps présent ».

*** Critiques des médias :

** Joëlle Janssens, pour « Bouké » :

« Un livre qui analyse l’évolution sociale, économique et culturelle de la région namuroise. Un ouvrage de référence  pour tous ceux qui veulent mieux comprendre la ville, son fonctionnement et les enjeux à venir. »

** Noëlle Jorispour « Le Soir » :

« Pierre Dulieu est un de ces observateurs et acteurs incontournables de la vie politique namuroise. Fort de cette expertise, il publie aujourd’hui un ouvrage destiné notamment aux futurs élus locaux, sur l’attractivité de Namur. Parce que, pour lui, le critère de santé d’une ville moyenne est son attractivité. Et à cet égard, il estime que le potentiel namurois n’est pas assez exploité. »

*** Extraits de son livre :

Si Pierre Dulieu nous écrit tout son intérêt pour les Traditions et le Folklore régional – plusieurs associations étant centenaires, voire bien davantage, les « Echasseurs namurois » s’affrontant depuis plus de six siècles (« premier témoignage écrit en 1411 »), alors que leurs joutes figurent, depuis 2021, sur les listes du « Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO » -, il s’intéresse, avec son Chapitre 3 de la Deuxième partie, dès la page 293, à « La ‘Ville intelligente’, capitale de la communication ».

Ainsi, il écrit : « Dans l’esprit de chacun, le mot de capitale évoque pouvoir. C’est Paris, Londres ou Berlin … Cette idée rapportée à Namur, ferait bien rire. Non seulement parce que la Wallonie n’est pas un Etat, mais parce que la conception même de démocratie wallonne ne repose pas sur le principe hiérarchique. »

« Mais la capitale est aussi un élan. A défaut d’être la plus forte, Namur entend être la meilleure. Pas sur tous les plans, bien entendu. Mais notamment dans un domaine à sa mesure de ville moyenne, dans lequel, depuis près de 50 ans, elle a acquis une réelle expertise et dispose d’un vivier de compétences : le langage digital, appliqué à la vie en société. Nous allons voir comment elle est ainsi passée de la première ville wallonne à avoir créé un centre universitaire d’informatique de gestion à la première ville wallonne réputée ‘intelligente’ … »

... « Il n’y a pas de ‘ville intelligente’ sans ce que l’on a appelé l’ ‘intelligence collective’. » Dans un document officiel, on lit : « La ‘ville intelligente’ fédère ses acteurs (…) La question de la gouvernance est ainsi posée et la Ville réfléchit au développement de lieux d’échanges et de proposition de projets. »

« Le projet namurois, tel qu’il est ainsi proclamé, est ambitieux. Il rejoint, dans les mots, l’utopie de la démocratie parfaite, dans lequel chaque citoyen est à la fois consommateur et producteur d’informations, lanceur d’idées et  testeur de projet, acteur et bénéficiaire de service … »

Avec humour, Pierre Dulieu écrit : « Le ‘Kikk », çà veut dire ‘kwa’ ? » Et d’évoquer le « coup de génie appuyé par la Région wallonne, …, de concevoir un festival des technologies digitales qu’il (Gilles Bazelaire/ndlr) a appelé le ‘Kikk’, un mot qui ne veut rien dire. »

Et notre écrivain namurois de nous rapporter le propos de Gilles Bazelaire : « Quand je me suis lancé, il aurait été logique que je m’installe à Bruxelles ? Mais je suis namurois et attaché à ma ville … Et Namur est un territoire très éduqué, tourné vers l’avenir, qui a changé avec l’arrivée de Maxime Prévot à la tête de la commune. »

C'est sous le mandat de ce dernier, en 2021, que Namur a été reconnue comme "Ville Créative de l'UNESCO dans le domaine des arts numériques » ... Et Pierre Dulieu d'insister sur l'importance que la Ville de Namur et son bourgmestre portent à la Culture (p.315) : "La Culture est aussi un projet politique. Depuis que Namur est capitale de la Région wallonne, ses autorités ont eu la préoccupation forte de hausser le niveau de sa production culturelle afin d'accroître son rayonnement. Aujourd'hui, elle ambitionne de devenir "Capitale européenne de la Culture" pour 2030."

Cet ouvrage de Pierre Dulieu se terminant par : « La revitalisation du folklore régional », lisons le (p.583)  décrivant, à sa façon, une joute d’échasseurs namurois : « Sur la place Saint-Aubain, le combat pour l’échasse d’or est vécu comme un match. Le public pousse des ‘oh !’ et des ‘ah !’ quand un combattant valse par terre. Il applaudit le gagnant qui sautille sur une jambe, l’autre échasse dressée vers le ciel. C’est un spectacle. Tous les arts sont convoqués pour le rendre attrayant les roulements de tambour, les costumes chatoyants, les drapeaux … Mais surtout le mouvement. »

Evoquant le dialecte wallon (reconnu comme « langue endogène » par la Fédération Wallonie-Bruxelles),  Pierre    Dulieu reprend les paroles (p. 579-580) de l’auteur-compositeur-interprète-poète, originaire d’Ecaussines  Julos Beaucarne (1936-2021), extraites de son livre « Mon terroir, c’est les galaxies » (1980) : « Le wallon, ce champagne continuel du langage, cet esprit qui ne se prend jamais au sérieux et que les snobinards de service regardent du haut de leur grandeur avec leur langue pointue et pharmaceutique de discours académiques  (…)  Le  wallon, c’est l’originalité d’une région qui refuse de mettre l’uniforme, d »être copie conforme, duplicata, c’est un certain tour d’esprit aussi ancien que les outils de silex. »

Même si nous avons évoqué cet ouvrage de Pierre Dulieu, avec quelques citations, parfois amusantes, soulignons le sérieux de son travail, quant à sa Ville, Namur. Ainsi, il nous signale (p. 258) que, contrairement à Charleroi  (-0,71%), Liège (- 0,15%), Tournai (- 1,54%) et Verviers (- 1,49%), de 2022 à 2023, Namur est la seconde ville wallonne, après Mons (+ 3,73%), a avoir augmenté sa population, avec 113.296 habitants, au lieu de 112.559 habitants (+ 2,24%).

Aussi, chiffres à l’appui, en son Chapitre 7 (p.165 à 201) de la Première Partie de son livre, il évoque une  problématique namuroise, sous le titre : « Le commerce à la croisée des chemins ». Dans la Quatrième Partie, il évoque l’insécurité (Chapitre 1/p. 500-519) et l’angoisse climatique (Chapitre 2/p. 520-531).

Tout au long de cet ouvrage, nombre de tableaux évoquent, pour la Ville de Namur, l’activité médicale sur les 3 sites du « CHU-UCL » et à le « Clinique Saint-Luc », la proportion de femmes employées à différents niveaux, les subsides accordés aux associations privées dans le domaine social, la fréquentation de l’ « UNamur » et de              l’ « Office du Tourisme », l’évolution des agences bancaires, l’état des paroisses et du clergé, les coûts et dépenses de la politique touristique, le nombre de visiteurs de la Citadelle, …, ou encore la capacité hôtelière, qui a doublé en deux ans.

D’autres tableaux établissent diverses comparaisons entre différentes Villes du Namurois, alors que des encarts évoquent de grandes réussites namuroises, d’un chimiste, d’origine chinoise, Bio Lian Su, de l’ « UNamur » jusqu’au responsable du marketing, Bertrand Guelette, de la brasserie « La Houppe », en passant par Charles Kerangoff (« Brasserie Delforge »), Massimo Pia (« Gin de Namur »), Frédéric Delahaut (« Cafés Delahaut »), …

Saviez-vous où sont fabriqués les aspirateurs de déchets urbains « Glutton » (p. 86-88), vus à Paris, lors des  Jeux Olympiques, et dans la vie quotidienne de 70 pays des 5 continents, 20% de ces engins étant exportés hors de l’Europe ??? Dans le Namurois, bien sûr ! Ainsi, en 1994, s’il rêvait de devenir pilote de « Formule 1 », Christian Lange, plutôt que de croquer des modèles de voitures, dessina « le prototype d’un aspirateur automatique, facile à manipuler » … Une bien belle réussite …

De même, peu de Namurois le savent, mais trois boules de l’ « Atomium » furent conçues à Jambes (p. 57-61) et  montées à Bruxelles, en 1958, par les « Ateliers Finet », ce qui est mentionné près de l’ascenseur de cet emblème de notre capitale fédérale. A proximité de ces ateliers jambois, furent créées les « Confitures Materne », de la famille des deux derniers bourgmestres de Jambes, Jean Materne (1989-1964) et son fils, Raymond (1931-2007), l’ensemble de ce site, avec son parking étant, aujourd’hui, occupé par le complexe cinématographique  « Acinapolis », proche de la gare ferroviaire de Jambes.

Au niveau de l’enseignement supérieur, deux institutions bénéficient d’une renommé internationale, l’ « Ecole provinciale hôtelière » (p.141) et la « HEAJ » (« Haute Ecole Albert Jacquart »/p.138-141), cette dernière devant intégrer, au sein de l’ancien « Hôme d’Harscamp », un « Centre d’Excellence », en collaboration avec la « RTBF », la télévision locale « Bouké » et le studio d’animation « Dreamwall ». Ouverture prévue dans les années 2030.

Concernant la 7è année qualifiante de l’enseignement secondaire, alors que cette question n’était nullement d’actualité, lors de la rédaction de son ouvrage, Pierre Dulieu, avait interviewé (p. 442-444) la directrice de               l’ « Institut Félicien Rops », Sylvie Dachelet, qui lui précisa, au sujet des jeunes accueillis par cette institution : « Ils ont subi les orages de la vie. Cela va bien au-delà du divorce des parents, phénomène devenu ‘classique’, même sil ne faut pas le banaliser. Certains jeunes sont aussi victimes d’abandon dans leur jeune-âge ou de misère matérielle ; d’autres ont été bousculés psychologiquement dans leur parcours de vie personnelle … Ainsi, comme les autres écoles techniques et professionnelles, ‘Félicien Rops’ doit compenser les maux d’une société déstructurée, où les pauvres n’ont pas droit au chapitre. (Notre institut) s’efforce de repécher ces jeunes mal orientés au départ pour leur donner un avenir. »

Selon nous, afin que tous les jeunes bénéficient, justement, d’un avenir, cette dernière phrase, recueillie par Pierre Dulieu, est à méditer …

*** Préface (p. 07-08), rédigée par Denis Mathen, gouverneur de la Province de Namur :

« Il fallait bien que cela arrive ! A force de l’arpenter en tous sens, de se glisser dans ses lieux de pouvoir comme dans ses alcôves à secrets, de hanter les travées de ses auditoires et de lustrer des manches de ses blazers les banquettes de ses prétoires ; à force de papoter, çà et là avec tout qui y fait l’actu ou avec tout qui aimerait la faire et de trinquer distraitement dans ses vernissages et cocktails pour y glaner quelques confidences ; à force aussi de griffonner tout ce qui s’y passe, d’entasser tout ce qui s’y dit, de questionner tout ce qui s’y raconte, dans ses rendez-vous presse, dans ses gargotes typiques ou dans ses cafés du commerce, il a obtenu qu’elle se livre enfin à lui !  » …

… « Dans ce volumineux ouvrage qui a des petits airs encyclopédiques et qui lorgne tantôt vers les carnets de balades, tantôt vers la biographie nostalgique, tantôt encore vers les entretiens philosophico-sociologiques ou la chronique savante, Pierre Dulieu nous relate à la fois ses souvenirs de vrai soçon et ses visions d’intellectuel prospectif. » …

Qu’écrire de plus ?

*** Les livres antérieurs de Pierre Dulieu :

- « Cités de Belgique : Namur »

- « Namur à Coeur ouvert »

- « Namur »

- « Namur 1830 : une Fringale de Libertés »

Mais l’important, bien sûr, en cette fin d’année 2024, demeure son dernier ouvrage : « Namur et les Namurois sous nos Yeux. La métamorphose d’une société et les défis du temps présent » (Ed. « Martagon »/2024/ broché/592 p./17 x 24 cm : 30€). Puisse « Père Noël » ne pas vous oublier.

Contacts : editionsmartagon@gmail.com Site web : https://www.martagon.eu. Commandes en ligne :  https://www.martagon.eu/commandes%20et%20contact.htm.

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