Luc Templier, à la "Galerie du Beffroi", à Namur, jusqu'au 29 Octobre
« Il ne suffit pas que l’écriture et la peinture soient des chants, ni des cris, ni même que la technique soit irréprochable ; il faut qu’elles enivrent, qu’elles défient, qu’elles provoquent chez le spectateur-lecteur ces somptueuses titubations intimes, poétiques, spirituelles, sans lesquelles il n’est pas de profondeur révélée. »
« Si j’étais médecin, outre la médication habituelle, j’inscrirais sur mes ordonnances un conseil de lecture, une phrase, une œuvre d’Art à contempler, puisque là, à coup sûr, dans les images, les peintures et les mots, se trouve une part des remèdes à nos maux », écrit Luc Templier (°Corbeil-Essonnes/ 1954), licencié en Arts plastiques & Sciences de l’Art, à l’« Université de Paris 1-Sorbonne« , lauréat, en 2012, du « Prix Godefroid Culture », récompensant l’ensemble de son travail artistique.
Son sujet de Maîtrise, à la « Sorbonne », était dédié à « L’écriture dans les Arts Plastiques contemporains en Occident ».
Ayant complété sa formation, toujours à Paris, à l’ « ICART » (« École du Management Culturel & Marché de l’Art »), il fut, tour à tour, comédien, metteur en scène, conservateur de musée, écrivain et peintre, ayant même dirigé une agence de publicité.
Aussi, il écrit : « Depuis l’enfance, je déguste l’Art avec gourmandise, comme une nourriture ; j’apprends des phrases et poésies par cœur, je m’imprègne longuement de peintures et sculptures, puis je les mâche, les rabâche, les ingurgite, les rumine, les analyse. »
A peine entré dans la « Galerie du Beffroi », une oeuvre attire notre attention et une question : comment cet artiste arrive-t-il à écrire, en petits caractères, mais bien lisibles, un livre entier sur une seule toile ? Quelle infinie patience et quel immense talent de calligraphe !
Quelques mètres plus loin, c’est une série qui attire notre attention, chacune des toiles de Luc Templier nous présentant un artiste classique réputé. Ainsi des portraits de Leonard de Vinci, René Magritte, Claude Monet, Pablo Picasso & Rogier van der Weyden nous font face, accompagnés, en formats réduits, d’un rappel de leurs oeuvres.
En évoquant ces noms prestigieux, notons que les techniques utilisées, au XXIè siècle, par cet artiste, font la part belle au savoir-faire des anciens. Par cette recherche de perfection dans son travail – qui n’exclut pas la poésie –, cet artiste franco-belge veut éveiller notre émotion.
Pour Luc Templier, l’Art n’étant pas un passe-temps, ses oeuvres sont des leviers puissants, de vibrantes invitations au changement : « Sinon à quoi bon peindre ? Et pourquoi écrire ? », écrit-il. C’est ainsi qu’il peut dire, aujourd’hui , qu’il est tout ce qu’il a lu, écrit, tout ce qu’il a peint, en plus de ce qu’il a cru être.
Il croit en la transmission, puisque c’est en elle que l’humanité s’épanouit, dans l’héritage des savoir-faire et des savoir-être. C’est pourquoi il transmet ce qu’il a lui-même appris de ses « inspirateurs » et maîtres. Après avoir reçu l’inspiration , Luc Templier sculpte, taille et cisèle ses œuvres.
« Une œuvre peut illuminer nos lieux sombres, nous projeter hors de nos réclusions volontaires, créer des titubations intimes, nous arracher à nos exils intérieurs. Une peinture peut nous pousser au changement par dix apprentissages, cent perspectives nouvelles, mille audaces à tenter« , écrit-il.
C’est pourquoi l’artiste prend et reprend certaines de ses œuvres jusqu’à plus faim, jusqu’à plus soif.
A chacun de suivre le conseil de Luc Templier, dont la démarche artistique s’articule autour du binôme « peinture-écriture » : « N’oublions jamais de nous perdre dans les galeries et musées pour trouver, par un appel réciproque, les œuvres qui bouleverseront notre vie en l’arrachant à ses routines. Nous croyons choisir nos artistes préférés, mais ce sont souvent les œuvres qui viennent à nous et nous choisissent, nous aimantent, puis optimisent nos destins, les contrarient et les amplifient. »
… Et dans l’époque troublée que nous connaissons, écoutons son propos : « J’ai une foi totale en l’Art. S’il peut un jour sauver le monde, c’est maintenant. »
C’est pourquoi cet artiste, vivant à Marche-en-Famenne, prend et reprend certaines de ses œuvres jusqu’à plus faim, jusqu’à plus soif.
Ouverture : jusqu’au dimanche 29 octobre, du mardi au samedi, de 11h à 18h, le dimanche, de 12h à 18h. Entrée libre. Contacts : 081/22.84.76 & galeriedubeffroi@ville.namur.be. Site web : http://www.luctemplier.com.
Organisée dans la cadre de « Namur Confluent Culture », faisant suite à « La Fureur de Lire » – événement organisé par la Fédération Wallonie Bruxelles -, soulignons que cette exposition s’accompagne d’un atelier de calligraphie – autour des mots, de l’écriture et de l’Art -, proposé par la Bibliothèque communale de Namur.
Et puisque nous évoquons une bibliothèque, signalons que plusieurs romans de Luc Templier sont exposés dans la « Galerie du Beffroi », dont son petit dernier, « L’Imposteur » (« Editions Academia »/256 pages/22€50).
Synopsis : « Formé à la prêtrise malgré lui dans les années d’après-guerre, Pierre Mansœur verse dans la violence, la haine des femmes, les addictions, jusque dans le dégoût de sa religion … »
Présent les dimanches 22 et 29 octobre, Luc Templier nous proposera une découverte guidée de ses oeuvres, étant disponible pour vous dédicacer « L »Imposteur ». Sur demande, il peut guider un groupe à une date à convenir (0471/36.93.15).
Yves Calbert, avec de larges extraits du dossier de presse