Procès de Jeanne d’Arc à l’Abbaye de Villers-la-Ville.
Un procès d’inquisition pour celle qui fut accusée d’hérésie et de sorcellerie. : spectacle théâtral d’été à l’Abbaye de Villers-la-Ville.
C’est au procès de Jeanne d’Arc que l’on assistera.
Interrogée par une assemblée de religieux et de théologiens sur sa vie et ses motivations, elle évoque les voix qui lui parlent ou l’arbre aux fées de son village, elle narre les moments forts de son épopée, elle parait arrogante parfois et ne veut pas renoncer à porter des vêtements d’homme ni réfuter ses visions, des éléments parmi d’autres qui vont servir à asseoir l’accusation d’hérésie et de sorcellerie.
Dans les pierres séculaires des ruines de l’Abbaye de Villers, ce récit rejoindra la rugosité du moyen âge et permettra une mise en scène réaliste et austère. Une scénographie dépouillée privilégiera les matières brutes et les lumières seront apportées par les flammes des bougies, des braseros, des candélabres et bien sûr du bûcher.
UN PEU D’HISTOIRE...
Jeanne d’Arc naît en 1412. Paysanne de Domrémy, elle grandit dans une France déchirée par la guerre civile et les combats opposants le dauphin Charles aux anglais et aux bourguignons. Encouragée par ses célèbres visions, bravant les difficultés, c’est en 1428 que Jeanne d’Arc se rend à Chinon pour y rencontrer le dauphin Charles de Ponthieu. Elle le persuade de se rendre à Reims pour y être sacré roi de France. Jeanne a foi en la reconquête française et galvanise l’armée rapidement victorieuse contre les Anglais en 1429, à Orléans, Patay, Troyes, etc. Le dauphin est couronné roi de France à Reims, le 17 juillet 1429, et prend le nom de Charles VII.
Douée d’un incroyable talent de chef de guerre reconnu par tous, elle est cependant peu rompue aux usages de la cour et de la diplomatie et se fait beaucoup d’ennemis en dérangeant les conseillers influents du roi qui sont partisans d’une trêve avec les Anglais et avec Philippe le Bon, chef des Bourguignons. Jeanne, opposée à ce projet, est mise à l’écart mais elle persiste à vouloir bouter les Anglais hors de France et elle prend des initiatives militaires peu appréciées. Aussi, les chefs militaires français et bourguignons s’entendent pour se débarrasser de Jeanne.
Elle est faite prisonnière à Compiègne, prise dans un traquenard orchestré par les bourguignons. Durant de longs mois, nombre de courriers diplomatiques sont échangés entre Philippe le Bon, chef des bourguignons qui tient Jeanne, et les Anglais qui la veulent pour la juger. La cour de France et Charles VII semblent peu investis pour la défendre. Enfermée au château de Beaurevoir, Jeanne essaie de s’échapper sans succès. Finalement, elle est vendue aux anglais par les bourguignons et emprisonnée au château de Rouen où se tient la gouvernance anglaise. Prise de guerre, Jeanne aurait pu être échangée contre une rançon, mais derrière elle se trouve la couronne de Charles VII qu’elle a conduit à Reims. Et pour les Anglais, faire de cette paysanne une sorcière, c’est ternir avantageusement la couronne de France et celui qui la porte.
LE PROCÈS
Le procès de Jeanne d’Arc s’ouvre le 9 janvier 1431 devant une assemblée de religieux et de théologiens. Pendant plusieurs semaines, elle est interrogée sur sa vie et ses motivations. Elle évoque les voix qui lui parlent ou l’arbre aux fées de son village, parait arrogante parfois et ne veut pas renoncer à porter des vêtements d’homme ni réfuter ses visions, des éléments parmi d’autres qui vont servir à asseoir l’accusation d’hérésie et de sorcellerie.
Douze articles servent de base à la condamnation ; Jeanne est présentée comme une hérétique et une schismatique, accusée de blasphèmes. Ces articles sont soumis à l’Université de Paris qui approuve les sentences d’hérésie et de sorcellerie. On lui demande de revenir sur ses dires mais Jeanne maintient la véracité de ses visions « pour servir Dieu » ; pour les théologiens, c’est désobéir à l’Église. Elle abjure alors, acceptant de reconnaître l’autorité de l’Église et de remettre les vêtements féminins en échange de sa vie, ce qui lui permet sur le moment d’échapper au bourreau. Mais le répit est de courte durée car, de retour dans sa prison anglaise, elle s’habille de nouveau en homme, à moins que ce ne soient ses gardiens anglais qui lui subtilisent ses vêtements féminins.
Pour s’être ainsi de nouveau vêtue, Jeanne est déclarée relapse, retombant dans ses erreurs passées. En conclusion, elle est abandonnée aux anglais qui la font périr sur le bûcher le 30 mai 1431.
LE SPECTACLE
De ce procès d’inquisition, les minutes ont été conservées. Ces minutes révèlent, face à des juges qui mentent et qui trichent, le caractère fort et direct de Jeanne d’Arc, ainsi que ses attitudes courageuses, elle qui a été accusée d’avoir « vécu dans le dérèglement et dans la honte, au mépris de l’état qui convient au sexe féminin ». De nombreux auteurs se sont emparés de l’épopée de Jeanne d’Arc en écrivant quelques pièces majeures.
Le spectacle à Villers-la-Ville est centré sur le procès de Jeanne d’Arc et l’adaptation théâtrale s’est inspirée de la formidable matière romanesque et scientifique existante ; la structure de base repose sur l’Acte VI de la pièce de Bernard Shaw, développé et enrichi à partir des minutes du procès (Procès de condamnation de Jeanne d’Arc édité par la Société de l’Histoire de France).
Le spectacle est découpé en deux parties : la première partie condense les interrogatoires menés par Cauchon, l’évêque de Beauvais et l’Inquisiteur Jean Le Maître, entourés de théologiens et de religieux pour aboutir à l’acte d’abjuration qu’elle refuse de signer ; malgré les exhortations diverses, elle ne cède pas à ses accusateurs.
La deuxième partie se concentre sur le réquisitoire de l’Université de Paris qui statue en dernier ressort. Jeanne faiblit et signe : s’en remettant à l’Église, elle renonce à porter des vêtements d’homme mais, apprenant qu’elle est condamnée à l’emprisonnement perpétuel, arrache le papier des mains de l’Inquisiteur, le déchire et se rétracte.
Retombée dans les sentences d’excommunication, relapse et hérétique, considérée comme un membre pourri qui doit être rejeté de l’Église, Jeanne d’Arc est rendue à la justice des hommes, en l’occurrence aux anglais et le comte de Warwick l’envoie immédiatement au bûcher.
L’adaptation intègre par petites touches les moments forts de l’épopée de Jeanne d’Arc comme les déclarations de ses voix qui l’ont poussé à faire la guerre et à faire couronner le dauphin de France à Reims. Elle brosse le portrait de ceux qui sont les juges d’un procès truqué et qui manipulent les vérités pour arriver à leurs fins. Enfin, elle se concentre sur Jeanne en démontrant son intelligence, sa vivacité d’esprit, son courage, sa simplicité et ses fragilités.
Le texte va à l’essentiel, les réparties sont ciselées et parfois brutales. Dans les pierres séculaires des ruines de l’Abbaye de Villers-la-Ville, ce récit rejoindra la rugosité du moyen âge et permettra une mise en scène sobre, réaliste et austère. Une scénographie dépouillée privilégiera les matières brutes et les lumières seront apportées par les flammes des bougies, des braseros, des candélabres et bien sûr du bûcher.
LES MINUTES DU PROCÈS
Les interrogatoires ont été consignés en français dans les minutes et les procès-verbaux ; ils furent ensuite traduits en latin pour le texte définitif. Officiellement, trois personnes y ont coopéré : Manchon et Boisguillaume, comme greffiers de l'évêque Cauchon ; Taquel, comme greffier du Vice-Inquisiteur. Mais le gouvernement anglais et l'évêque Cauchon s'en réservaient le contrôle car il y avait aux séances deux ou trois secrétaires anglais, cachés derrière un rideau, qui prenaient des notes. Jean Monnet, clerc de maître Beaupère, était, lui aussi aux côtés des greffiers officiels. D'autres jeunes clercs étaient assis devant leurs maîtres. Tous prenaient des notes. Après chaque séance, se tenait chez l'évêque une réunion des greffiers officiels, de quelques docteurs et des secrétaires anglais, greffiers occultes. Là, les notes de chacun étaient lues, et celles des greffiers officiels contrôlées à l'aide des notes prises par les autres. Il y eut parfois des conflits d’interprétation mais la passion et le parti pris des uns échouaient devant la probité des autres ; et de tout cela est sorti, après maintes discussions, un travail que l'évêque approuva et qui devint le texte officiel.
En réalité, les notes primitives des greffiers en ont toujours été la base, et si on prend comme vraies leurs déclarations, on peut dire que leurs minutes sont restées l'expression assez fidèle du débat. Sans doute ils n'ont pu tout y mettre, sans doute l'évêque et son entourage auront exigé des modifications et des modérations ; pour ce qui est des interrogatoires notamment, il est prouvé que les minutes n'ont pas tout reproduit, et que, sans aller jusqu'au mensonge, elle ont passé sous silence bien des passages où les réponses de l'accusée brillaient de trop d'éclat. Le patriotisme surtout, qui chez elle débordait, aura été dissimulé autant que possible, ainsi que ses sorties incessantes contre les Anglais.
Ce que l'on peut dire de plus, c’est que les greffiers n'ont rien mis dans la bouche de Jeanne qu'elle n'ait dit ; il y avait trop de gens qui veillaient dans l'intérêt de l'accusation. Il y a très peu de différences entre les minutes du procès et les textes officiels et authentiques qui seuls engagent le tribunal.
Après la mort de Jeanne d’Arc, l’évêque Cauchon fait dresser l'acte authentique, l'instrument officiel, signé des greffiers et marqué du sceau des juges. Deux personnes furent chargées par lui de ce travail important : l'universitaire Thomas de Courcelles et Guillaume Manchon. On peut affirmer que Cauchon lui-même y mettra la main car sa touche hypocrite et emmiellée s'y reconnaît à divers endroits, notamment dans l’exposé de la cause qui sert de préface, où, sous couleur de religion, il n'épargne à aucun personnage la plate expression de sa reconnaissance pour le grand service qu'ils lui ont rendu, de lui fournir les moyens de leur immoler Jeanne d'Arc. Son but a été atteint. L'œuvre qui a été rédigée sous sa haute direction fait honneur à son patriotisme anglais, à sa science juridique et à ses talents littéraires.
Une fois le registre de l'instrument authentique achevé, il fallut s'occuper d'en faire des copies. Manchon, de sa propre main, en écrivit trois (une pour le Roi d'Angleterre, une autre pour l'évêque, une autre pour l'inquisiteur). Une quatrième dut être envoyée à Rome. Quant à la cinquième, elle était, ainsi que les minutes primitives, restée aux mains de Manchon, qui, en 1455, remit l'une et l'autre aux juges du procès en révision (conservée à la Bibliothèque nationale de France).
L’ÉQUIPE DE RÉALISATION
Mise en scène : HÉLÈNE THEUNISSEN
Costumes : LAURENCE HERMANT
Adaptation et scénographie : PATRICK de LONGRÉE
Éclairages : CHRISTIAN STÉNUIT
Maquillages : GAËLLE AVILES SANTOS
Décor sonore : LAURENT BEUMIER
Régie : HUGUES VANELSLANDER & DAVID DETIENNE
Assistant à la mise en scène : LUIS VERGARA SANTIAGO
Produit par PATRICK de LONGRÉE & RINUS VANELSLANDER
LA DISTRIBUTION
Jeanne d’Arc : LAURA FAUTRÉ
Évêque Cauchon : BRUNO GEORIS
Inquisiteur Jean le Maître : DENIS CARPENTIER
Procureur Jean d’Estivet : CÉDRIC CERBARA
Professeur Jean Beaupère : DIDIER COLFS
Comte de Warwick : MARC DE ROY
Duc de Bedford : SIMON LOMBARD
Chapelain de Stogumber : MAXIME ANSELIN
Chanoine de Courcelles : OLIVIER FRANCART
Frère Martin Ladvenu : JONAS JANS
Le bourreau : ROMAIN MATHELART
Un soldat : ARNAUD SICOT
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
REPRÉSENTATIONS :
> du jeudi 11 au samedi 13 juillet 2024
> du mardi 16 au samedi 20 juillet 2024
> du mardi 23 au samedi 27 juillet 2024
> du mardi 30 juillet au samedi 3 août 2024
> du mardi 6 au samedi 10 août 2024
HEURES DES REPRÉSENTATIONS :
Représentation à 21h – Ouverture des portes à 20h30
Le spectacle se donnant en plein air, il est recommandé de se couvrir chaudement.
En cas d’intempéries, se référer aux décisions des organisateurs prises le jour même 2 heures avant le début de la représentation, soit en se renseignant sur place, soit en téléphonant au 071/82.09.78
RÉSERVATIONS :
Via le site deldiffusion.be
Tarif unique : 42 €/ place. Prévente : en réservant avant le 15 juin : 37 €
Le spectateur est tenu d’imprimer son ticket d’accès ou de présenter sa réservation sur son smartphone.
Une production de DEL Diffusion Villers
avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de Visit Wallonia, du Brabant wallon,
avec l’appui de la Commune, du Syndicat d’Initiative et de l’Abbaye de Villers-la-Ville,
en coproduction avec Shelter Prod, avec le soutien de Taxshelter.be et ING,
avec le soutien du Tax Shelter du gouvernement fédéral de Belgique.