À "Train World", Gare de Schaerbeek, Exposition "Choco Loco", juqu'au 21 Février 2021
Sur une scénographie de François Schuiten, par ailleurs scénographe de ce musée « TrainWorld », Pierre Marcolini – présent depuis 1995 au Sablon, ayant des magasins à Hawaï, Shangai, Tokyo,… – et Dominique Persoone – présent depuis 1992 à Bruges et 2010 à Anvers – ont unis leurs talents de chocolatiers pour nous proposer une exposition originale, intitulée « Choco Loco », qui vous l’aurez compris, met en valeur le chocolat belge, grâce à des sculptures en chocolat des plus réussies.
Celles-ci ont été sculpées manuellement, par Bart Steegmans et Peter Teerlinck, à l’aide des croquis de François Schuiten, de photos, voire de maquettes, reproduisant, en chocolat, les moindres détails de nombreuses locomotives.
Au départ, ces deux maîtres chocolatiers ont fait fondre le chocolat brut, le malaxant pour créer la forme souhaitée. Autre technique utilisée, notamment pour le buste d’un machiniste, ils se sont attaqués directement au bloc de chocolat brut, à la manière de tout sculpteur traditionnel.
A noter que pour l’ensemble des 21 pèces exposées, ils ont utilisé, au total 1.200 kg de chocolat, 60 kg de beurre de cacao, 6 kg de poudre de cacao, ainsi que 30 kg de carton et papier dur.
Lors de la visite de presse, Pierre Marcolini – reconnu, en 2020, comme meilleur pâtissier du monde – nous confiait : « En théorie, ces sculptures peuvent être conservées durant plusieurs années, pour autant qu’elles soient maintenues dans un environnement à la bonne température et au bon taux d’humidité, afin d’éviter tout blanchiment avec le temps. »
De son côté, Pieter Jonckers, directeur de « Train World », soulignait que dès le 19è siècle, alors que la Belgique était la 2è puissance ferroviaire mondiale, tant le train que le chocolat offraient à notre pays un rayonnement international.
Ces propos étaient tenus dans l’immense salle des guichets (aussi appelée « salle des pas perdus ») de l’historique Gare de Schaerbeek, édifiée en 1887, dans laquelle nous découvrons la Gare du Midi,… en chocolat, bien sûr,… mais aussi l’origine de ce chocolat, une cabosse géante de cacaoyer, sculptée selon un croquis de François Schuiten… Une bien belle « mise en bouche », c’est le cas de l’écrire…
Pour le « plat de résistance »,… en chocolat, prenons l’air extérieur et pénétrons dans le batiment moderne, inauguré, en 2015, par le Roi Philippe, et découvrons, dès notre entrée, différentes locomotives historiques et leurs répliques en chocolat.
Une oeuvre du peintre néerlandais Jan Antoon Neuhuys (1832-1891), exposée à « Train World », nous montre le succès succité, le 05 mai 1935, alors que Bruxelles était la première capitale mondiale à être désservie par un train, la première ligne ferroviaire belge la reliant, sur 25 km, à Malines.
Parmi les anciennes locomotives sculptées en chocolat, présentes dans la première salle, notons « L’Eléphant », qui, dans la réalité, roula de 1839 à 1865.
Ensuite, au sein d’une petite salle dédiée aux horloges de gares, nous découvrons une sculpture origignale, réalisée selon un croquis de François Schuiten, inspiré par une oeuvre de Salvatore Dali (1904-1989).
Avant de pourquivre notre visite de cevaste espace de 10.000 mètres carrés, nous présentant 22 locomotives et wagons, 1.250 objets, 64 projections sur petits et grands écrans, sans oublier 20 réalisations interactives, lisons ce que François Schuiten décalrait lors de l’inauguration de « Train World » : « À la place d’un musée traditionnel, j’ai préféré raconter une histoire vivante, changer le regard sur cette prodigieuse aventure, à partir de la rêverie qui s’attache à ce monde. »
Quelques mots sur ce scénographe bruxellois, élevé au rang de Baron, en 2002. La même année, il remporte le Grand-Prix de la Ville d’Angoulème, pour l’ensemble de son oeuvre. Au « Festival international de la BD d’Angoulème », il avait, également été le lauréat, avec Benoît Peeters, en 1985 de l’ « Alfred du meilleur Album », pour « La Fièvre d’Urbicande ». Avec ce même scénariste parisien, il avait remporté, en 1988, en Allemagne, le « Prix spécial du Jury » des « Prix Max et Moritz », ainsi que, en 2012, le « Grand-Prix Manga » du « Japan Media Arts Festival », à Tokyo, pour la traduction en Japonais du 1er tome des « Cités Obscures ». En 1981 à Bruxelles, il recevait, avec son scénariste hennuyé Claude Renard (1944-2019), le « Grand-Prix Saint-Michel », pour « Aux Médianes de Cymbolia ». Enfin à San Diego, Californie, en 1996, il était couronné, pour l’ensemble de son oeuvre du « Prix Inkpot ».
A noter encore, qu’il fut le scénographe de pavillons aux expositions universelles, à Séville, en 1992, à Hannovre, en 2000, et à Aichi, Japon, en 2005, ainsi que pour un chef d’oeuvre « art nouveau », de Victor Horta (1861-1947), la « Maison Autrique », à Bruxelles, sans oublier pour deux stations de métro, celles des « Arts et Métiers », à Paris, et « Porte de Hal », à Bruxelles, la « Maison de Jules Vernes », à Amiens, ayant, également, fait appel à ses talents.
De retour à Schaerbeek, en 2020, avec une authentique maison de garde barrière ré-édifiée au sein de « Train World », de sa cheminée sort la sculpture d’un train en chocolat, alors que d’un côté, un triste accident au passage à niveau est admirablement scénographié, de l’autre côté, nous retrouvons quatre peintures, achetées par la« SNCB », dues au talent de Paul Delvaux (1897-1994).
Les 4 tableaux de Paul Delvaux acquis pour la © « Collection SNCB-Train World Heritage »/2020
Ces dernières, autrefois, décoraient l’une des voitures d’un « TEE » (« Trans Europe Express »), exposée plus loin, face à de somptueuses voitures de deux trains royaux, ces différents trains ayant inspiré, également, nos deux sculpteurs chocolatiers.
Dans cette même salle, nous trouvons une voiture du tri postal (en service jusqu’en 1984), ainsi qu’une évocation de la présence des trains au sein des aventures de « Tintin », du« Crabe aux Pinces d’Or » (1941) au « Temple du Soleil » (1949), jouxtant un livret de la« SNCB », illustré par« Hergé » (Georges Remi/1907-1983).
A l’étage, ce sont des photographies de Paul Delvaux, fait, symboliquement, chef de gare, en 1984, à Louvain-la-Neuve, qui nous attendent, à quelques mètres d’une petite partie de l’ancien « Pont ferroviaire du Luxembourg » enjambant la Meuse entre Namur et Jambes, la dernière sculpture en chocolat représentant le « Thalys »,… quelle progression depuis « L’Elephant » de la première salle…
Terminant notre visite avec trois locomotives contemporaines, nous redescendons d’un étage, pour nos retrouver dans la boutique de « Train World », où nous pouvons acquérir, en exclusivité, des masques sanitaires, aux couleurs de « Choco Loco », ainsi que des plaquettes de chocolat « Etoile du Nord », ce nom étant inspiré de la rose des vents géante, qui décore, depuis les années ’50, la salle des pas perdus de la Gare du Nord.
Ces plaquettes de chocolat ont la particulatité dêtre une création commune à Pierre Marcolini et Dominique Persoone, qui ont utilisé la fève mexicaine « Criollo Don Luis », du domaine « Hacienda Criollo Cacao Maya », sis dans la Région de Mérida, ville côtière du Golfe du Mexique, capitale du Yucatan.
… Et Pierre Marcolini – saluant la persistance du goût de ces rares fèves blanches, cultivées de manière durable et éco-éthique -, lors de la visite de presse de « Choco Loco », de nous confier que ce domaine mexicain est la propriété d’un Gaumais, Mathieu Brees, dont la devise est « En Belgique, l’Union fait le Chocolat », qui écrivit de son chocolat : « L’arôme et les saveurs sont très doux. Ce n’est pas très amer. Il a le goût du bois et des fleurs. J’aime y penser de la même manière que le vin… Le cacao ‘Criollo’ est connu comme le cépage noble, son cacao étant de la meilleure qualité mondiale. » fèves de cacao sont les graines du cacaoyer,
Mais quittons le Mexique pour retrouver « Train World », afin de souligner l’organisation de balades littéraires, au sein des salles de ce Musée, incluant son exposition « Choco-Loco », en collaboration avec « Amusea », les samedi 09 janvier et 13 février, ainsi que les dimanches 10 janvier et 14 février, à 11h et 14h, avec des textes de Lewis Caroll, Victor Hugo, Antoine de Saint-Exupéry,… dit par Manu De Wit ou Bruno Georis.
Terminons avec ces mots de Mathieu Brees, évoquant son chocolat :« L’arôme et les saveurs sont très doux. Ce n’est pas très amer. Il a le goût du bois et des fleurs. J’aime y penser de la même manière que le vin… Le cacao ‘Criollo’ est connu comme le cépage noble, son cacao étant de la meilleure qualité mondiale », ce qui rejoint le propos de Pierre Marcolini, publié, en 2015, par « Madame Figaro » : « Comme le vin, le cacao a ses terroirs, ses climats, ses cépages, ses crus. Il raconte la jungle où il a grandi, le savoir-faire de celui qui l’a torréfié, a su insuffler son caractère, son âme. »
Ne manquons donc pas de visiter cette 4è exposition de « Train World », après celles consacrées à « Tintin », « Légo » et Paul Delvaux, qui se sont succédées depuis l’ouverture de ce superbe Musée, il y a cinq ans.
Ouverture : jusqu’au dimanche 21 février 2021, du mardi au dimanche, de 10h à 17h (dernière entrée à 15h30), fermé le vendreedi 1er janvier 2021. Prix d’entrée (le Musée et l’expo temporaire) : 12€ (9€, de 6 à 17 ans & à partir de 65 ans / 0€, pour les moins de 6 ans / 36€, pour une famille de 4 personnes). Audioguide : 2€. Prix unique d’une ballade littéraire (incluant l’accès à « Train World » et à « Choco Loco ») : 17€. Informations et réservations : reservations@trainworld.be ou 02/224.75.88. Site web : http://www.trainworld.be/fr.
Yves Calbert.