Tournai : La Naïade a retrouvé sa place au niveau du pont à Ponts
Après une dernière retouche de patine et une application de la cire de protection par la société Pyrallis, la Naïade a été réinstallée sur son socle au niveau du pont à Ponts à Tournai.
La statue de la Naïade ( haute de 3 mètres ), réalisée par Georges Grard en 1950, a retrouvé tout son éclat. Cette figure montrant une femme nue a été commandée par le Service des Voies hydrauliques afin d’orner le pont à Ponts reconstruit à Tournai suite à la deuxième guerre mondiale. L’arrivée de la Naïade a directement suscité la polémique dans la cité des Cinq clochers au point qu’il a fallu déplacer la sculpture entre deux peupliers au pied du pont où elle va rester durant 30 années avant de retrouver sa place initiale. La réinstallation de l’œuvre sur son socle d’origine a lieu le 7 janvier 1983. Depuis lors, la Naïade est devenue l’élément central du carnaval de Tournai. C’est à cet endroit que le Roi et la Reine sont désignés sauf cette année où elle n’avait pas encore retrouvé sa place. Depuis ce jeudi, après une opération délicate, la statue de trois mètres de haut a retrouvé son socle mais aussi son lustre d’antan grâce au travail de Philippe Janssens, restaurateur, sculpteur et fondeur d’art pour la société Pyrallis qui est basée à Soignies.
Au total, le restaurateur aura passé quatre journées de travail pour redonner tout son éclat à la Naïade. Classée Patrimoine culturel par la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis le 1er mars 2016, la Naïade a été solidement arrimée grâce à de nouveaux ancrages en acier inoxydable. Le nettoyage et la finition du socle seront achevés ce vendredi 24 février et l’échafaudage démonté le même jour.
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Pour tout savoir sur la Naïade de Georges Grard à Tournai
La Naïade, l’une des œuvres les plus emblématiques du sculpteur George Grard (Tournai 1901 – Saint-Idesbald 1984), classé Trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis le 1er mars 2016.
Cette figure montre une femme nue, vigoureuse, les bras le long du corps, les mains ouvertes, les pieds solidement ancrés au sol. Exemplaire unique en bronze, signé et daté de 1950, la Naïade a été commandée par le Service des Voies hydrauliques afin d’orner le pont-à-Pont reconstruit à Tournai suite à la Seconde Guerre mondiale.
L’installation de la Naïade sur le pont-à-Pont engendre immédiatement d’importantes polémiques: articles dans la presse, voilage de la sculpture, intervention de l’évêque ou encore question parlementaire. Il est même question de modifier le parcours de la grande procession. Face à cette pression, la sculpture est déplacée au pied du pont, entre deux peupliers, où elle resta durant 30 ans. A cette époque, elle constituait un détour obligé pour les bleusailles des jeunes militaires en garnison à Tournai et les étudiants accueillis dans les hautes écoles.
La réinstallation de l’œuvre monumentale sur son socle d’origine eut lieu le 7 janvier 1983. Depuis lors, la Naïade occupe une place importante dans l’imaginaire générale de la Cité, incarnant la liberté et l’anticonformisme. Elle est d’ailleurs devenue l’élément central du Carnaval de Tournai; la désignation du Roi et de la Reine de Carnaval se déroulant à ses pieds. Elle est déguisée par la confrérie des Diables et les groupes du carnaval se regroupent à ses abords immédiats.