Quel est le futur des cinq Provinces wallonnes ?
A Namur, une bien agréable tradition provinciale prévoit la réception, chaque année, des "Forces Vives", organisée, cette année, le vendredi 17 janvier, pour la 1ère fois au "Delta" et non plus sous chapiteau, dans la cour du "Palais Provincial".
Successivement le Gouverneur de la Province de Namur, Denis Mathen, et le Président du Conseil provincial, Philippe Bultot, prirent la parole, avant de céder la place au Président-Député, Jean-Marc Van Espen.
Plusieurs fois, nous avons, quant à nous, souligner l'importance du maintien des Provinces, notamment au vu des très nombreuses aides que ses différents Services rendent à leurs citoyens, habitant jusqu'aux limites terrritoriales provinciales les plus éloignées.
Par exemple, jamais, selon nous, la Wallonie n'aurait pû placer des équipements cinématographiques numériques dans des Centres culturels éloignés, comme le Service Cinéma de la Province de Namur a pû le faire...
Sur plan des arts de la scène, via le "Tap's" ("Théâtre d'Amateurs de la Province de Namur"), le Service de la Culture de la Province de Namur - sous la conduite de la Députée provinciale Geneviève Lazaron - prête du matériel (éclairage, décors, sons, maquillage, ..., qu'il livre là où se déroule l'activité), assure des ateliers et stages de formations (pour enfants, jeunes ou adultes) au théâtre, aux contes, ..., organisant son Festival amateur bisannuel, qui, intitulé "BUFF’estival" s'ouvre à tous les arts de la scène (clowns, contes, danse-théâtre, jonglerie, magie, marionnettes, musique, théâtre, ...)
De même le "Musée provincial Félicien Rops" jouit, des Flandres jusqu'à l'étranger, d'une excellente renommée, ayant remporté, en 2007, un « Prix du Public », ainsi qu’en 2008 et 2014, deux « Prix du Musée », décernés par l’ « Openbaar Kunstbezit en Linklaters ». Depuis 2008, il est reconnu en « Musée de Catégorie A », par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ayant reçu, en 2016, le label « Destination Qualité walonne », du « Commissariat au Tourisme » de la Région Wallonne, qui lui attribua, en 2018, 4 « Soleils », comme attraction touristique, ... A noter qu'un projet existe d’extension de ce superbe musée, qui accueillit, en 2019, pas moins de 23.000 visiteurs, l'année 2015 ayant été marqée par l'organisation, en différents lieux, dont le "Musée Félicien Rops", de l'événement "Facing Time Rops-Fabre".
Soulignons qu'au "Delta", où, outre trois salles de spectacle et des studios insonorisés, trois salles d'expositions sont accessibles depuis septembre 2019, l'expo « Peter Saul. Pop, Funk, Bad Painting and More » pouvant être découverte, sur deux étages, dès la fin de l'actuel confinement, jusqu'au dimanche 07 juin inclus. Lire notre article sur cette exposition via le lien : http://www.ardenneweb.eu/reportages/2020/au_delta_a_namur_des_la_sortie_...
A découvrir, aussi, le "Trésor d'Hugo d'Oignies", constitué de 32 oeuvres en orfèvrerie fine, créées, au sein du prieuré d'Oignies, par le Frère Hugo et son atelier, au XIIIè siècle. Ce trésor exceptionnel de l’art mosan fut désigné, en 1978, comme étant l'une des "Sept Merveilles de Belgique", cette collection de la "Fondation Roi Baudouin", en dépôt permanent au "TreM.a" ("Musée provincial des Arts anciens du Namurois"), sis au sein de l' "Hôtel de Gaiffier d’Hestroy" - conçu, au XVIIIè siècle, par François-Joseph Beaulieu -, dont les stucs ornant les façades de l’avant-corps ont été classés, en 2003, comme"Patrimoine exceptionnel de Wallonie".
... Mais les Services de la Province de Namur ne se limitent pas qu'à la Culture, ainsi son Service des Sports, lui aussi placé sous la coordination de la Députée provinciale Geneviève Lazaron, remet, chaque année, ses "Mérites sportifs provinciaux", octroyant des bourses aux associations sportives amateurs, maisons de jeunes, ..., pour les aider à réaliser leurs projets d'activités physiques innovantes, originales, porteuses de valeurs éthiques et permettant la promotion de la santé.
Doit-on insister sur le fait que dans la Capitale wallonne, sur le site de la Citadelle, avec le Château de Namur comme écrin, l' "EHPN" (« Ecole Hôtelière Provinciale de Namur ») est réputée dans le monde entier, ayant formé des Chefs-Coqs américains, chinois, russes et autres... ?
Les différentes Provinces interviennent, aussi, au niveau des frais d'organisation, sur leurs territoires respectifs, de Festivals et autres événements de tous genres...
Comment la Wallonie pourrait-elle gérer de telles actions pour ses cinq Provinces (Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg et Namur), leurs citoyens perdant ainsi un important appui, la Province de Namur, s'occupant, aussi, pour ses 38 communes, des secteurs suivants : agriculture, cours d'eau, économie (entre autres, avec l'attribution annuelle de ses "Alfers", récompensant des entrepreneurs – et leurs entreprises – s'étend distingués au cours de l’année écoulée), voiries, sans oublier, au niveau touristique, qu'elle gère le "Domaine de Chevetogne"...
... Et si nous citons ce site provincial en dernier lieu, c'est parce que le Gouvernement wallon a retiré à la Province de Namur ses autres attributions, au niveau du tourisme... Et s'il n'évoque plus la suppression, pure et simple, des Provinces, il lui impose de nouvelles missions, sans augmenter son capital, ce qui à moyen, voire court, terme, ne permettra plus aux Provinces de péréniser tous les appuis qu'elles offraient à leurs citoyens respectifs...
Aussi, prenons connaissance du discours de Philippe Bultot, Président du Conseil provincial namurois, parlant de l'Institution provinciale, lors de cette Soirée des "Forces Vives" : "Pour la première fois, je peux vous affirmer que notre futur pourrait être moins long que notre passé. A chaque échéance électorale le rôle et le devenir des Provinces font l’objet de remises en question pour diverses raisons comme la simplification institutionnelle, la bonne gouvernance, l’adéquation des moyens."
"C’est souvent, par méconnaissance de nos Institutions provinciales, qui exercent depuis bientôt 190 ans leurs missions de supracommunalité. C’est méconnaître l’importance des pouvoirs supra-locaux, inscrits dans notre histoire, les Provinces existant déjà bien avant l’Etat Belgique et ses subdivisions institutionnelles."
"Il faut dire que les citoyens et par-delà nos collègues 'en politique' connaissent peu ou très mal les pouvoirs intermédiaires que sont les Provinces. Elles ne sont en effet pas exposées aux projecteurs des médias comme le sont quotidiennement l’État fédéral ou la Région voire la Communauté. Et dans le même temps, elles n’ont pas le même rapport de proximité immédiate avec les citoyens que les communes."
"La Province, comme les autres institutions, s’est pourtant adaptée aux exigences citoyennes et l’adéquation des moyens reste au cœur de nos démarches. Si la précédente déclaration de politique régionale annonçait la suppression des Provinces, c’est la première fois qu’il nous est 'proposé', je n’ose pas encore affirmer que le terme est plutôt 'imposé' de financer les zones de secours en lieu et place des communes."
"Le Gouvernement wallon a effectivement souhaité, dans sa déclaration de politique régionale, de redéfinir implicitement nos missions en nous octroyant la responsabilité du financement des zones de secours. Cette décision régionale serait de bon aloi et à la rencontre d’un besoin essentiel pour notre sécurité, si cette décision ne portait pas sur plus d’un quart de nos moyens de fonctionnement."
"Paradoxalement, le risque serait que les communes doivent contribuer à nos manquements ou aux missions que nous abandonnerons. Personne n’en sortirait gagnant. Ce sera donc l’enjeu de nos prochaines décisions, de nos nouvelles orientations. Pourtant les Provinces ont déjà largement contribué au financement de la sécurité civile."
"Bien évidemment, le contexte a évolué depuis la création des zones de secours. Le financement fédéral promis n’est pas encore une réalité, les besoins des zones s’accentuent afin de répondre à la professionnalisation du métier, aux charges de plus en plus importantes de la sécurité civile."
"Je reste optimiste sur la résilience de notre Institution et sa possibilité de répondre au mieux aux intérêts de nos concitoyens. Face à ce constat, nous pouvons nous plaindre ou nous pouvons agir. Et la meilleure façon d’agir est d’être crédible et efficace, d’être reconnus comme tel par nos partenaires et nos publics cibles, d’amener les citoyens à connaître nos Services, nos actions et notre fonctionnement."
"Et de notre côté, nous ne sommes pas restés inactifs, nous envisageons l’avenir, non pas sereinement mais en pleine conscience des enjeux. Sous ma présidence ou à l’invitation de notre Collège, le Conseil provincial s’est réuni et a examiné avec des experts les futurs probables de nos Institutions."
"Nous avons ainsi entamé plusieurs chantiers autant avec des spécialistes externes qu’internes sur l’avenir des Provinces, sur notre enseignement agricole à l’horizon de 2030, avec les Bourgmestres et Directeurs généraux dans le cadre du Forum provincial des communes sur la thématique de la supracommunalité, mais aussi avec nos agents et notre Direction générale, sur le devenir de nos immeubles provinciaux dans le cadre plus spécifique de la future Maison administrative. Tous ces sujets seront, devront être abordés en Conseil, majorité et minorité réunis. Des choix seront à faire en réflexion avec notre Collège et sous l’aulne des directives régionales."
"Ne soyons pas fermés aux réformes, il est nécessaire de faire évoluer le modèle provincial mais en concertation avec ses acteurs et ses élus. Le principe de subsidiarité doit guider ces réformes et permettre au niveau de pouvoir le plus approprié d’exercer en connaissance de cause, et pour autant qu’il en ait les moyens, les compétences qui pourraient être détachées des Provinces. Pas de statu quo donc, soyons réformateurs, soyons optimistes, osons l’avenir !"
Lui succédant, Jean-Marie Van Espen, Député-Président, déclara, sur un ton plus enjoué , mais, en profondeur, non moins alarmiste : "Le Gouvenement wallon précédent prévoyait la suppression de l’Institution (provinciale, ndlr). Bonne nouvelle les amis : l’actuel Gouvernement souhaite les doter d’une nouvelle compétence dédicacée, celle des zones de secours. Par cette décision, le Gouvernement wallon a mis le feu aux poudres :
Sans délier sa propre bourse, le Gouvernement wallon fait miroiter un allègement des charges financières au sein des communes ;
Mais aussi, par cette décision, ce Gouvernement pérennise l’existence des Provinces."
"Nous comprenons très bien la bonne humeur de beaucoup de nos invités. En tant que pompiers, en tant que municipaliste ou gestionnaire d'une zone de secours,
vous avez le feu sacré,
vous êtes tout feu, tout flamme.
Je profite d’être sous les feux de la rampe pour vous confirmer que nous n’allons pas jouer avec le feu… mais nous allons faire feu de tout bois…"
"L’année 2019 a été marquée par la réalisation de nombreux projets d’envergure. Pour l’Institution provinciale, l’année 2020 est synonyme de beaucoup d’évolutions :
Clairement, nous comptons être du côté des solutions. Il n’y a pas de fumée sans feu : je vais vous parler, successivement :
de la place des zones de secours dans la dynamique de l’évolution des Provinces ;
mais aussi, comme chaque année, je mettrai en exergue l’un de nos métiers, à savoir, les Relations extérieures qu’entretient notre Institution."
"Et puisque nous y sommes, je ne prendrai qu’un exemple – le 'Delta' - pour vous éviter une liste exhaustive de réalisations. Quel merveilleux aboutissement que ce 'Delta' ! ..."
Et le Député-Président namurois d'évoquez l'ensemble des Provinces :
"Beaucoup d’entre vous me connaissez: Je prends le pli de directement affirmer que les Provinces sont une ! Leur sort est régulièrement malmené. Souvent méconnues, parfois décriées, elles ne laissent personne indifférent !"
Retour à la Province de Namur :
Retour à la Province de Namur :
"Pour l’Institution provinciale, l’année 2020 est synonyme de beaucoup d’évolutions :
- Clairement, nous comptons être du côté des solutions ;
- Nous allons profiter de ce moment d’autonomie pour prendre nos responsabilités ;
- Nous comptons maîtriser les changements pour ne pas les subir ;
- Nous allons oser des choix que nous n’avons pas encore osés ;
- Nous allons opérer des changements tout en poursuivant certains grands axes de notre politique provinciale.
Voilà le credo de ce début d’année !"
"Concrètement, comment va-t-on opérer ? Pour décrire la méthodologie que je compte partager, je citerai une 'personnalité' mondialement connue : James Dean : « Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles » .
Alors, dirigeons nos voiles ensemble !
Orientons la barre provinciale vers le cap d’un avenir ambitieux !
Projetons-nous dans un horizon à 5 ans !
Dessinons une Institution pleine de sens en 2024 !
Ne soyons pas attentistes, mais attentifs à nos obligations futures et à nos partenaires.
Dans cette logique, mettons nos partenaires – qu’ils soient étudiants, entrepreneurs, producteurs ou consommateurs culturels et municipalistes – au cœur de nos métiers."
"Mes collègues et moi-même réaffirmons notre confiance dans nos Services provinciaux et nos agents.
Aux représentants communaux présents ce soir, je dis : 'OUI', nous serons toujours un partenaire privilégié pour vous aider à mener à bien vos projets ;
Aux acteurs économiques, je dis: 'OUI' : nous comptons toujours œuvrer à faire du territoire namurois un terreau économique attractif ;
Aux représentants du secteur de l’enseignement, je dis : 'OUI', votre réputation nous incline à poursuivre nos efforts de qualité de l’enseignement provincial ;
Aux opérateurs culturels et touristiques, je dis : 'OUI', la Province de Namur a le vent en poupe. Faisons en sorte que nos atouts soient connus au-delà de nos frontières ;
Aux représentants du milieu médico-social, je dis : 'OUI', nous entendons continuer notre politique de prévention visant à garantir une amélioration du quotidien de nos concitoyens ;
Aux forces de feu présentes ici dans la salle, je dis : 'OUI' a la reprise du financement des zones de secours par la Province (en lieu et place des communes) est un challenge de taille que nous tenterons de relever ! Nous avons de l’autonomie, mais c’est avec vous, les 'Forces vives', que nous comptons orienter les voiles en vue de ce changement de cap ! Ensemble, en 2020, nous allons « Allumer le feu » !"
"Comme chaque année, lors des vœux aux 'Forces Vives', je mets en avant un secteur qui me tient particulièrement à cœur. Cette année, il s’agira de nos relations extérieures. Dans le contexte que je viens de décrire, je suis persuadé que nous ne pouvons pas nous recroqueviller sur nous-mêmes. Nous avons besoin d’ouverture au reste du monde. Cette année 2020 est particulière à plusieurs égards :
En 2020, nous fêterons nos 20 ans de relations avec la Province du Jiangsu, en Chine. La Chine d’il y a 20 ans n’est plus du tout la même. Nous n’ont plus. Nous proposerons une actualisation du protocole d’accord dans les domaines économique, de l’enseignement, de la problématique du vieillissement.
En 2020, nous poursuivrons nos soutiens au développement de projets dans les pays du Sud. Je souhaite que ces projets soient plus en phase avec les problématiques communes, notamment de protection de l’environnement.
En 2020, nous serons plus attentifs aux projets que nous portons avec nos voisins français de la Meuse et de l’Ardenne .
Mais surtout, en 2020, nous serons très ouverts à nos amis flamands. Pourquoi ? Comme moi, vous avez entendu que nos voisins du Nord font le choix de diminuer les moyens consacrés à la Culture. Traditionnellement, la Culture est le 1er poste où les pouvoirs politiques ont tendance à faire des économies.
Vous l’aurez remarqué, en Province de Namur, ce n’est pas le cas ! A nos yeux, il s’agit d’une importante politique de développement d’une société et, surtout, d’épanouissement des êtres humains dans cette société. Nous, en Province de Namur, nous souhaitons continuer à miser sur la Culture, sur notre Culture au sens très large. Nous sommes très fiers de nos atouts, qui sont nombreux à venir sublimer notre territoire :
- NOS artistes,
- NOS musées et NOTRE patrimoine,
- NOS atouts fluviaux et de la nature,
- NOTRE gastronomie,
- NOS brasseries, NOS domaines viticoles, ..."
"Nous ne sommes pas les seuls à les apprécier. Dans le contexte qui est le leur, les Flamands en demandent de plus en plus. Il ressort d’une récente étude - présentée lors d’un séminaire sur le tourisme d’affaires - organisée par la 'Fédération du Tourisme' que la clientèle flamande adore la Province de Namur, située aux portes de l'Ardenne, au cœur de la Wallonie."
"Parmi les entreprises flamandes désireuses d’organiser des team building en Wallonie, Namur figure largement à la première place au classement des villes wallonnes. Misons donc sur l’intérêt du marché flamand pour notre territoire ! Favorisons le cadre d’attractivité de notre Province par une promotion ciblée ! A cet effet, j’ai demandé à notre Administration qu’une promotion toute particulière soit orientée vers ce marché flamand, avide de nos atouts, de notre offre culturelle et touristique..., Soyons donc fiers de notre territoire, de ses richesses, des forces qui l’animent et de notre capacité d’attractivité ! Cap sur 2020 !"
... Et, particularité de la Province de Namur, le Palais provincial ayant été, jadis, la résidence de l'Evêque de Namur, les réunions du Conseil provincial, au minimum une fois par mois, se déroulant dans une « Salle du Conseil », qui était, en fait, la chapelle du Palais épiscopal de l’Evêque Thomas de Strickland (1679-1740).
Espérons donc que de cette "Salhapellele du Conseil" sortiront toujours les meilleures décisions, favorisant au maximum les activités professionnelles, les formations et les loisirs de tous les citoyens provinciaux, malgré certaines décisions du Gouvernement wallon, l'essentiel étant que les cinq Provinces puissent perpétuer leurs missions.
Yves Calbert.