Pas de 11è "Magritte du Cinéma", mais mise à l'Honneur du Cinéma belge à la "RTBF"

écrit par YvesCalbert
le 31/01/2021

Ce samedi 06 février, l’animation aurait dû être vive au « Mont des Arts », pour la 11è Cérémonie des « Magritte du Cinéma »… En 2021, pas de tapis bleu pour descendre les marches du « Square », crise sanitaire oblige.

« Avec les 'Magritte', célébrer le secteur du cinéma, qui n’est actuellement pas à la fête, ne nous semblait pas approprié cette année. Multiplier les annonces de délais et reports n’était pas non plus la meilleure solution », déclara, ce jeudi 28 janvierJean-Paul Philippot, l’administrateur général de la « RTBF ».

Il poursuivit : « Cette année, devions-nous mettre le Cinéma belge entre parenthèses ? Certainement pas »

Aussi, du lundi 01 au dimanche 07 févrierdurant une semaine, la « RTBF » rendra hommage à notre  production cinématographique, nous offrant « une vitrine de notre belgitude, pour célébrer, promouvoir et mettre en valeur les auteur.trice.s et créateur.trice.s du secteur audiovisuel de la ‘Fédération Wallonie-Bruxelles’. »

Le vendredi 5 février« La Première » consacrera toute sa journée au Cinéma belge, notamment avec une spéciale de son émission « Le Mug », consacrée aux médias, aux dessous du Cinéma, de la musique et de la BD.

Sur « La Trois », dans l’émission « Sous Couverture », nous pourrons assister à un entretien entre Thierry Bellefroid et Olivier Masset-Depasseréalisateur du film lauréat, en 2020, de 9 « Magritte du Cinéma »« Duelles »interprété, entre autres, par :

* Veerle Baetens, lauréate, en 2013, du « Prix de la meilleure Actrice du Cinéma européen »à Berlin, pour « Alabama Monroe » (Felix Van Groeningen) et de deux « Magritte de la meilleure Actrice », en 2016, pour « Un Début prometteur » (Emma Luchini) et, en 2020, pour « Duelles ».

* Anne Coesenslauréate, pour « Illégal » {Olivier Masset-Depasse}, en 2010, du « Bayard de la meilleure Comédienne », au « FIFF », à Namur, et, en 2011, du « Magritte de la meilleure Actrice », ainsi qu’en 2016, pour « Tous les Chats sont gris » (Savina Dellicour), du « Magritte de la meilleure Actrice dans un second Rôle »).

En outre, des rencontres inédites avec des différents talents belges francophones figurent également, au programme de différentes émissions de la « RTBF », telles « C’est du Belge »« Culture Club »« Les Ambassadeurs »« Plan Cult »,…

Ne se limitant pas à cette prochaine semaine, sous le nom de « Belgorama », nous allons donc découvrir une nouvelle page thématique d’ « Auvio », qui sera présentée par Hadja Lhabibréalisatrice et ancienne populaire présentatrice du « J.T. » de la « RTBF » ; Lucie Rezsöhazycoordinatrice des webdocumentaires de la « RTBF » ; Stanislas Idechroniqueur à la « RTBF » et journaliste spécialisé en Cinéma ; ainsi que par notre renommé « Monsieur Cinéma », aux célèbres lunettes blanches, Philippe Reynaert.

Concernant son retour à l’avant de la scène de notre Cinéma, Philippe Reynaert déclarait, avec humour :  « Jean-Paul Philippot, très conscient que l’avenir de la 'RTBF' se joue aussi sur 'Auvio',… m’a appelé de manière mystérieuse, me demandant ce que j’allais faire une fois pensionné de ‘Wallimage’ (dont il fut l’emblématique  premier directeurpendant vingt ans, jusqu’en 2020/ndlr). Il se doutait bien que je n’avais pas l’intention d’aller élever des chèvres dans le Larsac ou retaper une vieille maison en Dordogne… »

Evoquant le malheureux manque d’intérêt des spectateurs belges francophones pour leur Cinéma, il poursuivait :  « Le paradoxe est qu’à Paris, quand tu expliques que tu travailles dans le Cinéma belge, tout le monde te regarde avec admiration. Si tu fais la même chose place de Brouckère, c’est comme si tu faisais la manche et qu’on te donnait une pièce pour t’encourager !… C’est le feu d’artifice belge que j’ai envie de célébrer… »

Voilà bien tout l’intérêt de la « RTBF », via « Auvio » et son « Belgorama » : amener un plus large public belge francophone à reconnaître les qualités du Cinéma réalisé au sein de la « Fédération Wallonie-Bruxelles » et ce bien au-delà des seules prestations, certes talentueuses, de Benoît Poelvoordelauréat, en 2014, du « Magritte du meilleur Acteur », pour son interprétation dans « Une Place sur la Terre » (Fabienne Godet), et, en 2011, du « Prix du Public des Magritte », attribué, selon les lecteurs de « Ciné Télé Revue », au meilleur interprète belge, toutes catégories confondues.

Ainsi, rappelons-nous l’incroyable palmarès de Jean-Pierre et Luc Dardenne, au « Festival de Cannes », avec

deux « Palmes d’Or », en 1999, pour « Rosetta » (également, à Cannes, le "Prix d'interprétation féminine" {Émilie Dequenne}), et, en 2005, pour « L’Enfant » (aussi, en 2006, le « Prix David di Donatello du meilleur Film de l’Union Européenne » ).

* « Prix du meilleur Scénario », en 2008, pour « Le Silence de Lorna » (également, en 2008, le « Prix Lux du Parlement européen pour le Cinéma »).

* « Grand-Prix », en 2011, pour « Le Gamin au Vélo » (également, en 2011, le « Prix Robert Bresson », à la « Mostra de Venise »; le « Prix du meilleur Scénario du Cinéma européen »à Berlin ; ainsi que, en 2012, le « Prix du meilleur Film étranger », de la « San Diego Film Critics Society »aux Etats-Unis).

* « Mention spéciale Jury oecuménique », en 2014, pour « Deux Jours, une Nuit » (également, en 2014, « Sydney Film Prize »en Australie ; en 2015, le « Prix Lumières du meilleur Film francophone »,  à Paris

* « Prix de la Mise en Scène », en 2019, pour « Le Jeune Ahmed ».

En outre, sur le plan national, 5 « Prix André Cavens du meilleur Film belge » de l’ « Union de la Critique de Cinéma » (« UCC »), pour « La Promesse » (1996), « Rosetta » (1999), « Le Fils » (2002), « L’Enfant » (2005) et « Deux Jours, une Nuit » (2014) ; et 5 « Prix Joseph Plateau du meilleur Film et des meilleurs Réalisateurs », pour « Le Fils » (2002) et « L’Enfant » (pour lequel, ils reçoivent, aussi, le « Prix Joseph Plateau du meilleur Scénario »/2006) ; sans oublier, en 2015, pour « Deux Jours, une Nuit »3 « Magritte du Cinéma » (« meilleur Film »« meilleurs Réalisateurs » et « meilleur Acteur » {Fabrice Rongione}) et, en 2020, pour « Le Jeune Ahmed » deux « Magritte du Cinéma » (« meilleur Actrice dans un second Rôle » {Myriem Akhedidou} et « meilleur Espoir masculin {Idi Ben Addi}).

Pour, Stanislas Ide, le coordinateur de ce projet « Belgorama » - nouvelle page thématique dédiée à la création audiovisuelle belge dans tous ses formats (longs-métragescourts-métragesdocumentaires, sériesfictions digitales) -:« L’objectif premier est de mettre les auteurs et leurs projets en avant. »

Aussi, il nous annonce la programmation de :

*** « Duelles » (Olivier Masset-Depasse/Bel./2018/97’/film lauréat, en 2020, de 9 « Magritte du Cinéma »)

Synopsis : « Au début des années 1960, Alice et Céline vivent avec leurs familles dans la banlieue de Bruxelles. Elles sont les meilleures amies du monde jusqu’au jour où survient un événement tragique qui vient bouleverser leur univers quotidien… »

*** « Cages » (Olivier Masset-Depasse/Bel.-Fra./2008/86′)

Synopsis « Eve et Damien forment un couple très amoureux depuis longtemps. Leur vie est belle et intense au bord de l’Océan Atlantique. Jusqu’au jour où tout bascule. Eve est victime d’un accident de la route. Si les blessures physiques s’estompent vite, un traumatisme psychologique persiste et lui ôte la faculté de parler. Aucun traitement n’est fiable et Eve se retrouve prisonnière de son mutisme… » 

*** « Mon Ket » (François Damien/Bel.-Fra./2018/89’/film 3 fois nommé, en 2019 , aux « Magritte du Cinéma »)

Synopsis : « Dany Versavel a un souci avec son fils : à 15 ans, Sullivan ne veut plus d’un père qui fait le king derrière les barreaux. Pour Dany, son ‘ket’, c’est sa vie, hors de question de le laisser filer. Il décide donc de s’évader de prison prématurément ! Entre cavales, magouilles et petits bonheurs, il a tant de choses à lui enseigner. Un apprentissage à son image… »

*** « Nos Batailles » (Guillaume Senez/Bel.-Fra./2018/98’/film nommé deux fois, tant aux « César »  qu’aux         « Lumières de la Presse étrangères »)

Synopsis : « Olivier se démène au sein de son entreprise pour combattre les injustices. Mais du jour au lendemain quand Laura, sa femme, quitte le domicile, il lui faut concilier éducation des enfants, vie de famille et activité professionnelle. Face à ses nouvelles responsabilités, il bataille pour trouver un nouvel équilibre, car Laura ne revient pas… »

*** « Mon Nom est Clitoris » (Daphné Leblond & Lisa Billuart Monet/Bel./documentaire/2020/77’/film lauréat, en 2020, du « Magritte du meilleur Documentaire »)

Synopsis : « Des jeunes femmes dialoguent autour du thème de la sexualité féminine. Avec une liberté, un courage et un humour communicatifs, elles partagent leur expérience et leurs histoires, dans la volonté de changer le monde autour d’elles et de faire valoir le droit des femmes à une éducation sexuelle informée, délivrée des contraintes et des tabous… » 

A souligner que « Belgorama » ne se limitera pas à la diffusion de films, mais nous proposera, également, des rubriques comme :

 « Diaporama » : ou l’envers de l’écran, comme le dit Philippe Reynaert.

– « Décorticorama » : une analyse fouillée d’un film, la première étant consacrée à « Cage », d’Olivier Masset-Depasse.

– « Duorama » : deux invités venant parler non pas de lui-même mais chacun de l’autre, les deux premiers étant   Pauline Etienne, élue, en 2011, « Magritte du meilleur Espoir féminin », pour « Elève libre »  (Joachim Lafosse/Bel.-Fra./2009/105′) et Joffrey Verbruggen, élu, en 2011, « Magritte du meilleur Espoir masculin », dans « La Régate » (Bernard Bellefroid/Bel.-Fra.-Lux./2010 /91′).

… Mais, bien sûr, aujourd’hui, nous attendons, avec impatience, la réouverture des salles, espérant que, nos santés étant préservées, grâce aux vaccins, nous pourrons retrouver la prochaine Cérémonie des « Magritte du Cinéma », le samedi 05 février 2022Patrick Kinetco-président de l’« Académie Delvaux »organisatrice des  « Magritte », ayant déclaré : « Une fois sorti de cette pandémie, qu’on se retrouve tous ensemble pour faire la fête tout court, qu’on débatte, qu’on s’amuse. L’édition 2022 sera énorme et hypercompétitive, car il y aura un nombre très important de films belges. Il y aura beaucoup d’émotion. »

Le rendez-vous est pris, mais, en attendant, dès ce lundi 1er février, ne boudons pas notre plaisir de (re)découvrir le Cinéma belge, grâce à « Belgorama », sur « Auvio », la programmation devant être mensuellement renouvelée.

Yves Calbert.

 

 

 

 

 

 

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