Palmarès du 12è "Festival du Film documentaire Millenium"
A partir de ce lundi 26 octobre les salles de Cinéma ferment leurs portes, pour raisons sanitaires. Fort heureusement le 12è « Festival du Film documentaire Millenium » a donc pu atteindre son terme, en ce dimanche 25 octobre, les Prix ayant pu être attribués en présentiel, à Ixelles, au « Kinograph », précédant le projection de « Lessons of Love » (Małgorzata Goliszewska & Katarzyna Mateja/Pol./2019/72′).
Zlatina Rousseva, directrice artisttique du © « Millenium Film Festival »
L’événement a mobilisé un nombreux public, malgré les difficiles conditions d’organisation et les restrictions imposées aux différentes salles de Cinéma partenaires, Zlatina Rousseva, la directrice artistique de « Millenium », ayant déclaré : « C’est presqu’un acte de courage et une mission de mettre en avant le Cinéma documentaire dans ce contexte de crise mondiale. Ces documentaires nous aident à comprendre le monde et ses enjeux, et nous amènent à nous poser des questions. »
Palmarès de la Compétition internationale :
« Objectif d’Or » (Grand-Prix du Jury) : « The Cave » (Feras Fayyad/Syrie-Dan.-All.-Qatar-USA/2019/116′)
Synopsis : « Ce documentaire suit la Dre Amani, 30 ans, devenue la cheffe d’une équipe de 130 médecins d’un hôpital secret pour les 400 000 civils de la Ville assiégée d’Al Ghouta, entre 2012 et 2018. Le flux des victimes est incessant et ces dernières pénètrent dans l’hôpital souterrain grâce à un réseau complexe et secret de tunnels. Malgré les ressources médicales limitées, la Dre Amani et son équipe travaillent sans relâche pour les soigner et leur redonner espoir... »
Selon le Jury : « ‘The Cave’ est un drame réel et émouvant avec sa part de brutalité et d’aveuglement vis-à-vis de la guerre mais qui met également en avant la compassion, la bonté et l’altruisme. À travers ses personnages, le film invite à s’engager sur des questions universelles, telles que les conflits, les réfugiés et la discrimination des femmes. »
A souligner que ce documentaire – mettant à l’honneur le courage hors du commun d’une femme médecin, qui doit faire face aux atrocités de la guerre dans un hôpital de fortune en Syrie – a été, en 2019, nommé aux « Oscars ».
Notons que le réalisateur, Feras Fayyad – suite à son travail de documentation sur les atrocités du régime du président syrien Bachar el-Assad – fut, à plusieurs reprises, arrêté et torturé. Etant l’objet de menaces de mort, il fut amené à quitter la Syrie. Réfugié politique, il poursuit sa carrière au Danemark.
Ce film reçoit un soutien de 2.000€ du Festival.
« Objectif d’Argent » (meilleur Documentaire sur le développement durable) : « Smog Town » (Han Meng/Corée du Sud–Chine-PB/2019/89′)
« Objectif d’Argent » : « Smog Town » © Han Meng/« Sona Film »
Synopsis : « L’itinéraire d’une équipe d’inspection luttant contre la pollution et le brouillard de fumées qui recouvre la Ville de Langfang, une des villes les plus polluées de Chine. Au coeur de la crise environnementale mondiale, ce travail contre la pollution devrait être pris au sérieux. Mais, malgré les efforts des inspecteurs, la politique environnementale stricte du gouvernement chinois demeure un grand obstacle… »
Ce film reçoit un soutien de 1.500€ du Festival.
« Objectif de Bronze » (meilleur Film documentaire sur les droits de l’homme) : « Sunless Shadows » (Mehrad Oskouei/Iran–Nor./2019/74′)
Synopsis : « En Iran, dans un centre de détention juvénile, un groupe d’adolescentes servent leur peine pour avoir tué leur père, leur mari ou un autre membre masculin de leur famille. Au-delà d’une prison, nous comprenons petit à petit que cet environnement fermé, réservé aux femmes, est, aussi, un abri pour celles-ci, loin d’une société agressive dominée par l’homme... »
Ce film reçoit un soutien de 1.000€ du Festival.
Prix spécial du Jury : « Nocturne » (Jeong Gwanjo/Corée du Sud/2019/95′)
Synopsis : « Sung-Ho, qui est autiste, a le syndrome de savant. Sa mère l’accompagne dans toutes ses épreuves et consacre sa vie à essayer de lui construire un avenir, comme jouer de la musique. Son frère Gun-ki, cependant, est obligé d’arrêter de jouer de la musique pour ne pas voler la vedette à Sung-Ho. En conséquence, le ressentiment de Gun-ki est né, et la musique ne peut pas apaiser l’émotion, destructrice cette fois… »
Ce film, projeté en première européenne, reçoit un soutien de 1.000€ du Festival.
Mention spéciale du Jury : « Sing me a Song » (Thomas Balmes/Fra.-Sui./2020/95′)
Composition du Jury de la Compétition internationale :
Norah McGettigan, réalisatrice irlandaise ; Ana Alonso Martinez, née en France, d’origine espagnole, employée à la « Coopération au Développement » ; Inès Rabadán, réalisatrice belge d’origine espagnole ; Ton van Zantvoot, réalisateur néerlandais ; et Antonio Vigilante, ancien directeur italien de l’ « ONU », à Bruxelles, « Senior Adviser » au « Festival Millenium« .
Palmarès de la Compétition belge des Longs-Métrages :
Prix de la Critique belge (attribué au meilleur Film belge, par des journalistes affiliés à l’« UPCB » {« Union de la Presse Cinématographique Belge »} et à l’ « UCC » {« Union de la Critique de Cinéma »}) : « Mother » (Kristof Bilsen/Bel./ 2019/82′)
Synopsis : « Dans un petit village de Thaïlande, Pomm s’occupe des Européens atteints de la maladie d’Alzheimer. Séparée de ses enfants, elle aide Elisabeth au cours des dernières étapes de sa vie, alors qu’une nouvelle patiente arrive de Suisse… »
Ce film – observation intime et émouvante qui nous permet d’explorer les difficultés et les attentes de la maternité et les frustrations de ne pas pouvoir prendre soin de nos proches – reçoit un soutien de 2.000€ de la « Banque Triodos ».
Prix de la « SCAM » (attribué au meilleur Scénario, par la« Société des Auteurs.trices de la Littérature et du Documentaire ») et Prix du Public : deux films ex-aequo :
*** « Divinations » (Sarah Vanagt/Bel./2019/35′)
Synopsis : « Des enfants d’Athènes, de Sarajevo et de Bruxelles déploient des bandes transparentes de ruban adhésif dans les rues où ils grandissent. Quand ils les enlèvent, une empreinte de la ville se dessine : poussière, sable, emballages de bonbons, insectes, verre, peluche… Un journal ultra-réaliste qui s’anime à travers une vieille lanterne magique. Toutes ces formes et ces images nous renseignent-elles déjà sur l’avenir ?… »
*** « Notre territoire » (Mathieu Volpe/Bel./2019/21′)
Synopsis : « A Rignano, dans un ghetto… »
La « SCAM » soutient les auteurs à hauteur de 1.500€ (somme partagée entre ces deux films)
Prix de la Compétition « Jeunes Talents belges » (attribué par le Jury de « Cinergie ») : « La Musique de Soline » (Aurélie Maestre Vicario/Bel./2019/25′)
Synopsis : « ‘La Musique de Soline’ révèle le lien entre une mère et sa fille, qui perd progressivement l’usage de son corps. Tiraillé entre des émotions allant de la dépendance et de l’épuisement au désir d’évasion, le film dépeint une relation quotidienne rythmée par la colère et la frustration, mais dominée avant tout par l’amour… »
Ce court-métrage reçoit un soutien de 500€ de la « SCAM ».
Prix « Vision Jeune » : « Strip et Guerre » (Andrei Kutsila/Pol.-Belarus/2019/68′)
Synopsis : « Les liens familiaux parviennent parfois à combler les fossés intergénérationnels. En
Biélorussie, un militaire à la retraite, coincé dans le passé soviétique, partage sa vie avec son petit-fils,
ancien ingénieur, qui cherche, désormais, à gagner plus d’argent, tout en s’épanouissant dans son nouveau
métier : strip-teaser… »
Ce court-métrage reçoit un soutien de 500€ par le Festival.
Palmarès de la Compétition belge des Courts-Métrages :
Prix du Court-Métrage Documentaire : « Swatted » (Ismaël Joffroy Chandoutis/Fra./2018/21′)
Synopsis : « Des joueurs en ligne racontent leurs difficultés à échapper au ‘swatting’, un phénomène de cyber-harcèlement qui menace leur vie à chaque partie. Les événements prennent forme à travers des vidéos de ‘youtube’ et des images vectorielles issues d’un jeu vidéo… »
Note de ce réalisateur français, ayant étudié le Cinéma à l’ « INSAS », à Sint-Lukas et, en France, au « Fresnoy », lauréat, en 2020, à Paris, du « Prix Icart Artistik Rezo » : « Faire un film où l’action prend forme dans le flux d’internet, c’est s’ouvrir à tous les possibles de mise en scène. C’est l’avantage de pouvoir créer sans caméra et sans tournage. Le récit s’est donc construit directement au montage, à partir d’interviews et de vidéos trouvées sur le web ».
Ce court-métrage reçoit un soutien de 500€ par le Festival.
Yves Calbert.