Exposition Alberto Giacometti - l’Humanité absolue à la Cité Miroir à Liège
Sculptures et dessins. Du 17 octobre 2020 au 17 janvier 2021
Comment « faire une tête » ? Comment représenter un corps, une silhouette ? Voici ce qui anime Giacometti au cours de quelque trente années de création. Plaçant l’homme au centre de ses recherches, il travaille inlassablement sur la figure humaine, notamment sur les motifs de la figure féminine, de la tête et du buste. D’une exigence sans concession, il ne cesse de reprendre et de retravailler avec obsession ces thèmes, le plus souvent avec les mêmes modèles, principalement son épouse Annette et son frère Diego.
Alberto Giacometti - l’Humanité absolue est l’une des premières expositions monographiques d’ampleur de l’artiste en Belgique. Dans une scénographie en harmonie avec l’architecture singulière de La Cité Miroir, l’installation comprend 35 chefs-d’oeuvre en bronze de la collection de la Fondation Giacometti et d’exceptionnelles lithographies issues de l’ouvrage mythique de Giacometti, Paris sans fin.
La sélection d’œuvres, s’étendant sur une trentaine d’années, propose une lecture du travail d’après-guerre de l’artiste le replaçant dans un contexte historique marqué par la philosophie existentialiste de Jean-Paul Sartre. Giacometti fait sa connaissance en 1941 et le fréquente assidument après-guerre : une rencontre entre deux hommes attachés de manière absolue à la liberté.
Alberto Giacometti (1901-1966)
Né en 1901 à Stampa, en Suisse, Alberto Giacometti est le fils de Giovanni Giacometti, peintre postimpressionniste renommé. C’est dans l’atelier paternel qu’il est initié à l’art et qu’il réalise, à 14 ans, ses premières œuvres, une peinture et un buste sculpté de son frère Diego. En 1922, Giacometti part étudier à Paris et entre à l’Académie de la Grande-Chaumière, où il suit les cours du sculpteur Antoine Bourdelle. A cette époque, il travaille d’après modèle et commence à s’intéresser aux oeuvres avant-gardistes, notamment cubistes. En 1929, il commence une série de femmes plates, proches de l’abstraction, qui le fait remarquer par le milieu artistique. En 1930, il adhère au mouvement surréaliste d’André Breton, au sein duquel il crée une série d’objets à connotations symbolique et érotique.
En 1932 et 1934, il créé deux figures féminines emblématiques, Femme qui marche et L’Objet invisible. En 1935, il prend ses distances avec le groupe surréaliste et reprend la pratique d’après modèle, se dédiant intensément à la question de la figure humaine, qui sera pendant toute sa vie un sujet privilégié. Après avoir passé les années de guerre en Suisse, de retour à Paris, il reprend ses recherches sur la figure humaine. Travaillant principalement d’après modèle, il réalise aussi des figures plus génériques inspirées de l’histoire de l’art. Il développe un processus de travail personnel, modelant des figures en terre qu’il transfère ensuite en plâtre, retravaillant ensuite la surface au moyen de canifs et d’objets tranchants. Les oeuvres de grandes taille sont parfois réalisées directement en plâtre. S’il fait couler la plupart de ses sculptures en bronze, il aime aussi exposer les plâtres, dont il peint parfois la surface.
En 1947, il réalise la première version de l’Homme qui marche, puis décline ce thème dans plusieurs oeuvres de plus petit format. En 1959-61 il réalise trois autres modèles grandeur nature, à l’occasion d’une commande (non aboutie) pour la Chase Manhattan Plaza à New York, qui deviennent des icônes de son œuvre.
Alberto Giacometti s’éteint en janvier 1966, à l’hôpital de Coire, en Suisse.
Source : www. fondation-giacometti.fr
La Cité Miroir
Lieu d’exception au service de l’éducation, du débat et de la culture, La Cité Miroir est née de la réhabilitation de l’ancien bâtiment des Bains et Thermes de la Sauvenière , un ouvrage de référence dans le paysage architectural à Liège. Le bâtiment est classé au Patrimoine wallon comme monument depuis mai 2005.
Construit à partir de 1938 sous l’impulsion de l’Échevin Georges Truffaut et ouvert au public en 1942, ce projet s’inscrivait dans le mouvement hygiéniste qui souhaitait permettre à toutes et tous, y compris au plus démunis, de bénéficier des bienfaits de la propreté pour la santé. Les bains publics ont d’ailleurs été utilisés bien après la fermeture de la piscine.
Ce lieu reste très cher au coeur des Liégeois. Beaucoup y ont appris à nager ou y ont pratiqué d’autres disciplines sportives. La piscine de la Sauvenière avait été conçue comme un lieu d’émancipation sociale, de solidarité et de soins accessibles à tous.
En 2000, Les Bains et Thermes ferment leurs portes pour non-conformité aux normes de sécurité. Le bâtiment est, petit à petit, partiellement abandonné, seules quelques installations fonctionnent encore.
Le projet Cité Miroir naît en 2004, avec la création de l’asbl MNEMA.
Les travaux de réhabilitation sont confiés au Bureau d’Etudes Pierre Beugnier et à Triangle Architectes. Le changement de fonction est radical : le lieu doit se muer en un espace culturel, avec lieux d’expositions et salle de spectacle, le tout équipé des dernières techniques de pointe en termes d’isolation, de chauffage et d’éclairage.
Depuis janvier 2014, 3 associations (Le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège asbl, Les Territoires de la Mémoire asbl et MNEMA asbl) cohabitent sous son toit rénové.
En quelques années, La Cité Miroir est devenue un endroit incontournable de réflexion et de dialogue au sein duquel l’art, la culture, le savoir et la mémoire dialoguent pour susciter la curiosité et nourrir l’ouverture d’esprit de chacun.
Dans ce contexte si particulier de « redémarrage » et de grand questionnement sur la place de la culture, de l’altérité et de l’homme, l’exposition Alberto Giacometti - L’Humanité absolue prend une teinte particulière : elle trouvera à La Cité Miroir un écrin approprié.
EN PRATIQUE
17 octobre 2020 au 17 janvier 2021
La Cité Miroir
Place Xavier Neujean 22 - 4000 Liège
04 230 70 50 | reservation@citemiroir.be