Emmanuel Dundic, à la "Galerie Détour", à Jambes, jusqu'au 06 mai

écrit par YvesCalbert
le 29/04/2023

Surprenante exposition que celle proposée par Emmanuel Dundic (°1969), jusqu’au samedi 06 mai, au sein de la  « Galerie Détour », dans le Parc Reine Astrid, à hauteur du N° 162 de l’avenue Jean Materne, à Jambes.

Deux aspects de son travail nous sont proposés dans ces nouveaux locaux – agréablement aérés et éclairés – de la « Galerie Détour » : oeuvres sur du plomb et à base de puzzles.

Concernantsces dernières oeuvres, lisons ce qu’Emmanuel Dundic a rédigé : « Lors du 1er confinement, en mars 2020, j’ai commencé à faire du puzzle, n’ayant à priori aucune affinité avec ce passe-temps. Cette activité devint vite obsessionnelle, comme une sorte de thérapie, peut-être comparable au travail artistique. J’ai donc fait des puzzles en grande quantité sans trop savoir ce qu’ils deviendraient. Je me suis ensuite posé la question de savoir si une création était possible avec ces images kitchs. J’ai remarqué que le carton du puzzle était teinté dans la masse, le plus souvent bleu, quelques fois vert, plus rarement gris, une image étant ensuite collée sur le carton. J’ai décidé de superposer les puzzles entre eux pour former une sorte de galette, l’image du premier étant abolie par le suivant et ainsi de suite jusqu’à l’image de tête que, le plus souvent, j’ai fait disparaitre pour ne laisser place qu’à un monochrome ou à une image fortement altérée par le traitement subi. Les images disparues constituent une sorte d’archéologie singulière de représentation et du souvenir. »

Mais qu’est-ce qui a insité cet artiste à utiliser ce matériel inhabituel pour des oeuvres d’art ? : « D’abord, dans ma pratique artistique, je suis sensible aux matériaux dits pauvres, aux objets du quotidien perçus comme ringards. A l’inverse, j’aime aussi utiliser des matériaux dits nobles comme le marbre, l’or, le bois précieux. Les histoires de bon gout et de mauvais gout m’interpellent. J’affectionne les objets de décoration populaire, opposés à tous stéréotypes.
Ensuite, face à la surproduction d’images dont nous sommes à la fois témoins et acteurs, je les fais disparaitre, dans un souci de provocation et un intérêt contemplatif. Enfin, j’aime jouer avec la symbolique du chaos par la construction et la déconstruction de ces milliers de pièces. »

Soulignons qu’Emmanuel Dundic présente des oeuvres qui sont parfois d’une épaisseur certaine, superposant jusqu’à une quinzaine de puzzles.

A noter la scénographie particulière, propre à cet artiste, ayant étudié la peinture à l’ « Ecole Supérieure des Arts »  (« ESA-Saint-Luc »), à Liège. Ainsi, il nous présente, également, quelques objets et une ancienne peinture trouvés dans des brocantes.

Plasticien multidisciplinaire, Emmanuel Dundic cultive la différence, jongle avec les mots et les objets. Ses installations sont poétiques. L’espace, les objets et leur portée sémiologique s’imbriquent habilement les uns dans les autres pour créer un puissant langage artistique.

Venons en à ce second matériau utilisé, le plomb. Il nous confie : « Le plomb est une matière étonnante entre le métal et la plasticine, parfaitement malléable, qui a toujours éveillé ma curiosité. Métal lourd, gris bleuâtre, d’une belle qualité esthétique à mon sens, marqué par les traces du temps, il garde en lui une certaine mémoire de la terre, de ses composants, de la transformation, et du travail manuel. Utilisé par les plombiers pour étanchéifier ou pour donner une direction à l’arrivée et à la sortie des eaux, aujourd’hui supplanté par le PVC, il est toujours utilisé en toiture et recouvrement notamment dans des endroits difficiles d’accès. »

« S’il fut un temps la chimère des alchimistes, phantasmant sur sa conversion en or – un mythe romancé, une bien belle fiction -, quant à moi, j’ai choisi de le travailler en feuilles de récupération, sur lesquelles j’interviens parfois … »

… Et c’est bien là qu’il convient d’être attentif, ne faisant pas, comme certains visiteurs, que nous avons vus passer devant ces oeuvres en bronze, sans même s’arrêter. En fait, comme devant toute oeuvre plastique, il convient de prendre le temps de bien l’observer, découvrant, ici, parfois, des traits particulièrement fins, nous offrant tout l’intérêt du travail artistique d’Emmanuel Dundic.

Et cet artiste de conclure, sur cette présente exposition : « Ces deux pôles éloignés de matériaux alimentent chez moi un questionnement sur la notion d’infra mince, de surface, et d’épaisseur.

Ouverture : jusqu’au samedi 06 mai, du mardi au vendrdi, de 13h30 à 17h30, le samedi, de 14h à 18h. Entrée libre.  Accès : facile en transports en commun, arrêt de bus des « TEC », devant le Parc Astrid, en provenance de la Gare « SNCB » de Namur, la « Galerie Détour » se troubvant à 500m de la Gare « SNCB » de Jambes. Contacts :  081/246 443 & info@galeriedetour.be. Site web : http://www.galeriedetour.be/.

Autre intérêt culturel jambois, soulignons la réouverture, le mardi 02 juin, à 13h30, de la "Tour d'Anhaive" - patrimoine classé de Wallonie (1943), donjon édifié au XIIIè siècle, où décéda son ancien propiétaire, Jean de Flandres (1250-1291) Prince-Evêque de Liège, actuelle propriété de la "Fondation Roi Baudouin" -, sise sur la place Jean de Flandres, 01, donnant sur la chaussée de Liège, face à la grande surface "Carrefour". Actuellement, en ce Musée, nous pouvons découvrir l’évolution de la vie jamboise de la préhistoire à nos jours, grâce à des collections exposées sous un nouveau jour et entourées de nouvelles pièces archéologiques, historiques et photographiques, jamais exposées en ce lieu.

Ouverture : du mardi au vendred,i de 13h30 à 17h30, Les samedi et dimanche, de 14h à 18h. Accès : facile en transports en commun, arrêt du bus des "TEC" N° 80, sur la chaussée de Liège, en provenance des Gare "SNCB" de Namur et de Jambes. Contacts : 081/32.23.30 & info@anhaive.be. Site web (avec possibilié de découvrir la "Tour d'Anhaive" en 3D) : https://anhaive.be/.

Yves Calbert.

 

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