Echos de la 68è "BRAFA", au Heysel, accessible jusqu'au 05 Février

écrit par YvesCalbert
le 03/02/2023

Pour la seconde année, pour la première fois en ses dates hivernales traditionnelles, la 67è édition s’étant déroulée en juin 2022, la plus ancienne Foire d’Art au monde, la « BRussels Art FAir » (« BRAFA ») nous attend, jusqu’au dimanche 05 février, à 19h, au Heysel, au sein des Palais 3 & 4 de« Brussels Expo ».

Profitant d’une superficie de 21.200 m2, nous pouvons y découvrir plus de 10.000 oeuvres, de tous formats et de tous prix, présentées par 130 galeries, 35% d’entre elles étant belges, 65 % provenant de 14 pays étrangers  (Allemagne, Autriche, Emirats Arabes Unis, Espagne, Etats-Unis, France, Grèce, Italie, Japon,  Luxembourg,  Monaco, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse).

Parmi les plus jolies pièces exposées à « Brussels Expo », très subjectivement, citons le diadème « Paon » (1901-1902), un superbe bijou créé par Philippe Wolfers, présenté par « Epoque Fine Jewels », de Kortrijk, qui, à l’occasion de son 65è anniversaire, bien dans le thème de la 68è « BRAFA », nous propose une sélection de ses  bijoux « Art nouveau ».

Notons que ce « Diadème Paon », réalisé en argent, diamants, émail, opale et or, fut acheté en broche et  reconstitué en diadème, dans son état actuel, après consultation d’une ancienne photographie (retrouvée au sein des archives Wolfers), par l’équipe de l’ « Epoque Fine Jewels » (Stand 70), un exposant, qui, outre différentes créations de Philippe Wolfers, nous présente, également, des bijoux créés par Frédéric Boucheron, Louis-François Cartier, René Lalique, la maison Van Cleef, Jules Wiese, …, sans oublier une chaîne de corsage, en or 18 carats,  réalisée par Georges Fouquet, avec la collaboration du peintre tchèque Alfons Mucha.

Et puisque nous évoquons un peintre, il est indéniable que de très nombreuses peintures nous sont présentées par  divers exposants. Notons, ainsi, une forte présence des oeuvres de notre artiste belge contemporain, co-fondateur, en 1948, du mouvement « CoBRA », âgé de 95 ans, Pierre Alechinsky, dont 30 peintures (un record, depuis 25 ans , pour une seule galerie) sont exposées par la « Samuel Vanhoegaerden Gallery » (stand 110), dont  « L’Or du Rien » (1967), présentée pour la première fois, en 1972, à la 36è « Biennale de Venise ».

Soulignons que des oeuvres de ce co-fondateur, en 1948, du mouvement « CoBRA », sont également présentées par « Die Galerie » (stand 78), « Rodolphe Janssen » (stand 36), la « Maurice Verbaet Gallery » (stand 13), la  « Galerie Boulakia » (stand 47), la « Galerie Jamar » (stand 91), la « Galerie Seghers » (stand 121), la« Galerie Ab-Ba » (stand73) et, surtout, avec dix oeuvres, peintes entre 1950 et 1970, proposées par « Harold t’Kint de Roodenbeke » (stand 32), un important galeriste bruxellois, qui est, également, président, depuis onze ans, de la « BRAFA ».

Cette galerie bruxelloise, fondée en 1995, sise dans le quartier du Sablon (rue Ernest Allard, 31), fondée en 1995,  nous propose, aussi, « Diables turlupinant un Religieux » (1940), une intéressante peinture de James Ensor, ainsi que des oeuvres de, entre autres, Pol Bury, Jean Dubuffet, Emile Claus, « Le Corbusier » (Charles-Édouard Jeanneret-Gris), « Corneille » (Guillaume Cornelis van Beverloo), Fernand Léger, Félicien Rops, Léon Spilliaert et  Rik Wouters.

L’an 2023, étant décrété année Pablo Picasso, célébrant le 50è anniversaire de son décès, plusieurs des peintures de ce prestigieux artiste espagnol, considéré comme l’un des fondateurs du cubisme, sont présentées à la « BRAFA », dont « Portrait de Femme à la Fraise et au Chapeau » (1962), que nous propose la galerie  parisienne « Jean-François Cazeau » (stand 111), sans oublier que quelques-unes des ses poteries en céramique, créées dans l’ « atelier Madoura » , à Valleuris, sont exposées par une autre galerie parisienne « Hélène Bailly »  (stand 86), nous présentant un autre aspect des créations de cet artiste aux multiples talents, qui aurait réalisé pas moins de 1.885 tableaux, 7.089 dessins et 1.228 sculptures.

Inspirée du chef d’oeuvre « Guernica » (1937) de Pablo Picasso, la galerie belgo-luxembourgeoise « Nosbaum Reding » (stand 126) nous propose de découvrir une oeuvre monumentale, en bois gravé et encre, de 243 x 776 cm, de l’artiste de Lille, Damien Roubaix : « Garage days re-re-visited » (1972).

Par ailleurs, plusieurs galeries présentent des oeuvres du couple « Christo/Jeanne-Claude » (Christo Vladimiroff Javacheff et Jeanne-Claude Denat de Guillebon), dont la « Repetto Gallery » (stand 83), sise à Londres, ou encore  la « Guy Pieters Gallery » (stand 95), de Knokke-Heist, cette dernière nous proposant, aussi, des oeuvres  de Karel Apple,« César » (César Baldaccini), Michelangelo Pistoletto, sans oublier de l’artiste anversois Jan Fabre, dont l’oeuvre « L’Homme qui mesure les Nuages » (1998), présentée à la « BRAFA », fut exposée à Namur, en 2015, à l’occasion de l’année « Facing Time Rops/Fabre ».

Venant d’évoquer Namur et son ancien événement artistique, impossible de passer sous silence la présence d’oeuvres de l’artiste local, Félicien Rops, dont « Les Aphrodites »/1864, exposé par la « Galerie Seghers » (stand 121).

Parmi les oeuvres réalisées le siècle dernier, notons encore, deux de nos coups de coeur,  « Untitled VII » (1967), de Joan Miro, présentée par « Samuelis Baumgarte Galerie » (stand 67) ; ainsi que « Maisons rouges & Blanches » (1990), de Bernard Buffet, proposée par la « Galerie Hurtebize » (stand 75).

Signalons encore la présence de six petites oeuvres de Rembrandt (Rembrandt Harmenszoon van Rijn) sur le  stand 56, de la galerie anversoise « Victor Werner », sans oublier la version de Pieter Huys de « La Tentation de Saint-Antoine » (1547-1577), une huile sur panneau, dans le style de Jérôme Bosch.

Pour les organisateurs de la « BRAFA » : « L’une des oeuvres phares de cette édition est, sans conteste, le tableau de Jacob Jordaens, intitulé ‘Etude d’un Evangéliste’, datant du XVIIè siècle. C’est sur le stand 04, de ‘Klaas Muller’,  que nous pourrons trouver cette oeuvre, comparable à un dessin exposé au ‘Rijksmuseum’, à Amsterdam. »

Présente à Ixelles et à Paris, la « Galerie Huberty & Breyne »  (stand 54) nous accueille avec « Le Chat », de  Phillippe Geluck, que nous découvrons, porteur d’une cravate, aux côtés de « Tintin », lui demandant, sur une toile  : « Je sors un album en octobre et toi ? », le héros créé par « Hergé » (Georges Remi) lui répondant : « Je n’y suis plus autorisé. Tout cela, c’est fini pour moi. » « Le Chat » reprenant :« Allez joue. »

Autres bons mots du« Chat » : « Jeter de l’argent par la fenêtre, ce n’est pas très malin, sauf si c’est vers l’intérieur. »

Venant d’évoquer « Hergé », signalons que son dessin original « Sapin de Noël » est exposé et mis en vente aux côtés de planches originales signées André Franquin,« Moebius » (Jean Giraud), « Peyo » (Pierre Culliford), Jean Roba et Maurice Tillieux.

Notons que c’est pour le plus grand plaisir des amateurs de BD qu’Alain Huberty & Marc Breyne introduisirent, il y a treize ans, le 9è art à la « BRAFA », dévoilant, à cette occasion, la couverture originale des « Cigares du Pharaon », créée par « Hergé ».

Superbement présentées, nous trouvons, outre des oeuvres de Philippe Geluck, nombre de toiles de François Avril,  Dominique Corbasson, Denis Deprez, Jean-Claude Götting, Jacques de Loustal et François Roca.

Artiste inclassable, « Panamarenko » (Henri Van Herwegen) est, également bien présent, essentiellement présenté par la « Galerie Jamar » (stand 91), d’Anvers, notamment avec son oeuvre « Bing 2 », en acier inoxydable, en bronze et en plexiglass.

La « BRAFA » nous propose nombre de pièces de mobilier, dont un superbe « Paravent aux Oiseaux » (vers 1953), créé, en bois, peint à la main, par le designer, graveur, peintre et sculpteur milanais Piero Fornasetti, présenté par  « Gokelaere & Robinson » (stand 35), ou encore des chaises créées par l’un des principaux acteurs de l’ « Art nouveau », en Belgique, Victor Horta, proposées par une galerie spécialisée dans l’art belge fin-de-siècle, « Thomas Deprez Fine Arts » (stand 113), qui nous présente, aussi, une dizaine de vases, dont le « Crocus » d’ Emile Gallé, donnant à voir la richesse technique et formelle de l’ « Art nouveau », également mis en valeur sur le stand 131, où rien n’est à vendre, celui de la  « Fondation Roi Baudouin ».

Nous découvrons un autre vase « Art nouveau », en céramique, d’Emile Gallé sur le stand 74 de la galerie « Dr. Lennart Booij Fine Art & Rare Item » (stand 74), d’Amsterdam.

L’argenterie est, également, bien présente, proposée, entre autres, par la galerie monégasque « Dario Ghio »  (stand 09), avec une création portant les armes et initiales de la Grande Duchesse Olga Nicolaevna, fille du Tsar Nicola I et d’Alexandra Feodorovna, ainsi que la marque Saint-Petersburg, 1840.

En n’oubliant pas qu’historiquement l’actuelle « BRAFA » s’intitulait « Foire des Antiquaires », la première édition s’étant déroulée, en 1956, dans la « Salle Arlequin » de la « Galerie Louise » (1956-1966), nous notons que l’ « Art Premier » est toujours bien représenté par plusieurs Galeries.

Ainsi la « Montagut Gallery » (stand 100) expose 20 petites sculptures en bois (XIXè siècle), de l’ethnie  « Songye » , en République Démocratique Congo, ainsi que, notamment, différents masques, tels celui du peuple Ngon, au  Cameroun, ou celui de l’ethnie Ijo, au Niger, tous deux sculptés au XIè siècle, d’autres galeristes, dont « Serge Schoffel-Art Premier » (stand 24), nous présentant, aussi, différentes sculptures africaines.

Côté asiatique, notons que la« Galerie Hioco » (stand 39), de Paris, nous propose, outre différentes sculptures du Bouddha, une « Frise aux onze musiciens » (XIè Siècle), aux poses stylisées, arborant cors, cymbales, flûtes et tambours, ce fragment architectural, de forme circulaire, en grès rouge, d’une longueur d’ 1,41 m, provenant du  dôme d’un édifice religieux du Rajasthan ou du Madhya Pradesh, en Inde.

« Comme nous sommes architectes, Victor Horta, c’est une icône. Lorsque l’on découvre ses dessins, on se rend compte qu’il dessinait extrêmement bien … Il y avait une qualité et une créativité telles que l’on ne peut qu’être impressionné », confiait Nicolas de Liedekerke, de « Volume Achitecture », qui, avec Daniel Culot, crée l’atmosphère élégante de la « BRAFA », depuis 20 ans, alors que celle-ci changeait de cadre, quittant le « Palais des Beaux-Arts » (1967-2003) pour s’implanter sur le site de « Tour & Taxis » (2004-2020).»

Avec l’appui documentaire de Benjamin Zurstassen, conservateur du « Musée Horta », sis à Saint-Gilles, Daniel Culot et Nicolas de Liedekerke ont créé le tapis recouvrant le sol des larges allées, inspiré de dessins réalisés par  Victor Horta et repris, notamment, en couverture du catalogue.

Lisons leur propos, concernant leur implication dans la décoration de la « BRAFA » : « Il s’agit à chaque fois de créer un univers qui donne envie de parcourir les stands et, chaque année, il faut faire le buzz et imaginer des idées . En même temps, la ‘BRAFA’ reste une foire commerciale, donc, il faut trouver le juste milieu entre créativité et côté rationnel et fonctionnel. »

Beatrix Bourdon, « Managing Director » de la « BRAFA », confiait à notre collègue Viviane Eeman, pour « Paris-Match » : « Nous sommes particulièrement contents du nouveau lieu, ‘Brussels Expo’, qui offre plus de parking et de nombreuses possibilités d’accès. Nous occupons une surface de 21.200 m2, ce qui permet aux allées d’être plus larges et à certains exposants qui le désirent d’avoir un plus grand stand. Notre souhait est que la foire conserve une taille humaine, que les visiteurs puissent profiter d’objets de qualité et soient heureux de l’atmosphère qui y règne. »

Longue vie à la « BRAFA » que nous retrouverons au Heysel, en janvier 2024.

Ouverture des Palais 3 et 4 de « Brussels Expo » : jusqu’au dimanche 05 février, tous les jours de 11h à 19h, jusqu’à 22h, le jeudi 02 février. Prix d’entrée : 25€ (10€, pour les 16 à 26 ans / 0€, pour les moins de 16 ans.  Catalogue (352  pages) : 20€. Prix combinés : 35€ (une entrée & un catalogue) & 60€ (deux entrées & un catalogue). Accès :  station de métro « Heysel », à 400m de l’entrée & Parking C (ring Ouest-Exit 7A Expo). Prix du parking : 10€ (exclusivement en prévente, sur http://www.brussels-expo/plan-your- visit/parking. Contacts :  02/513.48.31 & info@brafa.be. Site web : http://www.brafa.art.

Yves Calbert.

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