Deux cents après sa mort, voici révélés les derniers secrets de Napoléon
200 ans après sa mort le 5 mai 1821, Napoléon demeure l'un des personnages les plus énigmatiques de notre histoire. De ses amours troubles à sa tentative de suicide, voici les derniers secrets de l'Empereur.
Une paternité contestée
Napoléon Bonaparte voit le jour le 15 août 1769 à Ajaccio. Son père, Charles Bonaparte (ou Carlo Buonaparte), est un juge à la juridiction d’Ajaccio au moment où la République corse de Pascal Paoli est rattachée à la
France. Sa mère, Letizia Ramolino n’a pas encore vingt ans. Décrite par son fils comme la femme "la plus agréable, la plus belle de la ville", elle aurait séduit le gouverneur français de l’île, l'influent Charles-Louis de Mabeuf. L’homme s’entiche de la famille et devient le protecteur du petit Napoléon. Le jeune militaire (et la rumeur ajaccienne) ira jusqu’à se demander si ce monsieur âgé de plus de 60 ans n’était pas son véritable père. Deux siècles plus tard, un test ADN mettra fin au doute : selon les résultats, Napoléon serait bien le fils de son père officiel, Charles Bonaparte.
Une adolescence solitaire
A l’âge de 9 ans, le jeune Napoléon est envoyé seul sur le continent. Dans les internats du collège d’Autun, à l’école de Brienne-le-Château ou à l’école militaire de Paris, il est décrit comme un enfant sombre, qui brille cependant par son apprentissage très rapide du Français (il parlait corse auparavant) ou dans les mathématiques. Sa mère Letizia ne croit pas trop en ses capacités. Ses maîtres le décrivent : "réservé et studieux […], capricieux, hautain, extrêmement porté à l’égoïsme […]". Le garçon se mélange peu avec ses semblables, même si la légende lui prête le commandement d’une bataille de boules de neige. Son accent et ses origines de basse noblesse suscitent les railleries de ses camarades. Il s’en plaint dans un abondant courrier renvoyé à Ajaccio. Il finit par rentrer dans l’artillerie et profite des tumultes de la Révolution pour grimper les échelons.
Un amoureux jaloux
A 26 ans, le jeune général Napoléon rencontre l’une des amantes les plus en vue du Directoire. Marie Josèphe Rose de Beauharnais est la veuve d’un noble guillotiné. Elle n’a survécu que par chance et espère se refaire une place dans la société. Née de colons martiniquais, elle a six ans de plus que lui et accepte un mariage de convenance en 1796. Bonaparte la rebaptise Joséphine, dit-on, pour éviter de l’appeler par un nom déjà prononcé lors d’ébats avec d’autres hommes. Elle est infidèle, il est passionné. La verve de la langue masque à peine la nature "cochonne" ou haineuse des lettres qu’ils s’envoient… Lassé d’éponger les dettes de Joséphine, il va jusqu’à envisager le divorce, alors jugé déshonorant. Finalement, elle est à ses côtés lorsqu’il est sacré empereur en 1804.
L’homme aux 60 maîtresses
L’amertume que conçoit Napoléon à l’endroit de Joséphine ("Mille poignards déchirent mon cœur", écrit-il) le poussent dans les bras d’autres femmes, pour des relations brèves et amères. Parmi elles, les comédiennes Catherine-Joséphine Duchesnois ou Mademoiselle George : les bavardages de cette dernière lui vaudront une rupture amortie par une liasse de billets glissée dans sa "gorge" (c'est elle qui le dit). Autre maîtresse, Eléonore Denuelle de la Plaigne, une dame de compagnie dont il aura un fils, le comte Léon. Elle était chaudement recommandée par Murat, avec qui elle avait également entretenu une liaison. Surtout, Napoléon est hanté par l’incapacité de son épouse légitime à produire un héritier. Joséphine finit par consentir au divorce. L’empereur épouse Marie-Louise d'Autriche. Ce mariage stratégique lui donne un fils, le futur roi de Rome.
L’exécution du duc d’Enghien
Le 21 mars 1804 naît le Code civil. Mais la nuit précédente, un assassinat montre les libertés prises par le régime avec le droit. Quelques jours plus tôt, un certain Georges Cadoudal est arrêté : ce monarchiste convaincu cherchait à obtenir le soutien de militaires afin de capturer Napoléon et de l’emmener en Angleterre. Les policiers le démasquent et découvrent que l’homme attendait l’arrivée en France d’un "prince de sang". Les soupçons se portent (sans preuve concrète) sur le duc d’Enghien, alors occupé à préparer son mariage en Allemagne. Fouché, le ministre de la police, veut en profiter pour faire un exemple, avec l’accord de Napoléon. Le duc est capturé en territoire étranger et enfermé au château de Vincennes le 20 mars. Une commission extraordinaire l’accuse dans la nuit de haute trahison. Il est fusillé avant le lever du jour...
Une tentative de suicide à Fontainebleau
Avril 1814. Les troupes alliées (prussiennes, russes, autrichiennes, britanniques…) approchent de Paris. Napoléon les attend au château de Fontainebleau. Les maréchaux de l’Empire l’invitent à se retirer, afin d’épargner à la France une campagne militaire illusoire ou une guerre civile sanglante. Le 4, Napoléon signe son abdication en faveur de son fils, le roi de Rome, à peine âgé de 3 ans. Quelques jours plus tard, le Sénat appelle Louis XVIII au pouvoir. Le 13 avril, à 3 heures du matin, l’aide de camp de l’Empereur, Caulaincourt, est réveillé. Il trouve Napoléon en train de vomir, se tordant de douleur… L'Empereur déchu assure avoir avalé une dose de poison. L’élixir ne fait pas effet et le lendemain, Napoléon va mieux. Il fait promettre à ses proches de garder le silence sur cet épisode.
Waterloo, une bataille bâclée
Les orages avaient tonné toute la nuit et les douces ondulations du sud de Bruxelles s’étaient transformées en bourbier. Le 18 juin 1815, Napoléon passa la matinée à attendre sans véritable coup de feu. Attendre que le terrain sèche et que son artillerie mondialement réputée puisse mettre à mal les lignes britanniques situées face à lui. La bataille commença bien tard, après 11 heures. Ce faisant, il laissa le temps aux soldats d’Albion de se reconstituer et aux Prussiens l’occasion de se rapprocher de son flanc droit. Pire, les cartes de l'armée françaises étaient erronées tandis que l’Empereur ne parvint jamais à surprendre son adversaire. Lorsque, sous le soleil déclinant, il donna l’ordre aux troupes d’élite de la Garde impériale de charger, la partie était déjà perdue. Le coupable, selon ses contemporains ? Le maréchal Grouchy, perdu par les ordres contradictoires...
Une mort entourée de mystères
Les douleurs à l’estomac sont intolérables. L’Empereur est alité, se nourrit très peu et vomit sans cesse depuis plus d’un mois. Après une longue agonie dans la maison de Longwood, sur l’île de Sainte-Hélène, Napoléon Bonaparte expire le 5 mai 1821 à 17h49. Le corps est autopsié avec l’accord d’Hudson Lowe, le tyrannique geôlier : à la vue des symptômes et des résultats de la dissection, les analyses modernes constateraient un cancer à l’estomac. Mais une autre thèse fait florès : celle de l’empoisonnement de l’homme au bicorne. Dans les années 1950, un toxicologue suédois, Sten Forshufvud, relève 28 des 31 symptômes typiques d’un empoisonnement à l’arsenic. Son amante, Albine de Montholon, espérant bénéficier de l’héritage de Napoléon, l’aurait-elle empoisonné ? L’analyse scientifique des cheveux de Napoléon ont démenti cette hypothèse.
"L'Internaute"
Pour rappel : L' expo "Napoléon, au-delà du mythe" à voir à la Gare des Guillemins, du 3 avril 2021 au 9 janvier 2022.