Concert de la "Société Royale Moncrabeau", au "Théâtre Royal", à Namur, ce 04 Juin

écrit par YvesCalbert
le 02/06/2022

Fondée le 27 septembre 1843, la « Société Royale Moncrabeau » allie au folklore namurois, la philanthropie et l’art oratoire de la menterie.

Ce samedi 04 juin, à 20h, ses membresles « 40 Molons », nous attendent, à Namur, dans la grande salle du  « Théâtre Royal », où ils donneront leur concert « Veci Come à Moncrabeau », dont les bénéfices seront récoltés pour les plus démunis de notre société.

Ils ne seront pas seuls sur scène, vu que ce concert est organisé à l’occasion du passage dans la capitale walonne, à l’occasion d’une tournée en Belgique, de la chorale gasconne « Se Cantaben », composée de plusieurs membres de l’ « Académie des Menteurs » de Moncrabeau. Ce sera, ainsi, l’occasion d‘interpéter quelques morceaux en commun, rappelant la proximité de cœur de deux régions, géographiquement éloignées.

Réservations : billetterie@theatredenamur.be et 081/22.60.26.

Dès sa fondation, la « Société Royale Moncrabeau » regroupe 40 membres, appelés « molons », comme, depuis 1635, à l’ « Académie française ». Parmi les membres fondateurs de cette société namuroise, citons Nicolas Bosret (1799-1876), musicien aveugle, auteur de l’hymne namurois « Li Bia Bouquet » (« Le Beau Bouquet », sous entendu de la mariée), qui, écrit en 1851, devint, en 1856, l’hymne de la Ville de Namur.

C’est, d’ailleurs, au pied de la maison natale de Nicolas Bosret, édifiée dans la rue des Fossés Fleuris, jouxtant la Place Maurice Servais, que la Ville de Namur inaugura, le 28 mars 2017, une statue d’un  « Molon, oeuvre de la  sculptrice namuroise Vinciane Renard.

A noter que le nom « molon » provient d’un mot wallon namurois désignant la larve d’un hanneton. En outre, il peut évoquer la lenteur, celle là même qui qualifie, parfois, les Namurois, mais, aussi, un certain esprit contrarié.

Plus récemment, le 28 août 2021, entre la rue de Fer et la rue Rogier, dans la petite rue … Moncrabeau, fut inaugurée, le, une fresque géante des « Molons », en présence d’un adjoint au Maire de la Ville de Moncrabeau, membrede Maxime Prévot, Bourgmestre de Namur et de Frédéric Laloux, directeur exécutif de « NEW » (« Namur-Europe-Wallonie »).

Cette fresque est la création d’un artiste namurois, « Kahef » (Sébastien Limbourg), qui, après six années d’études en arts plastiques, à l’ « IATA » (« Institut des Arts, Techniques et Artisanats »), à Namur, poursuivi sa formation artistique aux « Intituts Saint-Luc », à Bruxelles, puis à Liège, étant l’auteur d’une autre fresque, à Namur, rue Basse-Marcelle, celle des « Echasseurs namurois », réalisée, en 2016, dans la rue Basse-Marcelle.

A la droite de la fresque de la rue Moncrabeau, nous trouvons un « Molon » namurois, alors qu’à la gauche, se trouve un « menteur gascon » du village de Moncrabeau. Au centre, nous découvrons une chèvre, un détail qui sera compris par les Moncrabelais, moins par les Namurois, celle-ci étant le symbole de ce village, « Moncrabeau »  signifiant littéralement le « Mont des Chèvres ».

Si « Moncrabeau » est le nom de la société des « 40 Molons », c’est aussi celui d’un petit village, de 828 habitants,  sis en Gascogne, qui – ayant créé, en 1748, l’ « Académie des Menteurs » – inspira les Namurois, pour créer le  groupe que l’on connaît aujourd’hui, ainsi que son célèbre « concours de Menteries ».

C’est en 1946 que les « Molons namurois » et leur « concours de Menteries » furent jumelés avec l’ « Académie des Menteurs » de Moncrabeau. Ainsi, depuis lors, tous les deux ans, les membres des deux sociétés se retrouvent, une fois à Moncrabeau, une fois à Namur.

L’origine de ces « mintes » (menteries) namuroises vient donc de Moncrabeau, un village où, autrefois, sous la halle, des bourgeois désœuvrés se réunissaient, chacun commentant, en fonction de l’actualité, la vie locale, les cultures et les travaux des champs, des frasques de la voisine aux exploits du curé du village, mais certains, quelques fois à court d’histoires vécues, en inventaient de toutes pièces pour rester dans la conversation.

A Moncrabeau, l’ « Académie des Menteurs » , continue, de nos jours, à réunir « tous les hâbleurs, menteurs, nouvellistes et autres personnes qui s’exercent dans le bel art de mentir finement, sans porter préjudice à autre qu’à la Vérité dont ils font profession d’être ennemis jurés ».

A Namur, l’élection publique du Roi (« Li Rwè dès Minteus« ) ou de la Reine des menteurs se déroulera le samedi 03 septembre, à 14h, près du siège de pierre (érigé au dos d’un buste de Nicolas Bosret, sculpté, en 1928, par  Désiré Hubin {1861-1944}), édifié devant la Place du Théatre.

Raconter une bonne « minte », c’est travestir la vérité, sans porter atteinte à quiconque. Ce qui en wallon pourrait s’écrire : « Lès mintes, c’èst dès craques sins vènin. Èles ni faîy’nut pon d’twâr aus djins. »

Mais n’oublion pas, lorsque nous croisons des « Molons », armés de leurs « chirlikes » (tirelires), d’y déposer  quelques pièces de monnaie, celles-ci étant destinées à leurs oeuvres, leurs activités ne se limitant pas aux menteries et aux concerts.

Résumé du Programme, en 2022, de la « Société Royale Moncrabeau » :

* lundi 06 juin : présence au sein du 100è « Corso fleuri », à Jambes-Namur.

* dimanche 07 août : concours des menteurs, à Moncrabeau (séjour en France du 04 jusqu’au 11 août).

* samedi 03 septembre, à 14h : concours des menteurs, à Namur.

* du vendredi 16 jusqu’au lundi 19 septembre : « Fêtes de Wallonie », à Namur.

Avant ces futurs rendez-vous – en n’oubliant pas la devise des Moncrabeautiens : « Plaisir et charité » -, soyons nombreux à soutenir les oeuvres caritatives des « 40 Molons » en venant applaudir leur concertaux sons des mirlitons et autres instrumentsce samedi 04 juin, à 20h, au « Théâtre Royal »à Namur.

Yves Calbert.

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