Biennale de l’Image Possible, BIP x 2020
Du 19 septembre au 25 octobre, l’ancien Décathlon du centre de Liège rouvre ses portes mais cette fois-ci aux expositions et artistes dans le cadre de la Biennale de l’Image Possible. L’ancien magasin de sport nous offrira ses 2500m2 pour notamment accueillir le projet d’Ilan Weiss et des artistes Camille Dufour et Raphaël Klepfisch, « Les 7 péchés du capitalisme ».
Dans le cadre de ce projet, le spectateur sera invité à emporter des gravures des 7 péchés, imprimées dans l’espace même de l’expo, afin de les afficher dans la ville.
Chaque péché sera composé de deux gravures, l’une visuelle, l’autre textuelle.
BIENNALE DE L’IMAGE POSSIBLE
ARTS VISUELS & PHOTOGRAPHIE
DU 19 SEPTEMBRE AU 25 OCTOBRE 2020 À LIÈGE (B)
La 12e édition de La Biennale de l’Image Possible, BIP2020, se déroulera à Liège du 19 septembre au 25 octobre 2020. Cette année, BIP sort des musées et investit deux lieux insolites, d’une part, l’ex-magasin Décathlon, dans l’hyper-centre de Liège et, d’autre part, « La Menuiserie », d’anciens ateliers communaux qui, après BIP2020, seront entièrement rénovés pour accueillir un centre d’entreprises dédié aux transitions et porté par la coopérative Novacitis.
Fenêtre ouverte sur toutes les formes d’images, BIP est une manifestation qui explore tous les possibles à travers la photographie et les arts visuels.
Pour son édition 2020, BIP pose une question : « quel est l’impact de l’art ? ». Pour aborder le vaste champ des réponses possibles, BIP ouvre sa programmation à d’autres curateurs. Ainsi, la programmation centrale de BIP reposera notamment sur les trois projets sélectionnés à l’issue de l’appel lancé fin 2019. Les propositions retenues font appel à de nombreux artistes de tous horizons et origines, élargissent l’interrogation de départ et promettent de belles et surprenantes découvertes.
BIP est un événement d’envergure internationale, citoyen, activiste et participatif. Elle réunit des artistes belges et étrangers et implique toutes les générations.
La BIENNALE DE L’IMAGE POSSIBLE - bref historique -
BIP/Biennale de l’Image Possible est une organisation du Centre culturel de Liège « Les Chiroux »
Créée en 1997, BIP est d’abord un événement centré sur la photographie. BIP est au départ l’acronyme de « Biennale Internationale de la Photographie ».
En 2016, BIP change d’appellation et devient «Biennale de l’Image Possible », afin d’intégrer les dimensions de plus en plus hybrides et hétérogènes de l’image contemporaine (vidéo, art numérique, installation, etc.).
Les trois caractéristiques de BIP :
- Sa programmation artistique croise des enjeux de société avec les enjeux et les statuts variés de l’image contemporaine. Les artistes sélectionné.e.s sont au carrefour de ces deux problématiques: leurs travaux parlent du monde actuel et questionnent et/ou mettent en valeur les images d’aujourd’hui.
- Sa programmation artistique propose des artistes émergents (en particulier de Fédération Wallonie-Bruxelles) avec des personnalités à la renommée internationale.
- BIP accorde une grande importance à la médiation et à l’accessibilité envers tous les publics.
BIP2020 : quel est l’impact de l’art ? -
BIP2020 a germé dès 2019, dans une période troublée où, des Gilets jaunes aux manifestations pour le climat, de la montée des populismes partout dans le monde aux revendications de plus en plus fortes des minorités, du développement ininterrompu des technologies aux conflits mondiaux, les affrontements et les confrontations se sont généralisés, avec le sentiment de basculer dans une nouvelle ère aux contours encore incertains.
Dans ce contexte, quel rôle les artistes avaient ou pouvaient jouer ? Est-ce que la création peut avoir un effet tangible sur ces réalités ? Qu’est-ce que l’art change ? Est-ce qu’il modifie quelque chose à l’intérieur de nous, sensiblement, dans nos consciences, pour affronter autrement ces événements ? Quel impact a l’art sur le réel ? (le réel intime, de la conscience personnelle et des émotions subjectives, et le réel du vivre ensemble, de la société et de ses institutions).
BIP2020 est née dans un sentiment d’urgence, dans une énergie plus militante, plus activiste. BIP2020 a eu le désir de rencontrer le public plus frontalement, de le mobiliser aussi et d’embrasser cette question de l’impact de l’art le plus largement possible.
Tout cela, c’était avant le COVID-19, qui a bouleversé nos repères à tou.te.s...
Mais cette crise a paradoxalement, vu ses conséquences dramatiques, en particulier sur le monde de la culture et pour les créateurs, rendu encore plus nécessaire et urgent de poser cette question de la place et des effets, de la présence, de l’art sur et dans nos vies.
Quatre lignes de force pour BIP2020 -
Pour prendre à bras-le-corps cette question, nous nous sommes donnés 4 lignes de force dans la mise en place de BIP2020 :
- Sortir des musées et des centres d’art et montrer les artistes dans des lieux alternatifs, en réaffectation ou en rénovation, inscrits au coeur de la ville de Liège, dans son dynamisme, dans son énergie, dans le flux de la vie urbaine quotidienne.
- Diminuer au maximum notre impact écologique, notamment en termes scénographiques, en travaillant avec les artistes avec le donné de l’architecture, en utilisant des matériaux recyclables ou de récupération et en produisant un minimum de déchets.
- Poser cette question de l’impact de l’art à d’autres curateurs et accueillir d’autres réponses, pour confronter les points de vue et proposer une dimension de multiplicité.
- Elaborer un programme d’événements soutenus (conférences, projections, rencontres, etc.) pour créer un débat vivant autour de cette question.
Malgré l’incertitude liée aux mesures de confinement, qui a brutalement remis en question l’organisation de BIP2020, nous avons maintenu l’idée d’une ouverture physique en septembre et continué à travailler avec optimisme et espoir.
Actuellement, seul le programme événementiel et les workshops liés à la médiation – qui rassemblent dans un même lieu de nombreuses personnes – sont encore incertains.
Pour le reste, l’évolution des choses semblent nous donner raison et nous espérons que BIP2020 signe une rentrée culturelle forte.
Le TempoColor, festival urbain de rentrée qui promeut d’autres visions du monde, s’associe à BIP2020 et y propose un parcours spécifique.
Les lieux -
Les expos principales de BIP2020 vont se dérouler dans deux lieux hors-normes qui, nous l’espérons, attireront à Liège un public curieux de découvrir aussi des bâtiments inédits.
Le premier est l’ancien magasin Décathlon, dans l’hyper centre (en partenariat avec REDEVCO et la Ville de Liège). L’ex-Décathlon, vidé de tout son contenu, représente une surface de plus de 2500m2 et sera redécouvert sous un tout autre angle, comme jamais aucun amateur de sport n’a pu le voir...
Le deuxième lieu est « La Menuiserie », un complexe d’anciens ateliers communaux, à 500m du Décathlon, rue de l’Académie. BIP2020 va occuper ces bâtiments avant leur rénovation et leur réaffectation en centre d’entreprises dédiés aux transitions (environnementale, économique, etc.). Ce projet futur, porté par la coopérative à finalité sociale NOVACITIS, se fonde sur des valeurs qui résonnent avec les questions de BIP2020, puisque l’objectif de La Menuiserie est de soutenir une économie régénérative, collaborative, équitable et durable.
La Menuiserie sera le lieu principal des ateliers et des workshops avec les publics, notamment les habitants du Quartier Ste-Marguerite tout proche, qui seront invités à prendre part à un vaste projet participatif : Retour sur Terre (plus d’infos à suivre).
Les projets, les artistes -
En décembre 2019, pour diffuser la question-thème de BIP2020, nous lancions un vaste appel à projet international à destination des curateur.rice.s. Plus de 70 candidatures ont été reçues, des quatre coins de l’Europe et du monde.
Après une procédure de sélection, trois projets lauréats sont soutenus :
« Me, Myself and I », un projet de Pieter-Jan Valgaeren.
Le curateur Pieter Jan Valgaeren (Hasselt, 1980) est aussi chercheur et conférencier. Diplômé en Histoire de l’Art et en Droit, il s’est spécialisé dans les nouveaux médias, les formes d’art hybrides, la technologie et la propriété intellectuelle.
Il a publié sur différents sujets tels que les droits de propriété intellectuelle à l’ère numérique, les médias sociaux, la philosophie des médias et l’art dans le domaine public.
Depuis 2014, il est le directeur artistique de la Stadstriennale Hasselt-Genk, pour laquelle il fut commissaire de Trademarks (2016) et de SCREEN IT (2019-2020), un festival dédié aux répercussions artistiques de notre culture de l’écran contemporaine.
« Me, Myself and I » interroge le rôle des écrans, notamment celui des réseaux sociaux, sur la construction de notre identité et de notre égo à travers le « miroir » numérique. Certains artistes utilisent aujourd’hui internet et les réseaux sociaux comme plateforme artistique et jouent avec les codes, les formes et les restrictions légales de Facebook, Tumblr, Twitter ou Instagram pour affirmer leur singularité, militer et repousser les limites de la censure.
Avec ; Arvida Byström (SW), Tabita Rezaire (FR), Molly Soda (US), Emilie Brout & Maxime Marion (FR) et Olga Fedorova (RU).
Le Cabinet de Curiosités économiques, un projet du Laboratoire sauvage « Désorceler la Finance », présenté par Camille Lamy et Amandine Faugère.
Les curatrices Camille Lamy (chercheuse en design) et Amandine Faugère (travailleuse de l’art) sont toutes deux militantes et commissaires d’exposition au sein du Laboratoire sauvage de recherches expérimentales “Désorceler la finance”, où elles mènent projets artistiques, sorciers et militants.
“Désorceler la finance” est un laboratoire autoproclamé bruxellois, luttant contre les effets délétères du pouvoir capitalo-sorcier, à travers des formes multiples (rituels, conférences-performances, cartomancie, expositions) pour de nouvelles images et nouveaux horizons. Composé de chercheurs, collaborateurs dans tous les domaines de l’art et de la vie citoyenne, il oeuvre à décortiquer, déconstruire, et interférer dans le discours dominant et opaque des experts de la finance.
« Le cabinet de Curiosités économiques » va rassembler une grande diversité d’artistes, de chercheur.se.s, de performeur·se·s, d’activistes, pour stimuler le visiteur à se réapproprier son imaginaire. L’objectif du projet, grâce aux multiples interventions des personnalités invité.e.s, est de briser l’état d’empêchement, de contention, d’impuissance sidérée, d’envoûtement dans lequel le discours de la finance et du capitalisme nous maintient, ainsi que redonner à tou·te·s de la force, la capacité d’agir. Avec humour et poésie...
Avec (entre autres) : Cléa Di Fabio (FR), Aline Fares (FR), Collectif Luit (FR), Fabrice Sabatier (BE/FR), Victor Micoud (FR), Alexandra Arènes (FR), RYBN.ORG (FR), Djtal Humain (FR), DinahBird and Jean-Philippe Renoult (FR) et des acteurs de « Désorceler la Finance ».
« Les 7 péchés du capitalisme », un projet d’Ilan Weiss et des artistes Camille Dufour et Raphaël Klepfisch.
Ilan Weiss est un curateur et photographe basé à Bruxelles. En 2018, il crée un artist-run space à Bruxelles, Pinguin Space, dans lequel il expose des artistes aux approches pluridisciplinaires. Son attention se focalise sur les démarches innovatrices, où l’image est explorée sous tous ses aspects, jusqu’aux plus inattendus.
Orgueil, Gourmandise, Envie, Colère, Avarice, Paresse, Luxure : c’est par le prisme intemporel des sept péchés capitaux que le projet interroge nos sociétés contemporaines.
Chaque semaine, Camille Dufour et Raphaël Klepfisch impriment cent nouvelles gravures de la série des 7 péchés du capitalisme dans l’espace même de l’exposition.
Le spectateur est invité à emporter ces oeuvres originales et à les afficher dans la ville. Chaque péché est composé de deux gravures, l’une visuelle, l’autre textuelle.
À la fois référence aux nouvelles placardées en temps de troubles sociaux et tentative d’infraction aux images dominantes, les gravures sont une invitation à regarder autrement.
Le projet des 7 péchés du capitalisme renoue avec les origines de la gravure comme moyen de reproduction et de communication populaire, comme un art démocratique donc.
Avec : Camille Dufour (BE) et Raphaël Klepfisch (BE)
Autour de ces trois projets, BIP2020 amène des artistes supplémentaires, des noms pour la plupart importants, afin de toujours plus positionner BIP comme un événement d’envergure internationale.
Parmi eux, on peut d’ores et déjà citer Laia Abril (ESP), qui présente son tout nouveau travail d’investigation photographique « On Rape » (« Sur le viol »), deuxième chapitre de son « Histoire de la Misogynie », ainsi qu’une enquête de Forensic Architecture & Forensic Oceanography (UK). Ces deux agences de recherches, basées au Goldsmiths College de l’Université de Londres, rassemble un large réseau de collaborateurs issus d’une grande variété de domaines et de disciplines. Elle mène des enquêtes approfondies basées sur des reconstructions spatiales et l’analyse de différents médias dans des cas de violations des droits humains.
D’autres noms confirmés suivront dans les prochaines semaines...
A noter que le Théâtre National Wallonie-Bruxelles a invité BIP2020 a proposé une exposition dans son foyer pour sa rentrée théâtrale (dates en attente de confirmation). Nous proposons de redécouvrir le travail du photographe d’origine liégeoise David Widart (BE).
Le parcours IN : les partenaires -
Nous associons des acteurs liégeois des arts visuels et des arts contemporains au parcours des expositions.
David Widart est invité par le Musée en Plein Air du Sart-Tilman à proposer une exposition dans les bus de la TEC, en particulier la ligne 48 qui rejoint le centre-ville au campus universitaire du Sart-Tilman.
La Galerie Satellite, une initiative du Centre culturel de Liège « Les Chiroux », présente le travail de la jeune photographe Alice Pallot (BE)
La Galerie Les Drapiers propose le travail de l’artiste-architecte Jean-Luc Petit (BE), qui interviendra également à la Menuiserie, par une installation in situ.
Les RAVI (Résidences-Ateliers Vivegnis International) présente une conférence-performance de Clara Thomine (BE) – date unique encore à déterminer.
La SPACE Collection et la Galerie Central s’associent pour montrer deux pans du travail de Pierre Houcmant (1953-2019), photographe liégeois, étudiant d’Hubert Grooteclaes et ancien professeur à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège.
L’Ecole supérieure des Arts de la Ville de Liège (ESAVL – Académie des Beaux-Arts) : projet à confirmer.
le CORRIDOR propose enfin le projet multidisciplinaire « L’éponge et l’huître ou que faire des crasses qui nous traversent ». Actuellement en production, ce projet rassemblera une série d’artistes issus des arts visuels et des arts vivants, accompagnés de projets participatifs. le CORRIDOR a souhaité donner aux artistes l’occasion de se remettre au travail après le confinement qui a paralysé le monde culturel en mettant ce projet sur pied et en passant des commandes de créations. Ce partenariat avec le CORRIDOR est inédit dans le cadre de BIP2020.
En plus des partenaires IN, BIP2020 promotionne aussi une vaste programmation OFF, à Liège et en Eurégio, qui compte au jour d’aujourd’hui plus d’une vingtaine de propositions annexes et indépendantes, qui se dérouleront dans les dates de BIP2020.
Une politique tarifaire inédite
Plus que jamais, au vu du contexte et des circonstances, BIP2020 se veut un événement ouvert, rassembleur et inclusif.
Avec les dispositifs de médiation (guide, visites, ateliers, etc.), nous mettons aussi en place une politique tarifaire inédite.
En effet, la crise du COVID-19 a touché des catégories de personnes très diverses et en a épargné d’autres. C’est pourquoi, plutôt que de rester sur les traditionnelles partitions « tarif réduit et tarif plein », nous proposons au libre choix de chacun.e un tarif de 5€ (“j’accepte un coup de main”), un tarif de base à 10€ et un tarif à 15€ (“je donne un coup de main”). Aucun justificatif ne sera demandé. Le spectateur opte pour l’un des trois tarifs selon ses moyens actuels.