Après deux ans de travaux, l'église de Thimister a retrouvé sa splendeur
L’église paroissiale dédiée à Saint-Antoine l’Ermite à Thimister, édifice baroque situé au cœur du village, a fêté ses 400 ans en septembre dernier. Elle a été entièrement rénovée cette année après des travaux qui ont débuté en 2019.
Dès le milieu du XVème siècle, une chapelle est érigée à l’emplacement de l’église actuelle de Thimister. Au début des années 1600, une première église, comportant une tour et une nef, la remplace. Très vite, le curé Bernard de Harzé constate que son église devient trop petite pour accueillir tous les fidèles. Il fait démolir cette première église et édifie de 1618 à 1621 une nouvelle église de style baroque qui compte cette fois trois nefs. La tour de l’église primitive est conservée. L’église sera consacrée le 21 septembre 1620, le jour de la fête de saint Mathieu.
Des nombreuses modifications seront apportées à cette église au cours des siècles. Une des plus remarquables au niveau architectural est la décoration de style Régence de la voûte centrale et des voûtes latérales. Celle-ci est réalisée en 1744 par trois stucateurs italiens dont la postérité n’a malheureusement pas conservé leurs noms. La nef centrale est recouverte de moulures en staff et en stuc, sur toute sa longueur.
Les motifs entre deux travées sont chaque fois différents. Les nefs latérales sont décorées par des moulures disposées en ogives et par quelques stucages. L’effet d’ensemble est saisissant. Plusieurs spécialistes ayant vu cette œuvre, ont estimé que ce travail est superbe.
Aux alentours des années 2015, il fallut se rendre à l’évidence. En effet, la toiture de l’église, rénovée plus d’un demi- siècle auparavant, commençait à fuir. L’eau s’infiltrait dans la voûte, ce qui provoqua finalement des effondrements en certains endroits (principalement au voisinage de la tour). La commune, propriétaire de l’édifice, décida de le rénover à la demande de la fabrique d’église et en étroite collaboration avec celle-ci.
Les travaux commencent en septembre 2019. La charpente est renforcée et une nouvelle couverture en ardoise est réalisée. La voûte centrale était reliée à ses extrémités à la charpente. Comme certaines de ces liaisons se laissaient aller, celles-ci sont renforcées. Ces travaux de 323 000 euros (90% à charge de la Commune, 10% pour la fabrique d’église) visaient la réfection complète de la toiture et du plafond. Une fois le toit remis en état, c’est un véritable travail d’artisans qui a commencé l’année dernière pour restaurer le plafond datant de 1744.
Un échafaudage impressionnant est installé dans la nef principale afin de permettre aux artisans de s’atteler à la restauration des motifs recouvrant les voûtes de la nef centrale et des nefs latérales.
Il n’était pas question de moderniser mais bien de reconstituer la décoration à l’identique. Chaque moulure est inspectée. Une empreinte des moulures endommagées est réalisée puis celles-ci sont démontées. Chaque empreinte est ensuite retravaillée en atelier avant d’être remise en place. Les artisans ont utilisé des techniques traditionnelles (couleurs respirantes, fibres végétales, …) et des techniques modernes (scan 3D, scan de couleur, …) afin de s’approcher au maximum.
Les sociétés Melchior (Ans) et Juffern (Eupen) se sont ainsi chargées respectivement de recréer les moulures et de la peinture. C’est la nef latérale gauche, orientée au nord, qui était la plus touchée Au même endroit les ogives sont aujourd’hui soigneusement teintées de vert et de jaune «en accord avec la couleur des contours des vitraux». Finalement, les moulures sont mises en valeur par un éclairage LED.
Deux œuvres, elles aussi restaurées, ont quant à elle retrouvé leur place, après une cinquantaine d’années passées rangées contre l’orgue. Il s’agit d’une copie de «La madone de l’amour divin» (XIXe siècle) Raphaël signée Léon Philippet et de «L’annonciation» (XVIIIe siècle) d’un auteur inconnu.
Cette réalisation superbe pourra ainsi être publiquement inaugurée dès que les mesures sanitaires le permettront.
Après Thimister, d’autres biens patrimoniaux de la commune vont pouvoir retrouver leur richesse. La phase 2 de l’église de Clermont devrait débuter prochainement. La chapelle Saint Roch de la rue Cavalier Fonck devrait elle aussi faire peau neuve.
Reportages VEDIA :
www.vedia.be/www/video/info/l-eglise-de-thimister-retrouve-de-sa-splende...
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