Le renard vif et le chien paresseux

écrit par ReneDislaire
le 30/08/2013
Le renard vif et le chien paresseux

Ce n’est pas le titre d’une fable mais le début d’une ère de soulagement entamée il y a 50 ans jour pour jour aujourd’hui, le 30 août 1963.
Le monde venait de sentir passer le vent du boulet, pourrait-on dire, au sortir de la crise dite de la Baie des Cochons, à Cuba. Les Soviétiques avaient voulu y installer des fusées porteuses de bombes nucléaires, juste en face de la Floride. Bras de fer entre Kennedy et Kroutchev (orthographe de l’époque…). Les Russes se retirèrent, mais la guerre froide n’était pas finie pour autant.
Pour pallier l’angoisse générale Mgr Charue, évêque de Namur, ne trouva rien de mieux que de faire réciter le Rosaire perpétuel pour la paix dans toutes les églises de son diocèse. Voilà côté goupillon. Nous en ferons l'objet d'un prochain article.
La Maison blanche et le Kremlin convinrent quant à eux alors de disposer d’un instrument qui leur permette de se parler « en direct » à l’avenir, de rendre possible instantanément un dialogue entre les deux Grands de ce monde en cas de surchauffe.
Cet instrument, c’était le téléphone rouge.
Il n’avait rien de rouge, pas plus que d’un téléphone. Un peu entre un téléscripteur d'alors et un fax actuel. L’Occident francophone l’appela « téléphone rouge », le rouge étant la couleur associée au danger, aux urgences, aux pompiers... Les Américains l’appelèrent « the hot phone ». Matériellement, l’outil américain se trouvait au Pentagone.
Surprise et perplexité (dit la légende…) lorsque tomba le premier message adressé (prétendument) par Kennedy ce 30 août 1963: The quick brown fox jumps over the lazy dog. Ce qui veut dire : Le vif renard brun saute par-dessus le chien paresseux.
Ce qui ne veut rien dire, avouez-le.
Sinon que pour essayer la ligne, pour vérifier si toutes les lettres de l’alphabet passaient juste, le troupier américain de service, qui devait être un comique, balança cette phrase qui contient toutes les lettres de l’alphabet.
Ce fut le premier d’une longue série de messages entre le sommet des deux superpuissances, les suivants ayant bien entendu des contenus plus secrets et moins en relation avec les fables que l’on raconte aux enfants.
Une phrase historique que personne ne connaît. Pas plus qu’on appelle un pangramme une phrase qui contient toutes les lettres de l’alphabet…

Le 30 août 2013
René Dislaire

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