INAUGURATION DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE CHARLEROI
Après trois années de fermeture, le 17 décembre 2022, le Musée des Beaux-Arts de Charleroi se déploie dans un nouvel écrin au cœur des anciennes écuries Defeld.
Bâtiment de caractère de 2080m2 sur trois niveaux, cette nouvelle enveloppe permet de remettre la lumière sur la richesse des collections avec un espace permanent au premier étage pour les collections communales, organisé par thématiques, et un espace pour des expositions temporaires, au rez-de-chaussée.
Projet résolument ambitieux, cette nouvelle aventure artistique s’inscrit dans la continuité du renouvellement urbanistique et architectural de la Ville. Dès lors, le Musée des Beaux-Arts de Charleroi devient un espace vivant, participatif, imaginatif, contemporain et accessible à tous, qui prendra appui sur différents outils de médiation en adoptant un nouveau ton et en variant les styles.
Cette réouverture constitue une belle opportunité de (re)découvrir les collections communales de Charleroi, qui regroupent des œuvres d’artistes de renoms, tels que Magritte ou Meunier, à celles d’artistes contemporains carolos de renommée internationale. L’occasion également de se plonger dans l’univers des éditions Dupuis grâce à une exposition de grande ampleur, organisée pour son centenaire, rendant hommage à ses célèbres personnages tels que Spirou, Gaston Lagaffe, les Schtroumpfs, et tant d’autres.
LE REDÉPLOIEMENT DU MUSÉE DANS LES ANCIENNES ÉCURIES DEFELD
Le bâtiment DEFELD est un bâtiment historique qui date de 1887. Il était alors destiné à accueillir un corps de cavalerie de la gendarmerie puis la police jusqu’en 2012. Ce bâti, désormais augmenté d’une « tour-signal » (2014) de 60 m de haut, due à l’architecte français de renommée internationale, Jean Nouvel, est aujourd’hui précédé d’un vaste espace public.
L’aile concernée par le projet muséal est l’aile dite D (nord). Dans ce bâtiment de caractère, l’espace de 2080 m2 dédié au musée y est réparti sur 3 niveaux. Celui-ci est jouxté sur la droite par les bâtiments abritant Charleroi danse. Une brasserie y sera également bientôt installée en front de boulevard (entre Charleroi danse et l’ancien emplacement du porche historique aujourd’hui abattu).
Inauguré le 20 septembre 1980, le Musée des Beaux-Arts a occupé jusqu’en 2007 le deuxième étage de l’Hôtel de Ville de Charleroi, et ensuite, les salles d’exposition du Palais des Beaux-Arts. Dès le 17 décembre 2022, il rejoint ce bâtiment historique, entièrement réaménagé.
Le Musée des Beaux-Arts aux ancienne écuries Defeld propose de présenter en moyenne une centaine de pièces issues des collections communales qu’il gère et qui comptent désormais au total près de 5000 numéros d’inventaire.
Au fil d’approches et de thématiques diverses, la mise en regard - sur un mode mobile et dynamique - d’œuvres anciennes et contemporaines y rendra lisible une politique de collecte qui constitue le fondement de la construction de son patrimoine.
Au-delà de la valorisation des pièces qui le composent, un défi à remplir pour l’institution : au regard de son histoire singulière, poser des questions à la portée universelle.
Le Musée des Beaux-Arts, dont les Collections sont depuis longtemps reconnues trouvera sans conteste dans ce nouvel écrin une légitime reconnaissance territoriale.
LE PROJET D’AMÉNAGEMENT CONÇU PAR GOFFART POLOMÉ ARCHITECTES
Le projet d’aménagement global du Musée des Beaux-Arts, conçu par le bureau belge Goffart Polomé Architectes, vise l’expression d’une identité forte dans son rapport au contexte territorial et au contexte culturel et historique.
Afin de profiter de la haute visibilité du lieu dans la ville sans se retrouver à l’ombre de la tour de police, l’entrée principale publique du musée est aménagée sur le boulevard Mayence, ce qui permet au Musée des BeauxArts d’acquérir ainsi son identité propre. Cette nouvelle façade pignon garantit la visibilité et la promotion de l’activité culturelle alors que l’esplanade conserve son statut de parvis de tour. Elle n’en est pas moins activée par les relations visuelles que l’on peut avoir avec l’agora culturelle où œuvres s’exposent et visiteurs déambulent. Par ailleurs la façade-pignon constitue le portail d’accès à la manière d’un narthex, un espace intermédiaire marquant la différence de statut entre ces deux lieux publics que sont le trottoir et l’agora culturelle.
LES COLLECTIONS COMMUNALES DE CHARLEROI
Les achats, les donations se multiplient : la collection se concrétise autour de la démarche enclenchée par Jules Destrée, celle d’opter pour une mise en regard d’artistes attachés à une ville, à un territoire, à une histoire ou confrontés à une mémoire.
Ainsi, les collections du Musée des Beaux-Arts sont le reflet de la volonté de collecter les témoignages du passé (du XVIIIe au XXe siècle) et du présent, de l’activité artistique de la ville et de sa région, du bassin hennuyer et, plus largement, de la Wallonie. Cela amène aussi à s’intéresser aux artistes wallons, belges ou étrangers qui permettent d’ouvrir les collections aux grands courants qui se sont développés sur la scène artistique européenne depuis le XIXe siècle ainsi qu’aux artistes contemporains qui offrent l’opportunité au visiteur de poser un regard sur le monde d’aujourd’hui et d’éclairer les collections à l’aune des grands dysfonctionnements des sociétés contemporaines. Les collections sont d’une grande richesse et constituent l’une des plus belles de Wallonie. Elles retracent une histoire artistique locale mais aussi relient celle-ci à l’histoire de l’art universelle et aux mouvements tels que le néo-classicisme, le romantisme, l’orientalisme, le réalisme, les néo et post-impressionnismes, l’abstraction, le surréalisme,… Cette histoire locale devient alors régionale, nationale, voire internationale.
Des artistes de renoms côtoient des artistes moins connus qui se démarquent néanmoins par la qualité esthétique, stylistique et/ou technique de leur production. La majeure partie des collections est constituée de peintures à l’huile sur toile. S’ajoutent à cela, des peintures à l’huile sur bois, sur carton, des peintures acryliques, des techniques mixtes, des aquarelles, des gouaches, des collages, des estampes, des dessins, des photographies et installations, des vidéos, des sculptures et un large ensemble de céramiques. Entrées au Musée des Beaux-Arts par achat, donation, legs ou dation, 2 283 pièces y sont à ce jour inventoriées. Il faut également ajouter à ce vaste ensemble, près de 250 dépôts institutionnels ou privés.
A travers le large éventail d’œuvres, l’ambition des collections permanentes exposées est de transmettre cette histoire aux visiteurs afin qu’ils vivent une expérience enrichissante, agréable, conviviale, accessible,…
UN PARCOURS À TRAVERS DE RICHES COLLECTIONS
Outre la transmission historique, la volonté est de mettre en valeur des artistes inspirés par Charleroi, ses habitants, ses paysages,… des artistes de Charleroi qui ont eu un impact sur l’histoire de l’art et/ou une reconnaissance hors de la ville, des chefs d’œuvres, des pièces remarquables.
L’objectif est de montrer l’impact historique d’une région sur la production artistique, l’implication d’artistes au sein de mouvements reconnus internationalement, l’importance des collectifs d’artistes, mais aussi les résonances entre artistes d’ici et d’ailleurs, liés par des styles, des sujets, des inspirations, des mouvements,… Le premier étage du nouveau Musée de Beaux-Arts se prête tout à fait à cet exercice. Les alcôves et la galerie de portraits permettent de mettre en valeur les collections et d’atteindre des objectifs muséaux.
Une thématique propre est associée à chaque espace : les origines de la collection, le néo-classicisme et l’orientalisme, le paysage, le réalisme social, la vie oisive, le folklore, le surréalisme, l’abstraction, l’art contemporain, la galerie des portraits.
On y retrouve des grands noms d’artistes majeurs classiques et contemporains tels que FrançoisJoseph Navez, Jean-François Portaels, Constantin Meunier, Pierre Paulus, Anto Carte, Anna Boch, Maximilien Luce, Hippolyte Boulenger, Jef Lambeaux, James Ensor, Félicien Rops, Gustave Courbet, Paul Delvaux, René Magritte, Jean Ransy, Gustave Camus, Alphonse Darville, Mig Quinet, Berthe Dubail, Gilberte Dumont, Jo Delahaut, Daniel Fauville, Thierry Tillier, Johan Muyle, Michael Matthys, Charley Case,…
L’IDENTITÉ SINGULIÈRE DU MUSÉE
Par définition, les collections artistiques communales sont légion. Qu’est-ce qui, dès lors, fait la spécificité et, par là même, l’intérêt de celles-ci ? Le Musée des Beaux-Arts de Charleroi présente quelques caractéristiques, qui font, de lui, un centre culturel unique et de premier plan :
- A l’origine de la collection, une volonté d’éducation qui reste d’actualité
- Un espace où découvrir, faire découvrir, se délecter, mais aussi où le visiteur peut réfléchir et développer son sens critique
- Une collection publique porteuse d’un message spécifique en prise directe avec la société et le pouvoir
- Un « Musée-Territoire » soucieux de toucher, au plus près, la sensibilité d’un public de proximité et remplissant une véritable fonction sociale en allant jusqu’au bout du devoir de mémoire
- Une mission ferme de démocratie culturelle et d’ouverture à la culture pour tous en devenant forum culturel permanent.
Ces critères respectent tout à fait la volonté du Musée des Beaux-Arts de Charleroi de communiquer avec le visiteur. En effet, au-delà de ces missions et de ces caractéristiques, le choix des œuvres s’est aussi organisé de manière à ce que chaque visiteur, quel que soit son âge, son sexe, son origine ou son milieu social, puisse entrer en communion avec elles.
L’attention est alors tournée vers le visiteur : l’objectif est de lui offrir la apossibilité de se sentir concerné par cette histoire, faire appel à sa sensibilité ; en appeler, aussi, à ses facultés de réflexion, de jugement, et lui permettre de découvrir, d’apprendre. Tout faire pour qu’il s’approprie le patrimoine en le plaçant au centre d’une organisation parfois complexe.
Les visiteurs joueront donc un rôle central dans ce nouveau lieu. En plus de les amener à regarder de manière critique et en profondeur, ils pourront laisser une trace de leur passage ou tout simplement s’arrêter quelques instants pour regarder plus attentivement une œuvre, ou se reposer un moment dans l’Agora.
L’EXPOSITION INAUGURALE Dupuis : La fabrique de héros. 100 ans de 9e art au Pays noir 17.12.22 > 30.07.23
Pour inaugurer ses toutes nouvelles cimaises, du 17 décembre 2022 au 30 juillet 2023, le Musée des Beaux-Arts de Charleroi célèbre les cent ans d’un des fleurons carolos, les éditions Dupuis. À la fois acteur important de l’industrie et de la culture, Dupuis a exporté dans le monde entier ses créations emblématiques : Les Schtroumpfs, Gaston Lagaffe, Spirou et Fantasio, Largo Winch, Les Nombrils, Le Marsupilami, les Tuniques Bleues, Kid Paddle et tant d’autres.
Intitulée Dupuis : La fabrique de héros. 100 ans de 9e art au Pays noir, cette exposition est l’occasion, pour le nouveau Musée des Beaux-Arts, de mettre à l’honneur ce langage populaire qui fait désormais partie du discours culturel des plus grandes institutions grâce à plus de 485 originaux repartis sur 400m2.
INFORMATIONS PRATIQUES
Musée des Beaux-Arts
67, Boulevard Pierre Mayence
6000 CHARLEROI
HORAIRES
Du mardi au vendredi : 9h > 17h
Samedi & dimanche : 10h > 18h
Fermé le 24 et le 31/12 à midi, les 25 et 26/12, les 01 et 02/01 et le
01/05.
TARIFS
COLLECTIONS PERMANENTES
- Entrée libre tout public
EXPOSITIONS TEMPORAIRES
- Tarif plein : 5€ (adultes)
- Tarif réduit : 2.5€ (12 à 18 ans, seniors, groupes à partir de 10 personnes, personnes à mobilité réduite, partenariats reconnus par le Musée dans le cadre de sa promotion)
- Gratuité : enfants -12 ans, membres d’Attractions et Tourisme, MSW, ICOM, Association des agents communaux, FGWT, Article 27, Cartes SW, FED+, Prof, Culture, UMons
- Entrée gratuite pour tous, le 1er dimanche du mois de 10h à 18h