Soumagne : les commémorations du 80e anniversaire de la libération de la commune.
En ce dernier dimanche de septembre, Soumagne s’est souvenu de ses combattants dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la libération de la commune avec dépôt de gerbes devant les stèles commémoratives des deux soldats américains morts en défendant notre liberté. Cette célébration fut suivie par le défilé de véhicules d’époque, la visite d’un campement d'époque avec des tentes et des militaires en uniforme et de nombreuses reconstitutions au château de Wégimont. Toute une évocation s’est déroulée sous les yeux d’André Liégeois, vétéran de 99 ans, qui fut mis à l’honneur lors de la cérémonie officielle en présence des autorités communales et de localités voisines. Ce fut un grand événement populaire et familial au Domaine de Wégimont qui se voulait de se replonger dans l'ambiance de la libération du village de Soumagne.
André Liégeois faisait partie de la Résistance, mais aussi de la Brigade Piron, célèbre pour avoir participé à la libération de la Belgique en 1945. Et 80 ans plus tard, les souvenirs sont encore là. Certains heureux, d’autres douloureux. "Il y a eu des instants très difficiles, se souvient-il. Mais on avait la récompense après. Quand la ville était libérée, on était reçu d’une façon vraiment exceptionnelle", raconte le vétéran.
De la Résistance à la Brigade Piron
Au début de la guerre en 1940, André Liégeois est âgé de 15 ans. Il décide un an plus tard de s’engager dans la Résistance avec son frère Charles. Leur mission : traverser la Meuse entre le boulevard d’Avroy et la rue Natalis pour transmettre des messages. Après un passage par une équipe de récupération de parachutages l’année suivante, André et son frère s’engagent dans la Brigade Piron en 1943. "Nous avons regagné les forces belges qui se trouvaient en Angleterre", explique cet ancien combattant.
Arrive alors le débarquement de Normandie. Plusieurs villes du nord de la France sont libérées. "Après la bataille, nous sommes arrivés à la frontière franco-belge et nous avons libéré Bruxelles. Quand les gens ont su que nous étions belges, ça a été vraiment… vraiment… une histoire impensable, s’émeut André Liégois. Les gens ont sauté sur les véhicules, essayaient de prendre nos insignes, nous embrassaient, offraient des fleurs…"
La joie explosait de partout.
C’est finalement ce qu’il retiendra de cette libération : "Nous avons été fêtés comme on n’aurait jamais pu l’être, s’exclame-t-il, le regard vif et pétillant. La joie explosait de partout puisque les gens avaient été serrés, condamnés pendant presque cinq ans, à avoir faim et peur".
Pour les générations futures, André Liégeois n’a qu’un conseil : "Surveiller, essayer de garder leur liberté, mais surtout de faire attention à ne pas laisser venir au pouvoir des gens qui pourraient refaire ce qu’Hitler a fait en 1940. C’est ce qu’on risque", conclut-il gravement.
------------------------------------------------
Soumagne était le Lebensborn (= La maternité ) des Ardennes
De novembre 1942 à septembre 1944 fut ouverte l'institution du château de Wégimont, aujourd'hui domaine provincial de Wégimont dans la province de Liège, en Belgique. Les Allemands la baptisèrent « maternité des Ardennes ».
Celle-ci accueillit des femmes belges convaincues par les thèses nazies, mais aussi quelques Néerlandaises et Françaises du Nord. La contribution masculine était assurée par des soldats des régiments belges nazis, comme la Légion Wallonie, ou leurs homologues flamands, ainsi que des SS stationnés en Belgique.
Il reste peu de documents sur cette affaire et la population locale évoque rarement ces faits. Il semble néanmoins que ce centre ne fonctionna jamais véritablement ainsi que les Allemands l'auraient voulu, notamment du fait des réticences du personnel belge qui y travaillait. Les habitants d'Olne, questionnés sur le Lebensborn de Wégimont, distant seulement de trois kilomètres, ignoraient tout de l'institution et ce n'est que longtemps après la guerre qu'ils apprirent ce dont il s'agissait.
Le Lebensborn e. V. (Lebensborn eingetragener Verein, en français « Association enregistrée Lebensborn ») était une association de l'Allemagne nationale - socialiste, patronnée par l'État et gérée par la SS, dont le but était d'accélérer la création et le développement d'une race aryenne parfaitement pure et dominante. Le terme « Lebensborn » est un néologisme formé à partir de « Leben » (« vie ») et « Born » (« fontaine », en allemand ancien). Le journaliste, écrivain et cinéaste Marc Hillel l'a traduit en français par « Fontaines de vie ».
L'objectif affiché du Lebensborn était de permettre à des femmes, mariées ou célibataires, de « race pure », de donner naissance à des enfants dont les pères appartenaient à l'élite raciale, notamment des membres de la SS. Beaucoup de ces Lebensborns étaient consacrés à l'éducation des enfants nés de l'union de soldats allemands et de femmes des pays occupés.
( Wikipédia )