René MAGRITTE était en visite à La Boverie ( Liège )

Associé au surréalisme, René Magritte (1898–1967) est le maître des énigmes. Connu pour ses toiles qui fonctionnent comme des rébus ou des métaphores, il met en évidence, avec humour et poésie, notre difficulté à faire coïncider la réalité du monde avec nos images mentales, en somme ce qui compose l’esprit humain. Magritte a développé un véritable alphabet pictural en usant de motifs récurrents : la pomme, l’oiseau, l’homme au chapeau melon, les corps morcelés… Ses images sont souvent cachées derrière ou dans d’autres images, alliant deux niveaux de lecture possibles, le visible et l’invisible.
René Magritte fréquente à l’âge de 12 ans un cours de dessin. Grand lecteur de bandes dessinées, amateur de cinéma et de photographie, le jeune garçon est incontestablement un amoureux des images.
Magritte réalise ses premières toiles pendant la Grande Guerre. La région belge de Charleroi, où il habite, est occupée par l’armée allemande. Il s’installe dès lors à Bruxelles et entre à l’Académie royale des Beaux-arts. Peignant dans une veine impressionniste, il reçoit des cours dispensés par les artistes attachés à l’Art nouveau.
Magritte vit de rentes paternelles, mais aussi de ses travaux en tant que décorateur et affichiste. Déjà, l’artiste montre un tempérament farceur, volontiers moqueur et proche des idées anarchistes, dans la veine du mouvement Dada. Inspiré par les avant-gardes, en particulier le cubisme et le futurisme, il peint des compositions abstraites.
Le dadaïsme, et la peinture métaphysique de Giorgio de Chirico, produisent sur Magritte un bouleversement.. En 1926, Magritte débute son parcours dans l’orbite du surréalisme, rencontre André Breton, Paul Éluard, Max Ernst et Salvador Dalí.
L’artiste belge joue sur les mots comme sur les images, interrogeant notre compréhension de la réalité et de ses représentations. L’une de ses œuvres les plus célèbres, La Trahison des images (1929), représente une pipe associée à l’injonction contradictoire « Ceci n’est pas une pipe ». Ce que nous désignons comme réel, est-ce bien ce que nous percevons ?
Dans les années 1940, Magritte renoue avec la technique impressionniste et n’hésite pas à verser dans un certain kitsch : c’est « la période vache ». Peintre très apprécié, bien que déroutant, il expose à travers le monde Deux ans plus tard, malade d’un cancer, il s’éteint en Belgique. Un musée dédié à son œuvre est ouvert à Bruxelles en 2009, la plupart des œuvres exposées appartenant aux musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.