Réception communale à l’occasion du 125 ans du Club Wallon à Malmedy

écrit par francois.detry
le 16/01/2023

C’est ce vendredi 13 janvier qu’a eu lieu, à la Salle du Chapitre du Malmundarium, la réception officielle du Royal Club Wallon à la Ville de Malmedy, à l’occasion de son 125ème anniversaire.

Devant une assemblée bien fournie d’où émergeaient de nombreux couvre-chefs emplumés de rouge et de noir, signe distinctif des membres du club, l’Échevin de la Culture, André-Hubert Denis, a accueilli les convives par un savoureux discours en wallon puis en français, relatant, avec moults détails croustillants, les origines de l’institution et son utilité aujourd’hui, tout en rendant hommage aux nombreuses personnalités qui s’y sont distinguées au fil des années.

Ce fut alors au Président, Jacques Remy-Paquay, de prendre la parole pour évoquer comme il se doit les faits les plus marquants de ces 125 ans d’histoire du club ainsi que les nombreuses activités que celui-ci développe encore de nos jours. Il termina par rappeler le programme complet des festivités qui émailleront l’année 2023 pour célébrer cet anniversaire.

Vint ensuite la cérémonie de remise de décorations aux membres méritants par la Présidente de la Fédération Culturelle Wallonne de la Province de Liège, Madame Sabine Stasse en personne.

C’est le Bourgmestre Jean-Paul Bastin qui clôtura la séance protocolaire par un discours également énoncé dans les deux langues, le wallon et le français, souhaitant encore longue vie à la vénérable institution.

La cérémonie se termina par un émouvant « arimé » prononcé par Fré Lourson, alias Jacky Lodomez, Vice-Président du Club, sur les valeurs fondamentales de la vie, tandis que Roland Blaise entama le traditionnel chant national de clôture « Todi wallon », entouré par l’ensemble des membres du club et des personnalités présentes.

Une bien belle soirée qui se prolongea par un agréable verre de l’amitié durant lequel les convives ont eu l’occasion d’échanger pas mal de souvenirs et d’anecdotes autour de ce mémorable jubilé.

Les membres actifs ont reçu un diplôme.

– Pour 10 ans : Christiane Gobiet, Sarah Delvaux, Manfred Siquet, Madeleine Moor-Garnier, Gisèle Jünger, Jacques Thunus, Charles Crasson, Jean-Pol Gazon, Monique Marsden-Lebrun, Marie-Claire Toussaint-Bughholz, Jacques Remy-Paquay, Marie Foerster, Ginette Meyer-Lebrun.

– Pour plus de 20 ans: Josette Del-Favero-Lentz, Anne Schauss, Freddy Herbrand, Josiane Lecapitaine-Counson, Walter Schröder, Denise Siquet-Bughholz.

– Pour plus de 30 ans: Marc Étienne, Yvan Michel, Roland Blaise, Renée Sedyn-Boulengier, Marie-Hélène Peiffer-Gabriel, Nicole Petit, Pierre Boulengier.

– Pour plus de 40 ans: Georges Dostriche, Helmut Feyen, Robert Klückers et Jacky Lodomez.

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LES  RENDEZ - VOUS DU 125ème ANNIVERSAIRE

9 décembre 2022 : Visiter : LA « SIZE DU NOYE » à Malmedy  | Ardenne Web

13 janvier 2023 : Réception officielle à la Ville de Malmedy

14 janvier 2023 : Dépôt de fleurs au monument Pietkin à Sourbrodt et au cimetière de Malmedy

9 mars 2023 : Conférence sur le thème « Derniers domiciles connus » par Thierry Luthers ( journaliste RTBF )

13 mai 2023 : Grande journée festive au Malmundarium à l’occasion de la « Fête aux langues de Wallonie » : concerts ateliers, cérémonie protocolaire, … Entrée gratuite

16 septembre 2023 : Sortie du livre et projection du film «  C’est Mâmdî … un an au cœur des traditions malmédiennes »

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En savoir plus :

1. Création du Club Wallon à Malmedy !

Malmedy constitua avec Stavelot la Principauté abbatiale de Stavelot - Malmedy jusqu’en 1795.

En 1815, après 20 années de domination française, le Congrès de Vienne attribua le territoire roman de Malmedy à la Prusse. Avec la nomination de Bismarck au poste de Premier Ministre en1862, la Prusse inaugura une politique de germanisation des minorités.

En septembre 1897, cinq jeunes Malmédiens révoltés contre cette politique, inspirés par Nicolas Pietkin, décidèrent de fonder le Club Wallon en 1898.

La société littéraire se donnait pour buts de maintenir le wallon et de défendre la culture romane dans la Wallonie prussienne. Dès le début, les membres actifs prirent l’habitude de s’appeler « fré » et d’écrire sous le couvert d’un pseudonyme.

Le dragon malmédien fut choisi comme emblème. La devise «  Todi Walons », adoptée en 1912 par toute la Wallonie avait déjà été choisie comme titre par Guillaume Bodet et l’abbé Nicolas Pietkin, quand ils composèrent l’hymne de la société en 1898, chant qui est toujours interprété aujourd’hui à l’issue d’une prestation du Club.

Le Club Wallon, par ses contacts au plus haut niveau de l’Etat belge, allait jouer un rôle majeur lors de la désannexion des territoires wallons de l’Allemagne, après la défaite de celle-ci en 1918.

 Dans l’entre - deux guerres, la combativité du Club resta vive et ne cessa qu’après la réannexion des Cantons de l’Est par le régime nazi, qui fit disparaître ses archives.

Très vite après la guerre, la société renaquit malgré le décès tragique d’un certain nombre de ses membres, parmi lesquels figurait Henri Bragard, mort au camp de concentration de Sachsenhausen - Oranienburg le 5 mars 1944.

Depuis lors  et jusqu’aujourd’hui, le Royal Club Wallon a pour but d’encore et toujours faire connaître l’identité wallonne de Malmedy et de Waimes, que beaucoup de Belges ont tendance à amalgamer avec la majorité germanophone de l’Est de la Belgique.

Ses activités visent à maintenir le wallon au travers de prestatioins festives, de créations littéraires et de gestion d’un patrimoine oral et écrit.

Une histoire plus complète peut être consultée sur le site www.rcw.be

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2. LE CLUB WALLON AUJOURD’HUI … POURQUOI ?

Dès 1898, les quelques fondateurs éclairés de nor-tre vieux Club Wallon, conscients du danger que la germanisation faisait peser sur la survivance de notre identité romane, ont joué un rôle déterminant dans le détachement de notre ville de la nation allemande.

Plus d’un siècle plus tard, ses nombreux membres sont-ils devenus les héritiers rentiers d’une société culturelle ayant pignon sur rue ? Ne sont-ils plus que de joyeux clowns un peu dépassés ?

Non, ils sont, avec les membres de nombreuses sociétés locales, des gardiens d’une langue vivante, gaie, drôle, juste, qui « colle » à nous - mêmes depuis si longtemps. Elle tisse entte nous un lien indéfectible qui pourra donner encore envie de créer, de construire, d’investir dans notre région.

Malmédiens, Waimerais, soyons fiers d’être Wallons, clamons - le haut et fort !

Un immense patrimoine culturel est à sauvegarder ! Chaque pierre, chaque chemin, la moindre plante, les hôtes les plus modestes de nos bois ont un nom wallon. OIn ne nous les enlèvera pas. Des siècles de labeur, d’artisanat, de savoir - faire spécialisé ont élargi un vocabulaire spécifique utile et précis.

Notre dialecte a pris la couleur du combat tranquille de nos ancêtres industrieux, solidaires dans l’effort, mais joyeux, farceurs, frondeurs comme nuls autres. Il a engendré une forme particulière d’humour, forgé un esprit qui favorise les contacts humains. De nos jours,encore, une connivence s’établit instantanément entre des personnes qui engagent une conversation en wallon.

Il est important, pour l’Europe qui se forme, pour un monde qui cherche à concilier une mondialisation culturelle et économique, de garder la richesse et la brillance d’une mosaïque de cultures qui s’additionnent, s’acceptent, se respectent, se complètent, échangent, plutôt que de la recouvrir d’un vernis monochrome, terne et mat.

L’objectif majeur du Club, aujourd’hui, est le maintien de la vitalité de notre langue wallonne.

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3. LES MISSIONS DU CLUB WALLON

Pour tenter d’atteindre cet objectif noble, le maintien de la vitalité de notre langue wallonne, pariée et écrite, dans la vie quotidienne et littéraire, le Royal Club Wallon de Malmedy s’engage à :

* divertir : Une bonne quarantaine de membres actifs des deux sexes participent chaque année à des cabarets ou autres « sîzes ».

*  fixer le patrimoine linguistique :

- en préparant un dictionnaire français - malmédien - waimerais.

- en définissant une orthographe logique.

- en éditant le «  Vî Sprâwe », qui offre aux écrivains malmédiens la possibilité de publier leurs œuvres, en les diffusant le plus correctement et le plus largement possible.

- en publiant des œuvres d’auteurs locaux.

- en développant une politique de conservation, d’enrichissement et de diffusion des ouvrages de la bibliothèque riche actuellement de plus de 7000 ouvrages et articles.

- en maintenant un contact étroit avec les éditeurs et auteurs d’ouvrages en wallon ou sur le wallon, avec les universités, les bibliothèques, les intellectuels wallons.

*  informer et distraire :

- en publiant une « petite gazète » trimestrielle traitant de sujets axés sur la vie locale, les organisations du Club, agrémentée de portraits de personnalités, de jeux, de pages d’humour à l’instar des magazines de grande audiance.

*  initier les jeunes :

- par l’organisation du bal d’enfants du quatrième jeudi - gras.

- par l’animation et le soutien à des projets scolaires s’appuyant sur la culture locale.

- par l’édition des livrets de chants et de textes en wallon à destination des écoliers.

- par la participation d’enfants dans ses spectacles.

* être présents :

- dans les manifestations wallonnes extérieures ( foires, vernissages d’expositions, … )

- dans les médias locaux et régionaux.

- dans les principales activités sociétaires régionales.

* agir concrètement au niveau communal, wallon et national :

en collaboration averc les autres cercles défendant les langues endogènes,, pour la survivance, la reconnaissance officielle et, si possible, l’enseignement des parlers locaux.

 

  • La bannière du Royal Club Wallon de Malmedy
  • Le Comité du Royal Club Wallon de Malmedy ( Photo L' Avenir )
  • Intervention du Président, Jacques Remy-Paquay ( Photo F. Detry  )
  • Allocution du Bourgmestre Jean-Paul Bastin ( Photo F. Detry  )
  • L' « arimé » prononcé par Fré Lourson, alias Jacky Lodomez, Vice-Président du Club ( Photo F. Detry  )
  • Remise des distinctions par la Présidente de la Fédération Culturelle Wallonne de la Province de Liège, Madame Sabine Stasse ( Photo F. Detry  )
  • Le Comité et les décorés.es ( Photo F. Detry  )
  • Le couvre-chef emplumé de rouge et de noir, signe distinctif des membres du club ( Photo F. Detry )
Portrait de francois.detry
francois.detry