"Odyssée - Aux Origines de Blake et Mortimer", au "CBBD", jusqu'au 1er Octobre

écrit par YvesCalbert
le 02/09/2023

Jusqu’au dimanche 1er octobre, le « Musée de la Bande dessinée » (« CBBD ») nous invite à découvrir l’exposition temporaire « Odyssée, aux Origines de Blake et Mortimer-Odyssée », qui replace l’œuvre patrimoniale « Blake et Mortimer », le parcours de cette expo étant jalonné de cinq thématiques : « Un Homère moderne », « Le Théâtre du Monde », « Le Rayon de la Mort », « La Terre inconnue » et « L’Éternel Retour ».

En collaboration avec la « Fondation E. P. Jacobs » et les Ed. « Blake et Mortimer », de nombreux documents et planches sont exposés, tant d’E. P. Jacobs que des auteurs de « La Flêche ardente », de même que quelques objets originaux prêtés par le « Musée Art &  Histoire« , ainsi que des copies d’objets historiques, de courtes vidéos étant à visionner.

En novembre 1942, les planches de la série américaine de science-fiction « Flash Gordon » (ou « Gordon l’Intrépide »), créée le 08 janvier 1934 par Alex Raymond (né Alexandre Gillespie Raymond /1909-1956), pour « King Features Syndicate », ne parviennent plus au magazine « Bravo ! » (édition francophone/1940-1951). Aussi, il est demandé à l’auteur bruxellois Edgar P. Jacobs (né Edgard Félix Pierre Jacobs/1904-1987) de poursuivre l’aventure en cours, en imitant le style d’Alex Raymond.

Cinq semaines plus tard, la censure allemande exigeant l’arrêt de la série, E. P. Jacobs réussit à clôturer l’épisode en une seule planche.

Afin de ne pas léser les lecteurs habitués à « Flash Gordon », il est demandé à l’auteur bruxellois de créer une aventure s’inspirant de cette série. C’est ainsi que, du n° 05 de 1943 jusqu’au n° 15 de 1945, E. P. Jacobs scénarisa et dessina « Le Rayon U », qui ne fut édité, à l’italienne, en noir et blanc, par « RTP », qu’en 1967.

Souvent perçu comme un ersatz francophone des aventures de « Flash Gordon », « Le Rayon U » est pourtant considéré, aujourd’hui, comme un album mythique, qui aura permis de créer une passerelle entre la bande dessinée américaine et franco-belge.

Synopsis : « L’infâme capitaine Dagon, membre des services secrets d’Austradie, infiltre une mission sur les Îles noires menée par la Norlandie et qui vise à mettre la main sur l’uradium, un minerai aux propriétés prodigieuses. Bientôt, l’expédition va vivre des aventures hors du commun … »

Le jeudi 26 septembre 1946, dans le n° 1 du « Journal de Tintin », les lecteurs découvraient « Le Secret de l’Espadon », la première aventure du capitaine Francis Blake, directeur d’un service britannique de contre-espionnage, et de son ami le professeur Philip Mortimer, spécialisé en physique nucléaire.

Mais revenons au « Rayon U », qui, commencé en 1943, vient de trouver une suite, « La Flèche ardente », sortie des presses des Ed. « Blake et Mortimer/Dargaud », le vendredi 23 mars 2023, sur un scénario de Jean Van Hamme (°Bruxelles/1939), illustré par Christian Cailleaux (°La Garenne-Colombes/1967) et Etienne Schréder (°Bruxelles/ 1950).

Synopsis : « Le cruel Babylos III, empereur d’Austradie, ordonne au général Robioff, chef suprême de son armée, de s’emparer des Iles Noires et de son précieux gisement d’uradium. Ce métal rarissime, associé au fameux rayon « u », devrait en effet permettre de créer une arme apocalyptique. C’est le secret de cette arme que le professeur Marduk révèle au Grand Conseil de Norlandie, ennemi juré de l’Austradie. Mais outre la guerre qui se déclenche et les tentatives de l’adversaire pour s’emparer du secret, l’usage de l’uradium, « pierre de vie et de mort », est proscrite par Puncha Taloc, le dieu du feu protecteur des Iles Noires. Nos héros norlandiens auront donc fort à faire pour se sortir du terrifiant dilemme qui s’imposera à eux … »

Notons que le personnage d’Adji fut créé à partir du rôle de Zurga joué par E. P. Jacobs au « Théâtre de Lille » . Celui du Professeur Marduk par le personnage du peintre Henri Quitellier (arrière-grand-père de Viviane Quittelier). Le Capitaine Dagon est tiré du grand-père de Viviane Quittelier, Henri-August Quittelier. Le Sergent Mac Duff représenterait le propre père d’E.P. Jacobs. Quant à la Princesse Ica, ce sont les traits de la femme d’Arthur, oncle de Jeanne Quittelier (la seconde épouse d’E. P. Jacobs).

Si « Le Rayon U » d’E. P. Jacobs s’est positionné comme l’un des chaînons manquants entre les « comics » américains et la BD franco-belge, cet album patrimonial vient de trouver, 80 ans plus tard, une suite, avec « La Flêche ardente ».

Pour en découvrir davantage, n’hésitons pas à nous rendre, jusqu’au dimanche 1er octobre, au « Musée de la Bande dessinée », hébergé au sein d’un édifice art nouveau, que nous devons à l’architecte belge Victor Horta (1861-1947), ayant abrité, autrefois, le magasin d’un grossiste en textile, Charles Waucquez (1851-1920). Construit entre 1903 et 1906, il fut rénové, en 1987, sous la direction d’un autre architecte belge, Pierre Van Ase, abritant, depuis le 13 mars 1986, le « CBBD », fondé par l’ancien échevin ixellois Jean Breydel de Groeninghe (1944-1996) et Guy Dessicy (1924-2016), qui fut l’un des principaux collaborateurs d’Hergé (né Georges Remy (1907-1983).

Ouverture : jusqu’au dimanche 1er octobre, du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Prix d’entrée (incluant l’accès aux collections permanentes et aux autres expositions temporaires, ainsi qu’à la salle de lecture) : 13€ (10€, pour les jeunes et les seniors / 8€, pour les enfants). Contacts : 02/219.19.80 (du mardi au vendredi, de 10h à 17h) &  visit@cbbd.be. Site web : https://www.cbbd.be/.

Le vendredi 08 septembre, pendant le « BD Comic Strip Festival », à « Tour & Taxis », le « CCBD » et  l’ « Association Raymond Leblanc » organisent deux séances de rencontres, avec des maisons d’édition, à destination des jeunes auteurs.rices, qui seront attendu.e.s. à la« Gare maritime« , au n° 11, de la rue Picard.

… Et si vous êtes de passage dans le quartier des Marolles, où naquit E.P. Jacobs, arrêtez-vous au n° 6 de la rue du Temple, afin d’admirer la fresque, de 60 m2, cet auteur et à son album « La Marque jaune » (5è album, édité en 1956)

Yves Calbert.















 

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