Le Malmédien Philippe Grombeer, ancien directeur des Halles à Bruxelles, n’est plus ….
Il avait ensuite piloté les Doms, à Avignon. Philippe Grombeer est mort dimanche 26 avril. Il avait 74 ans.
Né à Malmedy en 1946, Philippe Grombeer a passé une partie de son enfance à Kinshasa, avant d'étudier à l'ULB les Sciences politiques et diplomatiques. En 1968, il plonge dans le bain de la culture en devenant animateur de la Ferme V à Woluwe-Saint-Lambert, une maison des jeunes très avant-gardiste qui a notamment accueilli Genesis pour la première fois en Belgique. Son esprit critique, ses goûts éclectiques, son exigence professionnelle s'esquissent déjà et ne feront que s'affûter.
Sur proposition de Jo Dekmine, fondateur du Théâtre 140, il a ensuite pris la direction des Halles de Schaerbeek qu'il a animées de 1973 à 2002. On lui doit aussi, avec d'autres, la fondation en 1983, du Réseau Trans Europe Halles, qui réunit des lieux culturels s'établissant dans des espaces désaffectés, et qui compte aujourd'hui 127 membres dans 36 pays.
Philippe Grombeer a également participé à la création de multiples autres réseaux professionnels. Il a été en 1976 un des instigateurs du Temps des Cerises à l'Abbaye de Floreffe, festival qui a connu seulement trois éditions, avant qu'y apparaisse en 2001 le Festival Esperanzah. En 2002, il était devenu le premier directeur du Théâtre des Doms, la vitrine de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Festival d'Avignon. Cette nouvelle aventure, qu'il mena avec enthousiasme et succès jusqu'à l'heure de sa retraite, en 2011, en suivait une autre, et de taille, puisqu'il fut animateur et coordinateur des toutes jeunes Halles de Schaerbeek, dans les années 70, avant d'en devenir le directeur et de tenir la barre de cet imposant et audacieux paquebot durant 28 ans.
En 2018, il avait reçu les insignes d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres par l'Ambassade de France. " Philippe Grombeer nous quitte aujourd'hui mais son action culturelle, constamment tournée vers l'échange, empreinte de curiosité et de modestie, fera qu'il restera à jamais vivant pour tous les artistes, les publics et les professionnels de la culture qu'il a rencontrés sur son chemin de vie et à qui il a permis, d'une certaine manière, d'être ce qu'ils sont", a commenté dimanche soir la ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Bénédicte Linard, en lui rendant hommage. ( La Libre Belgique )