La siroperie Thomsin, à Thimister ( pays de Herve ), produit du sirop poires - pommes depuis 4 générations. Du sirop artisanal, pur fruits.
La principale cuve en cuivre de l’arrière-grand-père, Corneil, est toujours la même (elle a été rejointe dans les années 60 par une vieille cuve récupérée d’une siroperie qui arrêtait). La recette artisanale du sirop aussi, depuis 1885, l’année «où mes arrière-grands-parents paternels, qui provenaient de Xhendelesse, ont repris cette ferme. Peut-être y avait-il déjà ici une activité de siroperie auparavant, je n’en sais rien, mais c’est resté sous le nom de Thomsin depuis 1885».
Après ses aïeux Corneil puis Émile (à partir de 1916) et Marcel (1949), Maurice Thomsin représente depuis 1997 la 4e génération familiale qui produit toujours le même sirop artisanal, dans la campagne de Thimister. Un sirop pur fruits, sans sucre ajouté et uniquement avec des poires et des pommes de la région. Notamment des 50 poiriers du verger domestique. «La proportion de poires est toujours de 85 à 90%, le reste étant des pommes, qui donnent le côté gélifiant de mon sirop (qui est ainsi plus facile à tartiner), et je n’y ajoute jamais de sucre, c’est pour cela qu’il est plus caramélisé que d’autres. Il faut 7 à 8 kg de fruits pour faire 1 kg de sirop», explique-t-il.
La variété de poires privilégiée est la légipont de Charneux, «qui est plus sucrée», à laquelle il ajoute, en fonction de l’avancement de la saison, «un peu de poires de malade (nous utilisons des poires de rebut, qui ne correspondent pas aux standards des filières de commercialisation), desconférences, des Saint-Remy…» Les pommes, elles, ce sont principalement «des Jacques-le-Bel, boscoops, belle-fleur et un peu de reinettes».
Pour Maurice Thomsin, la siroperie, qu’il tient avec son épouse, Elena Vigu, a toujours constitué une activité complémentaire, lui qui a fait toute sa carrière professionnelle comme menuisier. «La production saisonnière. Cette année, nous avons commencé très tôt, à la fin août et nous avons terminé à la fin octobre. Mon père travaillait plus tard, jusque sous la neige. Il y avait d’autres variétés de fruits mais la saison commence plus tôt de nos jours, cela montre bien le changement de climat, qui est plus chaud.»
En revanche, les volumes produits chez Thomsin ont tendance à augmenter: «D’année en année, on produit entre 50 et 80 tonnes de sirop (1 300 à 1 500 kg par jour, le rendement est moindre en début de saison), avec aussi de la production à façon, pour des personnes (associations, etc., qui viennent avec leurs propres fruits). On est limité par la quantité de fruits disponibles. Cette année, qui a été très bonne pour la récolte, j’ai produit beaucoup plus que ce que mon père faisait. On sent bien, depuis 4-5 ans, un retour des gens vers le local et l’artisanal. On retrouve aussi plus de poiriers, après qu’on en a coupé beaucoup dans les années 70, même si les gens replantent beaucoup plus de pommiers, qui sont des arbres qui poussent plus vite (7-8 ans, alors qu’un poirier devient vraiment un arbre après 20 ans et donne de bonnes poires après 30 ans).» Et puis, «après guerre, il y avait un groupement de siropiers dans la région fruitière du pays de Herve (jusqu’à Aywaille). Ils étaient plus de 60. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que trois, dans la région, à encore faire du sirop artisanal».
Bon à savoir : La siroperie Thomsin s trouve aux Margarins 9 à Thimister; Il n'y a pas vraiment d'horaires d'ouverture de la boutique. On peut prendre contact au 087 / 446011 ou via Facebook de la maison. Le sirop est vendu en conditionnements de 225 grs jusqu'à plusieurs kgs ( les restaurants et friteries l'utilisent pour les boulets à la liégeoise ou les carbonnades flamandes ).
Lieux de vente :
Thimister : à la boutique / au " Tournant gourand" à La Minerie / "Chez Lulu" à Thimister
Herve : à la " Fromagerie du Vieux Moulin " ( Battice ) / "Délices de mon enfance" ( Charneux )
Theux : " La Casemate" ( Mont - Theux ) / Welkenraedt : chez Bonni / Stoumont : à la fromagerie Counasse.
Manhay : au Comptoir de Sophie. / Durbuy : à la Confiturerie de St Amour.
Aux stands des fromageries du Vieux Moulin et Counasse sur les marchés d'Aubel, Verviers, Malmedy, Fléron et Namur;
Plusieurs points de vente à Bruxelles, Paris ( chez Maître Gaufrier et marché de Rungis ).
Franck DESTREBECQ ( L’Avenir du 30-11-2020 )