"Journée de l'Artisan mérovingien", ce 30 Juillet, à Namur / Exposition jusqu'au 24 septembre
*** Dans le cadre de son exposition « Reflets-L’Artisanat mérovingien révélé », le « Musée archéologique » organise sa « Journée de l’Artisan mérovingien », dans le jardin du pôle muséal « Les Bateliers », ce dimanche 30 juillet, de 10h à 18h.
Cette journée familiale gratuite, nous propose de pouvoir participer à des ateliers participatifs de peinture naturelle et du travail de la laine (par l’asbl « Ludotium »), ainsi qu’à nous initier aux fouilles archéologiques, la visite de l’exposition temporaire du musée étant prévue., guidée par la conservatrice, Annick Lepot, ou par l’assistante scientifique, spécialiste de la période mérovingienne, Amélie Vallée.
En outre, nous pourrons assister à des démonstrations de fabrication de perles, d’objets damasquinés, de tissage , de travail du cuir (par la compagne de reconstitutions historiques « Les Compagnons du Cerf »), de teinture naturelle et de tournage de céramiques (par l’atelier « Figvlina »).
Réservations obligatoires et renseignements : 081/24.87.20.
*** Présentation de l’exposition « Reflets-L’Artisanat mérovingien révélé », accessible jusqu’au dimanche 24 septembre :
Dans l’attente de l’inauguration des nouveaux locaux du « Musée archéologique » de Namur, créé en 1849, cette très intéressante exposition temporaire nous est présentée, à côté de l‘ « Hôtel de Maître de Groesbeek de Croix« , abritant le « Musée des Arts décoratifs ».
C'est en 1655 qu'une publication est éditée concernant la découverte, en 1652, à Tournai, de la tombe du roi des Francs Childéric 1er (vers 436-481) - le père de son successeur, le roi Clovis 1er (466-511) -, événement à l'origine de l'archéologie mérovingienne, en Europe.
En première section de l'eposition, deux vitrines évoquent le métier d’archéologue, de l’époque où l’on plaçait les petits pièces de monnaie dans des simples anciennes boîtes d’allumettes, jusqu’aux techniques actuelles de radioscopies, telles celles, exposées, réalisées sur des objets trouvés dans des tombes du cimetière mérovingien du village d’Omal, section de la Ville de Geer, sise en Province de Liège.
Toujours en relation avec cet ancien cimetière d’Omal, sis au lieu dit « Sainte-Marie Vaux », dans la seconde section, nous découvrons deux vitrines, l’une concerne ce qui a été trouvé, en 1971, dans la tombe d’un guerrier (dont un superbe sabre et le centre métallique de ce qui fut en bouclier en bois), des fouilles archéologiques approfondies s’étant déroulées de 1973 à 1994, avec l’appui de l’ « UCLouvain » et d’ « Archéolo J », 236 tombes ayant été explorées, sur une superficie de 5.000 M2
La seconde vitrine est supposée nous présenter la tombe d’une Mérovingienne, de nombreuses perles y ayant été découvertes, maintenant, comme aujourd’hui, des hommes peuvent, aussi, porter des perles, la question des genres n’étant pas toujours évidente.
Vient la troisième section, particulièrement riche, de grands panneaux didactiques mettant en valeur les pièces exposées, certaines, comme une longue épée à chevron damassé du 7è siècle (7è page du guide du visiteur, disponible à l'accueil), ayant été reproduites. Outre cette photographie, nous trouvons des schémas de fabrication d'une lame damassée à trois barres torsadées.
De nombreuses boucles de ceintures nous sont présentées dans une vitrine, dévoilant leur damasquinure, technique de décoration du fer, héritée des artisanats de l’âge du fer et romain, également influencée par les pratiques orientales. Elle consiste à réaliser des dessins par incision des surfaces métalliques, puis à incruster des fils de métal, argent ou laiton. Notons la présence, à l’arrière, de la reproduction d’une damasquinure, réalisée, en 2023, par l’historien Luc De Vos, docteur en philologie et philosophie.
Si les textiles n’ont pu être conservés, attachées à certaines pièces, les archéologues ont découvert, notamment, des poils de castors, de lapins, de marmottes, de renards, ..., qui provenaient de textiles des 6è ou 7è siècles, ce que nous démontrent deux vues microscopiques présentées sur ce même panneau.
En avançant dans la salle principale, qui devrait devenir le restaurant du musée, nous trouvons d’autres vitrines, l’une nous présentant de fort jolies fibules, l’une d’elles, cloisonnée en argent et grenats, le champ central étant décoré de petits fils d’argent en arc de cercle, datant probablement du 6è siècle, trouvée à Franchimont, au lieu dit « Tombois », en Province de Namur (p. 14 du guide du visiteur), des schémas d’assemblages état repris sur un panneau.
Jouxtant cette vitrine un écran nous propose trois courts-métrages nous montrant comment l’on pouvait créer ces objets en cette lointaine époque. Nous voyons, ainsi, un forgeron au travail, à Charleville-Mézières, avant d’assister au soufflage d’un gobelet en verre, réalisé par un verrier de la Faculté d’Archéologie de l’ « Université de Leiden », aux Pays-Bas, pour le « Musée du Verre de Leerdam ». Enfin, nous nous retrouvons plus près de nous, dans le parc du « Musée de Mariemont, le 3è court nous montrant la reconstitution d’un four à potier mérovingien, avec des représentants de l’ « ULiège » et de l’ « Agence wallonne du Patrimoine », ainsi que des céramistes.
En face, un coffret attire notre attention. Il n’est forcément pas d’époque, mais dans une vitrine voisine, nous découvrons une série de petites pièces métalliques de la fin du 6è siècle-début du 7è (cornières des quatre angles, charnières, mécanisme et poignée) , incluant une clef. Partant de ces pièces, le coffret exposé vient d’être réalisé, chaque visiteur pouvant utiliser la clef, reconstitution de la pièce archéologique, pour ouvrir, comme à l’époque, ce coffret, qui, dans sa version historique, fut posé dans la sépulture d’une Mérovingienne privilégiée, du village d’Omal
Avant d’arriver à ce coffret, nous aurons vu nombre de perles qui, bien sûr, n’étaient plus présentes en bracelets ou en colliers, telles qu’elles nous sont proposées en vitrines, mais qui étaient particulièrement nombreuses à l’époque mérovingienne, le plus souvent en verre ou en ambre, une résine fossile translucide, parfois en quartz ou en écume de mer, un minéral blanc et tendre ressemblant à de l’écume. A noter que dans les tombes masculines, elles sont parfois rassemblées dans une aumônière ou associées à une épée. Soulignons, par ailleurs, que la majorité des perles en verre proviennent de l’Egypte et de la côte syro-palestinienne, venant, également, de la Mésopotamie et de l’Inde.
Les verres mérovingiens sont soufflés et parfois moulés, les analyses physico-chimiques permettant de caractériser les matières premières employées par les verriers et d'en déduire les provenances, parfois lointaines. Notons la présence d'une coupe en verre soufflé, à décor chrétien, trouvée dans le cimetière mérovingien du Village de Prix, section de la Ville de Walcourt, en Province de Namur
Au début de la période mérovingienne, durant le 5è siècle, les productions de poteries étaient encore largement inspirées par les traditions romaines. Ensuite, jusqu’à la moitié du 7è siècle, les productions régionales prédominent , avec des écuelles, pots et gobelets aux formes biconiques.
En étant attentifs, sur le mur du fond de la salle, nous découvrons un petit présentoir, avec deux pièces historiques, trouvées dans la cathédrale de Tournai, et la représentation d'un poinçon tronconique en bois de cervidé, dont l'extrémité la plus large est gravée d'une rosace à huit branches.
De ces poteries, objets en verre, perles, jusqu’aux boucles de ceintures et autres épées, cette exposition, particulièrement didactique, mérite le détour, une occasion rêvée pour apprendre à nos enfants comment nos lointains ancêtres vivaient dans nos régions.
Ce qui sera, aussi, le cas des enfants du Nord de la France, cette exposition étant prévue (les dates précises étant à confirmer), au « Musée de l’Ardenne », à Charleville-Mézieres, cette Ville, du Département des Ardennes, ayant été représentée lors du vernissage, à Namur, le jeudi 02 mars, par David Nicolas, attaché au service des musées de la Ville de Charleville-Mézieres
Ici, à Namur, cerise sur le gâteau, la possibilité, pour tous, de participer à des ateliers gratuits, ce dimanche 30 juillet, de 10h à 18h, dans le jardin du pôle muséal « Les Bateliers », sis entre la Sambre et la place Saint-Aubain, l’accès à cette exposition et au jardin se faisant par l’entrée du « Musée des Arts décoratifs », sise au N° 3 de la rue Joseph Saintraint.
A l’accueil, le guide du visiteur est disponible (broché/2023/28 p./08€), alors que nos enfants peuvent obtenir, gratuitement, un livret didactique (broché/32 p.).
Ouverture du "Musée archéologique" : jusqu'au dimanche 24 septembre, du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Entrée libre. Contacts : 081/24.87.20.
Et pour les visiteurs qui n'auraient pas encore visité le "Musée des Arts décoratifs", profitez de l'occasion pour découvrir ses collections permanentes, présentées au sein des pièces d'habitation de l' "Hôtel de Maître de Groesbeeck-de Croix" - édifié au XIIIè siècle et réaménagé au XVIIIè siècle -, dont sa superbe cuisine, dans laquelle des scènes de plusieurs films furent tournées.
Yves Calbert.