Festival Émulation

écrit par admin
le 01/03/2019
Festival Emulation

8ème EDITION
Le temps fort des jeunes Compagnies de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Le Festival Émulation, c’est une fenêtre ouverte sur la Création et sur les artistes fraîchement diplômés des Écoles de Théâtre et Conservatoires belges francophones.

Organisé tous les deux ans, en alternance avec le Festival Pays de Danses, le Festival convie spectateurs et professionnels, curieux de propositions qui généralement sortent du cadre traditionnel de la représentation, parfois drôles, irrévérencieuses ou engagées (…) à vivre ce temps fort consacré aux Ambassadeurs du théâtre d’aujourd’hui et de demain.

Des dispositifs d’accompagnement sont mis en place, permettant ainsi aux artistes sélectionnés et aux participants de se faire remarquer sur le plan international grâce au Jury Émulation (Prix 5 000 euros) constitué de nombreuses personnalités du monde du théâtre européen, sans oublier le Jury des jeunes (Prix 2 500 euros) composé d’étudiants – rhétoriciens majoritairement –, de différentes écoles de la région liégeoise.

Le Festival, créé en 2005 et dont on fête cette année la 8ème édition, a contribué à mettre « en orbite » quelques beaux projets et artistes aujourd’hui reconnus tels que Oxygène (Galin Stoev, 2005), Hansel et Gretel (Anne Cécile Vandalem et Jean-Benoit Ugeux, 2006), Causerie sur le lemming (François-Michel Van de Rest, 2008), Anticlimax (Selma Alaoui, 2008), Blackbird (Jérôme de Falloise, 2013), Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ? (Ubik Group, 2013), La Convivialité (Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, 2017), 14 juillet (Olivier Lopez et Fabrice Adde, 2017) …
Le soutien apporté par le Théâtre de Liège à la jeune création en Fédération Wallonie-Bruxelles ne se limite pas au Festival Émulation, bien entendu. Espace de liberté, de rencontres, d’échanges, de confrontations et surtout de production de spectacles, l’Institution propose toute la saison un encadrement professionnel adéquat permettant aux projets d’artistes « émergents » de se développer, de rencontrer un public et d’optimiser son positionnement sur l’échiquier international du théâtre (de la danse, aussi).
Parallèlement, un soutien logistique (apport en services) ainsi qu’un partage de compétences (conseils en diffusion, communication et production) sont aussi apportés aux jeunes artistes : le Compagnonnage pour certains, des programmes de résidence avec mise à disposition d’espaces de travail et de répétition, construction de décors, confections de costumes…

Prérequis à la participation :
Le Festival Émulation est ouvert aux artistes et compagnies qui ont déposé une demande de subvention à la Commission Consultative d’Aide aux Projets Théâtraux ainsi qu’aux spectacles précédemment créés qui n’auraient pas bénéficié d’une visibilité publique importante.
La sélection, opérée par la Direction Générale du Théâtre et ses équipes, est organisée sur base d’étude et d’analyse de dossiers remis au préalable par les artistes-candidats.
Le Festival Émulation bénéficie du soutien de l’Association des Amis du Théâtre de Liège qui finance le Prix du Jury International et du Club des Entreprises partenaires du Théâtre de Liège qui apporte une aide conséquente à la production des spectacles.
Un huis clos japonais onirique et cosmique, une errance où la condition de l’existence se teinte d’humour noir, la mise en lumière du témoignage d’un déporté intégré au Sonderkommando d’Auschwitz, une exploration atypique et sensitive consacrée à la géographie du sexe féminin, un flashback sur la guerre qui enflamma l’ex-Yougoslavie, un parc animalier qui vire à la comédie cauchemardesque et une allègre apologie dédiée à la liberté inventive de l’enfance, sont autant de thématiques fécondes que vous proposent les jeunes artistes présents à la huitième édition du Festival Émulation.
Depuis sa genèse en 2005, cette biennale initiée par le Théâtre de Liège s’est imposée comme un espace privilégié de création et de découverte de talents émergeant de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Riche de la variété des univers, des formes et des points de vue de la jeune garde théâtrale montante, le Festival Émulation convie spectateurs et professionnels à partager ce focus aussi inattendu que novateur, aussi rafraîchissant qu’engagé.
Du 19 au 24 mars, cet incontournable rendez-vous est pris avec vous dans notre belle principauté, où la Cité Miroir, le CORRIDOR, La Courte Échelle, La Halte ainsi que les deux salles du Théâtre de Liège, palpiteront aux rythmes effrénés de la jeune création belge francophone.
Passez outre les giboulées et venez incruster le printemps au creux de vos yeux, de vos coeurs et de votre réflexion !

Serge Rangoni
Directeur général du Théâtre de Liège
Ashes to Ashes Zalmen Gradowski/Simon Wauters/ Agnès Limbos / Gil Mortio
La Courte Échelle
Du mardi 19 au samedi 23/03 – 19:00
Dimanche 24/03 – 16:00
Durée : +/-1h15

CRÉATION
« Si un jour, cher lecteur, tu veux comprendre, tu veux connaître notre “je”, plonge-toi en ces lignes (...) et tu comprendras pourquoi nous étions ainsi et pas autrement. » Le récit, que Zalmen Gradoswki enfouit sous les cendres à Auschwitz, témoigne de l’exécution de la moitié de ses compagnons Sonderkommandos, ainsi que du manque et de la culpabilité que cet acte a provoqué chez les épargnés.
En musique et en argile, Agnès Limbos, Gil Mortio et Simon Wauters redonnent un battement, une matière et une voix à ces âmes abandonnées dans les rouages de l’enfer.
Diplômé de l’IAD, Simon Wauters aborde le théâtre comme un immense plateau de vases communicants. Il s’attèle à pratiquer le plus de formes théâtrales différentes les unes enrichissant imperceptiblement les autres.

L’auteur
Zalmen Gradowski, né en Pologne, est déporté à 31 ans avec sa famille sur le camp d’Auschwitz-Birkenau. Enrôlé de force dans les sonderkommandos, il est contraint à participer au processus de la “solution finale” de l’arrivée des déportés à l’enfouissement de leurs cendres. Jusqu’à son assassinat, Zalmen Gradowski sera habité par une irrésistible pulsion d’écrire. Il témoignera de ce que ses frères et lui ont vu et subi, avec comme objectif profond que l’on puisse les pleurer, que l’on sache et que ces crimes ne restent pas impunis. Pour cela, il a pris le risque d’enfermer ses trois manuscrits dans de lourdes gourdes et de les enfouir sous les cendres, en espérant qu’ils soient retrouvés. Le texte originel de notre création est le cri d’un homme, excavé du plus profond de la fosse.

Thématique
Lorsque Simon Wauters propose le projet à Agnès Limbos, ils constatent leur fascination mutuelle pour les phénomènes humains du milieu du 20e siècle. Rapidement, l’envie de rendre la voix à cet homme, condamné à participer au meurtre systématique de ses “pères, mères, femmes et enfants”, s’éveille. Ils postulent, à la base de leur travail, qu’au-delà du jugement hâtif, la découverte, sous forme théâtrale, du témoignage d’une victime collaborante peut nous aider à appréhender les complexités de nos pulsions humaines.
Les manuscrits de Zalmen Gradowski possèdent toutes ces subtilités, tous ces paradoxes. Par les épreuves indicibles que lui et ses compagnons d’infortune doivent subir, par les injustices qu’ils acceptent et causent, par leur participation consciente et silencieuse à leur propre anéantissement, Gradowski témoigne et expose imperceptiblement toutes les émotions, les souffrances, les espoirs, les croyances et les contradictions qui composent toutes les âmes humaines.
Agnès et Simon poursuivent singulièrement tout ce qui compose l’homme, le pire se soudant inextricablement au meilleur. Par ce biais, ils jouent peut-être “au loup” et s’efforcent d’entrevoir le reflet de leur propre (in-)humanité.

Scénographie
La terre est la matière première du spectacle, on peut y retrouver bien sûr le mythe du Golem, propre à la culture juive. Mais pas uniquement, le fait que les témoignages de ZG aient été excavés donne à la terre et à l’argile un sens profond. Et c’est dans ce sens qu’ils ont le désir de creuser. La provenance de la matière à une grande importance, elle pourrait venir du coin de la rue que le spectateur ne ferait pas la différence, mais il leur tient à coeur d’aller jusqu’au bout des choses et de créer un feedback entre les textes de Gradowski retrouvé enfuit dans le camp d’Auschwitz-Birkenau et l’adaptation scénique que nous proposons. La terre utilisée sur scène et pour l’habillage des panneaux proviendra au plus proche du lieu de découverte du manuscrit. Ce déplacement serait peut-être symbolique mais également une source d’information et d’inspirations importante pour comprendre au mieux les textes de ZG, il permettrait d’avoir une approche plus juste et plus sensible.
De plus, Simon a l’intention d’impliquer un musicien autant à la création que durant les représentations.
C’est aussi un véritable interprète du texte. Par cette présence, ils souhaitent encore développer des perspectives poétiques de leur forme théâtrale et de permettre d’inventer un dialogue entre la matière, le texte, le jeu et l’interprétation musicale.

Cette création émane d’un artisan consciencieux au service
d’un art fondamentalement protéiforme, qu’est Simon Wauters.
D’après le témoignage de Zalmen Gradowski Écrits I et II – Témoignage d’un Sonderkommando d’Auschwitz Édition dirigée et présentée par Philippe Mesnard. Textes traduits du yiddish par Batia Baum ; Éditions Kimé, coll. «Entre Histoire et Mémoire», 2013
Avec Gil Mortio, Simon Wauters
Adaptation Agnès Limbos, Simon Wauters
Précieux oeil extérieur Agnès Limbos

Musique Gil Mortio
Création lumière et technique Loïc Scuttenaire
Scénographie Mathieu Lautrédoux, Sophie Boury, Nicolas Stevens
Création Simon Wauters, Who is Who Collectif
Production déléguée et diffusion La Charge du Rhinocéros
Coproduction Théâtre de Liège, Pierre de Lune
Soutien Centre Culturel du Brabant Wallon, Centre Culturel de Braine-l’Alleud, SABAM, SACD, La
Compagnie Gare Centrale, Quai 41, Philippe Mesnard, Valentin Wauters, Fondation Auschwitz
Avec l’aide de La Fédération Wallonie-Bruxelles / Service Théâtre, Province du Brabant Wallon.

Char d’assaut
Simon Thomas
Théâtre de Liège / Salle de la Grande Main
Du mercredi 20 au samedi 23/03 – 21:00
Dimanche 24/03 – 18:00
Durée : 1h
Dans une écriture originale de Simon Thomas, Tristan et Marceline arpentent un espace vide aux allures labyrinthiques. Ils se heurtent en permanence à leur condition d’être, impuissants par rapport au cours des choses. Au gré de leurs allers-retours à la recherche de ce qui pourrait être la sortie, ils discutent. Du sens de la vie, de leurs envies suicidaires, de ce qu’ils préfèrent manger. Une errance aux dialogues absurdes, teintée d’humour noir.
Après un an de droit, Simon Thomas est rattrapé par la passion familiale, et se consacre à l’art théâtral, héritage de ses géniteurs. Depuis, diplômé de l’INSAS, il écrit et met en scène de nombreux projets personnels s’aventurant dans un questionnement sur la mort ou sur la vacuité de l’existence. Dans la vie, il adore rire et bien manger.

Note d’intention
C’était pour moi un vrai cap, car derrière l’exercice, on me demandait surtout quelles étaient les choses dont j’avais envie de parler et quelle serait l’identité artistique vers laquelle je voulais tendre. Je me suis tout de suite lancé à l’assaut de ce qui me tenait le plus à coeur, et suis allé à la rencontre de mes questions les plus vives, à savoir, celles du sens et de l’absurde, du suicide et du vivre. Je suis souvent habité par une tristesse. L’évoquer m’émeut en général. Elle est la composante principale de ma pratique théâtrale.
Je sens par contre que je fais partie d’une génération que l’on qualifie souvent de désabusée, traversée par une mélancolie sociétale. Génération qui vit dans un monde déserté d’idéaux, où la communication est hyper-amplifiée et où les rapports sont atrophiés – certes. Mais la tristesse dont j’aimerais parler pourrait exister, me semble-t-il, à n’importe quelle époque. Elle est fondamentalement humaine, existentielle.
Ce spectacle est alors pour moi un exutoire, par lequel partager avec le spectateur quelque chose qui m’est viscéral. Mon objectif est qu’il puisse passer un bon moment à rire d’une souffrance universelle, que peut être celle d’être en vie.

Mise en scène
Le travail sur l’écriture puise une série de mécanismes qui proviennent notamment de bandes dessinées, de cartoons américains et de jeux-vidéo. Le texte se veut théâtral, pensé pour la scène, joué et vu par un spectateur. Ce ne sont pas des textes qui se veulent littéraires, mais qui créent des situations.
Le principe du dialogue de sourds fait partie des grandes composantes. Simon affectionne l’humour inhérent au procédé et la dynamique que l’on peut alors créer avec deux personnages et des dialogues.
L’un comprend, l’autre non, voilà l’occasion d’en discuter et de développer le tout au regard du spectateur. Un humour plein de noirceur, de cynisme, ou d’ironie. Dans ces textes, sont mélangés l’absurde, le comique, l’angoisse, la dérision, la détente, la lutte. Les questionnements terribles côtoient la trivialité du quotidien. L’idée n’est pas d’être dans la farce, bien que l’humour aborde les choses au second degré (voire troisième ou quatrième degré), il est souvent aussi direct que les discours. Il est porteur d’un rapport au monde et englobe, en quelques éléments, des réflexions entières. C’est décider de rire pour ne pas pleurer.
De plus, le spectacle souhaite mettre en place ses propres lois universelles, différentes de celles que l’on applique à notre réalité tout en parlant très concrètement de cette dernière. Le texte de la pièce ne donnera pas d’indication de lieu, ne donnera que peu de background sur les personnages et ne donnera aucune information temporelle. Le contexte restera flouté. C’est important pour moi que la porte reste ouverte à diverses interprétations et surtout que cela se déroule dans un cadre d’abstraction. Les personnages, comme le public, seront en équilibre au-dessus de ces inconnues. On circonscrit un espace-temps de néant, qu’on apporte à voir au spectateur. Les personnages seront dans ce qu’on appellerait le rien, le gouffre.
Ils font face au vide, sont entourés d’un désert de questions sans réponses et alors qu’ils continuent à tourner en rond, ils cherchent à se remplir d’une raison de vivre.
Le spectacle ne veut répondre à aucune question. Il pose par contre un regard, un ressenti par rapport à ces questions : l’errance, l’absurde, le suicide, l’espoir ou encore la solitude dans le rapport à l’autre. La volonté est qu’il soit à l’origine d’une tension permanente et ininterrompue. Une volonté de maintenir cet équilibre entre le comique et le tragique, entre l’extra-quotidien et le crédible, entre le contrôle et la faille.
De plus, le spectacle demandera à l’acteur de trouver une profonde sincérité dans sa proposition. Il devra être crédible, tout en donnant l’impression de ne pas construire. L’acteur cherchera un premier degré. S’il joue à être l’idiot, il l’est. Il ne joue pas qu’il joue à être idiot.
Le spectacle s’inspire et se construit à partir de ce que Simon aime, tel que le cartoon télévisé américain Rick et Morty, le film danois d’Anders Thomas Jensen Adam’s Apples mais également l’humour bien connu des Monty Pythons ou encore le jeu vidéo The Witness.
Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau.
Anaxagore, philosophe présocratique grec.

Tournée
Théâtre Varia du 22 février au 2 mars 2019
Mars - Mons Arts de la scène du 17 au 19 mars 2019
Festival Émulation du Théâtre de Liège du 20 au 24 mars 2019
Avec Stéphanie Goemaere et Aurélien Dubreuil-Lachaud
Écriture et mise en scène Simon Thomas
Collaborateur à la production et à la diffusion Florent Garnier

Régie générale Mélodie Polge
Création La Horde Furtive
Production déléguée Mars - Mons Arts de la Scène
Coproduction Mars - Mons Arts de la Scène, Théâtre de Liège
Avec l'aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles / Service Théâtre
Élaboré sur Mars - Mons Arts de la Scène, au Théâtre Varia, au Théâtre de Liège, dans la salle de Véronique Dumont, à la Cie Point Zéro via Jean-Michel d'Hoop et au sein de l'Institut National
Supérieur des Arts du Spectacle et des Techniques de Diffusion de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
http://lahordefurtive.be
({:}) imprononçable
Lorette Moreau

le CORRIDOR
Du mardi 19 au samedi 23/03 – 19:00
Également le vendredi 22/03 13:30
Dimanche 24/03 – 16:00
Durée : 1h20

CRÉATION
({:}) explore la géographie singulière du sexe féminin. Trois comédiennes invitent les spectateurs et spectatrices à découvrir ce biotope particulier: un paysage vaste et vallonné qui frémit et palpite sur leur passage. Le sujet, éminemment politique, est ici abordé par l’angle ludique de l’observation sensitive de cette contrée encore trop méconnue, s'écartant des aspects traumatiques ou utilitaristes trop souvent associés au sexe féminin. Ce spectacle est combiné à une installation plastique et sensorielle.
Pour ({:}), Lorette Moreau (Conservatoire de Mons /Arts2) réunit une équipe de créatrices, issues d’horizons divers, autour d’un processus d’écriture collective et transdisciplinaire. Cette dynamique collaborative se retrouve au coeur de ses autres créations (Cataclop enzovoorts, Balsamine, 2016 / On va bâtir une île..., Théâtre de la vie, 2020) et nourrit son travail avec l’Amicale de Production.

Note d’intention
Le sexe féminin est un territoire depuis longtemps examiné, défini, incriminé, et/ou mutilé par les
corps médicaux, scientifiques et religieux. Il fut diabolisé notamment pendant la chasse aux sorcières
ou  l’on inspectait le clitoris des suspectes, surnommé « mamelle du diable ». L’ablation du clitoris fut
d’ailleurs pratiquée pendant une large partie du 19e siècle en Angleterre pour empêcher la masturbation
et, ainsi, soigner toutes sortes de maladies improbables. Les règles furent, quant à elles, longtemps
considérées comme une malédiction. Aujourd’hui encore, les violences gynécologiques font de
nombreuses victimes.
Rares sont celles et ceux qui possèdent une représentation physiologique à peu près claire de cet organe,
et du fonctionnement de la jouissance féminine. La vulve demeure une terre inconnue qui suscite la
méfiance, la peur ou la maladresse, plus que l’intérêt et la curiosité.
Si on oublie tout ce qu’on sait, ou tout ce qu’on croit savoir, comment perçoit-on cette zone de notre
anatomie ? À quoi ressemble-t-elle ? Comment se façonne-t-elle ? Quelles sensations procure-t-elle ?
La vulve reste un tabou tenace. La porte intérieure des toilettes de n’importe quel café populaire révèle
a  quel point le pénis fait l’objet de représentations picturales ou discursives en comparaison avec la
vulve, rarement évoquée, montrée ou représentée. D’une manière plus large, la vulve est absente d’un
espace d’expression tant public que privé, et devient par-là énigmatique, voire suspecte. On constate
en effet, en même temps que cette méconnaissance scientifique et empirique, que la vulve est perçue
comme quelque chose de sale, qui inspire souvent le dégoût.
Nous souhaitons nous concentrer sur l’appareil sexuel féminin en dehors de ses fonctions
reproductrices et des enjeux politiques liés aux questions de maltraitance. En effet, ces deux aspects,
respectivement abordés par les cours de biologie et les médias, semblent aujourd’hui les seuls discours
admis sur cet organe dans la sphère publique. Il nous importe davantage de parer au manque de
représentations que nous pouvons nous faire, très concrètement, sensoriellement, de cette partie du
corps féminin : nous ne savons presque rien. Il s’agit aussi de sortir d’une vision réductrice du sexe
féminin qui ne « servirait » qu’à faire des enfants.

Le titre
Mais comment ça se prononce ? Justement, a priori ça ne se prononce pas. Ça s’écrit, ça se décrit, ça se dessine (sur un papier, dans l’air, sur une vitre, dans le sable, sur la peau). Le titre est conçu comme un stimulus propre à ouvrir l’imagination ainsi qu’à susciter des discussions. Pour en parler au téléphone, ou quand on n’a pas de stylo sous la main, ou qu’on roule en voiture etc., plusieurs stratégies sont possibles:
pour celles et ceux qui préfèrent ne pas se mouiller : « le projet au titre imprononçable » ;
pour celles et ceux qui apprécient une certaine littéralité : « parenthèse-accolade-deux-pointsaccolade-parenthèse »
pour celles et ceux qui appellent un chat un chat « le projet sur la vulve »
pour celles et ceux qui appellent une chatte une chatte : « le projet sur la chatte »
pour celles et ceux que tout ça met mal à l’aise, ou qui préfèrent contourner l’obstacle : « le projet, tu sais, de création transdisciplinaire sur la thématique du sexe féminin, porté par... »

Mise en scène
Au moment d’entrer dans la salle de spectacle, les spectateur•trice•s traversent un•e à un•e la « vagine
a  laver », une installation de Charlotte Lippinois inspirée du carwash. Chacun s’y glisse pour rejoindre
sa place, et reçoit une caresse au passage. De plus, dans le hall du théâtre, avant et après la performance,
les spectateur•trice•s ont la possibilité de participer, si elles et ils le souhaitent, à une expérimentation
sensorielle à l’aveugle où elles et ils sont invité•e•s à explorer leur rapport à l’ouïe et au toucher. Les
volontaires sont invité•e•s à s’installer dans des cabines où les performeuses, derrière un rideau, leur
font palper différentes matières et textures choisies pour leur ressemblance plus ou moins grande avec
la texture organique des vulves. Un accompagnement sonore spécifique contribue à plonger les spectateur•trice•s dans un état d’éveil particulier.
La partition théâtrale s’écrit au plateau, collectivement, dans une langue singulière, intime,
s’affranchissant des lieux communs qui persistent autour de ces questions, en faisant le pari que cet
angle d’approche permette aussi de prendre conscience de l’étroitesse du discours admis sur la
question. D’un point de vue esthétique, nous nous attachons à imaginer d’autres esthétiques, d’autres
codes visuels pour aborder cet univers vaste et dense. Ainsi, nous accordons une attention particulière
aux gammes de couleurs et aux matériaux utilisés, pour éviter une approche monolithique et/ou
stéréotypée du sujet.

Conception Jennifer Cousin, Céline Estenne, Caroline Godart, Charlotte Lippinois, Laurence
Magnée, Réhab Mehal, Lorette Moreau et Salomé Richard
Mise en scène Lorette Moreau
Installation plastique Charlotte Lippinois
Interprétation Céline Estenne, Réhab Mehal, Salomé Richard
Dramaturgie Caroline Godart
Création lumières Laurence Magnée
Assistanat à la mise en scène et création sonore Jennifer Cousin
Avec la complicité de Isabelle Jans et Mathilde Messina
Régie Magali Delvaux
Production déléguée Théâtre de Liège, DC&J Création avec le soutien du Tax Shelter du
Gouvernement fédéral de Belgique et de Inver Tax Shelter
Soutien et résidences le CORRIDOR, Kunstenwerkplaats Pianofabriek, Service provincial des arts
de la scène/Fabrique de Théâtre, Centre Culturel de Chénée, Théâtre de la Montagne magique, BAMP,
La Bellone
Avec l'aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles / Service des projets pluridisciplinaires
www.lorettemoreau.com

PARC
Collectif La Station
Théâtre de Liège / Salle de l’OEil vert
Du mardi 19 au samedi 23/03 – 21:00
Dimanche 24/03 – 14:00
Durée :1h20

CRÉATION
Anke, Kania, Lars et Nicolaï – dresseurs d’animaux marins dans un parc d’attraction – sont confrontés
à un effroyable accident : leur cheffe de staff, Laora, est dévorée en plein show par l’animal vedette du
parc, l’orque Tatanka. Cet événement dramatique les plonge dans une folie galopante et les ramène à
ce qu'ils sont : dresseurs d'une force indomptable. Un cauchemar à l’odeur de chlore et de sang, une
comédie contemporaine inspirée de faits réels et de... Sauvez Willy.
En créant des projets comme IVAN, GULFSTREAM et PARC, La Station se veut le prisme
théâtral d'intuitions et de fascinations communes pour l'âme humaine, ses contradictions et
pour ce monde désaccordé et dissonant. Le collectif La Station est né de la rencontre de quatre
acteurs issus de l’ESACT.

Tournée
Festival émulation du Théâtre de Liège du 19 au 24 mars 2019
L’Ancre / Charleroi du 27 mars au 5 avril 2019
Kunstencentrum nona / Malines les 24 et 25 avril 2019

Atelier 210 – Bruxelles du 4 au 15 juin 2019
Création Collectif La Station avec l’aide de l’ensemble de l’équipe
Avec Cédric Coomans, Eléna Doratiotto, Sarah Hebborn, Daniel Schmitz, Kirsten Van Den Hoorn
Création lumière et coordinatrice technique Octavie Piéron
Scénographie Valentin Périlleux
Aide à la mise en scène Marion Lory
Création sonore Antonin Simon
Accompagnement dramaturgique Olivier Hespel
Régie son David Defour
Production L’Ancre – Théâtre Royal
Coproduction Théâtre de Liège, Atelier 210, Collectif La Station, kunstencentrum nona, La Coop asbl.
Soutien Shelterprod, Taxshelter.be, ING, Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge, BAMP, Quai 41 et.
Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles / Service Théâtre
www.ancre.be
www.lastationcollectif.com

Quelques rêves oubliés
Oriza Hirata / Camille Panza
Théâtre de Liège / Salle de la Grande Main
Du mardi 19 au samedi 23/03 – 19:00
Dimanche 24/03 – 16:00
Durée : 1h15

À la manière d’un conte cosmique, Quelques rêves oubliés d’Oriza Hirata nous raconte l’histoire d’une
ancienne chanteuse populaire, de sa jeune assistante et de son manager, tous trois poussés dans leurs
renoncements. À bord d’un train de nuit, ils n’ont d’autre occupation que de discuter et de se laisser
aller à des petits bouts de rêveries avortés. Sublimée par l’univers visuel et sonore, cette pièce permet
progressivement au spectateur de basculer dans ces « mondes flottants », sans a priori ni repères établis.
Ersatz est une formation pluridisciplinaire dont l’approche artistique s’axe autour des
dynamiques de la « scénographie vivante », dans une dialectique entre monde tangible et
monde intérieur. Ersatz a parcouru l’Europe et l’Asie avec leurs projets Jungle Space in
America, Quelques rêves oubliés et Curious Franges - The Blast of the Cave. Camille Panza
est diplômée de l’INSAS.

Note d’intention
Lorsque j'ai lu les pièces de Oriza Hirata, j'ai eu le sentiment qu'elles étaient écrites dans la plus
étrangère des langues mais que leur étrangeté même, en un tour paradoxal, devenait la condition d'une
troublante proximité car sous chacun des mots que j'ignorais, la liberté m'était miraculeusement rendu
de glisser la signification fautive, l'image erronée d'où naissait la chance d'une beauté nouvelle. Il ne
s'agit pas d'exotisme de l'ineffable mais ce texte me donne l'impression de comprendre et de ne pas
comprendre, de toucher à une légère et résistante énigme que sa simplicité même me défend.
Monter Quelques rêves oubliés d'Oriza Hirata , c'est explorer un monde inconnu sans a priori ni repères
établis. C'est se transporter dans « ces mondes flottants », ces lieux où des choses étranges peuvent
survenir. Avec ce texte, un feu d'artifice m'apparaît subitement. Au Japon, l'image du feu d'artifice
induit surtout quelque chose d'éphémère, de merveilleux et décevant à la fois, l'illusion de l'existence.
La frontière entre réalité et cauchemar, rêverie éveillée et souvenir distordu se brouille très vite pour
laisser parler l'inconscient. Dans cette oeuvre, il y a une grande pudeur, une grande délicatesse et la
scène n'est plus le lieu du dévoilement mais de la rétention or cette rétention n'est jamais froide elle ne
crée pas une frustration non plus. C'est une rétention délicate et chaleureuse qui trouble. On parle dans
cette pièce avec beaucoup de légèreté des choses graves et avec beaucoup de gravité des choses triviales.

Mise en scène
J’aime penser que le spectateur est ici comme un chasseur de rêves, de même qu’un chercheur de Lois
et que l’équilibre a  trouver entre ces deux positions, le rend actif. Ce qui m’intéresse c’est la distorsion
entre un texte de nature très concrète, réaliste et un environnement de plus en plus étrange. Le texte
conçu de manière elliptique rentre en friction avec un système scénographique lumineux et sonore qui,
lui, évolue de façon linéaire afin de faire surgir un rapport spatio-temporel ou et discontinu.
D’une situation initiale ou  le cadre (wagon de train) et la hiérarchie entre les personnages sont établis,
l’espace scénique va au fur et a  mesure se dilater, se complexifier par la présence notamment de
silhouettes fantomatiques. Ce mouvement vers cette abstraction onirique, envisagé comme une
expérience sensorielle pour les spectateurs, n’affecte pas ces personnages qui tentent tant bien que mal
de communiquer entre eux.
Ces personnages ont comme une énorme violence cachée, qui leur font bannir toute colère et les
poussent dans un profond renoncement. C’est ici, dans ce renoncement que réside l’absurde et
l’humour (noire) de la situation que je souhaite mettre en exergue.
Cette pièce a été inspirée par une nouvelle japonaise Le train de nuit de la voie lactée. Hirata puise
essentiellement dans ce conte bien connu des enfants japonais la matière onirique de ce voyage. Cette
troisième et dernière nouvelle de Kenji Miyasawa nous fait prendre le train pour un voyage peu
ordinaire en compagnie de deux écoliers, Giovanni et Campanella. Ce conte philosophique, ou  rêve et
réalité interfèrent, nous rassure face a  l’incommensurable univers qui nous entoure et a  l’inéluctable
sommeil qui nous attend dans un monde réel parfois bien trop cruel.
Créer un jeu d’ombre et de lumière, cadrer l’espace et faire une scénographie pouvant basculer du réel
a  l’onirique dans un glissement presque imperceptible, mêler l’angoisse a  la poésie sont des éléments
qui viennent définir notre travail visuel et sonore. Nous voulons mettre en place un espace organique
de projections mentales, qui jongle entre l’abstrait et le concret. Les dispositifs sonore et lumineux
doivent orienter le regard et déformer les perceptions du spectateur afin de l’emmener dans un univers
plus étrange, un vertige cosmique.
Nous voulons créer un espace scénique ou  les comédiens peuvent se perdre et éprouver, tout comme
le spectateur, une réelle errance. Tout le dispositif technique crée un ensemble sensible, une image
suspendue, délicate.

La compagnie
Ersatz est un projet de collaboration pluridisciplinaire, actif dans le champ de l'art vivant, de
l'installation et de l'édition illustrée. Leur démarche artistique se situe au carrefour de différents
médiums. Le fait de concevoir simultanément un objet scénique, plastique et éditorial interconnectés
les uns les autres, permet d'élargir le champ des possibles. Les catégories deviennent poreuses et les
projets tentaculaires. Leurs projets sont basés sur la prépondérance du sensoriel et du sensible, où la
manipulation à vue permet la dialectique entre l’illusion et la réalité, mettre en scène le truchement de
la vie réelle. Leurs thèmes favoris sont l'exploration d'espaces inconnus, le réalisme onirique où les
perceptions sont déplacées, détournées en une sorte de familière étrangeté. Enfin, par tout cela, ils
souhaitent propulser le spectateur dans son imaginaire afin de le détacher singulièrement du réel pour
lui laisser le temps et l'espace d'être dans ce flou qui délimite le monde tangible et le monde intérieur.
Jouer un texte japonais... en français... au Japon, où la pièce fut créée, c’est une sorte d’exotisme...
à l’envers, réjouissant.

Christian Jade, rtbf Culture.
Avec Gwen Berrou, Léonard Cornevin, Noémie Zurletti
Texte Oriza Hirata
Traduction Rose-Marie Makino Fayolle
Mise en scène Camille Panza
Scénographie Marie-Laetitia Cianfarani
Création son Noam Rzewski
Création lumière Léonard Cornevin
Régisseur général Giuseppe Latrumba

Production ERSATZ
Coproductions Le 140 / Bruxelles, compagnie SEINENDAN / Japon
Avec le soutien de la Bourse Marie-Paule Godenne, La Chartreuse de Villeneuve-Lez-Avignon,
KIAC (Kinosaki Arts Center), festival look’in out, la WBT/D et le BIJ (Bureau international de la
Jeunesse).

La compagnie ERSATZ est soutenue financièrement par la région Grand Est dans le cadre de l’aide
à l’émergence 2017/2019 et est associée au Théâtre Nouvelle Génération-CDN de Lyon dans le
cadre du Vivier, dispositif de soutien à la recherche scénique et à l’émergence artistique
Quelques rêves oubliés a été nominé aux Prix de la critique 2018 dans la catégorie de la
meilleure découverte.
www.espacejungle.com
Si c’était un spectacle…
Birsen Gülsu
La Halte
Du mardi 19 au samedi 23/03 – 21:00
Dimanche 24/03 – 18:00
Durée : 1h

CRÉATION
Si le meurtre de François Ferdinand à Sarajevo était un spectacle, la partie visible de l'Iceberg ? Si en
1992, le premier coup de feu n'était qu'une raison spectaculaire de remettre en marche la grande
machine guerrière ? Plus de 25 ans après les accords de Dayton, qui mirent fin à la guerre en Bosnie
Herzégovine, tournons nos regards vers le dernier conflit qui a secoué le centre de l'Europe pour
questionner et distinguer le spectaculaire du réel, le buzz médiatique de l'information, le « si magique »
de l'acteur de la réalité.
Enfant de cette immigration ex-yougoslave, la comédienne et metteuse en scène liégeoise
Birsen Gülsu a rassemblé autour de cette thématique une équipe décapante de jeunes acteurs
issus de l'ESACT pour porter à la scène le conflit qui l'a profondément marquée et qui a
bouleversé son enfance.

Note d’intention
Cela fait aujourd'hui près de 25 ans que le conflit en Bosnie-Herzégovine a pris fin, en laissant derrière
lui des cicatrices profondes et présentes dans l'Europe tout entière ; D'abord celles d'un pays frappé
par la guerre civile où la mort n'a connu ni âge, ni sexe, ni ethnie, pays qui essaye de s'en relever
doucement, puis celles d'une horde de civils exilés dans les diverses nations européennes, marquée de
blessures encore vives et fraîches, voilà le paysage Ex-Yougoslave et Européen encore aujourd'hui.
Enfant de cette immigration, d'une mère serbe et d'un père bosniaque, il me paraît aujourd'hui
important de porter à la scène cette guerre qui a bercé mon enfance et dont je suis marquée à vie.
Parmi toutes les pièces et les textes concernant ce sujet que j'ai eu l'occasion de découvrir, un m'est
resté en tête : « Si c'était un spectacle... » d'Almir Imsirevic. Qui par son apparente simplicité, son aspect
concret m'a surprise et m'a amenée à rire de l'absurdité de la guerre puis à être heurtée par mes propres
rires.
Il me paraît aujourd'hui important de parler de cette guerre que je connais personnellement pour y
porter un nouveau regard, alors que les procès des dernières guerres balkaniques touchent à leur fin au
tribunal pénal international pour l'Ex-Yougoslavie à La Haye.
Peut-être l'homme survivrait-il physiquement au conflit, mais comment y survivre mentalement ? C'est
dans les caves des théâtres de la capitale que les gens venaient trouver un peu de paix, un refuge et
partager un peu de vivre. D'ailleurs, les théâtres Sarajevats ont rarement eu autant de spectateurs que
pendant la guerre, les gens y allaient, d'abord pour être à l'abri des bombes dans les caves où se jouaient
les spectacles puis pour oublier quelques instants leur quotidien.
C'est de cela, de l'art de vivre bon gré, mal gré dont il est question dans la pièce d'Imsirevic ; il est
question d'un théâtre de l'urgence qui se joue pour survivre. Une écriture qui force à la vie, à la fureur
de vivre sur le plateau.

Mise en scène
Dès son entrée, le public sera plongé dans une salle enfumée, des écrans cathodiques sur un plateau
plein de grava où défilent les images sordides de la guerre comme celles tristement célèbres du marché
de Sarajevo ou de Srebrenica, le tout accompagné d'un air de musique traditionnel très rythmé. On
désire créer des images fortes et violentes dans l'esprit du public qui seront très (trop) vite oubliées
pour laisser place aux rires. Notre désir est de créer un décor à première vue « post-apocalyptique ».
Aucune matière noble ; en guise d'écran de projection pour les vidéos une bâche de chantier blanche
légèrement transparente, un sol brut en asphalte ou béton, deux pans de mur non symétrique à l'image
du mur de Berlin ou du mur Israëlo-Palestinien qui serait tagué et à moitié détruit.
La guerre sera omniprésente avec la fumée des explosions et un plateau détruit par celles-ci mais le
public n'entendra jamais directement le fracas des obus il n'en verra que la conséquence, les impacts
de balles sur les murs, les vidéos. Dans ce Chaos, rien n'est là par hasard, tout doit « jouer » à un
moment donné.

Axe dramatique
Le procès sera rythmé par les nombreux témoignages qui s’accumulent, s’entrechoquent et se
contredisent, n'ont pas de sens en soi ; à quoi bon essayer de leur en donner un puisque le conflit n'en
a pas. Néanmoins, une constante finit par être révélée : la violence et l’acceptation, qui est le
dénominateur commun du regard « yougostalgique » de mon grand-père, du regard serbe de ma mère,
de celui bosniaque de mon père, de ceux de soldats de mes oncles, de mon regard d’enfant… Cette
constante doit être exprimée par la multiplicité des corps des acteurs, de leurs voix, de leurs paroles et
de leurs discours. Ces témoignages qui s'accumulent sont aussi le reflet de cette médiatisation intense,
sans foi ni loi, qui forge nos opinions à coup d'images chocs, de témoignages chocs pour amener à
adopter l'opinion dite « juste » par les politiques.
À l'univers fou que les personnages imposeront, on opposera la réalité qui n'apparaîtra que par petites
touches fortes, ainsi l'étau se resserrera pour créer une tension de plus en plus forte entre théâtralité et
réalité. Le public sera amené à s'étonner du témoignage de ces dizaines de civils hébétés et broyés, par
le quotidien de la guerre, qui ne font qu'éviter de parler de la réalité des faits, en se cachant derrière un
flot de paroles quotidiennes. Ce mutisme à propos de la guerre révèle l'impossibilité d'en parler.

La beauté de cette pièce est que c'est par le biais de l'inconscience des personnages et de notre méconnaissance de
cette histoire que l'on est amené à comprendre ce qui est commun aux guerres.

Avec Elisabeth Karlik, Eva Zingaro-Meyer, Rémi Faure, Benjamin Lichou, Jean Mathias Pondant
Mise en scène, adaptation et traduction du texte Birsen Gülsu
Texte Almir Imsirevic
Assistant à la mise en scène François Bertrand
Graff ECTO
Costumes Marie-Hélène Balau
Conseil dramaturgique Mathias Simons
Création lumière Renaud Minet
Regards extérieurs Nathalie Mauger et Mathias Simons
Avec la participation d'Elisabeth Woronoff, Fanny Cuvelier, Gianni La Rocca et Ninuccia Berthet

Création Un projet de la Compagnie Missed Call
Un spectacle issu d'un solo carte blanche de l'ESACT
Production déléguée Théâtre de Liège, DC&J Création avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement fédéral de Belgique et de Inver Tax Shelter

Soutien La Chaufferie Acte1
We should be dancing
Emilienne Flagothier
La Cité Miroir
Du mardi 19 au samedi 23/03 – 19:00 + Dimanche 24/03 – 14:00
Durée : 1h

CRÉATION
Après avoir filmé de tout petits enfants dans les squares, cinq acteurs reproduisent à l’identique leurs
mouvements engendrés par la curiosité dévorante et la soif intarissable d’apprendre et de jouer.
Constatant l’abîme qui sépare les corps inventifs des bambins de notre gestuelle d’adulte sérieuse, utile
et précise, le quintette se demande où s’est bien envolé notre goût de l'aventure et de
l'expérimentation ? Un docu-fiction expérimentalo-comique sur la puissance créatrice, la joie et la
liberté.
Emilienne Flagothier a 25 ans, mais en est au moins à sa huitième réincarnation terrestre.
Diplômée de l’INSAS, elle joue depuis 2016 dans le Thinker’s Corner de Dominique
Roodthoof une performance de philosophie en rue. Elle est cofondatrice de l’ASBL ASBL,
nouvelle équipe du café-théâtre du TTO : un projet de laboratoire sur le comique, où chaque
membre du collectif peut éprouver la mise en scène, l’écriture et le jeu à tour de rôle.

Note d’intention
Durant des mois, j’ai arpenté squares et jardins et filmé de petits enfants et leurs jeux. Les moments de
jeu, et surtout les moments entre les jeux, les moments d'errance où le corps se lâche, s’oublie, laisse
se faire plein de gestes inutiles, les moments improbables où soudain l'un d'entre eux s'immobilise pour
regarder pendant un temps très très long un bout d'emballage tombé au sol.
Fascinée par ces manières de bouger et simplement d'être là, par ces corporalités si proches et si
lointaines de celles des sérieux adultes que nous pouvons être parfois, bluffée par tout ce que ces êtres
et ces corps pouvaient nous raconter d'eux et de nous, j’ai été prise par l'envie de bouger moi aussi, de
partir à la recherche de cette folle liberté soudain redécouverte. J’ai pensé que si le simple fait de prendre
le temps d’observer ce spectacle de la vie ordinaire pouvait me tenir en haleine et me faire rire pendant
des heures entières, il était temps d’oeuvrer à partager cette joie et d’en faire un spectacle.
Avons-nous oublié que nos corps ne sont pas uniquement des moyens de locomotion pour nos têtes
immenses et lourdes ? Devenir adultes, cela voulait-il dire: « devenir sérieux » ? Où est donc passé notre
goût de l’aventure et de l’expérience du monde, bordel ??
Ce que nous voulons est très simple, nous voulons redevenir vivants. Cette organicité du mouvement,
ce Graal de l'acteur, c'est quelque chose que nous avons perdu. Et que l'âge adulte, en amenant une
maîtrise plus grande du corps, un plus grand sens de l'équilibre, une certaine précision des gestes (on
se rappelle peut-être encore que cela a été un jour difficile de nouer ses lacets, et qu’on fut bien content
quand on réussit cet exploit pour la première fois) a aussi été l'occasion d'une perte de certaines
possibilités corporelles : la grâce, l'organicité, la liberté.
Nous voudrions partager avec un public l’expérience d’un spectacle qui se déroule peut-être tous les
jours dans son propre salon, mais qui, sur une scène, et interprété par des corps adultes, deviendrait
soudain burlesque ou tragique

Le projet
Nous avons d’abord travaillé à recopier le plus précisément possible, ce que faisaient les enfants sur
les vidéos. Puis nous avons mené 3000 explorations différentes à partir de ces séquences, à voir
comment elles pouvaient se répéter, se combiner, se répondre les unes les autres, devenir pour certaines
des scènes de théâtre, d’autres de danse. Et après on a rajouté du texte, construit une dramaturgie
cohérente pour trouver l’ordre des scènes, le liant, et décider quand allaient apparaître les vidéos
Le travail pour les acteurs était d’entamer une recherche de philosophie par la danse, ou de théâtre
néo-burlesque, en clamant haut et fort que ces questions si importantes (et quelque peu alarmantes)
méritaient d’être traitées avec humour et optimisme.

Axe dramatique
Ce spectacle est une réflexion sur les thèmes qui fascinent les auteurs :
La liberté, telle qu'elle exprime dans les corps sa puissance ou son manque. Et son inverse : La
contrainte sociale, ou plus simplement “l'ordre”, la “norme”, le “normal”, en termes de corporalités et
de comportements. (Le rôle de l’école également)
L'innocence dans l'affirmation de soi, qui s'affiche aussi bien dans le jeu et l'amitié que dans la cruauté,
l'égoïsme.
L'ouverture aux choses, aux situations, le regard candide qui peut un instant, un long instant même,
contempler ce qui l'entoure, ce qu'il rencontre, sans immédiatement s'en saisir, lui assigner un sens, le
réduire à une étiquette, le mettre en boîte, le juger et en définitive s'en débarrasser.
J’aurais pu m’embarquer dans la réalisation d’un film documentaire, mais le potentiel théâtral et clownesque
du matériau me donna une autre idée : Demander à des acteurs de taille adulte de rejouer ces enfants.

Tournée
Festival Émulation du Théâtre de Liège du 19 au 24 mars 2019
Mars - Mons Arts de la scène les 14 et 15 mai 2019
Avec Lucas Meister, Nicole Stankiewicz, Aurélien Leforestier, Pénélope Guimas, Valentin Dayan
Mise en scène Emilienne Flagothier
Dramaturgie Nicole Stankiewicz, Joséphine Privat
Costumes Lily Flagothier
OEil extérieur et aide au son Noam Rzewski
Régie générale Guillaume Vanderton
Régie Antoine Fiori
Production Mars - Mons Arts de la Scène
Coproduction Théâtre de Liège
Soutiens (résidences) Théâtre Marni, La Bellone, La Roseraie, Festival LookIN'Out
Avec l'aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles / Service Théâtre

REMISE DES PRIX
Samedi 23/03, à l’issue des représentations
Le « Prix Émulation » du jury professionnel – offert par l’Association des Amis du Théâtre de Liège, présidée par Delphine Buchet – sera décerné par le jury international.

Le Jury international se compose de :
• Catherine Laugier, Responsable de la programmation, Théâtre du Rond-Point (Paris/France),
Présidente du Jury Émulation 2019
• Virginie Boccard, Directrice, Les Quinconces - L'espal (Le Mans/France)
• Amélie Casasole Directrice, Théâtre de Villefranche (France)
• Alain Cofino Gomez, Directeur, Les Doms (Avignon/France)
• Marie Didier, Directrice, La Rose des vents (Villeneuve d’Ascq/France)
• Barbara Engelhardt, Directrice, Le Maillon (Strasbourg/France)
• Jérôme Konen, Directeur, Centre culturel Kinneksbond (Mamer/Luxembourg)
• Narcis Puig, Directeur artistique, Festival Temporada Alta (Girona/Espagne)
• Claude Ratzé, Directeur, Festival La Batie (Genêve/Suisse)
• Guy Régis Jr., Directeur artistique, Festival des 4 chemins (Port-au-Prince/Haïti)

Le prix « Coup de coeur des Jeunes » - financé par le Club des Entreprises partenaires du Théâtre de
Liège – sera attribué par le Jury Jeune, constitué d’élèves issus d’établissements partenaires de
l’enseignement secondaire et d’étudiants Erasmus de l’ULiège.
Les récompenses (5.000 € / Prix Émulation du Jury professionnel et 2.500 € / Coup de coeur des
Jeunes) aideront les compagnies lauréates à reprendre les spectacles, à les diffuser davantage et à
perfectionner l’un ou l’autre élément de scénographie, mise en scène, décors...
Les Afters
Gratuit
Les jeudi, vendredi et samedi, à l’issue des représentations de 21:00, nous vous invitons à prolonger le
plaisir de la découverte avec une programmation musicale éclectique et festive.

Jeudi Bon plan CU avec Illbe
Les Bons Plans C.U. sont des soirées à tarif hyper avantageux, spécialement conçues pour les moins de
35 ans. Un spectacle (au choix) + concert live pour 7 €.
Les compositions claires obscures d’Illbe mêlent basses caverneuses, nappes de synthé éthérées et
pulsations saccadées.
Vendredi JimboJet, J’aime la samba, la salsa et surtout la musique & Max California, the funky side of life
Samedi DJ Radioscopic
Le dimanche, dès 19:00, une dégustation sera proposée par notre partenaire Al Binète
Durant tout le Festival, petite restauration tous les soirs au Théâtre de Liège
Polis Poétique

Jeudi 21/03, de 18 à 19:00
Café des Arts
Le Théâtre de Liège, en partenariat avec l’ULiège, propose les rendez-vous POLIS POETIQUE qui
font écho à l’actualité afin de mûrir ensemble notre regard sur la société.
Dans le cadre du festival Émulation, dédié à la jeune création, à son impertinence et à son engagement,
le Polis poétique sera consacré à la mobilisation des jeunes pour le climat.

Avec divers intervenants, dont le jeune militant liégeois Mathis Lambermont
Lectrice Naima Triboulet
Modérateurs Jérôme Jamin et Édith Bertholet
Art Stage Paper
Salle des Pieds Légers
Exposition accessible pendant la durée du festival
Gratuit / Dévernissage le dimanche 24/03 à 19:00

L'exposition présente les différentes oeuvres produites par les étudiants de la section Illustration de
l’ESAVL - Académie Royale des Beaux-arts lors d'un workshop d'expérimentations graphiques autour
des rencontres avec les jeunes compagnies théâtrales du Festival Émulation.
Les étudiants proposent une lecture graphique des créations théâtrales, que cela soit par le biais de
l'interprétation, du questionnement ou encore de la réappropriation des thématiques abordées, des
rythmiques narratives, des ambiances...
L'exposition se veut un kaléidoscope de dessins aux personnalités multiples, aux résonances subjectives,
aux dialogues formels propres à chaque étudiant.
Professeur encadrant le projet : Lisbeth Renardy assistée de Jo Delannoy

LES LIEUX
Ashes to Ashes La Courte Échelle
Char d'assaut Théâtre de Liège / Salle de la Grande Main
{(:)} le CORRIDOR
PARC Théâtre de Liège / Salle de l'OEil vert
Quelques rêves oubliés Théâtre de Liège / Salle de la Grande Main
Si c'était un spectacle... La Halte
We should be dancing La Cité Miroir
Théâtre de Liège \ Place du 20-Août 16
La Courte Échelle \ Rue de Rotterdam 29
le CORRIDOR \ Rue Vivegnis 411
La Cité Miroir \ Place Xavier-Neujean 22
La Halte \ Rue de la Casquette 4

LES HORAIRES
mar. 19 mer. 20 jeu. 21 ven. 22 sam. 23 Dim. 24
Ashes to Ashes 19:00 19:00 19:00 19:00 19:00 16:00
Char d'assaut / 21:00 21:00 21:00 21:00 18:00
{(:)} 19:00 19:00 19:00
13:30
19:00 19:00 16:00
PARC 21:00 21:00 21:00 21:00 21:00 14:00
Quelques rêves oubliés 19:00 19:00 19:00 19:00 19:00 16:00
Si c'était un spectacle... 21:00 21:00 21:00 21:00 21:00 18:00
We should be dancing 19:00 19:00 19:00 19:00 19:00 14:00

LES TARIFS AU TICKET
1 spectacle 4 spectacles
ou +
Plein tarif 15 € 10 € / ticket
65 ans + / Carte prof FWB / Groupe 10+ 15 € 10 € / ticket
– 30 ans, pro du spectacle, demandeur d’emploi 9 € 7 € / ticket
Groupe scolaire 8 € 7 € / ticket
Enfant – 15 ans, Plan C.U. 7 € -
Étudiants des Conservatoires en arts de la parole,
ESAVL
5 € -

INFOS BILLETTERIE
Théâtre de Liège \ Place du 20-Août 16 \ 4000 Liège
04 342 00 00 \ billetterie@theatredeliege.be

Ouverture du mardi au samedi de 12:00 à 18:00
Les dimanches de représentations de 12:00 à 15:00
Sur chaque lieu du Festival 45 minutes avant la représentation

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