43e "Antica Namur", à "Namur Expo"
Inauguré ce jeudi 07 novembre par le Gouverneur de la Province de Namur, Denis Mathen, en présence de la Princesse Léa de Belgique, de plusieurs Ambassadeurs et autres Diplomates, sur une superficie de 9.000 m2, dont 4.800 m2, la 43e édition d’ « Antica Namur », nous propose de découvrir 135 stands d’exposants (à noter que 95 galeries étaient présentes en 2014, ce qui représente une progression de 40 exposants en 5 ans), nous venant d’Allemagne, d’Espagne, de France, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Suisse et de Belgique.
Parmi les Galeries, citons en une, sise Place d’Armes, au coeur de Namur, la « Belgian Gallery » (stand N° E-23), à « Antica Namur »), qui nous propose, entre autres, l’artiste namuroise Eveyne Axell (née Evelyne Devaux), ayant suivi des cours de céramique de l’« Académie des Beaux-Arts », à Namur, puis d’Art dramatique, au « Conservatoire royal », à Bruxelles, elle fut l’une des rares élèves de René Magritte. Sous le titre « Evelyne Axell – Méthodes Pop », une intéressante exposition – présentant, entre autres, dix-sept oeuvres exposées pour la première fois – lui est dédiée, au « Delta », ancienne « Maison de la Culture de la Province de Namur », jusqu’au 26 janvier 2020.
Première artiste féminine à recevoir le « Prix de la Jeune Peinture belge », influencée par le travail d’Andy Warhol, Evelyne Axell – ayant expérimenté différents plastiques synthétiques, tels que le clartex, le plexiglas et le polymétacrylate de méthyl – est mondialement reconnue, aujourd’hui, comme étant l’une des principales artistes du « Pop Art ». Décédée accidentellement, en 1972, après seulement sept ans de carrière, elle écrivit : « Malgré toute l’agressivité, mon univers est avant tout rempli d’un amour inconditionnel de la vie. mon propos est clair : la nudité et la féminité expriment l’utopie d’une liberté bio-botanique, c’est à dire, une liberté sans frustration ni soumission progressive, qui tolère uniquement les limites qu’elle se fixe… J’ai envie de produire librement des images traduisant la passion sous toutesses formes et, simultanément, si brillantes qu’elles aiguisent l’appétit des masses. »
Sur ce même stand de la "Belgian Gallery", qui, comme son nom l'indique, n'est dédiée qu'aux artistes belges, nous découvrons, aussi, des peintures de Pierre Alenchinsky, Marc Paul Delvaux, Constant Permeke et Félicien Rops, ainsi qu'une dizaine d'oeuvres de Philippe Gelluck, son bien connu "Le Chat", étant présent, tant en sculptures qu'en peintures, l'une étant posée sur le sol, avec ce texte : "Michel Ange a eu bien raison de choisir les plafonds, lui au moins ne ne fait pas marcher sur la gueule à longueur de journée".
Du « Chat », passons à d’autres héros de la bande dessinée, avec la Galerie lyonaise « Manuscripta » (stand N° E-05), qui nous présente – aux côtés d’un manuscrit de Serge Gainsbourg, d’une photo de Keith Haring, d’un croquis d’Yves Saint-Laurent et d’une aquarelle d’Andy Warhol, « A la Recherche de la ‘Shoe’ perdue » – des originaux du 9e art d’Enki Bilal, Claude de Ribaupierre (« Derib »), André Franquin, Hugo Pratt, Georges Remy (« Hergé » ),…
Longeant le restaurant d’ « Antica Namur », Olivier Cafmeyer, nous vient de sa « Cafmeyer Gallery » (stand N° C-10), sise au N° 29 de la Kustlaan, à Knokke, avec des oeuvres d’une grande originalité, de l’artiste français Daniel Pessel, qui, avec talent, redonne vie aux machines à coudre de nos grands mères…
Remontons le temps, avec la « Ming’k-I Gallery » (stand E-13), de Waardamme-Oostkamp, spécialisée dans les arts de l’Amérique précolombienne et de la Chine antique.
Du Japon, nous découvrons les « netsuke », finement sculptés en ivoire, de l’époque Meiji (1868-1912), petits objets vestimentaires traditionnels servant à maintenir les kimonos, qui ne possédaient pas de poche, présentés par « Nohara Japanese Art » (stand E-02), une Galerie de Berchem.
Restons en Asie, avec de nombreuses statues de Siddharta Gautama, le Bouddha historique, en provenance de l‘ancienne Birmanie, de l’Inde, du Népal, du Sri Lanka, de la Thaïlande, …, dont celles présentées par la Galerie « Famarte Asian Art » (stand E-25), de Meise.
Des sculptures antiques, passons à celles du XXIe siècle, avec les oeuvres de Jean-Pierre Baldini, René Julien et Jacques Van den Abeele, présentés par
l’ « Art Thema Gallery » (stand H-12), sise rue de la Madeleine, à Bruxelles.
Arrivés sur le stand de la Galerie parisienne de Laurence Fayolle (G-06), Isabelle Verhoeven – historienne de l’art, guide officielle d’ « Antica Namur » – attire notre attention sur une montre, réalisée, en 1929, par le bijoutier parisien Jaeger, son bracelet étant en platine, incrusté de diamants. Notons que le minuscule cadran – supposé être le plus petit au monde – se recouvre par une imitation de feuille, également conçue en platine, cette montre ayant été offerte, en 1953, par ce célèbre bijoutier, à la Reine d’Angleterre, Elisabeth II, à l’occasion de son couronnement. Pour35.000€, vous pouvez devenir la (le) propriétaire de cette montre historique, en bon état de marche. Soulignons qu’en 2018, Jaeger-Lecoutre a ressorti ce modèle, en or, son prix étant fixé à 250.000€.
Sur le plan de la photographie contemporaine, notons la présence d’un exposant régulièrement présent, à « Antica Namur », la « Leonhard’s Gallery »(stand F-20), d’Antwerpen, qui nous présente, entre autres, les photos animalières de grands formats de l’artiste britannique David Yarrow, ambassadeur de la « Kevin Richardson Foundation », luttant pour la préservation de la vie animale sauvage.
Restons en Afrique, avec une autre Galerie d’Antwerpen, la « Galerie Raf Van Severen » (stand F-13), qui nous propose des oeuvres, peintes aux doigts, par Bella Sara ou, encore, les peintures à l’huile d’un ancien élève de James Ensor, devenu l’un des amis d’Henri Matisse, l’artiste anversois Maurice van Essche, fondateur, en 1948, de la « Continental School of Art », à Cape Town, puis professeur des Beaux-Arts, dès 1962, à l’« Université du Cap ».
De la la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous vient la « Claeys Gallery » (stand N° E-07), qui nous propose, notamment, une oeuvre du peintre bruxellois Fernand Toussaint, décédé à Ixelles, en 1976, apprécié pour ses portraits mondains pleins d’élégance, dont un portrait, de profil, d’une dame dont le visage est révélé, de face, par son miroir. Elève de Jean-François Portaels, puis d’Alfred Stevens, il fut le lauréat d’une« médaille d’or », lors d’un
« Salon de Paris ».
Soulignons que cette Foire namuroise, positionnée parmi les « tops » européennes, attire une nouvelle génération d’antiquaires, mettant en place le marché de demain. Parmi ces jeunes talents, notons Arnaud Jaspar & Cedric Pelgrins, de la bien connue Galerie « Costermans », sise, depuis 1869, sur la Place du Grand Sablon, ainsi que nous venant d’Italie, présente pour la première fois sur le site de « Namur Expo », Alessandra Bardi, de la Galerie « Dei Bardi art », spécialisée en design, mobilier et sculptures de la haute époque (Moyen Âge, Renaissance et XVIIe siècle). Salon d’Art désormais incontournable, premier baromètre annuel de la saison des Foires, « Antica Namur » attend, comme l’an dernier, quelques 30.000 visiteurs, dont un important réseau de professionnels du secteur…
Parmi quatre conférences organisées, notons encore les deux dernières :
– Mercredi 13, à 15h : « Bilan du marché de l’Art international », par Hubert d’Ursel, Head of « Art Advisory Degroof Petercam ».
– Dimanche 17, à 14h30 : « La grande Histoire de la Belgique », par Patrick Weber, historien de l’art.
Terminons cette présentation du 43e « Antica Namur », en admirant les oeuvres présentées – dans une superbe scénographie de la « Fondation Roi Baudouin » – par les « Musées de Namur » (stand N° I-04), soutenus par le « Fonds Pierre-François Tilmon », qu’ils soient communaux ou provinciaux, voire même privé, comme un nouveau venu sur ce lieu, le « Numerical Artefacts Museum » (« NAM-IP Computer Museum »).
Représentant la « Société Archéologique de Namur », Liona Lebecque attire notre attention sur des panneaux de mosaïque polychrome (2e-3e siècle) provenant de la Villa gallo-romaine d’Anthée, qui, sur le territoire de l’actuelle Ville d’Onhaye, était édifiée sur une superficie de 12 ha, en faisant la plus vaste Villa découverte en Belgique. Une belle occasion d’admirer cette mosaïque, le « Musée archéologique » n’étant présentement pas accessible, sa réouverture étant prévue, en 2020, au sein du « Pôle muséal des Bâteliers ».
Si le « Musée africain » vient, également, de fermer ses portes, afin d’être rénové, plusieurs pièces de sa collection permanente sont exposées sur ce stand, dont des peintures de Pilipili Mulongoy, fils d’un pêcheur congolais, quelques-unes de ses oeuvres étant exposées à New York, au « Metropolitan Museum of Art ».
Notre attention se porte, ensuite, sur le calice – dit de Gilles de Walcourt – et sa patène, en argent doré, ciselé, filigrané, réalisé, en 1228, par le frère Hugo d’Oignies, grand orfèvre de l’Art mosan, dont le « Trésor », classé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, fut offert par les Soeurs Notre-Dame, de Namur, à la« Fondation Roi Baudouin », en dépôt, depuis 2010, au « TreM.a » (« Musée provincial des Arts anciens du Namurois »), sis dans une résidence patricienne du XVIIIe siècle, l’« Hôtel de Gaiffier d’Hestroy ».
Impossible de penser aux « Musées de Namur », sans évoquer le « Musée provincial Félicien Rops » (lauréat, sur un plan national, du « Prix du Musée », en 2008 et en 2014), qui, outre la riche collection permanente des oeuvres de ce sulfureux artiste namurois, nous présente, jusqu’au dimanche 02 février, l’exposition temporarire « Henri De Braekeleer, Fenêtre ouverte sur la Modernité ».
Mais ne quittons pas « Antica Namur », l’une des plus prestigieuses foires d’Arts et d’Antiquités de notre Vieux Continent, sans lire ce que Denis Mathen, Gouverneur de la Province de Namur, écrit dans le « Guide de la Foire » : « Au coeur des fantasmes humains les plus obsédants, au premier rang, sans aucun doute, des espoirs inassouvis de l’Homme, parmi ses rêves les plus inspirants pour le cinéma d’anticipation ou pour la littérature de science-fiction, le voyage dans le temps continuera de nous fasc, aussi longtemps qu’il ne fera pas partie de nos possibilités d’escapades routinières et quotidiennes. »
« Pourtant, à Namur, une fois par an, ‘Antica’ nous ouvre les couloirs du passé et nous propose de nous y polonger sans modération, comme pour mieux garder intact le feu de nos fantasmes, pour entretenir la flamme de nos espoirs, pour continuer de nous faire croire que ce rêve, un jour, deviendra
réalité. »
A souligner, à la disposition des acheteurs, la présence permanente de trois experts, pouvant être consultés gratuitement au « Bureau des Experts », situé au sein même du salon.
Lieu : « Namur Expo ». Ouverture : jusqu’à ce vendredi 15, de 13h à 19h, ces samedi 16 et dimanche 17, de 11h à 19h. Prix d’accès : 21€50.(0€, pour les moins de 18 ans et les étudiants). Guide la Foire (broché/54 p.) : offert aux visiteurs. Restriction : entrée non autorisée pour les animaux. Site web : http://www.antica.be.
Yves Calbert.