Vladimir Cosma sur la Croisette, à Dinant, ce 29 Avril
Journée de fête, ce dimanche 29 avril, à Dinant, à l'occasion de l'inauguration officielle de la "Croisette", avec la présence de Vladimir Cosma (°Bucarest/ 1940), qui offrit un inoubliable concert, à 15h, au sein de la collégiale, devant un public oscillant entre 800, selon "L'Avenir", et 1.120 spectateurs, selon le Bourgmestre, de nombreuses personnes, n'ayant pu trouver place, assistant au concert restransmis, à l'extérieur, sur un grand écran, le climat, quoique incertain, le permettant, fort heureusement.
Le concert terminé, le brillant chef d'orchestre déclarait à Morgane Halloy, pour "Ma Télé" : "Ce concert avait une configuration tout à fait exceptionnelle. Je n'avais jamais orchestré un concert avec un ensemble unique de saxophones. Entendre mes morceaux joués par des instruments pour lesquels ils n'ont pas forcément été écrits avait quelque chose d'étrange mais c'est une expérience que j'ai apprécié."
Arrivé la veille à Dinant, ce prestigieux chef d'orchestre n'eut guère l'occasion de se préparer pour son concert, qui le vit diriger, outre trois de ses musiciens (à la batterie, à la harpe et au piano), quelques 130 étudiants de l'Académie de Dinant et du Conservatoire Royal de Bruxelles, fort bien préparés par Alain Crepin, professeur de saxophone, au sein de ce même Conservatoire, la soprano roumaine Irinia Baiant interptétant, avec brio, plusieurs chansons de films choisis par Vladimir Cosma, histoire de revisiter les comédies du cinéma français des années '70-'80.
Dans le même temps, parcourant la "Croisette" sur toute sa longueur, tant le Géant d'Adolphe Sax (1914-1994), joyeusement porté par des membres de l'asbl "Mougneux d'Coûtches", que de nombreux petits orchestres mettaient le saxophone à l'honneur, pour le plus grand plaisir des Dinantais, des touristes de passage et des ... tenanciers de cafés-brasseries, de restaurants, et autres commerçants, qui tous eurent tant à souffrir de la longueur des travaux, entammés en ... 2015, pour le gros oeuvre, sachant que dès 2013, les services concernés durent préparer le terrain, au niveau des intallations d'eau, d'électricté et de gaz... Coût pour la Région : 4,3 Milions d'€, la Ville intervenant également.
Mais volià, ce dimanche 29 avril, tous les Dinantais ne peuvent qu'espérer, désormais des jours meilleurs, le bateau "Le Sax", de "Dinant Evasion", d'une capacité de 250 personnes, participant à la fête, en ouvrant son bar au public, alors que se prépare, à sa hauteur, sur la "Croisette", le dernier événement officiel de la journée, à savoir l'inauguration du premier saxophone géant d'une nouvelle série, le dernier de la première série ayant été offert, il y a peu, à la Ville de La Nouvelle Orléans.
Ce saxophone étant caché par une toile, il intrigue tous les passants, alors que les discours officiels sont prononcés, en présence du Gouverneur de la Province, Denis Mathen, et de différents Maires et Bourgmestres, par le Ministre-Président de la Wallonie, Willy Borsu, le représentant du Ministre régional du Tourisme, René Collin, et, bien sûr, d'un Bourgmestre de Dinant comblé, Richard Fournaux. Vient, enfin, la prise de parole de l'invité du jour, Vladimir Cosma, qui revint en quelques mots sur sa brillante carrière lui qui nous confia avoir quitté son pays natal, la Roumanie, ses compositions musicales ayant été, à l'époque, considérées, selon ses propres mots, comme "décadentes" (sic) ! Tout au contraire, il souligna son attachement à la Belgique, où il trouve que le public est moins "froid" (sic) qu'en France, aimant se rappeler d'avoir collaboré, tant avec Toots Thielemans (né Jean-Baptiste Thielemans/1922-2016), dans un genre musical qu'il apprécie particulièrement, le jazz, aussi bien qu'avec Plastic Bertrand (né Roger Jouret).
Aidé par le parrain de la "Croisette", l'acteur français Jean-Pierre Castaldi, actuellement en tournage à Dinant, le compositeur dévoila un superbe saxophone à son effigie, avec la présence des portraits de Pierre Richard, "Le Grand blond avec une Chaussure noire" (1972/Yves Robert {1920-2002}), de Louis de Funès {1914-1983}, en "Rabbi Jacob" (1973/Gérard Oury {1919-2006}), et de Jean-Paul Belmondo, "L'As des As",(1982/Gérard Oury) ce saxophone étant aux couleurs de la Roumanie, ... même s'il fit remarquer, au micro, ... qu'il nétait plus Roumain, ayant choisi la nationalité française...
Sa biographie révèle, néanmoins, qu'il remporta plusieurs prix de violon et de composition au "Conservatoire National de Bucarest", son père, Teodor, ayant été pianiste et chef d'orchestre, sa mère, Carola, championne d'Europe de natation et musicienne, son oncle, Edgar, compositeur et chef d'orchestre, et une de ses grands-mères, pianiste, ... excusés du peu quant à son environnement familial musical !
Arrivé à Paris en 1963, il y étudie au "Conservatoire national supérieur de Musique". Cinq ans plus tard, en 1968, Michel Legrand (lauréat de trois "Oscar", en 1969, 1972 et 1984, et d'un "Golden Globe", en 1969) n'étant pas disponible, le réalisateur français Yves Robert lui confie la composition de sa première musique de film, pour "Alexandre le Bienheureux", avec Marlène Jobert et Philippe Noiret (1930-2006).
Ensuite, différents réalisateurs lui confièrent la composition de la musique de leurs films, dont "L'Aile ou la Cuisse" (1976/Claude Zidi/avec Coluche {1944-1986} & Louis de Funes) ; "Le Jouet" (1976/Francis Veber/avec Pierre Richard) ; "Un Eléphant ça trompe énormément" (1976/Yves Robert/avec Anny Duperey, Guy Bedos, Claude Brasseur & Jean Rochefort {1930-2017} ; "La Boum" (1980/Claude Pinoteau/1925-2012/avec Sophie Marceau et Claude Brasseur) ; "La Chèvre" (1981/Francis Veber/avec Gérard Depardieu & Pierre Richard) ; "Le Père Noël est une Ordure" (1982/Jean-Marie Poiré/avec Josiane Balasko, Christian Clavier, Gérard Jugnot & Thierry Lhermitte) ; "Le Dîner de Cons" (1998/Francis Veber/avec Francis Huster, Thierry Lhermitte & Jacques Villeret {1951-2005}) ; ...
A Bertrand Lani, pour "L'Avenir", il confiait, à Dinant, concernant son succès dans le secteur cinématographique : "C'est un peu comme une opération médicale compliquée qui aurait réussi... Avec les années, on oublie ce qui a fait mal et on ne voit plus que le plaisir que ça a procuré. Je n'ai donc que de bons souvenirs quand je repense à ces films, surtout grâce au bonheur qu'ils ont apporté au public depuis tout ce temps."
Toujours au niveau du"7ème Art", soulignons que Vladimir Cosma reçut deux "César" :
* en 1982, pour "Diva" (1981/Jean-Jacques Beineix/film lauréat de trois autres "César" {de la "meilleure première 0euvre" ; du "meilleur Son", pour Jean-Pierre Ruh ; et de la "meilleure Photographie", pour Philippe Rousselo}) ;
* en 1984, pour "Le Bal" (1983/Ettore Scola {1931-2016}/film lauréat de deux autres "César" {du "meilleur Film" et du "meilleur Réalisateur", ainsi qu'en 1884, l' "Ours d'Argent du meilleur Réalisateur"}).
En outre, il fut le lauréat de deux "7 d'Or de la meilleure Musique télévisée", ayant reçu de nombreux disques d'or ou de platine (en Allemagne, Belgique, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse, ...), obtenant le "Mérite culturel", en Roumanie, et étant fait Chevalier dans l'Ordre de la Légioon d'Honneur", ainsi que "Commandeur des Arts et des Lettres", en France.
Réellement avec Vladimir Cosma et Jean-Pierre Castaldi, sur la "Croisette", le Cinéma était bien présent à Dinant ! ... Il ne manquait que le "tapis rouge" de Cannes, ... Mais bon, ne nous trompons pas de "Croisette" !!! ...
Yves Calbert.