Découverte d'une Elgé, construction de 1913
La famille Lambin de Houffalize retrouve une ancêtre de quatre-vingt-dix-neuf ans.
Beaucoup ne connaissent de l'histoire de l'automobile belge que la Minerva.
Pourtant, entre 1900 et 1914, les ingénieurs et ingénieux créateurs belges, pionniers expérimentateurs, furent plus d’une centaine à mettre au point des marques propres à notre pays, qui acquirent une réputation mondiale.
Elgé, la volonté d’un usinier houffalois
Parmi ceux-ci, René Lambin de Houffalize.
Il construisit, sous l’appellation Elgé, un véhicule qui ne fut produit qu’en 17 exemplaires. Pour la famille Lambin tout comme pour les férus de recherches, on avait depuis longtemps perdu l’espoir.
Un fond de hangar
C’était sans compter sur un hasard devenu « classique ».
La veuve de Georges Lambin, un neveu du constructeur, fait appel à un videur de grenier, de hangar en l’occurrence.
Sous un amoncellement de matelas et de brol divers, une épave d’un véhicule sans marque apparente. La veuve ignorait tout de la présence de cette insolite et mystérieuse découverte.
Elle fit appel à un collectionneur qui expertisa l’ancien véhicule déniché ; ses recherches aboutirent, après des mois, à la famille Lambin de Houffalize.
Et la lointaine parente vient de céder son trésor caché.
Le grand retour
La plus émue est sans doute Stéphanie Lambin ; l’arrière-petite-fille de René, responsable du service après-vente au garage Lambin Toyota implanté au Cheras à Houffalize, qui ignorait tout ou presque de son usinier d’aïeul.
Elle a contacté Ardenne web.
« Du vivant de nos aînés, on ne s’intéresse guère à leur histoire » confie-elle avec philosophie. C’est vrai que les impératifs de la vie moderne nous contraignent à consacrer tous nos efforts vers l’avenir.
Aussi, la famille Lambin va-t-elle retrousser ses manches pour restaurer la vieille Elgé en son état initial. Avec le plus grand soin : conçue et née en 1913, c’est une jeune fille de quatre-vingt-dix-neuf ans, qui entretemps s’est cassé plus d’une dent.
Ardenne Web suivra ce travail minutieux, qui prendra un temps certain, par des vidéos et reportages qui seront mis à intervalles régulier en ligne sur internet, et par des pages dans Ardenne magazine.
Dès aujourd’hui vous sont présentés des clichés de l’ancêtre.
Cette relique qui vous fait un clin d’oeil de cyclope est rentrée chez les siens.
Elle appartient au patrimoine historique de la ville de Houffalize, de la province de Luxembourg, et de la Belgique tout entière, prestigieux vestige de la fin d’une époque glorieuse, où notre pays était une des premières puissances industrielles du monde.
© René Dislaire