Avignon festival Off 4: Légendaire.
Avignon festival Off 4: Légendaire.
Le choix d’un spectacle au festival off d’Avignon se concrétise avec le catalogue qui fait plus d’un bon centimètre d’épaisseur, mais aussi par impulsion, selon les animations proposées en rue ou selon les flyers reçus.
C’est ce qui m’est arrivé en choisissant le spectacle « Légendaire » proposé à 20h00 au théâtre de l’Observance. C’est une pièce policière où les acteurs sont sur scène mais aussi projetés sur une toile de cinéma. Ils entrent et sortent de la scène et du film. Ils sont aussi derrière la toile lorsque la projection cesse, ils apparaissent par transparence derrière l’écran. C’est un jeu subtil et bien construit. Le suspense est bien entretenu sur base d’un scénario crédible et parfaitement interprété. Jack Burn, star du rock et son garde du corps Walter, sont enlevés et ficelés sur des chaises dans une cave. Sur scène c’est l’espace derrière la toile. Qui a fait le coup ? Les deux hommes se remémorent les événements des dernières heures. Flashbacks et sauts dans le temps, apparaissent sur la toile ou se déroulent dans l’espace à côté de l’écran qui représente le loft de la star.
Les deux hommes apprennent à se connaître. Se mêlent alors l’humour, la tendresse et la réalité de deux hommes très différents dont un est l’employeur de l’autre. Ils veulent tous les deux entrer dans la légende, l’un parce qu’il sera le meilleurs du Rock, l’autre parce qu’il aura une mort exemplaire en sauvant son patron…
Les acteurs jouent juste, le spectateur se laisse emporter dans cette histoire comme un fétu de paille qui flotte sur une rivière. Après une heure trente de spectacle haletant, saurons-nous la vérité sur ce rapt pas ordinaire ?
Bravo pour la conception de ce spectacle qui dynamise le théâtre classique et rentre ainsi dans le siècle actuel où le monde de l’image domine. C’est pour le spectateur une découverte que je qualifierai d’extraordinaire ! Avignon, c’est aussi cela : oser et proposer. Merci à la compagnie : « Le Chromosome 42 ».
Jean-Claude Blaise.