Mitsubishi Outlander.
AUTO Essai : MITSUBISHI OUTLANDER.
Il ne lui manquait qu’un sérieux moteur. Avec le 2.2 HDi c’est fait. L’Outlander n’a plus rien à envier à ses frères 4007 et C-Crosser.
Car l’Outlander est un SUV de bonne race. Vaste et d’un beau design (4,64 m) , une banquette de troisième rang escamotable dans le plancher pour loger cinq adultes et deux enfants. Un coffre profond (464 litres), dont une banquette centrale coulissante sur huit centimètres peut accroître la capacité. Confort sur route, agilité sur les chemins. L’onctueux moteur 2.2 HDi, moins bruyant que le 2 litres d’origine VW lui rend honneur (www.mitsubishi.be).
Un peu d’histoire :
La création de Mitsubishi Motors Corporation en 1970 ne constitue en aucun cas les premiers pas de la compagnie Mitsubishi dans le monde de l’automobile. En effet, la compagnie frappée des « trois diamants », traduction de Mitsubishi, lance en 1917 le projet de la « Mitsubishi Model-A », projet qui apparaît comme un des pionniers de la production japonaise de masse de voitures individuelles. Ce n’est donc que dans les années 1950 que Mitsubishi lance de nouveau des modèles de voitures individuelles à usage personnel, comme la Henry J qui est lancée en 1951. En 1968, Mitsubishi s'associe avec Isuzu et en 1969, elle passe des accords avec Chrysler pour vendre les Colt aux Etats-unis et en Angleterre. Dans les années 1970, des modèles comme la Galant Coupe FTO, la Minica F4, la Galant Sigma ou Lambda, la Mirage sont lancés sur le marché, ainsi que la célèbre Lancer. Dans les années 1980 et 1990, Mitsubishi devient l'une des japonaises les plus connues en Occident. La Colt (Mirage au Japon, Dodge Plymouth aux Etats-unis) est rajeunie et la marque sort un ensemble de nouveaux modèles. En 1985, un accord est signé entre Chrysler et Mitsubishi pour la production de voitures individuelles aux Etats-Unis (la société deviendra ensuite DSM), puis en 1987, c’est un accord commercial avec Daimler-Benz qui est mis en place et qui sera finalement concrétisé (www.mitsubishi.be).
Grâce à son alliance avec PSA, Mitsubishi ne se contente pas d'écouler une partie de la production de son usine, il profite également du savoir-faire du groupe français en matière de motorisations Diesel. Autant dire que, vu le caractère bruyant du 2.0 Di-D d'origine VW dont devait se contenter jusque-là l'Outlander, le 2,2 l signé PSA était fort attendu. Il possède en outre plus de vigueur à bas régime, ce qui se révélera précieux sur des parcours montagneux.
L'Outlander préserve ses qualités routières. Stable sur ses appuis, contenant le roulis tout en préservant le confort, il ne déroutera pas les amateurs de berline. Enfin, son filtre à particules en série mérite une bonne note.
Confort :
En 2.2, ce SUV vaste, confortable, bien fini et équipé, très à l’aise hors bitume grâce à une transmission 4x2 - 4x4 très évoluée et pratique, avec ses 180 ou 194 gr de CO², il ne mérite que des éloges. Évidemment, ce sont ceux déjà largement distribués aux 4007 et C-Crosser ! Prix mis à part, la grosse différence tient au style des faces avant – et des feux arrière – puisque tout le reste est commun. Sans dénigrer les efforts de Peugeot et Citroën pour donner à leurs SUV un style maison, on doit reconnaître que l’original offre des lignes plus pures, moins chargées et plus séduisantes que celles des dérivés PSA. Pour ceux qui cherchent avant tout la sécurité, ces Outlander finalement assez sobres, bons tracteurs (2 000 kg freinés) et dotés d’un bon rapport prix prestations sont une affaire à ne pas négliger.
Présent sur le marché depuis 2003, le Mitsubishi Outlander n'a jamais trouvé sa clientèle, faute de motorisation Diesel. Le tir fut rectifié en 2007 avec l'arrivée d'une toute nouvelle génération mue par le 2.0 TDI d'origine VW et qui donna naissance aux deux clones de chez PSA : le 4007 et le C-Crosser. Si les 3 véhicules étaient très proches esthétiquement, les français se démarquaient et prenaient l'avantage au chapitre des performances grâce à leur 2.2 HDi de 156 cv à 4 000 T/min (couple de 380 Nm à 2 000 T/min). L'esprit de famille pris heureusement le dessus et l'Outlander finit par recevoir lui aussi ce quatre cylindres tant convoité. En langage d'affaire on dit une stratégie commerciale, en langage courant c'est un échange de bons procédés ! Si dans l'absolu les 16 chevaux qui séparent le 2.0 TDI VW du 2.2 HDi PSA ne sont pas très significatifs, les 70 Nm de couple changent complètement la donne.
Mitsubishi, spécialiste incontesté et reconnu du 4x4, s'est engouffré dans la voie du SUV avec l'Outlander il y 5 ans. Doté d'une physique quelconque et privé de moteur Diesel, sa diffusion resta très confidentielle dans nos contrées. Il aura fallu attendre 4 ans pour voir enfin apparaître un véhicule tendance et apte à suscite l'envie. Peugeot et Citroën ne s'y trompèrent pas et décidèrent de faire leur emplette chez Mitsubishi pour concocter leurs SUV respectifs.
C'est tout ce qui manquait au japonais pour enfin décoller. En dépit d'une transmission apte à crapahuter, avec la possibilité de passer de 2 à 4 roues motrices, l'Outlander laisse au Pajero le soin de briller en dehors des sentiers battus. Avec une tenue de cap imperturbable et très peu sujette au roulis, une excellente commande de boîte et une position de conduite plus berline que monospace, il se place dans le groupe de tête des SUV sportifs. Son vaste habitacle peut accueillir jusqu'à 7 personnes grâce à une 3ème rangée de sièges escamotables dans le coffre, tandis que pour les plus exigeants, la finition Instyle possède une liste d'équipements très complète ; sellerie cuir, système audio de 650 W et 9 HP (une merveille !), phares au Xénon ou encore système de démarrage Keyless... On pourra juste déplorer la qualité moyenne des plastiques d'une planche de bord par ailleurs très bien dessinée.
Conclusion ;
Affrontant dorénavant ses « cousins » français à armes égales, l'Outlander risque de prendre l'avantage grâce à la réputation de Mitsubishi en matière de 4x4. Juste retour des choses ?
Bonne route.