Le Parcours Simenon à Liège, ville natale de l’écrivain
Le Parcours Simenon retrace la jeunesse de Simenon à Liège et plus particulièrement en Outremeuse. Inauguré en 1983 et rénové en 2003, il a fait l’objet d’une nouvelle modernisation en 2023 : révision du tracé et des plaques signalétiques, création d’une application pour smartphone, mise à neuf de la Caque… Il proposera dès le 11 mars une série de contenus inédits, parmi lesquels des photos d’époque, des enregistrements audios d’extraits de Simenon, ou encore une expérience en réalité augmentée.
Si vous vous déplacez à pieds dans Liège, il ne fait aucun doute que vous foulez les même pavés que Georges Simenon. Il a longtemps été un marcheur infatigable, arpentant les rues et ruelles du centre de la cité ardente, passant là où on l’attendait le moins. Certaines rues l’ont vu passer plus souvent, parce qu’il s’agit des lieux de son enfance. C’est l’objet du Parcours Simenon.
Georges Simenon est l’un des grands écrivains du XXème siècle. C’est le romancier de langue française le plus vendu, traduit et adapté de son siècle. L’année 2023 marque les 120 ans de sa naissance. Cet anniversaire est célébré dans sa ville natale, Liège, qui a marqué son écriture et son univers.
Simenon est né en 1903 à Liège, rue Léopold n° 24, à deux pas de la Place Saint-Lambert. La date officielle de sa naissance est le 12 février, mais la légende veut qu’il soit né le 13 février à 0h10 et déclaré le 12 par sa mère superstitieuse. Georges Simenon est donc né à deux pas de la Place Saint-Lambert.
Déjà à 12 ans, alors qu’il fréquente le collège Saint-Servais, rue Saint-Gilles, Georges Simenon sait qu’il veut écrire des romans.
À 16 ans, il fait ses débuts de journaliste à la Gazette de Liège où il rédige des billets. Un peu avant ses 20 ans, il part à Paris où il publie ses premiers livres sous divers pseudonymes. C’est avec l’invention du personnage du commissaire Maigret dès 1931 qu’il connait la notoriété.
Durant la Seconde Guerre mondiale il écrit « Pedigree », un roman autobiographique dans lequel il raconte sa jeunesse liégeoise. Il part ensuite vivre aux USA pour aller ensuite en Suisse où il décède en 1989.
Dès les années 1950, il est mondialement connu : il est traduit dans une trentaine de langues (c’est l'un des auteurs les plus traduits au monde), adapté au cinéma à de nombreuses reprises… Simenon est un auteur prolifique à qui on doit 192 romans, notamment policiers, 158 nouvelles et plusieurs autobiographies.
Si Maigret (1931), commissaire parisien, est le plus connu des personnages de l’écrivain liégeois, et si les romans se déroulent partout dans le monde, dans son œuvre les références de Simenon à sa ville natale sont omniprésentes. Le commissaire Maigret lui-même possède quelques ressemblances avec l’auteur : fumeur de pipe, amateur de bonne chère, appréciant l’ambiance des bistrots...
« Comprendre et ne pas juger »
Le Liège de Simenon
Juste à côté de la Place Saint-Lambert, rendez-vous derrière l’Hôtel de Ville (la Violette) où se trouve la statue de Simenon. Assis sur son banc, le fumeur de pipe invite les passants à s’asseoir un instant à ses côtés.
En traversant la Meuse par le Pont des Arches, vous voilà devant l’église Saint-Pholien, en Outremeuse. Sans aucun doute un des titres les plus connus de Georges Simenon. L’histoire du « Pendu de Saint-Pholien » est inspirée d’un fait divers réel (1922) qu’il a relaté dans La Gazette de Liège. « La Danseuse du Gai-Moulin », et « Les Trois Crimes de mes amis » sont également des ouvrages « liégeois ».
La République Libre d’Outremeuse est le quartier de Liège où la présence de Georges Simenon est la plus marquée. À commencer par la Place du Congrès où se trouve le buste de l’auteur, et la désormais Rue Georges Simenon, à côté de la Place de l’Yser où se trouve l’Auberge de Jeunesse qui porte son nom. C’est là qu’un dimanche sur deux, le petit Georges regardait son père faire les exercices de la garde civique. Au moment du service militaire, le milicien Simenon n’ira pas bien loin : il sera caserné Boulevard de la Constitution. Et, pour les réunions et d'échanges littéraires entre artistes et étudiants, ce sera à « La Caque », un grenier poussiéreux.
dans l’Impasse de la Houpe, pas très loin des berges de la Meuse et du Quai des Tanneurs. En suivant les quais, vous arrivez au Quai de Gaulle qui s’appelait Quai des Pêcheurs à l’époque. Et où Simenon a amarré son yacht « l’Ostrogoth ». C’est à son bord que Simenon aurait écrit son premier Maigret. Au bout du Quai de Gaule, franchissez la Passerelle pour quitter Outremeuse. Un pont que l’on n’emprunte qu’à pied, et que Simenon a certainement franchi plus d’une fois, tout comme les Liégeois aujourd’hui encore. Vous arrivez ainsi à la Collégiale Saint-Denis où la famille assistait à la messe « chic » de 10 heures et demie.
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L'abondance et le succès de ses romans policiers — dont les Maigret — éclipsent en partie le reste de son œuvre très riche : 193 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom, ainsi que 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes. Il est l'auteur belge le plus lu dans le monde. Les tirages cumulés de ses livres atteignent 550 millions d’exemplaires. Georges Simenon est, selon l'Index Translationum de l'UNESCO, le dix-septième auteur toutes nationalités confondues, le troisième auteur de langue française après Jules Verne et Alexandre Dumas, et l'auteur belge le plus traduit dans le monde (3 500 traductions en 47 langues)
Le parcours
1 Halle aux viandes
2 La Violette : Dans le roman autobiographique « Pedigree », Simenon raconte que ses parents se sont rencontrés non loin de l’hôtel de ville. C’est aussi à la Violette que Georges se marie avec sa première épouse.
3 Statue de Simenon : Réalisée par Roger Lenertz et installée en 2004, la statue est située à quelques pas seulement de la maison où Simenon est né, rue Léopold n° 24
4 Pont des Arches : Les Simenon franchissent le pont en 1905 pour s’installer en Outremeuse. Le pont donne aussi son nom au premier roman de Simenon « Au pont des Arches » publié en 1920.
5 Eglise St Pholien : Eglise de style néo-gothique achevée en 1914. Elle est devenue célèbre suite à la publication du roman « Le pendu de Saint-Pholien » de Georges Simenon
6 Auberge Simenon : L’auberge de jeunesse Georges Simenon a été inaugurée en 1996 par la Ville de Liège en mémoire de l’écrivain.
7 Rue des Récollets : Lors de son passage à Liège en 1952, Simenon visite le musée Grétry situé au numéro 34. Il en garde une trace dans ses « Mémoires intimes ».
8 Chapellerie : Au numéro 58 de la rue Puits-en-Sock, se trouvait la chapellerie de Chrétien Simenon, le grand-père paternel de Georges.
9 Ecole Notre – Dame : De 19036 à 1908, c’est à dire de ses 3 ans à 6 ans, Simenon fréquente cette école gardienne. 1906 est également l’année où naît Christian, le petit frère de Georges.
10 Rue de l’enseignement : Après la première guerre mondiale en 1919, la famille de Georges Simenon déménage au numéro 29. Ce sera sa dernière maison en Outremeuse avant Paris.
11 Rue de la Loi : En 1911, les Simenon s’installent au numéro 53. Georges Simenon n’a plus qu’à traverser la route pour se rendre à l’Institut Saint-André
12 Rue Simenon : La première demeure des Simenon en Outremeuse est située au numéro 25. La famille vit modestement et peine à s’intégrer un milieu très aisé où Simenon dit pourtant avoir vécu « la période la plus heureuse de l’enfance ».
13 Place du Congrès : La place est un lieu familier pour Georges Simenon. Enfant, il la traverse tous les matins pour se rendre à la chapelle de Bavière. Un buste lui rend hommage au milieu du rond-point depuis 1992.
14 Chapelle de Bavière : De ses huit à ses onze ans, chaque matin, Georges sert comme enfant de chœur à la chapelle de Bavière. Il a mis ses souvenirs en scène dans une enquête de Maigret intitulée « Le témoignage de l’enfant de chœur »
15 Caserne des Lanciers Fonck : Après la mort de son père en novembre 1921, Simenon entame son service militaire. Le poste qu’il occupe dans les écuries ne lui plaît pas, mais il lui permdet de conservedr son poste de journaliste à la « Gazette de Liège »
16 « L’âne rouge » : Un soir de 1919, Simenon est amené dans un cabaret nommé « L’ âne rouge ». Il découvre le monde de la nuit et entame une période mouvementée de sa jeunesse.
17 La Caque : la « Caque » était un groupe d’artistes amateurs liégeois issus du milieu étudiants des Beaux-Arts. Elle attirera des artistes aux dessins divers, parmi lesquels les peintres Luc Lafnet, Auguste Mambour et bien sûr Georges Simenon.