"Fleurs de Peau", à la "Galerie S'Pace", à Namur, jusqu'au 29 Mai
« A fleur de peau
Cherche le calme
Dans les surfaces
Et dans l’espace
Dans ce qu’il t’apporte
et dans ce qu’elles emportent
Je m’emporte
Et tu me portes »
© Joaquim Hernandez-Dispaux.
Sur le thème « Fleurs de Peau », l’artiste namurois Joaquim Hernandez-Dispaux nous propose une double exposition, qui pourrait être vue comme une porte sur l’intimité de l’être.
Joaquim avait déjà abordé ce sujet, lors de sa thèse de doctorat intitulée « L’Intimité de l’Être. Problème de l’Existence et Ontologie de la Subjectivité. »
Il nous livre ici l’ébauche de sa recherche artistique :
« Mon travail poursuit plusieurs trajectoires qui à la fois convergent et divergent.
Mes travaux sont avant tout le fruit de mes envies.
L’envie de faire et de refaire.
Faire et refaire les jours, le quotidien.
Tel serait un des sens possibles des collages faits à partir de la matière de dessins antérieurs et d’éléments divers retrouvés dans ma bibliothèque.
J’interroge également le jour, le temps qui passe.
Le temps qui sculpte, le temps qui tanne les surfaces.
Le temps qui à la fois lisse et burine les jours.
Je vis également dans la violence de l’instant, dans l’action, dans la pure spontanéité du moment : avant la pensée, avant tout, dans l’absolu. »
Cet dans cet état d’esprit que Joaquim nous fait plonger dans ces collages de moments présents/passés, mais en devenir, portés par notre conscience et notre imaginaire collectif.
On peut se plonger dans ses monotypes sur papier en jonglant sur un fil imaginaire, mais conducteur donnant ou redonnant un sens à des éléments, des personnes, des clichés de nos vies.
Mais « A fleur de peau », ce sont aussi les pigments de couleur qui caressent le papier, qui le pénètrent doucement qui guide le travail de l’artiste.
Notons aussi au passage que cette exposition correspond à la sortie du premier livre de Joaquim Hernandez Dispaux : « La pensée artistique. A propos de Rilke et de Rodin » (Ed. « Presses univeritaires de Louvain »).
Ce livre met en parallèle la pensée d’un poète (Rainer Maria Rilke/1875-1926) et celle d’un sculpteur (Auguste Rodin/ 1840-1917), de cette pensée né un dialogue et une narration sur la création artistique.
Si c’est un premier roman, ce n’est pas une première couverture pour Joaquim, qui, pour cette même maison d’édition, a déjà illustré deux couvertures.
Propos de Nyabokè sur son travail :
« Je souhaite à travers ce travail, poser un autre regard sur les masculinités.
M’attachant à regarder le corps comme une œuvre, à la fois inscrite et malléable, tantôt comme un œil à travers une loupe, tantôt avec un regard qui montre ce corps dans son ensemble.
Je cherche la poésie dans le corps des hommes, à contre-courant des normes de virilité. En effet j’ai pour quête de faire émerger les délicatesses et de dégager de l’émotion, à travers la porte de l’intime. »
Ces photographies en noir et blanc font ressortir l’émotion, la délicatesse mais aussi une certaine solitude, un repli de l’homme sur lui-même.
Quelques photos en couleur prises dans la nature avec les ombres portées des feuillages apparaissent comme un tatouage sur le corps de l’homme nu « à fleurs ou à feuilles de peau ».
Une certaine poésie se dégage et nous dévoile les secrets les plus cachés ou les plus enfouis de l’homme.
Adresse : Place l’Ilon, 14. Ouverture : jusqu’au dimanche 29 mai, du mercredi au samedi, de 14h à 18h, ou sur rendez-vous. Entrée libre. Contacts : 0474/49.90.11 ou 0495/93.44.43.
Murielle Lecocq.