Houffalize. Le bourgmestre prolonge les masques
Ceci est un article décalé (par rapport à la réalité)
Houffalize. Jeudi 10 septembre. La presse relate que la minorité du Conseil communal a longuement interrogé le bourgmestre à propos de son arrêté prolongeant l’obligation du port du masque à l’intérieur d’un certain périmètre urbain (jusqu’au 30 septembre).
Tous les élus ont été convaincus du bien-fondé de sa justification.
En tout cas aucun n’a hurlé que le bourgmestre était coupable d’infanticide, crime contre l’humanité, en imposant la mort par autoasphyxie (hypoxie), à quoi s’ajoute, c’est bien connu, que les masques laissent passer les virus et sont une couveuse de prolifération de bactéries. Une opinion propagée – sous couvert d’anonymat – par un théoricien local.
Bref, les Houffalois n’ont porté au pouvoir que des irréductibles que la pensée unique a gangrenés.
C’est ce que n’a cessé de rabâcher en des termes choisis un non élu à la tribune offerte par un réseau social depuis des mois.
Le virus n’existe pas. Imposer des mesures pour s’en protéger est un moyen utilisé par les pouvoirs en place pour réduire la liberté des gens. Le virus a été inventé par Bill Gates. On vous fait croire à une épidémie alors qu’il y a très peu de morts, on veut vous vendre des vaccins avec puces…
Oui, la crise affecte tout le monde.
Les réponses à la peur sont diverses.
Certains cherchent des réponses rationnelles, avec une action de prévention et de protection (distanciation physique, masques).
D’autre y répondent en shuntant l’information, comme on coupe un disjoncteur.
Il faut être fou pour dire que le virus est un danger. D’ailleurs, c’est ce que pense Éric Cantona, entre autres intellectuels, rejoints par des artistes tout à coup médiatisés.
Quarante mille Allemands anti-masques se sont massés il y a deux semaines à Berlin à l’assaut du Bundenstag, le cœur de la démocratie. Dix mille à Munich le dernier weekend. Cinquante mille Allemands ne peuvent pas se tromper.
Si les médias, les experts scientifiques et intellectuels en sciences humaines, les politiques y compris les petits bourgmestres de Bastogne et de Houffalize, tous des corrompus de la pensée unique préconisent le port du masque, c’est qu’ils sont manipulés par une puissance occulte. On nous cache quelque chose.
Il n’y a pas de démocratie. « Le bourgmestre est illégitime, tant que ce ne sera pas moi le bourgmestre » (allusion à Bertold Brecht).
Ce fantasme rassure. Il n’y a pas de danger, puisque le virus n’existe pas ; ne nous laissons pas effrayer, puisqu’il y a un complot derrière, que ça.
Le problème est qu’en démocratie c’est l’électeur qui décide.
Et qu’en cultivant la peur de pair avec un certain culte de la personnalité, on peut accéder au pouvoir.
Un pouvoir fort, qui rassure.
Celui de Bolsonaro -Brésil- et de Trump -USA- : ils ne peuvent qu’avoir raison de renoncer aux masques, ils sont les présidents des deux plus grandes démocraties du monde occidental. Les électeurs hongrois font confiance à Viktor Orban -Hongrie-, avec le slogan : « Dieu est plus fort que les masques ». Netanyahou, en Israël, vient d'être contraint à réduire son laxisme, après un regain phénoménal du virus.
Il s’est produit il y a deux mois un événement qui n’aurait pas dû passer inaperçu à Houffalize.
Dans un groupe de facebook atteignant mille cinq cents personnes d’une agglomération qui n’en compte guère plus, une femme que nous nommerons « ménagère lambda » faute de mieux, avait écrit, n’est-ce pas son droit ? reconnaître une lucidité dans des propos recommandant les mesures anticovid et dissuadant de s’en affranchir.
La pauvre, qui s’était exprimée sous son vrai nom, c’est par le théoricien sous pseudonyme local antimasques qu’elle se fit atomiser.
« Madame, vous êtes contaminée par quelqu’un (cité) qui l’est depuis trente ans au service de la pensée unique.
Comme personne ne sait pas très bien ce que cela veut dire, elle s’en sort effondrée sous le coup d’une diffamation ressentie. C’est la technique des hommes de pouvoir à la Poutine.
La pensée unique, comme le radicalisme en politique, veut dire ce qu’on veut lui faire dire; c’est à elle que souscrivent la plupart des gouvernements des pays démocrates. La France, l’Allemagne et la Belgique, pour regarder autour de nous.
En dehors de la pensée unique il y a le populisme : Trump, Bolsonaro, Orban, Matteo Salvini (Italie du Nord).
Pour regarder la France, la pensée unique ce serait le parti du président Macron et quelques autres « du centre »; le populisme c’est Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, aux deux extrêmes.
En Belgique, c’est, à droite, le Vlaams Belang avec toutes ses affinités néonazies. N’ayons pas peur d’utiliser le mot fascisme. C’est l’indépendance de la Flandre réclamée et obtenue plus tôt que tard si nous n’y prenons garde. Tout comme le populisme veut l’indépendance de la Catalogne et de l’Italie du Nord.
Sinon que sous toutes sortes de critères (démographie, richesses, ressources, points stratégiques), la Wallonie n’arrive pas au tiers de la Flandre. L’asphyxie nous est promise plus qu’avec des masques.
Sans le Nord ou sans la Catalogne, l’Italie ou l’Espagne conserveraient une immense partie de l’espace actuellement national, des accès à la mer et ses grands ports, ses aéroports, dont la Wallonie est condamnée à faire son deuil.
Rappelons que bien des Flamands devenus houffalois ont été estomaqués, au lendemain des dernières élections « fédérales », de constater le score élevé des séparatistes flamands dans notre commune. Or quelques voix de plus par ci, quelques voix de plus par là…
Et si les antimasques houffalois contribuaient à nous réduire, nous Wallons, nous Luxembourgeois, à la portion congrue ? C’est ce qu’on appelle "un effet papillon".
La querelle des masques pourrait faire entrer Houffalize dans l’Histoire.
René Dislaire © Houffalize, le 14 septembre 2020
Pésentation : Houffalize. Corona virus. La guerre des masques ou le syndrome de Dark Vador.