6ème Festival « Peliculatina », jusqu’au 26 Novembre
Pour la 6e édition de « Peliculatina », le Festival des films latino-américain et ibérique, le thème « Mutations » ayant été choisi pour lancer un défi, afin d’ouvrir un débat sur les réalités sociales et économiques actuelles, 29 films, sur 200 films reçus, ayant été retenus par un Comité de Sélection composé de douze personnes.
… Ce Comité ayant écrit dans le programme, gracieusement offert : « La démocratie se faisant violente, autoritaire et arbitraire, tous les droits acquis sont remis en question. Les droits sociaux, durement acquis, se fragilisent pendant que l’environnement se dégrade, face à de puissants dirigeants qui persistent à nier l’importance stratégique du problème. Quant à la pensée progressiste, elles semble reculer par faute de projets communs et laisse la place aux extrêmes religieux, politiques et économiques, spécialement sous la forme des fondamentalismes. »
« De ces changements sociaux naît la peur de l’avenir puisque les valeurs, les repères et la réalité sont en mutation. Mais n’est-ce pas le résultat d’une déviation de l’humanité ? L’ « homo politicus » laisserait-il définitivement place à l’ « homo economicus » ? L’Amérique latine, tout comme l’Occident, vit une remise en question cruciale pendant que l’on s’interroge sur la validité de certains droits inaliénables… »
Dans ce même programme du Festival, Julie de Groote, Présidente du Parlement francophone bruxellois, écrit : ‘L’écrivain français Joseph Bedier disait : Le Cinéma, c’est comme un oeil ouvert sur le monde’ et c’est bien à travers et graâce au Cinéma que nous pouvons, aujourd’hui, recueillir les clichés de notre passé, de notre présent et de nos rêves futurs. Quoi de mieux, donc, que le Cinéma latino-américain et ibérique pour pouvoir explorer et mettre en évidence ces mutations ? »
C’est au « Cinéma Galeries » que le « Gala d’Ouverture » de cet intéressant Festival eut lieu, ce dernier mardi 21 novembre, avec le film mexicain « Soy Nero » (Rafi Pitts/2017/120′), un long métrage qui prend de l’importance avec l’actuel Président américain qui, révant de bâtir un mur entre son pays et le Mexique, souhaiterait abolir les « green cards », alors que le héros de cette fiction, Nero, 19 ans, rejoint le front des « green card soldiers », saisissant ainsi sa dernière chance de devenir américain, pour échapper à la misère, au Mexique, en s’engagerant dans l’armée des Etats-Unis …
Quant à la Clôture de « Peliculatina », elle se déroulera le dimanche 26, avec, à 20h, avec la projection d’ « El Presidente » (Santiago Mitre/Argentine/2017/114′), un thriller politique sélectionné au sein de la section « Un certain Regard » du « Festival de Cannes » 2017, y ayant obtenu, en 2016, le « Prix Arte international », récompensant le « meilleur projet de film ».
A Cannes toujours, en 2015, Santiago Mitre, le réalisateur argentin avait reçu, pour son film « Paulina » (Arg./ 2015/ 103′), le « Grand Prix de la Semaine de la Critique » et le « Prix FIPRESCI », ayant reçu, en 2012, le « Prix Catalina de Oro » du « Festival international du Film de Carthagène », pour « El Estudiante » (Arg./2011/110′)
Synopsis d’ « El Presidente » : « Au cours d’un sommet, à Santiogo du Chili, rassemblant l’ensemble des chefs d’états latino-américains dans un hôtel isolé de la Cordillère des Andes, Hernán Blanco, le président argentin, est rattrapé par une affaire de corruption impliquant sa fille. Alors qu’il se démène pour échapper au scandale qui menace sa carrière et sa famille, il doit aussi se battre pour conclure un accord primordial pour son pays… »
Mais avant cette Clôture, trois films seront encore projetés, ce dimanche 26, au « Cinéma Vendôme » :
« La Luz en El Cerro » (Ricardo Velarde/Pérou/2016/85′), à 16h (salle 5), avec un peuple isolé des Andes péruviennes, où le corps d’un pasteur est retrouvé… » ;
« Los Modernos » (Mauro Sarser & Marcela Matta/Uruguay/2016/135′), à 16h05 (salle 4), traitant, d’un oeil critique, de la liberté sexuelle… ;
« Juana Azurduy » (Jorge Sanjinès/Bolivie/2016/120′), à 17h40 (salle 5), ce long-métrage historique mettant en scène – en novembre 1825, il y a tout juste 92 ans – les libérateurs latinos-américains de l’occupation espagnole, Antonio José de Sucre Alcalà, un colonel, deuxième Président de la Bolivie, qui donna son nom à la capitale constitutionnelle de ce pays, Sucre, et Simon Bolivar, un général, qui devint tour à tour, fait exceptionnel, Président de la Bolivie, du Pérou, de la Grande Colombie, puis, enfin, du Vénézuela…
A noter, ce samedi 25, l’organisation de débats, au « Cinéma Vendôme » :
* à 15h10, après la projection, à 13h30, d’ « Arabia » (Joao Dumans & Affonso Uchoa/Brésil/2017/97′) : « Une Crise économique et politique ; le Modèle brésilien bat de l’Aile », avec Laurent Delcourt, sociologue et chercheur du « CETRI », et Gilberto Ferreira, militant « Solidarité Nord-Sud » et engagé dans l’ « Amitié belgo-brésilienne » ;
* à 17h45, après la projection, à 16h, de « Sin Muertos no Hay Carnaval » (Sebastian Cordero/Equateur/2016/100′) : « La Corruption gangrène-t-elle l’Amérique latine ? », avec Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’ « IRIS », et Frédéric Louault, maître de conférences à l’ « ULB » ;
* à 20h45, après la projection, à 18h40, de « La Mujer del Animal » (Victor Gaviria/Colombie/2016/120′) : « Chroniques d’une Violence annoncée », avec Patricia Mélotte, doctorante en psychologie sociale, présente à l’ « ULB » et à la « FNRS », … sur un sujet d’une actualité brûlante : « Jusqu’à quel point la société accepte et est même complice des violences que subissent les femmes ? … »
Autres films programmés, ce samedi 25, au « Cinéma Vendôme » :
* « Sao Jorge » (Marco Martis/Portugal/2016/112′), à 16h (salle 5) ;
* « Salsipuedes » (Ricardo Aguilar Navarro & Manuel Rodriguez/Panama/2016/95′), à 18h05 (salle 5) ;
* « El Amparo » (Robert Calzadilla/Vénézuela/2016/100′), à 21h30 (salle 5), basé sur un fait réel, datant de 1988, connu sous le nom de « massacre d’El Amparo », se déroulant à la délicate frontière entre la Colombie et le Vénézuela... ;
* sans oublier, à 19h30 (salle 5), une sélection de courts-métrages de différents pays...
Et pour terminer ce Festival en beauté, ce dimanche 26, de 11h à 20h, un mois avant Noël et ses petits cadeaux, « Peliculatina » organise – à « Flagey », dans son bar du second étage – son « Marché de Noël latino », nous proposant de l’artisanat latino de première qualité et nous donnant l’occasion de goûter aux traditionnelles « empanadas ». Bon appétit ! …
… Et surtout, profitons de la richesse de ce Festival soulignant l’importance, en Amérique latine, en Espagne et au Portugal, de la Culture, et plus précisément de leur Cinéma, un 7ème Art qui nous fait rêver… Alors, au « Cinéma Vendôme » et à « Flagey », rêvons ensemble ! … Site web : www.peliculatino.be.
Yves Calbert.