Victimes de disparitions forcées en mer et aux frontières. Abolish Frontex
A l’occasion de la journée mondiale de Commémor‘Action pour les mort.e.s, disparu.e.s et les victimes de disparitions forcées en mer et aux frontières, le collectif « Abolish Frontex » lira, dans plusieurs espaces publics belges, la très longue liste des victimes connues (depuis 1993) établie par le réseau United for Intercultural Action, en commençant par les celle des victimes du massacre du 6 février 2014 à Tarajal. La lecture se tiendra à Bruxelles, Libramont, Louvain-la-Neuve, Oostende… entre 13h30 et 15h30 et dans le respect des mesures sanitaires. Une action d’affichage a également eu lieu à plusieurs endroits cette nuit (Bruxelles, Liège,…).
Le 6 février 2014, la Guardia Civil tire des balles en caoutchouc ainsi que des gaz lacrymogènes sur 200 personnes, parties du Maroc, qui nagent en direction de l’enclave espagnole de Ceuta. A tout prix, même au prix de vies humaines, il fallait les empêcher d’arriver sur le sol européen. Aucune autorité, ni espagnole, ni marocaine ne portera secours au très nombreuses victimes. Quinze corps seront retrouvés côté espagnol, des dizaines de personnes sont toujours portées disparues aujourd’hui et d’autres encore sont mortes du côté marocain. Les lectures publiques commenceront par ces quinze noms. Mépris suprême : la justice espagnole classera par deux fois l’affaire sans suites, rendant les exilé.e.s responsables de leur propre mort.
Bien plus de 40.000 personnes ont perdu la vie depuis 1993 en essayant d’arriver dans l’Europe forteresse. L’Union européenne et son agence Frontex (agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes) porte toute la responsabilité de ces morts. Cette agence européenne au budget pharaonique, est devenue le bras armé de l’U.E. avec ses bientôt 10.000 agents armés déployés aux frontières extérieures de l’U.E. Une agence qui collabore et forme les « gardes-côtes » Libyens et qui soutien les refoulements grecs et libyens en violation totale du droit international. Un monstre incontrôlable comme le prouve les derniers rebondissements et enquêtes menées par le Parlement européen, l’office de la répression des fraudes (OLAF), le groupe de travail du C.A. de Frontex et le médiateur européen.
Puisque l’U.E. refuse de répertorier elle-même ces morts, niant de facto leur existence et sa responsabilité, ce sont nos voix, ici, qui les feront exister.
En répondant à l’appel des militants du réseau Alarm Phone et des associations au Maroc, en Espagne, au Sénégal, au Mali...qui commémorent cette tragédie chaque 6 février, le collectif affirme toute sa solidarité avec les militants/activistes du sud et les personnes en mouvement. Il appuie leurs exigences de justice et de liberté de circulation et exprime sa volonté tenace de travailler à une Europe décoloniale, antiraciste, et empreinte de liberté de circulation pour tous et toutes.
Agir pour la Paix soutien le collectif « Abolish Frontex ».