ASD Namur met à l’honneur ses 137 infirmiers et 9 infirmiers en chef !

3 infirmiers, 3 parcours.
En cette Journée Internationale des infirmier(e)s du 12 mai 2025, l’ASD Namur met en lumière à Jambes, ce métier primordial en donnant la parole à deux infirmières et un infirmier qui travaillent avec tout leur cœur pour venir en aide à de nombreux patients au quotidien.
Olivier, Fabienne et Anaïs exercent un métier en pénurie, mais plus que nécessaire et dont tout le monde aura sans doute besoin un jour !
Fabienne : la plus ancienne de la région de Philippeville
Fabienne Radermecker travaille pour l’ASD depuis 35 ans. Elle a d’abord eu la chance de travailler à mi-temps pour pouvoir élever ses trois enfants, avant de reprendre un temps plein. « Je suis contente de quitter mon patient du matin et de lui dire à ce soir car c’est moi qui reviendrai pour le mettre au lit », explique Fabienne. « Il y a certains patients que je suis depuis des années : je les soigne, puis je m’occupe de leurs enfants et parfois aussi de leurs petits-enfants, il y a une proximité qui s’installe avec les années. Pour certains d’entre-eux, entendre ma voix quand j’arrive est rassurant. D’une certaine manière, je fais un peu partie de la famille », conclut Fabienne. Prendre sa voiture qui dispose de tout le matériel nécessaire et rouler à travers des chemins de campagne pour se rendre chez ses patients plaît énormément à Fabienne, qui ne se verrait pas travaillé dans un hôpital.
Le métier a également beaucoup évolué : auparavant, les infirmières faisaient surtout des toilettes, des piqûres et des pansements. Ensuite, les tâches sont devenues plus variées, les actes plus techniques, la manière de travailler a progressé vers un environnement encore plus stérile. Au sein de l’association Aide et Soins à Domicile, les infirmières collaborent avec des assistantes sociales et des coordinatrices pour organiser le travail de l’équipe quand c’est nécessaire. Pour les personnes âgées qui vivent seules, d’autres services comme la livraison de repas et/ou le passage d’une aide-ménagère sociale afin de nettoyer leur domicile peuvent être mis en place. Au début de la carrière de Fabienne, les salles-de-bains n’existaient pas encore partout, elle lavait les patients dans des bassines. Fabienne se souvient aussi qu’il y avait plus de solidarité, les gens se retrouvaient moins seuls qu’aujourd’hui. S’il est vrai que les horaires ne sont pas avantageux, Fabienne trouve quand même un certain plaisir à travailler parfois le week-end quand tout le monde est en congé car elle sait qu’elle sera la seule personne que son patient verra de la journée. En dehors de ce beau métier qu’elle ne changerait pour rien au monde, elle aime jardiner et se promener pour se ressourcer.
Olivier : des urgences aux soins à domicile
Olivier Cornu a un parcours différent. Avant de travailler pour l’ASD, il était urgentiste au sein d’un hôpital. Il voyait 50 patients par jour et était chargé de « faire le tri » en 7 minutes, montre en main. « A domicile, on a quand même plus de temps pour son patient », explique Olivier. « Le contact avec la famille et les aidants proches à domicile ou à l’hôpital n’est pas le même. Au niveau des horaires, j’apprécie le fait de pouvoir être chez moi le midi et de ne pas rentrer trop tard le soir. Comme notre journée démarre tôt et se termine plus tard que la moyenne, nous avons une longue pause entre 12h et 16h, ça se combine bien », ajoute-t-il.
Olivier a senti que c’était une vocation de faire ce métier, il explique d’ailleurs qu’il est souvent sollicité en dehors des heures de son travail : « La journée ne se termine pas quand je suis arrivé au terme de mon horaire. Tout le monde sait que je suis infirmier dans mon quartier et donc les gens viennent souvent me demander un avis ou un conseil », conclut-il. Olivier aime beaucoup les côtés relationnel et technique de ce métier. Il donne également des cours de promotion sociale à des ambulanciers urgentistes. En dehors de sa vie professionnelle bien remplie, il trouve sa bouffé d’oxygène dans sa passion pour l’attelage de chevaux, qu’il partage avec sa compagne.
Anaïs : la plus aventurière
Anaïs Tudela, quant à elle, ne pensait pas devenir infirmière un jour. Elle a décidé de faire ce métier par hasard, grâce à son meilleur ami qui l’a incité à visiter une école d’infirmière. Au fur-et-à-mesure, elle a découvert que ce métier était plus varié que ce qu’elle pouvait imaginer au départ. « Ce qui me plait, c’est aussi de travailler sur la prévention et la promotion de la santé, pas uniquement sur l’aspect curatif des soins », explique Anaïs, qui a d’ailleurs suivi une spécialisation en santé communautaire. « Je suis quelqu’un de très positif et j’essaye d’apporter une touche de bonne humeur à mes patients au quotidien. C’est important car je rencontre chaque jour des personnes en souffrance. La force du métier d’infirmière à domicile est de voir toutes sortes de patients, c’est plus varié que dans un hôpital où on est affecté dans un service et donc amené à rencontrer le même type de patients », ajoute-t-elle.
Elle a eu la chance de partir au Nicaragua pour y faire un stage de 3 mois avec la Fondation Damien, une expérience qu’elle n’oubliera jamais. Celle-ci lui a permis de donner encore plus de sens à son activité professionnelle. « Je me rends compte que c’est une richesse d’avoir un métier qu’on peut exercer partout dans le monde », ajoute-t-elle. Anaïs veille à continuer à se former régulièrement, elle vient d’effectuer une formation en soins de plaies et est en train de suivre une spécialisation en stomathérapie. Cette passionnée de voyages espère avoir l’occasion de revivre une expérience à l’étranger plus tard.
Un nouveau modèle en construction
Les horaires du métier d’infirmier restent souvent compliqués à concilier avec une vie sociale et une vie de famille. «Au-delà d’une juste revalorisation financière, ce sont la reconnaissance des compétences, l’écoute et pouvoir construire les choses ensemble, en équipe qui donnent davantage de sens au travail infirmier au sein de l’ASD », souligne Patricia Beaufays, Directrice des soins infirmiers. « C’est précisément dans cette optique que notre nouveau modèle organisationnel a vu le jour. Il permet aux soignants qui le souhaitent de s’investir davantage, de prendre des responsabilités, de participer activement à l’élaboration des plannings et à l’organisation des tournées. » ajoute-t-elle. Cette approche valorise l’implication de chacun dans la vie de l’équipe. « Les rôles tournants permettent à chaque membre de s’essayer à différentes responsabilités, ce qui constitue un véritable levier de motivation pour celles et ceux qui souhaitent s’impliquer davantage dans le quotidien de l’organisation », explique-t-elle.
Parfois, lors d’un acte, l’infirmière comprend dans le regard de son patient qu’il n’a plus envie de se battre. « C’est ce qui est arrivé à une de nos infirmières le dernier week-end du mois de mars. Dans ces cas-là, le fait de faire partir d’une équipe, de sentir qu’on n’est pas seul est primordial. On met également en place des suivis psychologiques quand c’est nécessaire car perdre un patient, c’est tellement difficile à vivre. Derrière chaque soin, il y a une personne » conclut-elle.
A propos de l’association ASD
L’association Aide & Soins à Domicile (ASD) en Province de Namur propose trois activités intégrées, au service de la population : desSoins Infirmiers, l’Aide à la vie journalière regroupant les services d’aides familiales, de gardes à domicile et d’aides ménagères, ainsi qu’un Centre de coordination. Les équipes sont composées de professionnels qui assurent un soutien et un accompagnement pour un maintien à domicile de qualité, quelle que soit son affiliation mutuelle. Les collaborateurs interviennent partout en Province de Namur, au domicile des personnes à aider et en concertation avec l’ensemble des intervenants permettant ainsi une prise en charge globale : santé, autonomie physique, mentale et sociale. Ils se forment en permanence aux dernières techniques propres à leur domaine de compétences et veillent toujours à placer l’humain au centre de leurs préoccupations.