Sur les traces des "Grandes Dames" de Malmedy ) : Mmes Marie-Anne Libert, Cavens et Villers.

écrit par francois.detry
le 09/09/2021
Hommage à Marie-Anne LIBERT

La Malmédienne Marie-Anne Libert s’est illustrée au début du 19e siècle et est reconnue aujourd’hui pour ses travaux de botaniques.

On lui doit notamment la première identification du champignon responsable du mildiou, une maladie affectant de nombreuses plantes. Marie-Anne Libert, née au 18e siècle, a su se faire un nom dans le milieu botanique et a été reconnue par ses pairs.

Cette Malmédienne, douzième enfant d’une fratrie de treize, est née le 7 avril 1782. Elle s’est rapidement illustrée à l’école, en allemand et au violon tout d’abord.

Elle se passionne très tôt pour la botanique

«Elle vient d’une époque où peu de fille allait à l’école, raconte Marie-Jeanne Laurent, guide historique. Elle a par exemple étudié le latin pour pouvoir lire les œuvres qui étaient écrites dans cette langue à ce moment-là. Elle voulait en apprendre encore plus.»

Petite, elle se passionne rapidement pour la botanique et marche durant de longues heures dans la nature. Elle y récolte toutes sortes de plantes, qu’elle répertorie ensuite. Elle entretient également un petit jardin où elle observe différents végétaux.

Plus tard, elle réalisera différents herbiers, qui deviendront des références. Son herbier personnel repose d’ailleurs aujourd’hui dans les collections du Jardin Botanique de l’État belge, un travail qui donne à voir la flore malmédienne présente au début du 19e siècle.

Reconnue par ses pairs

Durant sa carrière, la Malmédienne travailla avec plusieurs botanistes reconnus. «C’est une femme qui a su s’imposer dans un milieu majoritairement masculin. Elle a été mise en valeur par ses contemporains.»

Marie-Anne Libert effectua notamment des explorations avec le docteur Alexandre Lejeune. «Il était chargé de faire l’inventaire de la flore dans la région de l’Ourthe. Il l’a engagée et par après, il a reconnu ses recherches à elle. » La botaniste malmédienne recevra plusieurs distinctions honorifiques pour ces travaux, en Belgique mais également à l’étranger. «Ils ont été le point de départ de nombreuses autres études par après. Ces travaux étaient appréciés et lui ont permis d’être considérée comme une référence dans le milieu».

Outre ses activités scientifiques, elle a aussi repris la tannerie de ses parents avec ses frères et a su la développer en lui permettant une croissance importante.

Marie-Anne Libert mourut le 14 janvier 1865, des suites d’une maladie.

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Un orphelinat ouvert grâce à une Malmédienne, Madame Cavens

Si c’est aujourd’hui devenu une Maison médicale, la Maison Cavens abritait autrefois un orphelinat. Des enfants recueillis grâce à un couple et ouvert par l’épouse, Marie-Élisabeth-Thérèse Cavens. «C’était le projet de toute une vie», raconte la guide historique, Marie-Jeanne Laurent

Jean-Hubert Cavens, issu d’une famille fortunée, épouse sa cousine germaine, Marie-Élisabeth-Thérèse. Le couple n’a pas d’enfant, mais ils nourrissent un rêve commun, devenir les parents de petits orphelins. C’est les prémices de leur projet d’orphelinat.

Ils achètent un bâtiment Place de Rome et le transforment pour accueillir des enfants. «Jean-Hubert Cavens mourut avant l’ouverture de l’orphelinat, en 1833. C’est son épouse qui a entrepris toutes les démarches et qui a permis l’aboutissement de ce grand rêve.» La Maison est inaugurée le 24 juin 1835. «Cette dame a vraiment œuvré toute sa vie pour la Ville et pour les habitants moins favorisés.»

L’orphelinat évoluera au fil des années et ferme définitivement ses portes le 31 août 1958, par manque d’orphelins dans la région.

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Journée du Patrimoine des 11 et 12 septembre 2021

Aujourd’hui encore, la Maison Cavens a conservé son nom, « un patronyme connu par tous les Malmédiens», souligne Marie-Jeanne Laurent, qui emmènera les promeneurs à la rencontre d’autres femmes qui ont marqué l’histoire de Malmedy. Les visiteurs pourront ainsi découvrir le passé de Bernadine Goffart, une orpheline devenue dentellière et morte à 102 ans, mais aussi celui de Simone Villers, descendante d’une grande famille malmédienne qui a bâti sa fortune sur la tannerie. Elle est la dernière héritière de la Maison Villers, qu’elle a réussi à classer au patrimoine en 1985.

Durant le week-end des Journées du patrimoine, des visites sur les traces «Des Grandes Dames de Malmedy» sont organisées depuis le Malmundarium. Samedi 11 septembre à partir de 14 h et dimanche 10 h. Réservation obligatoire au 080 79 96 68

( «  L’Avenir »)

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