Nourrir les oiseaux sauvages avec du pain nuit à leur santé
Qui n’a pas déjà donné du pain aux oiseaux ? Pourtant, cette pratique, qui part d’une bonne intention, est très dangereuse pour leur santé. Les oiseaux aquatiques notamment en paient le prix fort. En quoi nourrir les oiseaux sauvages avec du pain est-il dangereux ?
L’intention est bonne, mais les conséquences peuvent être lourdes : ni le pain blanc, ni les biscottes ou le pain de mie ne sont adaptés à l’organisme des oiseaux, qui s’intoxiquent et peuvent développer des malformations osseuses et des maladies du foie. Les plus touchés sont les oiseaux aquatiques présents dans les parcs.
Un système digestif inadapté au pain
Les oies, les cygnes et les canards sont les premiers touchés. D’une part, car ils sont souvent présents dans les lieux publics disposant de plans d’eau et donc constamment nourris, d’autre part car ils tolèrent particulièrement mal le pain.
Leur alimentation naturelle se compose en grande partie de végétaux, parfois accompagnés de vers, d’escargots ou de graines. Le pain entraîne chez eux un grave dysfonctionnement du foie, comparable à une cirrhose.
Si les oiseaux aquatiques sont les plus durement touchés, aucun oiseau ne possède un système digestif adapté au pain. Ainsi, les passereaux, les tourterelles et les pigeons en paient également le prix.
Le principal problème est lié à la teneur en sel du pain, qui altère les fonctions cérébrales des oiseaux et peut également bloquer le fonctionnement de leurs reins ou de leur cœur. Les symptômes apparaissent dès l’ingestion de 2 grammes de sel par kilo.
Autre problème : les levures, en gonflant, donnent l’impression aux oiseaux d’être rassasiés. Ils ne cherchent donc pas d’autre nourriture et développent des carences.
Le pain représente pour eux un danger encore plus grand lorsqu’il est mouillé, car de nombreuses bactéries y prolifèrent. Salmonellose, botulisme : plus il fait chaud et plus ces maladies se développent. De plus, le pain mouillé est collant et peut totalement bloquer le système digestif des moineaux par exemple.
Le syndrome de l’aile d’ange : une grave déformation osseuse
Les oiseaux victimes de cette déformation osseuse présentent une ou deux ailes dont la dernière articulation est tournée vers l’extérieur. Incapables de voler, ils ne peuvent échapper à leurs prédateurs ni se protéger de conditions météorologiques dangereuses en se mettant à l’abri. Leur espérance de vie est donc extrêmement limitée.
Lorsque l’oiseau est jeune et si la prise en charge est rapide, le syndrome de l’aile d’ange peut être réduit à l’aide d’une attelle et d’un régime alimentaire adapté. Toutefois, la guérison n’est jamais garantie.
Cette déformation osseuse est liée à la consommation de pain, et plus généralement à une alimentation non adaptée, trop riche en glucides, en protéines et en calories, et trop pauvre en vitamine D, en vitamine E, en calcium et en manganèse.
Comment nourrir convenablement les oiseaux sauvages ?
Le mieux est de mettre à leur disposition des graines enrobées de graisse, que vous pouvez acheter en animalerie.
Mais attention à ne leur en donner qu’en hiver, saison durant laquelle les ressources naturelles ne sont pas disponibles en raison des températures basses.
En les nourrissant en dehors de cette période, vous risquez de perturber l’équilibre écologique en les incitant à privilégier les ressources mises à disposition par les humains.
N’oubliez pas qu’il s’agit d’animaux sauvages !
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Fabriquer des boules de graisse !!
Quand vient l’hiver, arrive aussi une sévère période de disette pour les oiseaux de nos contrées. Qu’ils soient granivores ou insectivores, dans les deux cas, leur menu se raréfie drastiquement et la mortalité des petits passereaux explose pendant toute la durée de la saison froide.
Alors comment venir en aide aux oiseaux ? Si vous avez un jardin, une terrasse ou un balcon, il suffit tout simplement d’y accrocher des boules de graisse contenant nombre de graines entourées de matière grasse. Ce repas complet les aidera à survivre.
Attention cependant : une fois que vous aurez commencé à proposer de la nourriture aux volatiles, il ne faudra surtout pas interrompre cette habitude. Les oiseaux se seront en effet acclimatés à cette zone de nourrissage et risqueront de se retrouver perdus et désorientés s’ils ne trouvent plus à manger chez vous.
Si vous préférez fabriquer vous-même vos boules de graisse plutôt que les acheter en grande surface (ce qui est une très bonne idée !) on vous propose ici la recette !
Matériel :
Un mortier / Une jatte / Une spatule
Ingrédients :
- Une cuillère à café de : - cacahuètes / de graines de tournesol / de flocons d’avoine /
de raisins secs / de cerneaux de noix /
- De la graisse végétale sans sel, donc de la margarine
Préparation :
D’abord, sortez votre plaquette de margarine une heure avant de préparer les boules de graisse, afin qu’elle ramollisse. Dans un grand récipient profond, broyez les noix et les cacahuètes. Ajoutez ensuite les autres types de graines ainsi que les raisins secs et les flocons d’avoine. Ajoutez enfin la margarine ramollie et du bout des doigts, mélangez le tout et formez une boule. Séparez votre boule en deux, glissez entre les deux morceaux une ficelle ou une cordelette puis refermez la boule en tassant bien. Il ne vous reste plus qu’à placer la boule quelques minutes au réfrigérateur pour qu’elle solidifie un peu, avant de la placer dans votre jardin, suspendue à un arbre ou déposée dans une mangeoire !