17 FEVRIER, UN ANNIVERSAIRE DOULOUREUX POUR NOTRE PAYS.
Le Roi Chevalier est retrouvé mort au pied des rochers de Marche - les - Dames.
Nos 7 souverains belges ont eu, pour la plupart, des passions sportives : alpinisme, moto,… On sait que le 3ème roi des Belges aimait s’isoler et pratiquer parfois à l’étranger sa passion de l’alpinisme.
Oui, ce grand homme réservé aimait, sans protocole, aller rencontrer ses concitoyens. C’est ainsi que la veille de l’Ascension 1919, le mercredi 28 mai, avec son chauffeur, il se rendit, sans crier gare à Visé. Pourquoi spécialement ? Pour voir comment s’effectuait la reconstruction de la première ville martyre de la Grande Guerre 1914-1918. A-t-il pu appuyer auprès des services compétents la demande des sinistrés visétois complètement désappointés ? C’est probable car l’Office des Régions Dévastées qui allait booster cette reconstruction fit de Visé une ville nouvelle ( avec ses impétrants, ses rues larges et régulières…..). Et de mettre en avant les célèbres et très attendus baraquements du Roi Albert.
Il vint encore à Lixhe inaugurer le monument de la Guerre puis voir l’avancement des travaux du canal qui portait son nom (inauguré seulement en 1939).
Et ce fut le lundi 19 février 1934 dans le journal que les Belges découvrirent le drame qui endeuillait la famille royale, les privant de celui que les médias anglais dénommèrent, durant la guerre, le roi Chevalier.
Nous donnerons ici un extrait d’un discours que fit au roi, lors de sa visite inopinée à Visé, la jeune demoiselle Leroy, élève de l’Institut Saint-Hadelin. Plein d’exaltation patriotique comme vous le constatez :
« Nous ferons ce que vous ferez, Sire. Nous irons où vous irez, nous irons à Gand, à Anvers et à Termonde ; nous délivrerons Aarschot et Louvain ( autres villes martyres) , nous purgerons le pays de la race immonde qui l’opprime en vain . Nous vous rendrons Liège, nous vous rendrons Bruxelles, nous repasserons la Meuse à Visé. Ensuite nous verrons les tours d’Aix-la-Chapelle se dresser dans le ciel purifié et nous entendrons un beau matin les cuivres et les cymbales saluer votre entrée triomphale sous les tilleuls à Berlin …………………… Roi d’honneur et de la parole donnée, Roi des 100 prairies et des 20 clochers, Orgueil de la patrie, champion de l’Humanité / ( sic )
La mémoire de ce roi ( règne de 1909-1934 ) se retrouve dans toutes nos villes : une avenue Albert 1er à Visé, une place à Lanaye, une rue à Oupeye…… et ce monument où tous les cortèges patriotiques s’arrêtent au départ de l’avenue des Combattants avec un bas-relief du Roi-Chevalier accroché à un rocher tout un symbole.
La section locale de la fédération nationale des Combattants n’oublie jamais chaque 17 février de lui rendre hommage.
J.P. Lensen ( extrait de Jean-Louis Xhonneux ( http://fourons.blogspirit.com/ ).
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Visé, ville des premiers combats
Au nord de la Province de Liège, la ville de Visé, frontalière avec les Pays-Bas, et située à une quinzaine de kilomètres à peine de l'Allemagne fut le lieu du premier combat de la Grande Guerre en Belgique, opposant, le mardi 4 août 1914 l'infanterie de ligne (12e régiment) à l'armée allemande (34e brigade).
Dans la nuit qui précédait ce jour, le Génie belge et des civils réquisitionnés pour l'occasion avaient fait sauter le pont de Visé, pour tenter de retarder les troupes allemandes. Quelques jours plus tard, alors que la résistance des forts de Liège touchait à sa fin, le centre historique de Visé fut incendié : le soir du samedi 15 août, 585 maisons sur 840 furent détruites. La cité en ruines est devenue ainsi la première ville martyre de la Grande Guerre.
Pour survivre dans leur ville, les Visétois ont dû occuper des étables, des remises, ou un des baraquements en bois construits à la hâte grâce aux Fonds du roi Albert. Ces préfabriqués étaient divisés en 3 pièces au confort sommaire. Ils étaient répartis sur la rue de Maastricht, rue de la Prihielle et sur l'ancienne rue de Berneau. Lorsqu'on reconstruit, après-guerre, la ville en dur grâce à l'Office des Régions dévastées, ils seront regroupés sur le plateau de Lorette.
En 1919, le souverain belge est venu lui-même à l'improviste soutenir les Visétois qui espéraient de voir enfin leur ville reconstruite. Ce n'est en effet qu'en 1920, quand a été créé l'Office des régions dévastées, que le travail de reconstruction du centre historique de la ville a pu commencer. Il s'est étalé sur près de 10 ans, et a laissé son empreinte jusqu'à ce jour dans les rues de Visé, élargies et surhaussées à cette époque pour y placer de nouvelles infrastructures telles que les égouts et les conduites de gaz et d'eau, inexistantes avant-guerre. C'est aussi au cours de ces travaux qu'a été créée la place reine Astrid, aménagée sur les décombres d'un quartier d'habitations. L'Hôtel de Ville, quant à lui, a été reconstruit à l'identique, dans le style Renaissance mosane, en 1915. Parmi les 300 habitations reconstruites à Visé, celle située au numéro 6 de la rue du Collège fut la millième maison érigée par l'ORD en Province de Liège, sur un total de 1256.
Vidéo : Visé, ville des premiers combats - RTBF 14-18 ( 2 min 43 )
https://www.rtbf.be/14-18/article_vise?id=8291476