Éoliennes à Steinbach Gouvy
Un projet (de parc) éolien, puisqu'il faut l'appeler par le nom qu'on lui donne, c'est un dossier administratif à l'instruction, un instrument de torture mentale que les victimes appréhendent comme jadis les signes avant-coureurs de la peste.
Devant ce qu'ils considèrent comme une menace terroriste, les gens demeurent sans voix et vont se prosterner devant les politiciens et les avocats aux anges, modernes Saint-Roch à implorer.
La province de Luxembourg, l'Ardenne, n'en manquent pas.
"Pourquoi cela nous tombe-t-il dessus, alors qu'il y a tant d'autres endroits plus propices ailleurs?"
Les gens éperdus en appellent à leur droit à jouir de leur paysage, du calme de la ruralité, de l'intégrité de leur patrimoine; ils avancent tous arguments que les décideurs connaissent mieux qu'eux, puisque ce sont des redites "nimby" éculées de précédentes victimes enc...ornées.
Alors, dans le village, on se remémore ses classiques.
Le pot de terre contre le pot de fer, la fable de Jean de La Fontaine:
Car il lui fallait si peu (au pot de terre),
Si peu, que la moindre chose
De son débris serait cause.
L'expulsion des Indiens de leurs terres, où gît du pétrole, dans Tintin en Amérique.
Et pourquoi ne pas se raccrocher à la mélodie de la première chanson écologiste, celle qu'osa Jacques Dutronc en 1972?
Nous sommes en 2012. Il y a juste 40 ans.
C´était un petit patelin
Qui sentait bon les horizons lointains
Qui sentait bon les câlins éoliens.
C´était un petit patelin
Avec ses champs ses pâtures et ses foins
Avec des sapins et des royaux aquilins,
Où la nature et les gens vivaient conjoints.
Mais un jour près du patelin
Passa un homme qui au revers de son veston
Cachait un nuage d'électrons.
Dans le patelin une voix chanta:
{Refrain:}
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur,
De grâce, de grâce, préservez cette grâce
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur
Ne plantez pas d'horreurs.
C´était un petit patelin
Qui sentait bon les horizons lointains
Qui sentait bon les câlins éoliens.
C´était un petit patelin
Avec un orgue des temps autrichiens
N'ayant concurrence, que d'oiseaux musiciens,
Où la nature et les gens vivaient conjoints.
Mais un jour près du patelin
Passa un homme qui au revers de son veston
Cachait un nuage d'électrons.
Dans le patelin une voix chanta:
{Refrain:}
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur,
De grâce, de grâce, préservez cette grâce
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur
Ne plantez pas d'horreurs.
C´était un petit patelin
Qui sentait bon les horizons lointains.
Tout autour du joli petit patelin
Il y a, semé, un champ éolien
Des dinky toys, échassiers coups de poing
Et le chuintement permanent des tsoin-tsoin.
C´était un petit patelin
Où la nature et les gens vivaient conjoints.
C´était un petit patelin
Où la nature et les gens vivaient conjoints.
{Refrain:}
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur,
De grâce, de grâce, préservez cette grâce
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur
Ne plantez pas d'horreurs.
René Dislaire
Note: les orgues de Steinbach datent de 1745. Onze ans avant la naissance de Mozart. Un orgue exceptionnel, à qui s'appliquent ces paroles de l'organiste Gérard Close: « Chaque orgue a un caractère qui lui est propre, selon la facture que lui a donnée l’artisan qui a imprimé à son enfant une personnalité bien particulière, qui résulte du génie du père ainsi que de l’environnement acoustique de la bâtisse où il s’exprime ».