Même pas peur !...
Si l’envie vous prend d’aller voir ailleurs :
Un dépaysement, à quelques foulées et roues de voiture des sapins verts… Prenez la E 25, direction Liège, puis dépasser Visé, passer la frontière direction Maastricht. Prendre éventuellement le bateau et glisser le long de la Meuse depuis les quais de La ville, ou continuer en voiture à suivre la route. C’est un Maastricht underground auquel je vous convie : les grottes de la montagne Saint Pierre, Sint Pietersberg. « J’y vais j’y vais pas »… : le souvenir d’une sensation de claustrophobie, du moins d’enfermement sous terre dans les grottes de Remouchamps en Ardennes me fait hésiter. Je l’évoque, le guide m’entend et intervient : il ne s’agit pas ici à proprement parler de grottes mais bien de carrières puisque c’est la main de l’homme et non la fougue de la nature qui a creusé ces galeries souterraines. Une lampe à huile précède les visiteurs, tenue de main de guide, tout comme les explications concernant le lieu. Les ouvriers enlevaient des blocs pour la construction d’habitations et d’édifices. Au toucher la paroi évoque le sable, c’est que la mer occupait les lieux il y a des dizaines de millions d’années, il s’agit donc de marne dans laquelle des fossiles d’animaux marins se sont incrustés. Ces ouvriers on les appelait les fendeurs de roche. La matière enlevée était la propriété de celui qui possédait la parcelle à l’air libre, au-dessus. C’est un réseau de galeries qui s’étendait sur 200 kilomètres jadis, dépassant les frontières et rejoignant le sous- sol belge. Une partie s’est effondrée, une autre demeure dangereuse et impraticable à visiter, mais un dédale de 70 kilomètres de 6.000 couloirs reste accessible. Ne semer pas de cailloux, suivez le guide ! Les chauves- souris y ont établis leur quartier, aussi soyez discret. A évoquer les petites bêtes, mentionnons la découverte d’un squelette d’animal de la famille des dinosaures visible aujourd’hui à Paris!
La destinée de ces carrières ne s’est pas éteinte avec la cessation des activités en 1926 due au contact avec des couches plus dures auxquelles les instruments et outils utilisés ne convenaient plus.
Lors de la seconde guerre mondiale la ville de Maastricht avait effectivement décidé de protéger sa population des bombardements en lui donnant refuge dans les galeries. A cet effet, une boulangerie- dont on voit encore le four à pain !- une chapelle et une infirmerie y ont été aménagées.
Plus tard encore ces souterrains se sont transformés en champignonnières.
Intéressant également est de savoir que les allées servaient de lieu de promenade dominicale pour les bourgeois de la ville, à la sortie de la messe. De quoi parader, être vus en restant bien au chaud ! Pour profiter de cette masse de spectateurs inopinés, rassemblés dans ce lieu inattendu, des artistes ont établis leur quartier et se sont mis à l’œuvre au charbon à même la roche. Il s’agit aujourd’hui d’un réel musée à l’imaginaire multiple et débordant à découvrir à la lueur de la lampe à huile.
Alors décidément…suivez le guide !
Cette visite insolite dure approximativement une heure.
Pour de plus amples informations consultez le site internet www.maastrichtunderground.nl ou téléphone : 31 (0) 43 350 62 62
MariVé