Houffalize. Des masques au nuton d’Achouffe ont plu
14.07.2020. Houffalize.
Des masques au nuton d’Achouffe ont plu
- Maman j’ai peur du Monsieur là, avec un masrque.
- Tais-toi Dimitri (prénom d’emprunt) répondit la mère, il n’est peut-être pas plus méchant que ton papa.
C’est vrai qu’il faut se mettre à la place des petits enfants qui voyaient les hommes, les vrais, les vrais de vrai, déambuler sans masque dans les allées des supérettes houffaloises. Ces mâles, on pouvait voir leurs mines rayonnant de bonne santé, avec le petit bouc témoin d’une virilité à la fleur de l’âge.
Et puis, masqués comme les méchants dans les films, il y avait ceux qu’on appelle les personnes à risques, les cacochymes mités par les facteurs de morbidité, au dos voûté et au pas boitillant, dont on devinait à leur tenue vestimentaire qu’ils n’avaient même pas les ressources suffisantes pour s’offrir le confort d’un home. Les porteurs de masque étaient commes des grands méchants loups qui faisaient peur aux enfants.
Les hommes vrais de vrai arboraient leur indocilité. Pensez-vous, suivre les recommandations émanant de huit ministres conseillés par des savants qui tous l’un autant que l’autre ne connaissent rien aux volontés du peuple.
Tomba la décision des ministres d’obliger le port du masque, à partir du 11 juillet.
Et aussitôt tout le monde s’y soumit, les balèzes et les quinteux.
Et chacun se sentait soulagé, même si c’était sous la coercition, de s’agréger aux plus faibles.
Reste que dans un monde tout de visages fantomatiques les enfants auraient de plus en plus peur !
Alors, sur Houffalize, traditionnelle cité des nutons, se mit à pleuvoir autant de masques qu’il y avait d’âmes assujetties à l’obligation d’en porter.
Cadeau de notre brasserie d’Achouffe.
Et entre les rayons des deux supérettes, comme si Walt Disney tirait les ficelles d’une chorégraphie au ralenti on vit se mouvoir des corps d'adulte masqués petits nutons.
Comme au temps des carnavals de jadis où tous les enfants houffalois petits nutons défilaient derrière les géants Ramilphus et Thierry créés par notre artiste Armand Fertons et portés par René Gatez et « le Grand Toussaint ».
- Maman, c’est quand qu’on va faire les courses ?
- Dimitri (prénom d’emprunt), on a encore de tout à la maison.
- Oui mais moi je veux voir les masrques avec le nuton d’Achouffe.
René Dislaire © Houffalize, le 15 juillet 2020
Notes
*** Ces masques sont en vente au "shop" de la Brasserie d'Achouffe, dans le village d'Achoufe.
Il s'agit de peites œuvres d'art bien originales et typiques de Houffalize.
Appelés à devenirs objets de collection. On ne risque pas d'en retrouver à l'état de déchet sur les trottoirs.
Prix de vente indiqué: 4,5 euros.
*** "Masrque". Ce n'est pas une faute d'orthographe.