Un encadrement de qualité pour jeunes en difficulté
« Les premiers bénéficiaires du soutien du Fonds Les Enfants de Blandain, ce sont les enfants." Gaëtan Fourez, directeur du Home Louis Mertens – Don Bosco Blandain (Tournai).
Quand une philanthrope soucieuse de venir en aide aux enfants défavorisés de sa région s’attache à une institution pour jeunes en difficulté et oriente l’affectation de son patrimoine à cette même institution, cela donne forcément une belle histoire. Celle du Fonds Les Enfants de Blandain et du Home Louis Mertens – Don Bosco Blandain, qui accueille des enfants et des jeunes en difficulté sociale, culturelle ou économique. Avec bienveillance et professionnalisme, l’équipe éducative accompagne ces jeunes dans leur scolarité et leur vie au quotidien. Un encadrement de qualité, rendu possible grâce au soutien du Fonds, géré par la Fondation Roi Baudouin.
C’est l’histoire d’une philanthrope. Une femme simple et humble, qui souhaitait prendre des dispositions quant à l’affectation de son patrimoine après son décès, en faveur de l’enfance défavorisée. Elle-même n’avait pas eu d’enfants et souhaitait que son épargne soit utile à des enfants en difficulté, qu’elle leur permettrait de se former et de se préparer à se lancer dans la vie. C’est son banquier qui la mit sur la piste de la Fondation Roi Baudouin. Allait-elle tout donner à son décès à diverses organisations ? Une autre formule plus intéressante était-elle à conseiller ? De la conversation qu’elle eut avec le délégué de la Fondation, il apparut très vite que notre philanthrope avait un intérêt particulier pour une institution de sa région. Une institution de taille moyenne, pour laquelle les moyens qui seraient rendus disponibles feraient une certaine différence : le Home Louis Mertens – Don Bosco Blandain, dans l’entité de Tournai.
La solution de la création d’un Fonds au sein de la Fondation Roi Baudouin s’indiqua comme la plus appropriée : le Fonds conserverait le capital dont seuls les fruits seraient attribués à l’institution, mais il garantirait aussi au Home qu’un montant défini lui parviendrait chaque année pour mener des projets spécifiques au bénéfice des enfants. Le Fonds vérifierait aussi, année après année, que l’argent serait bien utilisé. Notre philanthrope rédigea alors le testament qui lui permettrait de doter son Fonds à son décès de toute son épargne. Son Fonds ? En quelque sorte, mais celui-ci ne pouvait pas porter le nom de sa fondatrice qui souhaitait rester discrète. À son décès quelques années plus tard, la Fondation recueillit le patrimoine et l’affecta au Fonds "Les Enfants de Blandain".
Soutien décisif
"Sans le soutien du Fonds, il est clair que nous ne pourrions pas offrir le même encadrement à nos jeunes", affirme Gaëtan Fourez, directeur du Home Louis Mertens – Don Bosco Blandain. Cet internat autonome pour garçons, anciennement orphelinant tenu par une communauté Salésienne, est bien connu de la région. "Les enfants et les jeunes que nous accueillons – ils sont 45 environ, dès 6 ans et jusqu’à la fin de leur scolarité – arrivent souvent à l’initiative de référents sociaux, qui les aiguillent chez nous. Ce sont des jeunes en grande souffrance, issus de familles en difficulté, en proie à des problèmes de violence, d’alcoolisme… Nous leur offrons un accompagnement éducatif, affectif et scolaire, en collaboration avec la famille, le temps d’une ou de plusieurs années scolaires".
Première étape : mettre en place un projet scolaire. "Nous travaillons avec une vingtaine d’écoles différentes afin de proposer aux jeunes une orientation adaptée à leurs besoins et envies. Si un jeune se voit bien travailler dans le bâtiment, nous pouvons par exemple l’orienter vers la maçonnerie ou l’électricité", explique le directeur. "Mais l’accompagnement va bien au-delà de l’aspect scolaire : nous aidons les jeunes à s’épanouir, à devenir des citoyens à part entière, ouverts au monde qui les entoure, capables d’en respecter les règles et les autres".
Les enfants, premiers bénéficiaires
"Nous avons à cœur de proposer un encadrement professionnel, adapté au profil de chaque jeune, tout en maintenant une ambiance familiale chère à notre Maison", insiste Gaëtan Fourez. Un encadrement de qualité, qui passe inévitablement par le renforcement de l’équipe éducative. "Grâce au soutien du Fonds, nous avons pu engager une éducatrice supplémentaire, responsable d’une dizaine de jeunes du lever au coucher".
L’impact pour les enfants est réel : depuis ce renfort, l’ambiance au sein des jeunes est plus sereine grâce au cadre rassurant qui leur est proposé. Les éducateurs ne travaillent plus dans l’urgence ; ils peuvent se permettre de faire de l’individuel : écouter, discuter... "Ils sont tantôt des grands frères/grandes sœurs quand ils donnent des conseils, des parrains/marraines quand ils proposent des choix de vie ou des options scolaires, des parents quand le jeune a besoin d’une épaule sur laquelle pleurer, ou encore, des instituteurs/institutrices quand il faut aider aux devoirs. C’est une évidence : on peut beaucoup mieux s’occuper des enfants quand on en a dix à sa charge que vingt".
De multiples projets
Cet encadrement optimal se manifeste également à travers la qualité des projets proposés aux jeunes. "L’équipe éducative est très complémentaire. Chaque éducateur amène quelque chose, que ce soit dans le domaine culinaire, sportif, écologique… Nous avons par exemple développé un projet éco-responsable, qui sensibilise les jeunes au respect de l’environnement ; un projet réparation de vélos dans lequel ils retapent eux-mêmes un vélo et se rendent à l’école avec celui-ci ; un projet intergénérationnel avec des résidents d’un home pour personnes âgées de la région ; un projet body combat qui permet aux jeunes de se dépenser et d’évacuer leur stress ; et plus récemment, le projet ‘Raconte-moi une histoire’, dans lequel des grands lisent des histoires aux plus petits". Sans oublier les nombreux bénévoles qui gravitent autour du Home et aident au travail quotidien. "Ce sont des habitants du village, des amis de la Maison qui viennent donner un coup de main : raccommoder des vêtements pour les enfants, faire à manger, aider aux devoirs… Avec eux aussi, des liens se créent".
Si la pandémie du COVID-19 a chamboulé la vie de l’institution, obligeant les enfants à regagner leur domicile jusqu’à la rentrée scolaire prochaine, le directeur a les yeux tournés vers l’avenir et le maintien, coûte que coûte, d’un encadrement et d’une pédagogie de qualité au bénéficie de ses petits résidents. "Tirer les jeunes vers le haut, pouvoir mettre un sourire sur les lèvres de certains enfants qui vivent dans des conditions difficiles à la maison, c’est la plus belle des récompenses", dit Gaëtan Fourez. Notre philanthrope peut être fière de l’action de son Fonds.