Trois dernières de "C'était au Temps", avec Brel, à Bruxelles

écrit par YvesCalbert
le 21/12/2018
Trois dernières de "C'était au Temps", avec Brel, à Bruxelles

« C’était au Temps »… Il y a 40 ans, déjà, Jacques Brel (Schaerbeek/1929-Bobigny/1978) nous quittait… « Cétait au Temps »… au Théâtre « Le Fou Rire », sis au N° 124B de la rue des Deux Gares, à Anderlecht, reprend son immense succès de l’an dernier, une comédie musicale écrite par Jean-Marie Delattre. De formation littéraire, fan absolu de Brel, il partage, avec lui, la passion de la musique et des bâteaux, sans oublier que tous deux cultivent un même sens de l’importance de l’amitié…

… Mais, attention, il ne reste que trois représentations, ces vendred 20 et samedi 22, à 20h, ainsi que ce dimanche 23, 17h… L’occasion de ré-entendre les chansons du « Grand Jacques » ou, pour les jeunes, l’occasion de découvrir l’oeuvre de cet artiste d’exception…

… Mais, revenons à l’ « importance de l’amitié« , pour rappeler que Brel n’hésita pas à offrir à un ami les cours, pour devenir, en même temps que lui, pilote d’avion. Plus tard, devenu lun ami de la population des Marquises, il conduisit ceux qui devaient recevoir des soins, en utilisant son avion,“Jojo”, du nom de son grand ami, trop vite parti, et à qui il consacra une chanson éponyme : “Jojo » .

« Voici donc quelques rires
Quelques vins quelques blondes
J’ai plaisir à te dire
Que la nuit sera longue
A devenir demain
Jojo,
Moi je t’entends rugir
Quelques chansons marines
Où des Bretons devinent
Que Saint-Cast doit dormir
Tout au fond du brouillard
Six pieds sous terre Jojo tu chantes encore
Six pieds sous terre tu n’es pas mort…”

“C’était au temps…” compte bien “brusseler” à nouveau, à l’occasion de 12 nouvelles représentations, en décembre, du jeudi 06 au samedi 08, du jeudi 13 au samedi 15 et du jeudi 20 au samedi 22, à 20h15, ansi que les dimanches 09, 16 et 23, à 17h, dans la capitale de notre “Plat Pays”, que le « Grand Jacques » chantait si bien ! « Brusselons » donc avec Jacques Brel :

« Place de Brouckère on voyait des vitrines
Avec des hommes des femmes en crinoline
Place de Brouckère on voyait l’omnibus
Avec des femmes des messieurs en gibus

Et sur l’impériale
Le cœur dans les étoiles
Il y avait mon grand-père
Il y avait ma grand-mère
Il était militaire
Elle était fonctionnaire
Il pensait pas elle pensait rien
Et on voudrait que je sois malin

C’était au temps où Bruxelles chantait
C’était au temps du cinéma muet
C’était au temps où Bruxelles rêvait
C’était au temps où Bruxelles bruxellait… »

Si le chanteur-auteur-compositeur-acteur-réalisateur-capitaine-aviateur est décédé le 9 octobre 1978, ses personnages orphelins sont toujours vivants dans nos coeurs et sur la scène du théâtre “Fou Rire”, avec Eugène (patron du bistrot, “echte brusseleir”, élevé chez les Jésuites, militant communiste, franc maçon), Jef(« fauché de naissance », mal dans sa peau, amoureux de Madeleine), Madeleine (femme respectable au langage châtié, la plus sérieuse de la bande), Mathilde (sensible, un peu dévergondée, n’ayant pas sa langue dans sa poche), de même que Sancho(sympathique émigré espagnol, intelligent, plein de bon sens, vif, souffre douleur des autres, appréciant la bière belge) lui rendent un vibrant hommage dans ce spectacle, ses chansons étant jouées et interprétées par cinq chanteurs-comédiens :

* Nathalie Delattre (“Madeleine”), pianiste, chanteuse, choriste, auteure, compositrice, arrangeuse et coach vocal ; Premier Prix de Piano du “Conservatoire Royal de Musique de Mons” ; directrice artistique chant, adaptatrice et doubleuse chez “Disney”, co-créatrice du "Trio Adrénaline" et du
quartet “French Manie Pure” ;

* Marc De Roy (“Jef”), qui compte près de 200 spectacles à son actif, diplômé du “Conservatoire de Bruxelles”,en art dramatique ; jouant régulièrement dans “La Revue”, du “Théâtre Royal des Galeries” ; d’Agatha Christieà William Shakespeare, en passant par Feydeau et Molière, son répertoire ne cessant de grandir ;

* Alain Eloy(“Eugène »), diplômé de l’ “INSAS” (“Institut National des Arts du Spectacle”) ; ayant été comédien dans près de cent spectacles, au Canada, en France, au Royaume-Uni, en Serbie ; ainsi qu’acteur dans une vingtaine de films de de Gérard Corbiau, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Joachim Lafosse, … ;

* Stéphane Oertli (“Sancho”), auteur, comédien, compositeur, doubleur, metteur en scène ; co-fondateur de la troupe “La Traite des Blanche” ; travaillant sur des projets audiovisuels ;

* Véronique Sonneville (“Mathilde”), Premier Prix de Chanson Française de la “SABAM”, en 1991 ; membre du groupe “Ryth’Miss”, tournant en Allemagne et aux Pays-Bas; arrangeuse, auteur-compositrice, chanteuse,percussioniste au djembé et pianiste classique.

Ils sont accompagnés sur scène par trois musiciens :

* Ann Creuen, au piano ; détentrice d’un diplôme supérieur de solfège et de licences de piano et de pianod’accompagnement. du “Conservatoire Royal de Mons”, ayant débuté le piano à 7 ans ;

* Christophe Devisscher, aux basse, contrebasse et guitare ; enseignant à l’ “Académie de Musique de Grimbergen” ; s’étant produit sur d’innombrables scènes de clubs et festivals les cinq continents ;

* Stijn Bettens, à l’accordéon (son premier petit accordéon ayant été trouvé dans un grenier), assurant la direction orchestrale; détenteur d’un “Master of Arts”, du “Conservatoire de Gent” ; co-lauréat du “Grand-Prix Liesbeth List”, aux Pays-Bas; grand connaisseur de l’oeuvre du “Grand Jacques”, puisqu’il accompagne Filip Jordens dans son spectacle “Hommage à Brel”.

La metteuse-en-scéne, Nathalie Stas (comédienne sortie du “Conservatoire de Bruxelles”, chanteuse, entre autres, dans la comédie musicale « Jésus-Christ Superstar », d’Andrew Lloyd ) nous livre ses intentions : « Beaucoup de tendresse et de sincérité se dégagent de cette comédie musicale. Les personnages n’arrêtent pas de se chahuter mais au fond, ils s’aiment beaucoup… Le tout sous le regard protecteur du « Grand Jacques’. Toute la difficulté a été de mixer ce contexte humoristique avec le sérieux et la poésie des chansons de Jacques Brel. C’est en permanence une alternance de chaud et froid, de salé-sucré. Un vrai bonheur ! La vie, quoi ! »

Jean-Marie Delattre, l’auteur, écrivant, quant à lui : « Le but premier est de rester dans un contexte résolument humoristique, fait de complicité et de plaisir d’être ensemble. L’idée est de redécouvrir les chansons de Jacques Brel au travers de ses propres personnages, mais en restant attaché à respecter l’image de cet immense artiste. Sur scène, cinq chanteurs-comédiens vont tout donner, accompagnés par trois musiciens de talent : accordéon, piano et contrebasse, la même formule que celle qu’utilisait Jacques Brel. L’ensemble de la Comédie Musicale dégage une forte dose de positivisme. On va rire, on va pleurer, mais on va surtout s’amuser ! Et se régaler, bien entendu, des merveilleuses chansons de Jacques Brel… »

Synopsis : “Modernité oblige, ces personnages emblématiques se sont retrouvés grâce aux réseaux sociaux. Ils décident alors de se réunir au bistrot ‘Chez Eugène’, face à l’arrêt du tram 33 pour se remémorer leur amitié avec le ‘Grand Jacques’. Une commémoration ‘à la belge’, évidemment, en buvant, en riant, en dansant… et, forcément, en chantant ! Tous referont le monde avec humour en parlant des femmes, des bourgeois, des vieux, des cons, des cocus, de l’armée et de tous ces sujets si chers à cette icône de la chanson française… Et qui mieux qu’Eugène pour chanter à Jef que « non, il n’est pas tout seul » ? Qui mieux que Jef pour chanter « Madeleine » en l’attendant à l’arrêt du tram 33 ? Amenées au fil de la conversation des cinq personnages, les chansons du répertoire de Brel sont interprétées finement ! Une comédie musicale, drôle et enlevée, qui se doit de rassembler toutes les générations autour de Jacques Brel…”

… Et de nous remémorer, dans ce même style, une autre comédie musicale – portée à l’écran, en 1975, en anglais, par le réalisateur canadien Denis Héroux (1940-2015), avec Jacques Brel interprétant, en français, une de ses chansons -, que nous avons vue, sur scène, à New Orleans, “Jacques Brel is Alive and Well and Living in Paris“, écrite par l’Américain Mort Shuman (né Mortimer Shuman/1938-1991), qui adapta, en anglais, les textes de Brel, et que, une fois installé à Paris, il présenta à l’ “Olympia”, ce lieu mythique où le“Grand Jacques” fit ses adieux, le 29 octobre 1966, son dernier récital étant donné au “Colysée”, à Roubaix, le16 mai 1967…"

Grâce à « C’était au Temps… », Jaques Brel est donc de retour à Bruxelles, … même si, bien sûr, certains esprits chagrins nous diront, ce n’est plus Brel lui-même! … Evidemment, et c’est bien dommage, … mais bon, il nous a quitté, beaucoup tropt tôt, ayant terminé sa vie, d’une bien belle façon, en aidant la population de l‘île d’ Hiva Oa aux Marquises, car, oui, de toute manière, il avait arrêté de chanter sur scène dès … 1967, il y a eu 51 ans, le 16 mai dernier … Alors, ne boudons pas notre plaisir et retrouvons, aujourd’hui, ses chansons au Théâtre “Le Fou Rire”, à Anderlecht, pas bien loin de Schaerbeek, où il est naquit, il ya … 89 ans, déjà !!! … Quel bonheur, donc, de pouvoir constater que son oeuvre, quant à elle, ne prend pas une ride !!! …

Dans “Plus Magazine”, Olivia Van de Putte écrivait : “Une comédie qui mixe subtilement l’humour du contexte avec le sérieux des chansons du mythique artiste belge. L’auteur de ce spectacle, Jean-Marie Delattre, promet donc du rire, des larmes mais surtout de l’amusement…”

… Bonne continuation, donc à cet auteur et à sa troupe ! Qu’ils continuent à nous remémorer cetexceptionnel auteur-compositeur-chanteur belge qu’était le “Grand Jacques”, … dont les chansons ne sont pratiquement plus diffusées à la radio, même en cette année du 40ème anniversaire de son décès.

L’occasion nous est donc offerte d’emmener nos adolescents, nos jeunes, dans ce Théâtre, afin qu’ils découvrent les paroles de Jacques Brel, au travers d’une mise-en-scène conviviale, qui permet à un « Tram 33 » d’apparaître sur la scène, alors que les cinq comédiens boivent une bonne bière belge, … la boisson préférée (avec modération, bien sûr) de nombre de nos étudiants, … qui pourraient, eux aussi, chanter « La Bière », telle qu’écrite par Brel :

« Ça sent la bière
De Londres à Berlin
Ça sent la bière

Dieu qu’on est bien
Ça sent la bière
De Londres à Berlin
Ça sent la bière
Donne-moi la main«
« La Bière » (c) Jacques Brel

… Buvant ou non de la bière, n’oublions pas le slogan de cet accueillant Théâtre, qui mérite d’être découvert, même s’il se situe en dehors du Centre-Ville, à Anderlecht, précisément : « Théâtre le Fou Rire, vous n’aurez qu’une envie, c’est d’y revenir ! »

Prix des places : 30€ (15€ pour les Jeunes / 25€ pour les Seniors). Durée du Spectacle : 1h30. Site : www.fourire.be.

… Et si vous souhaitez revoir les adieux de Brel, à l’ “Olympia”, pourquoi pas, après avoir applaudi le spectacle « C’était au Temps… », au Théâtre « Le Fou Rire », rendez-vous sur www.dailymotion.com/video/x17ty2g, en restant attentifs, après le générique de fin, à Jacques Brel, revenant sur la scène, en peignoir, après plus de quinze minutes d’applaudisssements, qui dit, au micro, en toute simplicité : “Cela justifie 15 années d’amour, je vous remercie”.

Yves Calbert

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  •  "Place de Brouckere on voyait l omnibus..." (c) Jacques Brel
  • "Six pieds sous terre Jojo tu chantes encore..." (c) Jacques Brel
  • Stijn Bettens (c) Cyril Marbaix
  • Trois dernières de "C'était au Temps", avec Brel, à Bruxelles
  • Jean-Marie Delattre
  • Jacques Brel
  • "Ca sent la biere Dieu qu on est bien" (c) JacquesBrel
  •  A Anderlecht, au 124B de la rue des Deux Gares
  • L accueillant Theatre "Le Fou Rire"
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