2ème "Festival d'Art contemporain", à Namur, jusqu'au 07 Octobre
Déjà présent en 2017, ayant accueilli 1.500 visiteurs, durant trois jours seulement, sur le site de "Terra Nova", à la Citadelle de Namur, à l'occasion de sa 2ième édition, le "Festival d'Art contemporain" reste d'actualité durant dix jours, jusqu'au dimanche 07 octobre.
Organisé par le "Comité d'Animation de la Citadelle", sous la conduite de sa directrice, Christine Laverdure, avec l'appui de la "Belgian Gallery", sise Place d'Armes, ce "Festival d'Art contemporain" est, comme l'an dernier, récompensé par deux Prix, l'un attribué par un Jury, l'autre par nous tous, les visiteurs., leur permettant de revenir sur le site de "Terra Nova", du 07 au 16 décembre, afin d'exposer, à nouveau, leurs oeuvres, et de mieux se faire connaître tant en Belgique qu'à l'étranger.
En 2017, le Prix du Jury fut attribué au peintre Manu vb Tintoré (°Bruxelles/1964) et le Prix du Jury à la sculptrice "Nel 14512" (°Etterbeek/1986). Ainsi reconnus à Namur, ils ont été retenus pour divers Festivals d'Art, en France et en Belgique.
Cette année, cet intéressant Festival namurois, créé à l'initiative d'Arnaud Gavroy, le dynamique Echevin de la Citadelle, ce Festival acueille trois artistes espagnols, Hugo Alonso, Lidia Masslorens et Bruno Ollé, et onze artistes belges, originaires de nos trois Régions, Johan Baudart, Pierre Debatty, Olivier Debatty, Olivier Deprez, Jean-Marie Ghislain,"Mira", Vinciane Renard, Hervé Rihoux, Stefan Serneels et Camille Truyffaut.
A noter que sous le pseudonyme de "Mira", nous trouvons, depuis 2015, deux artistes, le peintre Yvan Brutsaert et le photographe Laurent Van Ausloos. Travaillant en complémentarité, ils nous offrent, comme ils nous le confient, "une vision photographique et captant la peinture contemporaine tel un paysage et la transformant pour créer des ambiances, des jeux de lumière et de profondeur visuelle."
Lorsque nous entrons dans la première salle de "Terra Nova", nous découvrons une bien agréable confrontation entre de grands portraits de Lidia Masllorens (°Caldes de Malavella/1967) et les petites sculptures de Vinciane Renard, une Namuroise qui scupta le "Molon" se trouvant sur la Place Maurice Servais.
Ici, ce sont ses bébés hyperréalistes qu'elle nous présente, elle qui, agrégée en Arts plastiques, travailla durant 30 ans, à Ciney, dans l'enseignement spécialisé, où elle cotoya des adolescents en marge, des enfants blessés...
"J'affectionne particulièrement pour faire naître des corps, leur chair, la peau, les os sous la peau, l’expression des regards et des non regards…", disait-elle récemment.
Sur base d'éléments moulés, en résine polymère, Vinciane Renard peint en couches successives les moindres détails de ses "bébés". Après cuisson au four, elle utilise différents vernis, pour simuler un effet "peau" ou amener de la brillance là où c'est nécessaire (salive, transpiration, ...). Pouvant être collés ou implantés à l'aiguille, elle utilise, esuite, du mohair pour les cheveux et les cils.
Cette "expression des regards et des non regards", nous la retrouvons parfaitement avec ses têtes de bébés, l'une sortant d'un ... oeuf géant, une autre bavant en fixant une mouche sise sur son nez, ou encore une autre qui, posée dans une corne d'abondance, bouge quelque peu, à notre grand étonnement... Plus vrai que nature !!! ...
Et, faisant face à ces charmants bébés, nous trouvons donc des visages de grandes tailles, qui, nous venant d'Espagne, sont peints sur papier, selon une technique particulière de retrait de la couleur, par l'usage de l'eau et de détergeant, Lidia Masllorens, l'artiste, qui, en 2016, exposa à Los Angeles et à Paris, étant diplômée de la section des Beau-Arts de l'Université de Barcelonne.
Dans la seconde salle, un autre Espagnol, vivant à Mons, Hugo Alonso Ruiz (°Soria/1981), nous présente ses oeuvres, réalisées à l'aérographe, sur papier vierge, son graphisme flouté accentuant le mystère. Nous présentant, aussi, un travail vidéo, projeté sur un grand écran, signalons qu'il exposa en Allemagne, au Canada, au Portugal et en Turquie.
"C'est dans la simplicité que l'on découvre la difficulté", disait Johan Baudart (°Tournai/1961), "Palme d'Or", en 1986, de l' "Ordre du Mérite belgo-hispanique", qui expose ses scultures en fer à l'extérieur, à l'arrière de l'ancienne caserne néerlandaise de "Terra Nova".
Descendons donc vers le "Hangar aux Affûts", afin d'admirer les peintures de grandes dimensions d'Hervé Rioux, qui, étudiant à La Cambre, fit connaissance d'une mannequin, qui devint son épouse. A bien regarder l'une de ses toiles, dévoilant un squelette, nous pourrions le qualifier de James Ensor (1860-1949) moderne.
S'inspirant de réalités humaines sombres et violentes, sur une toile blanche, il décrit un desin précis, qui se transfigure, au grès de ses rêveries et de recouvrements successifs de couches d'huile et d'acrylique, ses"couches pouvant se retrouver par un examen aux rayons x", nous dit-il.
A l'opposé, Bruno Ollé (un nom de famille prédestiné pour ce troisième artiste espagnol) déclare : "Face à une oeuvre de grande taille, je me perds. J'ai besoin de ce rapport intime, avec de petites formes composées de petites formes."
Cet artiste utilise des plaques métaliques rectangulaires, anciennes, inopérantes, oxydées, trouvées dans une usine désafectée. Les peignant sans dessins préliminaires, il offre une nouvelle vie à ses déchets, déclarant : "Nos déchets sont sont chargés d'émotion, ils proviennent des parties intimes denos existence... Le déchet devient le véhicule de ce qu'il n'est plus et prétend ne jamais avoir été. Il ouvre une porte sur une beuté paradoxale."
Ouverture : tous les jours, de 10h à 18h. Entrée gratuite. Parkings gratuits : à "Terra Nova" et sur l' "Esplanade". Navette gratuite : les deux samedis et dimanches, pour les personnes à mobilité réduite, de "Terra Nova" au "Hangar des Affûts" et retour.
Yves Calbert.