Cinéma : « L’Insoumis » et ‘L’étrange Créature du Lac Noir », à Namur
Deux événements le même soir, le mardi 08 mai, au « Caméo », à Namur :
- à 12 h et à 20h : « L’étrange Créature du Lac Noir » (Jack Arnold/USA/1954/79′) :
Muni de lunettes polarisantes, ce film d’horreur – présenté dans le cadre des « Classiques du Mardi », du Service Cinéma de la Province de Namur -, fait figure de légende pour de nombreuses générations, fut tourné pour être l’un des premiers films destinés à être visionné en trois dimensions. Naît alors l’un des ultimes monstres issus des très imaginatifs « Studios Universal », connu sous son nom anglo-saxon de « Gillman », l’ « Etrange Créature du Lac
Noir » comptant parmi les petits bijoux et les nobles réussites de leur collection « Universal Monsters ».
En 1954, à l’ère de la bombe atomique et de la paranoïa ambiante, le film de Jack Arnold flirte avec un ton réaliste proche du documentaire, s’autorisant même quelques digressions contemplatives, dont la descente du fleuve et de superbes vues sous-marines.
Synopsis : « Au coeur de l’Amazonie, un paléontologue découvre un fossile de main palmée appartenant à une espèce inconnue. Persuadé qu’il s’agit là du chaînon manquant entre l’homme et le poisson, il rassemble une expédition pour exhumer le reste du squelette. Mais une fois de retour au campement, les scientifiques trouvent le site saccagé et des hommes massacrés… »
… A noter que le réalisateur mexicain Guillermo del Toro a déclaré que ce long-métrage de science-fiction constitue sa principale source d’inspiration pour son film « La Forme de l’Eau » (USA/2017/123′) est le récent lauréat, entre autres, en 2018, de quatre « Oscar » (du meilleur Film ; du meilleur Réalisateur ; de la meilleure Musique, pour Alexandre Desplat ; et des meilleurs Décors, pour Paul Austerberry), de deux « Golden Globes » (du meilleur Réalisateur et de la meilleure Musique), ainsi qu’en 2017, du « Lion d’Or », à la « Mostra de Venise ».
- à 20h15 : « L’Insoumis » (Gilles Perret/Fra./2017/95′) :
Ce second film de cette même journée événementielle, au « Caméo », possède, davantage encore, un aspect documentaire, mais ne l’est pas vraiment, puisque son auteur peut quelque peut manquer d’objectivié vu sa proximité avec Jean-Luc Mélenchon, dont il suit le parcours durant trois mois. Ainsi, dans les toutes premières minutes de ce film, Gilles Perret – qui n’a, de fait, jamais prétendu à l’objectivité, ni au creusage méticuleux de toutes les facettes du tribun – déclare, s’adressant à l’homme politique : « Jean-Luc, on se connaît depuis mes deux derniers films, c’est pour ça que tu as accepté que je te suive dans l’intimité de ta campagne. »
Synopsis : « Avec ses hauts, ses bas, sa tendresse, son humour, et sa virulence, Jean-Luc Mélenchon est un vrai personnage de film. Qu’il soit haï ou adulé, il ne laisse personne indifférent. Sa campagne présidentielle de 2017 n’a ressemblé à aucune autre dans le paysage politique contemporain. C’est durant ces moments intenses de sa vie, et de celle de la France, que Gilles Perret l’a accompagné au plus près… Une période propice à la découverte des côtés moins connus d’un homme indissociable de sa pensée politique… »
De Rome à Paris, de plateaux de télévision en meetings politiques, le réalisateur nous montre, durant la campagne présidentielle française de 2017, un homme habité par la lutte des classes, friand de démonstrations théoriques, s’attaquant au système médiatique et expliquant l’histoire à grand renfort d’anachronismes lumineux. Jean-Luc Mélenchon nous apparaît, alors, comme un militant trotskiste passionné, qui, parce qu’il ne fait pas semblant d’avoir une doctrine révolutionnaire, ne laisse personne indifférent.
Dans les toutes premières minutes son film, Gilles Perret, qui n’a jamais prétendu à l’objectivité, ni au creusage méticuleux de toutes les facettes du tribun, déclare, s’adressant à l’homme politique : « Jean-Luc, on se connaît depuis mes deux derniers films, c’est pour ça que tu as accepté que je te suive dans l’intimité de ta campagne. »
Programmé en avant-première, la projection de ce film sera suivie d’une rencontre avec son réalisateur français Gilles Perret, dont ce long-métrage nous plonge dans les rouages de l’appareil électoral, au plus près d’un leader de la France insoumise, parfois indissociable de sa pensée politique.
Marine Quinchon, pour « Le Parisien », écrit : « Les inconditionnels de ce tribun hors-pair retrouveront le Mélenchon qu’ils aiment, grande gueule (‘merde, la Méditerranée !’), volontiers gouailleur, proche des gens, très remonté contre les médias qui le ‘bestialisent’. Quant à ses détracteurs, ils apprécieront – ou pas – l’animal politique sans cesse préoccupé de son image, qui compare Brutus à un républicain. »
De son côté, David Doucet, pour « Les Inrockuptibles », écrit : « Alors que le regard Raymond Depardon était cru pour saisir ce qu’il y avait de monarchique et de grandiloquent chez Valéry Giscard d’Estaing, l’oeil de Gilles Perret est empathique et montre le caractère partisan des critiques médiatiques contre son sujet. »
Enfin Erwan Bruckert, pour « Le Point », écrit : « Gilles Perret dresse un portrait, certes, intimiste, parfois captivant, mais excessivement bienveillant à l’égard du candidat qu’il a suivi durant les quatre derniers mois de la campagne présidentielle. Sa caméra à l’épaule et son montage donnent à voir un Mélenchon proche de la figure du héros médiéval : un personnage extraordinaire, au sens propre du terme. »
Yves Calbert (avec des extraits de textes des « Grignoux » et d’ « Allociné »).